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sur 478 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Hors-norme

Les jardins de la lune est le premier tome d'une… décalogie signée Steven Erikson, auteur canadien de Fantasy et de SF. le monde imaginaire dans lequel le cycle prend place a été co-créé avec Ian Cameron Esslemont, qui a publié sa propre série de livres s'y déroulant également (les deux auteurs ont collaboré au scénario de la totalité des livres, ce qui fait que tous sont considérés sur le même plan en terme de canonicité). La publication de la saga principale s'est étendue (en VO) de 1999 à 2011, et le cycle a fait l'objet de trois tentatives de traduction en français, la première en 2007 chez Buchet / Chastel (tome 1), la seconde en 2007-2008 chez Calmann-Lévy (tome 1 + tome 2 -coupé en deux livres-), et enfin la troisième en 2018 chez Leha, qui a l'ambition de faire paraître l'intégralité des dix tomes dans la langue de Molière. Dans cette critique, c'est la traduction Calmann-Lévy que j'examine : tout problème de traduction, de relecture ou autre particularité de l'édition que je signale ne doit donc pas être imputé à celle signée Leha.

Cette saga est totalement hors-normes sur bien des plans, que je vais essayer de dégager dans ce qui suit. Elle est largement reconnue comme une des oeuvres majeures de la Fantasy des vingt dernières années, voire de la Fantasy tout court. Ce premier roman va être exigeant pour la majorité des lecteurs en raison de la densité de son intrigue, de son univers et du nombre de personnages, mais vous trouverez difficilement plus ambitieux à lire dans le genre, ou un cycle qui propose un tel impact émotionnel (à ce titre, la fin du tome 2, par exemple, est proprement extraordinaire). Ainsi, je ne saurais trop vous conseiller de lui donner sa chance car sinon, vous allez vraiment rater quelque chose d'unique.

Le cycle dans son ensemble, conception et particularités

Les jardins de la lune n'est que le premier tome (et aussi incroyable que cela puisse paraître, le plus petit) du cycle dit du Livre Malazéen des glorieux défunts / Livre des martyrs (selon la traduction à laquelle vous avez affaire), qui en compte dix (plus une série dérivée de six tomes écrite par le co-créateur de cet univers).

Cet univers a été créé en tant que monde de jeu de rôle (Advanced Dungeons & Dragons puis GURPS) dix ans avant l'écriture de ce tome 1 (et celui-ci ayant été publié sept ans après son écriture, l'univers a eu encore plus de temps pour se développer entre le tome 1 et les suivants). Sa profondeur, sa cohérence, la taille de son historique (300 000 ans !) mais aussi sa complexité sont exceptionnelles.

Une particularité est que sur l'ensemble du cycle, il y a trois trames narratives qui s'entremêlent, ce qui fait que chaque tome n'est pas forcément la suite directe du précédent et ne règle donc pas les points d'intrigue qui restent non-résolus. La trame de ce tome 1, par exemple, ne sera pas continuée avant les tomes 3 et… 8. le tome 2, donc, traite d'événements différents (mais connexes, évidemment).

L'univers

L'univers est assez particulier, et se rapproche par certains points de celui de la Compagnie noire de Glen Cook, tout en s'en éloignant sur certains autres aspects. La première particularité est l'absence des races les plus emblématiques de la Fantasy : certes, il y a des dragons, une Liche (ou quelque chose qui y ressemble beaucoup) et des morts-vivants (bien que dans les trois cas, leur traitement soit relativement inhabituel), mais il n'y a ni elfes, ni orcs, ni nains. Attention cependant, cela ne veut pas dire que les humains soient la seule race, bien au contraire : de très nombreuses races (humanoïdes, quoiqu'un gros doute subsiste pour les Moranth, peut-être des hommes-insectes cachés sous leurs armures) existent. Comme chez Lovecraft ou Karl Edward Wagner, l'humain n'est ni le premier, ni le dernier des maîtres du monde, et des races anciennes, disparues ou mourantes, sont décrites. Il existe aussi de nombreuses races en phase ascendante ou au pic de leur puissance à l'époque du récit, qui partagent le monde avec les humains. Alliées, neutres ou ennemies, leurs relations complexes avec diverses nations humaines sont un point important de l'intrigue.

Comme chez G.R.R Martin, les humains se battent aussi entre eux : la plupart des protagonistes du roman sont des militaires ou des officiels de l'Empire Malazéen, une force énorme qui balaye et annexe méthodiquement nations, ligues de cités-Etats et continents. Cependant, un aspect à retenir est qu'un changement brutal à la tête de l'empire, les purges qui en ont résulté et la lassitude de campagnes militaires incessantes (sans parler de la grogne des peuples conquis) font que la rébellion gronde au sein des troupes d'élite Malazéennes, notamment chez les Brûleurs de ponts. Cette unité prestigieuse de la Deuxième Armée a le double tort d'avoir la réputation d'être celle ayant eu la confiance la plus absolue de l'ancien empereur et aussi de comprendre Whiskeyjack, l'ancien général devenu simple sergent car en disgrâce auprès de la nouvelle Impératrice.

