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sur 127 notes
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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci aux éditions Taurnada de m'avoir permis la lecture de ce bon thriller .Yann est major à la police de Lille et doit enquêter sur le meurtre d'un journaliste à son domicile alors que la maladie la ronge et qu'elle fait tout pour donner le change à ses collègues .Ces mêmes collègues qui eux enquêtent sur d'étranges suicides dont le modus operandi dépasse l'entendement .Un bon thriller où les méthodes policières sont bien détaillées car c'est le métier de l'auteure .
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Beaucoup aimé ce dernier roman de Sacha Erbel où la souffrance féminine et l'emprise sont au centre de ces histoires policières.
Yan, est policière à la PJ de Lille. Elle est chargée d'une enquête sur l'assassinat d'un journaliste, grand reporter, retrouvé battu à mort noyé dans sa baignoire. Pour l'experte en criminologie qu'est Yan cela ressemblerait à une vengeance. Il va donc falloir fouiller dans la vie de l'ex journaliste pour comprendre qui aurait pu commettre un crime si brutal. Des investigations qui vont s'avérer plus ardues que prévu quand « l'Araignée» vous fait souffrir le martyr sans crier gare, des douleurs qu'elle doit cacher à ses collègues et à sa hiérarchie en permanence. de son côté, son ami et collègue Brath est confronté à deux suicides étrangement mis en scène. Faux suicides ou véritables meurtres à moins que la vérité ne se trouve dans une secte ….
Difficile de ne pas être touché par la souffrance de Yan qui, en plus d'être meurtri dans son corps et dans son psyché, doit la cacher à tout prix, même à son meilleur ami. Vivre devient alors une douleur quasi-permanente alors qu'elle n'a personne avec qui partager sa peine.
J'ai découvert avec ce roman ce qu'était cette pathologie purement féminine qui peut faire subir un calvaire aux femmes qui en sont atteintes. Combiner vie professionnelle avec cette souffrance qui ne prévient pas est une gageure à laquelle est confrontée Yan alors qu'elle doit mener une enquête pas vraiment de tout repos.
En contrepoint au personnage extrêmement attachant de Yan, l'auteure nous offre deux enquêtes trépidantes qui ne manquent pas de sel et de rythme et dont les processus nous sont détaillés avec une extrême précision . On se retrouve ainsi à dévorer le roman en quelques heures, espérant autant découvrir la vérité derrière ces deux enquêtes qu'un répit soit accordé à notre chère Yan.
Une fiction, qui on le comprendra à la fin, contient beaucoup de la vie de Sacha Erbel, auteure et policière.


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Lille. Yan et son équipe travaillent pour la police judiciaire. Ils vont devoir enquêter sur l'assassinat d'un homme, mais également sur deux suicides qui ne vont pas tarder à leur sembler suspects. Yan va devoir faire montre d'un courage indicible, d'autant plus qu'elle est sous l'emprise de « l'Araignée », qui l'empêche à plus d'une reprise d'effectuer son travail.

J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman policier aux allures de thriller. L'auteure a su me tenir en haleine jusqu'au dénouement des deux enquêtes. Mais ce qui fait incontestablement la force de ce roman, c'est son personnage féminin des plus aboutis.

Yan est attachante et ce, dès les premières pages. J'ai été terriblement touchée par les épreuves qu'elle doit surmonter, notamment face à « l'Araignée ». Je préfère ne pas vous dire de quoi il s'agit, afin que vous puissiez le découvrir au fur et mesure, mais à travers cet élément, l'auteure abordera une thématique sensible.

J'ai aimé l'équipe qui gravite autour de Yan. Les personnages secondaires sont très bien dépeints également, et la belle unité qui règne au sein de cette équipe policière est touchante.

L'auteure nous propose ici deux enquêtes différentes et je dois dire que les deux sont très bien menées, jusqu'au dénouement surprenant. le suspense est maintenu tout au fil des pages.

La plume de l'auteure est véloce et très fluide. Avec un style totalement approprié à ce genre littéraire, l'auteure a su rendre son intrigue addictive. Les chapitres sont courts et cela rythme l'histoire.