Les intrigues, politiques ou autres, ne s'arrêtent pas aux Malazéens, mais s'étendent aussi à leurs prochaines victimes : nous suivons ainsi celles qui agitent la ville de Darujhistan, la prochaine à subir l'ouragan Malazéen. Ses hommes de pouvoir, politique / officiel ou occulte (dans tous les sens du terme), vont ainsi comploter pour obtenir une place de choix dans le Nouvel ordre Malazéen à venir, ou au contraire pour assurer les alliances visant à éviter la conquête.

La magie

La magie est omniprésente dans ce tome 1 : comme dans La compagnie noire, des magiciens sont intégrés dans chaque unité militaire Malazéenne, et nombre de leurs adversaires ou plus généralement des protagonistes ou des personnages secondaires sont des mages, des Grands mages, alchimistes ou enchanteurs.

Sa conception est très particulière, et basée sur la notion de Labyrinthes : il s'agit d'un concept assez complexe (mais aussi un peu flou), quelque chose qui se trouve à la fois à l'intérieur du sorcier (comme un schéma d'énergie) mais qui a aussi une existence propre, une sorte d'espace extra-dimensionnel flottant quelque part à proximité du Chaos. Entrer dans son labyrinthe permet soit de se cacher, soit de parcourir en peu de temps d'énormes distances dans le monde réel (un peu comme le concept bien connu d'Hyper-espace en SF). C'est dangereux, cependant, car on peut y faire de mauvaises rencontres (créatures surnaturelles, mages ennemis, dieux ou leurs serviteurs) ou s'approcher un peu trop du Chaos et s'y brûler les ailes.

Globalement, ce concept de Labyrinthe m'a semblé relativement proche par certains côtés de la Marelle et du Logrus chez Roger Zelazny, dans son cycle des Princes d'ambre (si vous ne connaissez pas cette série de dix romans, jetez-vous dessus, au moins sur les 5 premiers). Cette impression est renforcée par l'importance donnée au Jeu de Dragon, sorte de Tarot divinatoire rappelant également par certains côtés les Atouts d'Ambre.

Il existe de nombreux labyrinthes, chacun portant un nom et donnant accès à une forme particulière de magie : de guérison, de la lumière, de l'ombre, etc. Certains Labyrinthes sont spécifiques à une race donnée, d'autres sont « perdus », et au moins un à un statut semi-légendaire et une existence réelle qui reste à prouver. le nombre de Labyrinthes maîtrisés (ainsi que le degré de maîtrise) est ce qui définit la puissance d'un sorcier : un mage en maîtrise un, un Grand Mage deux ou trois, un Mage hors-normes encore plus. Parfois, au contraire, la maîtrise d'un seul Labyrinthe, ancien ou exotique, peut donner un énorme avantage sur un mage adverse : la magie Tellann des T'lan Imass, par exemple, étouffe celle des autres Labyrinthes, la rendant inutilisable.

Il existe d'autres pratiques occultes, comme l'invocation de démons, l'alchimie (poudre anti-magie, etc) ou ces sorts de transfert d'âme qui auront une telle importance dans l'histoire.

En plus de sa conception assez inhabituelle, la magie a, dans cet univers, une ampleur quasiment inégalée, à part à la rigueur dans la Fantasy épique la plus débridée : certains des antagonistes sont si puissants qu'ils rasent une colline ou font jaillir un volcan d'un vague geste de la main, au prix d'une dépense infinitésimale de leur monstrueux pouvoir. Ça, cher(e) lecteur / lectrice, c'est de la magie à grand spectacle, à gros budget pourrait-on dire. Les affrontements ou déchaînements magiques d'envergure sont légion dans le récit, et les mages utilisent en permanence un tel arsenal de sorts que cela donne presque un côté super-héroïque à la chose parfois. Songez par exemple aux scènes dans Darujhistan dans lesquelles des sorciers se traquent, protégés par des sorts de chute libre, d'invisibilité et des champs d'énergie, en volant dans les airs et en lançant des éclairs d'énergie magique avec leurs mains !

Dieux & Déesses

Une autre particularité à grand spectacle est l'omniprésence des divinités dans l'intrigue. Que ce soit personnellement, par le biais de serviteurs, de don d'artefacts de pouvoir (épée, pièce de monnaie modifiant les probabilités, etc) ou même en possédant un corps mortel, les interventions divines sont omniprésentes dans le récit. Chaque Ascendant cherche à augmenter, restaurer ou consolider son influence dans le complexe jeu d'intrigues qui l'oppose aux autres êtres de son niveau de puissance.

Il faut l'avouer, une telle débauche d'interventions divines et de magie de très haute puissance n'est pas franchement commune en Fantasy, même celle réputée à grand spectacle comme la High / Epic Fantasy.

Les personnages

Ils sont très, très, très nombreux. le Dramatis Personæ fait quatre pages, auxquelles vous pouvez encore en ajouter une, celle des dieux et de leurs serviteurs, puisqu'ils interviennent personnellement dans le récit (du moins certains). Alors soyons clairs, tous n'ont pas la même importance dans l'intrigue : certes, Toc l'Ancien est cité dans les 4 pages, mais à part 2 ou 3 évocations au cours du récit, il n'apparaît pas significativement, en tout cas pas autant que son fils, Toc le Jeune.

Ce roman a d'ailleurs la réputation d'être difficile à lire justement du fait du très grand nombre de personnages, et de la caractérisation faible de certains d'entre eux (j'y reviendrai). Ce n'est que partiellement vrai. D'abord, les personnages sont présentés par « groupes », et font l'objet d'un ou plusieurs chapitres d'affilée ou avec une forte récurrence (=des chapitres qui reviennent après peu de pages / chapitres consacrés à d'autres personnages). Donc, on a le temps d'intégrer la place dans l'intrigue et les particularités d'untel ou d'unetelle.

Mais pour être honnête, ça concerne un très gros tiers du roman. A partir d'un certain point, lorsque l'intrigue commence à se déplacer vers Darujhistan, les nouveaux personnages apparaissent plus rapidement, on a moins de temps pour les intégrer, et surtout les destinées des différents « groupes » de personnages que nous connaissions jusque là commencent à s'entremêler, non plus au niveau du chapitre mais du paragraphe, de plus en plus rapidement jusqu'à la fin.

Au final, il faut rester très concentré, et surtout, c'est mon conseil, lire ce livre aussi vite que possible. En clair, si vous lisez 10 pages tous les soirs, c'est foutu, vous allez avoir du mal à suivre. Il faut vraiment s'y attaquer à un moment où vous disposez de temps pour lire et tenter d'en lire autant que possible à chaque séance de lecture (ce qui n'est pas toujours facile vu la densité et la complexité de l'intrigue). L'idéal est de le lire en 3-4 jours, de façon à avoir tous les éléments d'intrigue / les personnages bien en tête à chaque fois.

Mais bon, pour tout dire, j'ai un peu de mal avec les critiques qui considèrent que c'est très difficile à lire du fait du grand nombre de personnages : dans ce cas là, d'autres cycles de Fantasy réputés, au premier rang desquels se trouve sans le moindre doute le Trône de Fer, sont au moins aussi difficiles à lire (sinon plus), et pourtant ça n'empêche pas des légions de lecteurs de les lire et de les apprécier. Bref, il me semble que le cycle Malazéen n'est pas jugé selon les mêmes critères que d'autres, et ça, ça m'ennuie.

Selon certains, les personnages sont mal caractérisés : j'ai envie de dire que vu leur nombre et étant donné la taille du livre (580 pages), c'était assez inévitable. Pourtant, ce genre d'affirmation me paraît peu nuancé : oui, certains personnages sont transparents ou difficilement discernables d'autres du même genre, mais en même temps, comment rendre marquants les x soldats de base d'une unité militaire ? D'autre part, vu l'ampleur du dramatis personæ, je trouve que l'auteur s'en est plutôt bien tiré, réussissant à donner avec peu de caractéristiques ou de temps d'exposition une identité puissante à certains protagonistes. D'ailleurs, il faut avouer qu'il y a vraiment de l'originalité dans la galerie de personnages, jugez plutôt : Hairlock, le mage-Pinocchio (vous comprendrez en lisant le livre…), Whiskeyjack, le général devenu sergent, Mes Regrets, l'adolescente possédée par un dieu, Kruppe, le pontifiant mage-voleur qui parle de lui à la troisième personne, Tool, le mort-vivant qui a 300 000 ans, Crone, la femelle corbeau géante, génitrice et grande ancienne de sa race, et ainsi de suite.

Intrigue(s), Style, structure, clefs de l'univers

Le style est globalement agréable et évocateur (dans le genre noir / Dark Fantasy), avec quelques passages vraiment très réussis (les dialogues mettant en jeu Kruppe sont les plus intéressants). de même, l'auteur est plutôt à l'aise pour évoquer anciens peuples, civilisations perdues et arcanes mystérieuses de la magie. Les combats sont bien décrits, quoique trop courts à mon goût.