Un roman policier qui m'a tenue en haleine et servi par un personnage féminin atypique et fort. A découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Le commissariat de Lille est appelé presque en simultané pour deux affaires sans aucun lien mais dont le corps des victimes témoignent d'une violence subie ante mortem. D'une part, le suicide très élaboré de Grivois va stupéfier Brath et son équipe par la violence des moyens employés pour en finir. D'autre part, Yan et son équipier Granulé enquêteront sur l'assassinat particulièrement cruel d'un journaliste sans scrupule et à l'ambition démesurée. En parallèle des enquêtes, Yan essaie d'affronter en toute discrétion une endométriose. Mais les douleurs insupportables de cette maladie méconnue fragilisent la policière tant sur le plan physique que psychique.
En parallèle des enquêtes, Yan essaie d'affronter en toute discrétion une endométriose. Mais les douleurs insupportables de cette maladie méconnue fragilisent la policière tant sur le plan physique que psychique.
MON AVIS
Je découvre avec plaisir le sixième roman de l'auteure. Celle qui travaille au coeur de la police judiciaire apporte une vue de l'intérieur intéressante ; cela permet de penser à un récit de faits divers réels. le scénario est tout à fait crédible même si des mises en scène de dépouilles sont très macabres. D'ailleurs, l'idée d'un mix d'enquêtes, probable, garantit du rythme.

Sacha Erbel (son pseudo), que j'imagine coutumière à la rédaction de dépositions a su se détacher de la pratique des constatations factuelles pour adopter un style d'écriture fluide loin d'être rébarbatif. le roman se lit avec facilité. En effet, l'enchainement de descriptions précises s'anime autour de scènes moins statiques et de dialogues bien proportionnés.

L'exemple des deux enquêtes choisies, ne manque pas d'intérêt. En combinant deux affaires dissemblables, l'auteure a su illustrer l'éventail des champs d'action de policiers qui répondent par leur travail aux souffrances humaines.

Dans les entrailles d'un commissariat.
L'auteure redore le blason de la police, son propre corps de métier trop dénigré en ce moment. S'enchainent les questionnements au fil des infractions, des morts, selon les preuves insuffisantes ou trouvées. Et si les dossiers se referment parfois dans ce dédale administratif et juridique, les enquêteurs poursuivent la vérité jusqu'au bout.

On assiste aussi à une scène d'autopsie qui rend compte du mécanisme de défense psychologique établi par les enquêteurs forcés d'y prendre part.

Là, la réalité difficile du quotidien des individus de toute nature fait face aux policiers. Leur atout : la solidarité et la fraternité pour se motiver quand ils doivent faire abstraction de leur vie privée, au bénéfice des nécessités du service.

Deux crimes se croisent : vengeance et manipulation. Ils procurent une dimension politique et sociale à ce roman en rappelant que l'homosexualité est perçue comme une infraction dans certains pays. Par ailleurs, l'emprise psychologique permet d'entraver le libre arbitre, sous l'influence d'une manipulation insidieuse, elle conditionne des comportements dangereux. Dans une autre dimension, elle conditionne aussi des pensées pernicieuses.

Une femme policière
Yan est un membre à part. L'ambiguïté de son prénom dissimule une héroïne dans ce milieu encore masculin. Or, toute en féminité, elle s'est forgée d'une carapace. de son expérience, l'auteure transmet avec justesse la force de caractère nécessaire pour cacher la moindre faille. Et quand Yan se confie à propos de son « araignée », son illustration éclaire le lecteur sur les conséquences de cette maladie souvent tabou, qu'est « l'endométriose ».
Lien : https://lesparolesenvolent.c..
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Yan est flic à la PJ de Lille, très appréciée par sa hiérarchie pour son efficacité au travail, très aimée par ses collègues pour sa joie de vivre et sa bonne humeur.
Mais depuis quelques temps, Yan n'est plus la même : elle lance des piques de plus en plus acerbes à ses collègues et amis, elle perd patience et part sans explication, elle devient agressive envers les témoins, les victimes ou ses collègues… Leur respect pour Yan et leur pudeur face à cette femme qu'ils admirent sont tels qu'ils font semblant… jusqu'au moment où Yan s'écroule devant l'un d'eux, terrassée par des douleurs qu'elle ne parvient plus à masquer !
Contrainte et forcée, elle avoue souffrir le martyre depuis des mois et se bourrer d'antidouleurs sans aucune attention à la posologie ni au risque d'overdose… Cette endométriose l'a fait basculer dans l'engrenage de la drogue…
A la PJ, 2 enquêtes parallèles vont occuper les troupes :
- Un journaliste d'investigation est sauvagement assassiné après avoir été tabassé,
- 2 corps sont retrouvés à quelques heures d'intervalle avec une lettre d'adieu évoquant leur suicide… mais le tableau est plutôt suspect ! Ils se seraient donné la mort par… décapitation !
Ces enquêtes vont finalement se rejoindre par le plus terrible des points communs… et Yan sera aux premières loges avec son « Araignée », ainsi qu'elle a surnommé cette maladie évolutive particulièrement insidieuse.
Un style simple, efficace, allant droit au but comme dans une enquête menée tambour battant… comme si « le temps était compté »… et c'est bien ce que vit Yan au quotidien.
Comme une Araignée qui tisse sa toile et vient peu à peu s'insérer dans les moindres recoins, l'ambiance du livre s'alourdit peu à peu avec l'évolution de la Maladie jusqu'au moment où la Toile a tout recouvert, ne laissant plus de liberté d'action à Yan… et où l'issue ne peut qu'être dramatique ☹
Malgré quelques rebondissements un peu rapides, j'ai bien aimé ce polar 😊
Sacha Erbel, Officier de sécurité en charge de la protection rapprochée de personnalités civiles et politiques, est atteinte de cette affection mal connue et profondément invalidante au quotidien, ainsi qu'elle l'évoque pudiquement à la fin du livre. Courage à cette femme dynamique que j'ai eu la chance de rencontrer au Coquelicot noir de Nemours.
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J'ai trouvé le suspens quelque peu gâché par le meurtrier dévoilant son nom et ses mobiles trop tôt à mon goût. A part cette petite déception, j'ai passé un très bon moment à le lire ! L'écriture de l'auteur est fluide et agréable à lire, nous plongeant facilement au coeur des émotions de ses personnages.
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Merci à la Masse critique Babelio qui l'a fait découvrir ce roman.