Je l'ai déjà évoqué, mais l'univers / le background a été méticuleusement construit sur une période assez inhabituelle (à part Tolkien ou Kim Stanley Robinson, j'ai un peu de mal à penser à un autre auteur avec une telle « phase préparatoire » à l'écriture), bien avant la mise en chantier du cycle, et particulièrement du tome 2 (lorsqu'il est sorti, l'univers existait déjà depuis… 18 ans !). Si on ajoute à cela le fait qu'en 580 pages, l'auteur doit vous présenter ses innombrables personnages et l'intrigue en plus de l'univers, vous vous doutez bien que l'immersion va être… brutale. Si vous êtes de ceux qui veulent qu'on leur donne dès le début les clefs de compréhension de l'univers, vous allez être déçu. Il y a des tas de références à des peuples, des nations, des civilisations ou des événements qui resteront inconnus ou quasiment du lecteur. Il y a des tas d'éléments de vocabulaire propres à cet univers à assimiler (jetez un coup d'oeil à la fin du livre, au fait, ça peut aider, surtout pour les Labyrinthes et les Dieux…). Bref, si vous détestez « ne rien comprendre » (j'exagère volontairement) pendant une bonne partie d'un roman, fuyez, pauvres fous, ce livre n'est pas fait pour vous. En revanche, si vous êtes un vétéran de Dune et d'Hypérion, ça ne vous posera pas de problèmes insurmontables.

La structure est linéaire sur un certain plan, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'alternance flash-back / présent comme on peut en voir parfois. Par contre, comme je l'ai déjà évoqué, plus le roman avance, plus les intrigues à priori séparées jusque là s'entremêlent (comme chez Peter Hamilton par exemple). Est-ce que c'est difficile à lire ? Oui et non. C'est le nombre de personnages et le mal qu'on a à en différencier certains qui posent un certain problème, pas l'entremêlement des intrigues qui est, au contraire, clair et intéressant. Beau sens du rythme d'ailleurs à ce niveau de la part de l'auteur, les révélations et les pièces du puzzle se mettent en place avec un très bon timing.

Sur un plan plus général, le rythme est relativement tranquille au début du roman, puis subit une accélération brutale pour ne plus jamais ralentir.

La fin ne règle pas tout, loin de là, mais rappelez-vous que cette trame narrative se poursuivra dans les tomes 3 et 8, donc ne sortez pas les torches et les fourches tout de suite.

Au final

Au final, on se retrouve avec une sorte de Dark Fantasy épique politico-militaire. Épique non pas par la nette dichotomie bien / mal (complètement brouillée ici), mais par les enjeux, les protagonistes divins et le niveau de magie mis en jeu. Dark pour des raisons évidentes liées à sa parenté avec La compagnie noire. Politique pour sa parenté avec le Trône de fer en matière de luttes externes et internes entre royaumes ou factions, et militaire parce qu'on se retrouve avec un équivalent Fantasy de la SF militaire, encore une fois dans la lignée de l'oeuvre de Glen Cook.

C'est un livre à grand spectacle, très noir, rempli à ras bord de sorcellerie (attention, sorcellerie, pas magie merveilleuse, hein…), mettant en scène les dieux, mais où on suit aussi dans la boue, la crasse et le sang des troufions de base (ou presque).

C'est réputé très difficile (voire pénible, selon certains) à lire, notamment à cause de la multitude des personnages et de l'extrême richesse de l'univers, et honnêtement, on ne peut pas dire que ce soit entièrement faux. D'un autre côté, c'est plus intéressant qu'un nombre faramineux d'autres romans ou cycles de Fantasy, mais du coup, ça va se mériter. Personnellement, je préfère en baver mais avoir un monde et une intrigue riches que lire pépère et avoir oublié un roman au bout d'une semaine.

Bref, selon votre profil de lecteur, ce sera soit un chef-d'oeuvre, soit à fuir impérativement. C'est le genre de roman et de cycle polarisant, qui génère rarement des relations contrastées mais plutôt très dichotomiques : on vénère ou on déteste.
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Nous baignons avec ce récit dans de la fantasy de haut vol. L'univers mis en place est non seulement exigeant – il est vrai – en terme d'attention et de concentration mais aussi particulièrement recherché et ambitieux. Nous ne sommes pas dans un roman de fantasy gnan-gnan, où la jeune et jolie fermière du coin s'envole à dos de chèvre ailée sauver le prince d'un sort atroce, ou de son beau père pré-régicide. Non, Genabackis accumule les batailles sanglantes, les luttes d'égo, les doubles allégeances, les trahisons de première main, les manifestations divines, et enfin les spectaculaires chocs magiques.

Le livre malazéen des glorieux défunts est un cycle de 10 romans, Les Jardins de la Lune en est le tome introductif. Il est clair qu'Erikson s'est fortement inspiré de la Compagnie Noire de Glen Cook. En effet, nous avons le récit d'une unité de soldats de l'Empire, des vieux briscards abîmés par les ans, les combats, les déceptions, le danger et la guerre. En prime, ils ne font pas partie du « bon camp ».

En effet, l'Empire Malazéen avec à sa tête l'Impératrice Laseen, emploie une politique d'expansion agressive, et vise une hégémonie globale sur toutes les terres habitées. Il s'est doté de moyens adéquats avec une armée chamarrée, nombreuse et expérimentée. Les pertes subies sont remplacées par un recrutement incessant dans les territoires « nouvellement » dominés. Ainsi, sa marche paraît-elle inexorable tel un tsunami dévastateur. L'auteur axe son récit autour des bridgeburners (les brûleurs de ponts), une unité du génie à qui sont confiés les missions de sape et de destruction d'ouvrages (avec force, poudre et explosions).

Présentés de cette manière, Les Jardins de la Lune paraissent plutôt classiques dans le registre de la Dark fantasy. Mais voilà, c'est un peu plus dense que ce bref résumé le laisse imaginer.

Nous avons donc un agresseur avec les malazéens et un défenseur, la ville de Pale. Très vite, cette cité libre, objet des désirs de Sa Majesté l'Impératrice, tombe dans le giron de l'Empire. Nous passons donc au prochain objectif en date de Laseen, la dernière cité libre de Genabackis : Darujhistan

Les combats les plus impressionnants ont dévoilé la présence de mages de catégories, de forces et de rangs différents (avec des Hauts Mages). Les batailles y sont spectaculaires! Les premiers protagonistes s'y illustrent de diverses manières (Tattersail, Tayschrenn, Hairlock), et les tensions déjà nombreuses indiquent une sérieuse menace de dissension au sein de cette armée. le lecteur apprendra alors que le début du règne de l'Impératrice fut quelque peu chaotique et qu'elle n'a pas que des partisans. Des jeux de dupes se mettent en place, et des éliminations s'opèrent sous le couvert du combat. Forcément, les événements sont promis à l'embrasement à plus ou moins long terme…

Les cités libres ne sont pas en reste pour les rebondissement et les jeux partisans, elles ont un allié de poids : Anomander Rake, Fils des ténèbres, Lord of the Moon's Spawn, Seigneur des Jardins de la Lune et principal adversaire de l'Empire. Accessoirement, c'est un Tiste Andi à la peau noire et chevelure blanche.

EPIQUE, vous dis-je!



Critique plus complète et illustrée sur mon blog
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Pour sacrifier à la tradition, je commencerai cette chronique par une mise en garde, qui se fait l'écho de toutes celles que vous pourrez trouver sur le net. Ce Livre des Martyrs (publié naguère sous le titre Livre Malazéen des Glorieux Défunts), n'est pas d'un abord facile. de l'aveu même de son auteur, ce qui a présidé en priorité à la conception de cette oeuvre c'est l'ambition. Et qui dit auteur ambitieux dit lecteur ambitieux. Disons le tout net, pour lire cette saga, il faut s'accrocher. Et s'accrocher ferme. On est loin ici d'un David Gemmell ou d'un David Eddings. Je respecte profondément l'excellent travail de ces deux grands auteurs, mais il faut reconnaître qu'ils ne sont pas réputés pour leur difficulté à les lire.
Ce qui rend si difficile l'approche du Livre des Martyrs c'est, paradoxalement, ce qui fait sa qualité première : la richesse. Cette série est tout simplement d'une richesse exceptionnelle. Il y a énormément de personnages de premier plan, énormément de peuples à découvrir, ainsi que de cultures, de traditions. Énormément de lieux (il s'agit d'un Empire après tout), de magie, de dieux, d'Histoire (oui, avec un grand H). Comme l'auteur nous plonge là dedans comme un maître-nageur sadique plongerait un enfant ne sachant pas nager dans le grand bain, imaginez les sensations. C'est exaltant autant que terrifiant.
Pour en revenir, par exemple, aux personnages, ceux-ci sont, dans ce premier tome, une bonne vingtaine. Et attention, je parle d'une bonne vingtaine dont l'importance varie entre primordiale et majeure. J'exagère à peine, voire pas du tout. Notez que ceux qui ont survécu à la lecture du génialissime Trône de Fer devraient avoir un gros avantage sur les autres. Parce que, là aussi, en terme de personnages centraux... Mais en fait même pas, ce serait trop simple. Chez Erikson, on n'a pas le temps de s'approprier un personnage que déjà, on passe à un autre. Alors du coup, forcément, irrévocablement, on finit par s'emmêler les pinceaux.
Heureusement toutefois, la plupart de ces personnages appartiennent à des groupes distincts dont on va suivre les aventures ce qui rend l'identification un poil plus facile. de plus, certains d'entre eux vont davantage marquer nos mémoires de par leur nom, leur fonction, leur grade, leur apparence physique, etc., voire un peu de tout ça. le sergent Mésengeai, le capitaine Paran, le haut-poing Dujek Unbras, l'Adjointe Lorn, Loquevoile, Mes Regrets, Crokus, Toc le Jeune, qui est borgne, Kruppe, qui a de l'embonpoint, et j'en passe. Et pour finir, pour ceux qui décrocherait quand même, il y a un glossaire en fin de volume avec tous les personnages, les lieux, les titres, les groupes, les peuples, les garennes (éléments de première importance du système de magie). Ne surtout pas hésiter à s'y référer, et souvent.
À côté de ça, le talent de conteur de Steven Erikson est tellement grand, qu'on peut suivre avec un réel plaisir les aventures des uns et des autres sans y comprendre tout. Voire sans y comprendre grand chose. D'ailleurs les personnages eux-mêmes ne comprennent pas tout ce qui se passe. Mais avec un peu de patience, on découvre que tout ce qui pouvait paraître obscur devient soudain lumineux. Enfin pas loin.