Une belle découverte !
J'y retrouve le côté réaliste des personnages comme j'aime chez Norek.

Deux enquêtes sont menées en parallèle.
Pas de rebondissements spectaculaires, assez peu de suspens. Les interrogatoires, les autopsies, les recherches sont décrites simplement, cela est efficace et donne un côté réaliste, humain que j'apprécie.


Le roman est centré sur Yan, femme flic, sur sa lutte contre la maladie qu'elle surnomme Araignée, ses dégringolades, ses incertitudes, ses efforts. Il m'a semblé y déceler une partie de la vie de l'auteur.

Une écriture addictive, fluide qui donne envie de dévorer ce roman.
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Ce roman a été déstabilisant pour moi. Déjà, l'auteure, Sacha, est une femme. J'étais persuadée que c'était un homme. Et Yan, son personnage principal, est une femme aussi. Pour moi, Yan est plus un prénom masculin, j'ai vraiment eu du mal à m'y faire, ça a été la catastrophe. Ma cervelle de Yop m'a agacée en refusant d'admettre que Yan était une femme (quelle tête de pioche, peut-être devrais-je consulter…). Ou comment un simple petit détail de rien du tout peut compromettre une lecture. Mais heureusement, Sacha était là pour remettre mes pauvres neurones dans le droit chemin !

Yan Lebrun, « La Tiote », spécialiste en criminologie, travaille à la PJ de Lille. Elle enquête avec son collègue Mika, « Granulé », sur le meurtre d'un journaliste, tué sauvagement à son domicile. Autre intrigue, c'est Barthélémy, « Brath », et Michel, qui se voient charger d'un suicide par…décapitation. Étrange manière d'en finir avec la vie, non ? Deux enquêtes menées de front, qui se rejoindront peut-être à un moment de l'intrigue. Deux affaires qui vont mener nos policiers dans les bas-fonds de Lille, où des sujets graves et très intéressants sont plus qu'abordés. J'ai appris beaucoup de choses sur l'homosexualité dans des pays où elle est considérée comme illégale, où la honte et la dissimulation sont de règle, pour échapper à de terrifiantes représailles. Je suis allée approfondir le thème sur internet, et ce que j'ai lu rejoins la parole de Sacha et fait vraiment froid dans le dos. La partie relative au journalisme d'investigation s'est également avérée passionnante.

Sacha aborde également un autre sujet délicat, non mentionné dans le résumé, je n'en parlerais donc pas. Yan décrit « l'Araignée » qui la bouffe de l'intérieur avec beaucoup de justesse. L'occasion pour l'auteure de nous démontrer que le rôle du subconscient est loin d'être secondaire, et que l'on peut compter sur la puissance du mental sur le physique.