D'aucuns disent que beaucoup de personnages sont froids et par conséquent, peu attachants. Je ne suis pas si sûr de partager cette opinion. Certes, Erikson ne fait rien pour créer une véritable proximité entre nous et les protagonistes du roman. Malgré tout, je suis parvenu à m'attacher à bon nombre d'entre eux. Une chose importante à noter c'est que la quasi totalité des personnages n'a rien de détestable. Ici, pas de réels vilains dont on se surprend à souhaiter la mort dans d'atroces souffrances. Je ne dis pas qu'ils sont tous gentils et qu'on est dans un monde de bisounours, pas du tout. Nous ne sommes tout simplement pas dans un monde manichéen ou tout est soit blanc soit noir. Tout est plutôt en nuances de gris. Bon, gris clair si vous voulez, mais gris quand même. Après tout, connaissons-nous vraiment des individus à l'âme d'une noirceur absolue ? J'en doute.

Même si l'exercice ne présente qu'un intérêt limité, il peut être tentant de faire un parallèle entre le Livre des Martyrs et le Trône de Fer. Ne serait-ce que parce qu'il s'agit de deux monuments de la fantasy, voire de la dark fantasy. Ajoutons-y le Seigneur des Anneaux, et nous avons, me semble-t-il, le tiercé gagnant. Alors bon, nous sommes dans chaque cas soit dans un immense royaume soit dans un empire. Il y a des batailles, des complots. Même des dragons. Mais en dehors de ça, les deux oeuvres sont fondamentalement différentes. Parlons de ce qui distingue le Livre des Martyrs du Trône de Fer. Ici, il est assez peu fait mention des grandes familles nobles, voire quasiment pas. Les personnages centraux sont plutôt d'extraction assez modeste. Ce sont des soldats, des mages, des voleurs, des assassins (professionnels)... On est baignés à certains moments dans des intrigues politiques, mais sans excès. La magie est ici très, mais alors très, très importante. Primordiale. Originale aussi, à tel point qu'on ne comprend pas toujours bien comment ça marche en dehors du fait que les mages utilisent des "garennes", espèces de labyrinthes situés dans une autre dimension et qui servent aussi à se déplacer plus rapidement et plus discrètement. Même si c'est parfois plus dangereusement. Il y a d'autres différences mais je n'entrerai pas plus dans les détails. Une chose est sûre cependant, une adaptation en série TV aussi réussie que celle du Trône de Fer donnerait probablement lieu à une oeuvre audiovisuelle exceptionnelle. On peut rêver.

Du côté des parallèles qu'on peut être amenés à faire, j'ajouterais juste, outre le Trône de Fer des oeuvres comme : La Compagnie Noire de Glenn Cook, Les Princes d'Ambre de Roger Zelazny, voire le Cycle d'Elric de Michael Moorcock, excusez du peu.

Seul petit bémol dans ce discours dithyrambique, l'origine ludique du roman est parfois assez (trop ?) évidente. L'empire Malazéen est en effet au départ un univers de jeu de rôles. Et ça se sent. du moins est-ce l'impression que cela m'a fait. le nombre impressionnant de protagonistes, qui sont autant de personnages joueurs ou non joueurs et qui surgissent au milieu des scènes comme invoqués par un Maître de Jeu, fait parfois un peu artificiel. Mais on pardonne à l'auteur tellement tout ça participe à renforcer l'aspect dramatique de l'histoire.

Bon, vous l'avez compris, ce premier tome m'a juste emballé, scotché, embarqué, enflammé, enthousiasmé... Je vous fais grâce de tous les synonymes. Moi qui suis ce qu'on appelle, en bon français, plutôt un easy reader, je n'ai pas éprouvé les difficultés que je craignais en abordant cet ouvrage. Bien sûr, tout n'est pas limpide au premier abord, loin de là, mais le plaisir de lecture est total. Petits conseils : lire avec un maximum de concentration, ne jamais hésiter à consulter le glossaire, c'est important, ne pas se braquer dès que quelque chose nous échappe, car soit nous comprendrons plus tard, soit la compréhension n'est pas indispensable. Enfin, laissez vous porter par l'histoire.

À l'heure où j'écris ces lignes, trois tomes sont sortis. Les Jardins de la Lune, Les Portes de la Maison des Morts et Les Souvenirs de la Glace. Au rythme d'une parution tous les six mois, il reste encore quelque chose comme trois ans et demi pour avoir la totalité de la décalogie en français. Si tout se passe bien. Sachant comme il n'est (quand même) déjà pas simple de lire l'oeuvre dans sa traduction française, loin de moi l'idée de tenter l'expérience dans la langue originale. Tant pis, il va falloir s'armer de patience. Et prier pour ne pas avoir oublié tout ce qu'on a lu d'un semestre à l'autre.
Lien : http://aruthablog.blogspot.c..
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Salut les Babelionautes
J'ai enfin réussi a terminer ce premier tomes, mais ce fut dur.
Au début il est très difficile d'entrer dans L Histoire, car Steven Erikson ne fait pas de cadeaux a ses lecteurs.
D'abord la multitude de personnages (Humains ou non) rend la compréhension de ce qui se joue ardue.
Mais si on s'accroche cela devient plus facile et l'on commence a se régaler en suivant les péripéties des "Brûleurs de ponts", menacés par plusieurs camp dont le leur.
Les créatures qui hantent le récit sont d'origine diverses et bien souvent on en apprend sur elle qu'après leur apparitions.
Très vite nous assistons a la prise d'une Cité Libre et a son pillage assorti d'un massacre.
Mais c'est à Darujhistan, dernière Cité Libre, que va se dérouler le plus gros de l'action.
La magie inventée par Steven Erikson est elle aussi très particulière, les Mages usent de garennes, une dimension parallèle ou ils puisent leur pouvoirs.
Mais c'est dans la description des anciennes Races, ayant existais bien avant les Humains, que l'Auteur m'a conquis.
Alors quand les Dieux entre dans l'Arène c'est l'apothéose, car ils s'affrontent au travers de certains des personnages clefs.
Bref! vous l'aurez compris, malgré la difficulté j'ai adoré ce premier tome que Steven Erikson m'a gentiment dédicacé au cours des Imaginales 2108 et j'ai sous le coude le tome deux, Acheté aux Utopiales et qu'il m'a aussi dédicacé.
Merci a Emmanuel Chastellière à qui revient le difficile Honneur d'assurer la traduction de cette décalogie et je remercie les éditions LEHA d'avoir choisi Marc Simonetti pour assurer les illustrations de couverture qui sont sublime.
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En Résumé : Cela faisait longtemps que je souhaitais me lancer dans la lecture de ce cycle, c'est maintenant chose faite, profitant de la nouvelle édition de ce premier tome. Je dois bien admettre que j'ai passé un excellent moment de lecture qui offre une Fantasy sombre, épique, fascinant et percutante. La construction de ce récit pourra en déranger certains, l'auteur nous balançant dans un univers sans obligatoirement nous donner toutes les clés d'un coup, poussant ainsi d'une certaine façon le lecteur à en découvrir plus pour en apprendre plus, mais pour ma part j'ai adoré cette façon de faire. Concernant l'univers il s'avère clairement dense, soigné, sauvage et que ce soit dans son aspect politique, magique, féérique et autre il m'a paru complexe et captivant. On sent que l'auteur le travaille depuis des années, présente une cohérence dans son ensemble et offrant par la même occasion une sorte de dépaysement, d'envie d'en découvrir plus tant il paraît vaste et possède encore de nombreux secrets. L'intrigue qui est construite à travers les nombreuses manipulations et les nombreux fils rouges est prenante et efficace, nerveuse dès le premier chapitre tout en arrivant à monter en tension au fil des pages sans jamais paraitre trop en faire. J'ai bien ressenti une impression de trop vouloir en faire vers le milieu tirant un peu sur l'intrigue, mais rien de bloquant. Les personnages sont complexes, humains, intéressants à découvrir et même si certains prennent le « dessus » sur d'autres ils m'ont tous paru intéressants et je ne doute pas qu'ils ont encore de nombreux secrets à dévoiler. Je regretterai peut-être le fait que l'auteur ait parfois eu un peu de mal à offrir une voix propre à chacun d'entre eux, mais je chipote un peu. Au final un premier tome plus que réussi et fascinant, bien porté par une plume efficace, riche et vivante. Je lirai la suite sans soucis et avec plaisir.


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Je me suis lancée avec appréhension dans ce tome 1 Du Livre des martyrs. Après avoir lu et adoré le premier tome du préquel, La complainte de Danseur, il était temps pour moi de goûter à cette énorme saga. L'auteur le dit lui-même dans son prologue: si au tiers du roman, le lecteur n'accroche pas, il doit abandonner. Il faut dire que Steven Erikson ne nous facilite pas le travail. Il nous plonge en effet in medias res et laisse son lecteur se dépatouiller.

J'ai eu du mal à saisir l'intrigue au départ car les informations nous arrivent les unes après les autres sans vraiment d'explication. Les personnages sont nombreux et sont tantôt appelés par leur nom, tantôt par leur surnom, tantôt par leur fonction. Ce n'est pas évident de s'y retrouver. Pourtant, j'ai franchi le premier tiers, je me suis accrochée et au final, j'ai adoré cette lecture.