J'ai été émue par ce que vit Sacha, par son courage et sa détermination. C'est une femme très forte, qui vous insuffle de l'énergie et de la positivité, que j'ai pris plaisir à suivre du point de vue privé. C'est ce que j'ai aimé dans ce roman : on n'est pas juste face à des enquêteurs payés pour résoudre des meurtres. On est face à des hommes et des femmes qui ont une vie personnelle, des émotions et des attentes. Et qui forment une grande famille. J'ai vraiment beaucoup apprécié le portrait fait des personnages. Je me suis attachée à eux.

La plume de Sacha sait être délicate et sensible au bon moment, et devenir vive et percutante à d'autres, rendant la lecture très agréable. Elle maîtrise son sujet, aussi bien en terme de procédures judiciaires (Sacha est une ancienne flic) et en terme de connaissance de l'Araignée (les notes de l'auteur à la fin m'ont émues). L'humour est présent, grâce aux répliques de nos protagonistes, ou encore à leurs surnoms, même les voitures de fonction en ont un. Cela rapproche lecteur et personnages et permet une belle immersion dans l'histoire.

« Tout le monde a un surnom ici, même les véhicules de la PJ. C'est leur monde à eux, leur seconde famille. Un repère dans une réalité qui montre l'être humain dans ce qu'il fait de pire. Ils passent plus de temps ensemble au boulot qu'avec leurs femmes et leurs enfants, alors ces surnoms, ce microcosme qu'ils se sont créé, c'est leur point d'ancrage à l'image d'une bulle d'air qui remonterait des profondeurs. »

Niveau enquête, j'ai assez rapidement pu placer quelques pièces du puzzle, mais il m'en manquait tout de même pour découvrir le schéma final ! Je me suis régalée car les investigations sont détaillées à l'extrême, Sacha place le lecteur au coeur de l'enquête. A nous les témoignages, les debriefings avec l'équipe, les constatations, les autopsies, le jargon des flics (no panic, tout est expliqué !). J'ai vraiment eu l'impression d'être avec eux dans les locaux de la PJ, et cette plongée est absolument géniale !

Un roman très riche et instructif, embarquant le lecteur qui ne souhaite qu'une chose : être absorbé par les pages et le récit. Une très belle lecture que je vous conseille. Lancez-vous, faites connaissance avec Yan, vous ne le regretterez pas !

« le matraquage de tronche symbolise la rage, la haine pure et simple. La vengeance me semble une piste intéressante, mais je ne sais pas encore dire pourquoi. En criminologie, la strangulation signifie que l'on veut faire taire la personne. On veut qu'elle arrête de parler. le fait de porter des coups au visage peut faire ressortir la frustration, la volonté de prendre l'ascendant sur l'autre, ou les deux à la fois. »

Je remercie les Éditions Taurnada pour cette lecture.

#Lamortestparfoispréférable #SachaErbel #Taurnada
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Au commissariat de Lille, le major Yan Lebrun et son coéquipier surnommé « Granule » enquêtent sur le meurtre d'un journaliste à sensations retrouvé en piteux état à son domicile. Parallèlement, Brath leur collègue et ami, s'occupe lui du suicide d'un veilleur de nuit qui aurait orchestré sa mort de façon aussi étrange que spectaculaire puisqu'il a été retrouvé décapité dans sa voiture. Tous trois sont très proches. Pourtant Yan leur cache ce qu'elle appelle « l'araignée », un mal insidieux qui se manifeste de plus en plus souvent et fait de son quotidien un enfer.

On suit les deux enquêtes pas à pas, avec leurs lots de questions, on assiste aussi aux autopsies en récoltant les infos qu'elles délivrent… et j'avoue que l'écriture très immersive de Sacha Erbel m'a donné l'impression de faire partie intégrante de cette équipe. On découvre comment chacun d'eux essaie de se protéger des horreurs auxquelles le métier le confronte et on est même surpris qu'ils arrivent à garder cette part d'humanité et d'empathie qui les rend tous les 3 si attachants.

Pourtant, si les enquêtes restent le fil conducteur de ce roman, c'est cette fameuse « araignée » qui va lui voler en partie la vedette. Elle et peut être aussi la mélancolie, sujets que l'autrice a voulu développer, nous révélant ainsi les ravages qu'elles produisent, et les thérapeutiques employées pour les combattre.

Autant dire que l'autrice, en glissant la maladie et ses effets dévastateurs dans son intrigue, a fait de ce polar, un thriller psychologique particulièrement réussi et captivant à souhait.
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La Mort est parfois préférable est un petit nouveau des éditions Taurnada, le résumé était alléchant, je ne connaissais pas encore l'autrice… l'ensemble formait une raison suffisante de plonger dans cette lecture. C'est d'ailleurs une fois de plus, une lecture partagée avec Clémence du blog YouCanRead, son avis est ici.

Dans ce roman, nous suivons Yan, une femme, flic dans la police de Lille. Une femme déterminée qui fait tout pour élucider une histoire de meurtre, tandis que ses collègues sont confrontés à des suicides pour le moins déroutants. Seulement, un grain de sable vient gripper la machine. Yan doit composer avec une invitée non désirée, une Araignée qui déploie sa toile, qui s'insinue partout et mord quand on s'y attend le moins.

Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur. Une vraie chaleur humaine se dégage du texte, nous nous sentons vite au sein d'une grande famille en suivant nos enquêteurs. Tout comme dans une famille, il y a des taquineries, des chamailleries, des disputes, des mouvements d'humeur, des petites rivalités mais aussi et surtout, il y a beaucoup d'amour, de soutien, de bienveillance. Les surnoms dont sont affublés presque chacun des enquêteurs est une de ces marques d'affection, et fait sourire le lecteur. J'ai beaucoup aimé le lien entre Yan et Brath : il y a quelque chose de doux entre ces deux là, une tendresse amicale qui réchauffe le coeur.

Les deux enquêtes sont intéressantes et originales. Force est de constater que les suicides auxquels sont confrontés nos enquêteurs sont absolument stupéfiants. La façon dont les choses sont mises en place est à la fois glaçante, déroutante et inquiétante. Ces morts laissent résonner la détresse humaine qui peut être un puits sans fond, la solitude, mais pas seulement. Quant au meurtre à résoudre, la brutalité qui le caractérise n'a d'égal que le traumatisme qui a fait du meurtrier ce qu'il est. L'autrice a imaginé des causes terribles. La victime n'a finalement pas vraiment éveillé ma compassion, une fois toutes les pièces du puzzle emboîtées. L'alliance des deux enquêtes donne une saveur particulière au livre, une densité rare : des suicides si étranges qu'ils semblent cacher quelque chose, un meurtre et des attaques ciblées, en soi, cela ne semble pas si rare. Pourtant, c'est dans la richesse du passé imaginé à la base de ces crimes, dans les méthodes mises en place parfois que s'enracine l'originalité. Cela confère au livre quelque chose d'éminemment humain : les petites malhonnêtetés, la soif de gloire, de pouvoir et d'argent, la culpabilité, les traumatismes de l'enfance… tout ce matériau humain sert de terreau à l'intrigue et le fait résonner en nous.

De plus, Yan est elle aussi très humaine et vient nous toucher au coeur. Si elle est une professionnelle accomplie, sûre de ses capacités et de ses compétences, elle est aussi un être souffrant. L'Araignée, comme elle l'appelle, qui n'est autre que l'endométriose, la malmène, la secoue, la conduit jusqu'aux confins du tolérable. Il y a quelque chose de très moderne dans le fait d'inclure cette particularité dans le roman. Cette Araignée n'est pas un détail, elle joue un rôle clef, et ça, c'est savoureux, mais c'est aussi une façon de faire exister une maladie féminine qu'on tait un peu trop, comme un secret honteux, alors que c'est une réalité très douloureuse, handicapante. J'ai aimé cet ancrage dans le réel, et dans un monde où ce n'est pas un gros mot que de dire qu'il est des douleurs féminines que la médecine ne sait pas encore soulager pleinement, et de reconnaître que cela impacte cruellement le quotidien, comme une petite libération de la parole, normalisant de fait d'aborder le thème.

Le tempo du livre est très efficace : des accélérations, des piétinements, des fausses routes, des écueils qui immobilisent nos enquêteurs ; rien ne leur est épargné… les drames non plus du reste. Alors, bien entendu, j'ai assez vite compris de quoi il retournait pour Yan et j'ai également compris assez vite ce qui risquait de lui arriver. Pour autant, j'ai pris plaisir à voir comment Sacha Erbel amenait tout cela, préparait le terrain pour mieux faire éclater les rebondissements.

Ainsi, La Mort est parfois préférable est une bonne lecture. Les enquêtes sont prenantes, surprenantes et construites sur une base très humaine et dense, apte à attiser notre envie de savoir. Les personnages sont touchants par leur humanité, le tout servi par une plume agréable.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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