On y parle d'une troupe d'élite qui va chercher à semer la zizanie dans le camp ennemi. On y parle de forces obscures qui sont réveillées alors qu'elles devraient se taire à jamais. On y parle de dieux qui interfèrent avec les humains et qui font d'eux leurs pantins. Steven Erikson a su construire un univers unique où rien n'est laissé au hasard. Il faut se accepter de se laisser embarquer dans les méandres de ces intrigues multiples qui s'entrecroisent. Il faut aussi accepter aussi parfois de ne pas tout comprendre. Les chose se mettront en place au fur et à mesure.

J'ai aimé le rythme de l'intrigue, les personnages, le style de l'auteur. Ce premier tome est épique et savoureux. Alors oui, il faut s'accrocher et persévérer. Ce n'est pas de la fantasy facile d'accès mais Steven Erikson a su me conquérir avec ce premier tome d'une richesse incroyable!

Le premier tome du « Livre des martyrs » annonce une sage épique mythique!
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Un énorme coup de coeur, voilà c'est dit !

À l'occasion de la sortie du dernier tome du cycle Malazéen en décembre dernier, j'ai décidé de reprendre depuis le début cette saga. C'est donc une relecture pour moi (je m'étais arrêtée au tome 5), mais ne laissant pas d'avis à l'époque sur mes lectures, je rectifie maintenant le tir.

Alors oui, ce roman demande beaucoup de soi pour en apprécier toutes les nuances, toutes les saveurs. Oui, c'est un roman exigeant qu'il convient de lire sans trop de pause entre ses lectures au risque de perdre complètement le fil de l'histoire...

Mais quelle histoire !

Je salue le génie de Steven Erikson pour avoir imaginé une telle fresque qui ne se dévoile qu'au fur et à mesure du récit et des différents tomes.
C'est un monde extrêmement riche auquel nous convie l'auteur. Il est fouillé, détaillé mais sans que ce ne soit ennuyeux. J'y étais dans cet empire, à Pale, à Darujhistan auprès des très nombreux personnages qui façonnent l'intrigue.

Je les ai d'ailleurs tous adorés car le tour de force de Steven Erikson est de nous offrir toute une palette de personnages aussi originaux que différents les uns des autres: Kruppe l'excentrique dont on ne sait pas grand chose, mais aux dialogues et attitudes souvent drôles, toute l'escouade des brûleurs de Ponts avec leur esprit de camaraderie inconditionnel, même l'Adjointe Lorn a su m'émouvoir car au final, tous ces personnages agissent selon ce qui leur semble juste. Il n'y a rien de manichéen et c'est ce que j'ai vraiment apprécié.

Un petit mot également pour la magnifique couverture de Marc Simonetti qui reflète parfaitement ce premier tome.

Je pourrais en dire encore des tonnes, tellement il y a à dire et à savourer dans cette saga. Je finirais seulement en vous disant : "Si jamais vous trouviez l'abord trop difficile et compliqué, accrochez-vous ! Laissez-vous porter par la plume de l'auteur car le jeu en vaut la chandelle."
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Pas évident de présenter cette histoire, tellement elle est foisonnante. On est dans un monde où l'empire malazéen est en pleine conquête du reste de la planète mais aussi en pleine tentative d'épuration des ses plus anciens soldats au cas où ils soient fidèles à l'empereur précédent. En toile de fond apparait peu à peu un complot bien plus complexe faisant intervenir des forces anciennes (dieux, anciennes races habitant ce monde…) et le mélange de tout ça marche terriblement bien.
Le monde a été construit de manière très précise et sans rien laissé au hasard. Tout a été pensé pour être cohérent : histoire du monde, sytème de magie, géographie, géologie, psychologie des personnages, base de la civilisation assexiste…
Le livre des martyrs est une saga de fantasy épique dense, fun, maitrisé, en bref génial si on ose s'y frotter et accepter que tout ne nous sera pas donner sur un plateau. On entre dans l'histoire sans faciliter scénaristique, directement dans l'action avec des personnages qui eux connaissent leur univers. On n'apprend pas avec des scènes d'exposition (pas d'amnésique ou de voyageur… à qui on présente les caractéristiques du pays) mais en observant. Il faut donc accepter d'y entrer sans tout comprendre. de mon point de vue ça permet d'avoir tout peu à peu sans avoir à tout assimiler au départ mais c'est ça peut être déroutant comme choix d'autant que les points de vue sont nombreux.
Niveau écriture/traduction c'est très bien écrit, c'est beau. Il y a un travail de style assez poussé avec un résultat très réussi tout en restant fluide.
Niveau univers, le système de magie, les garennes, sont assez compliqués à appréhender mais laisse percevoir beaucoup de perspectives. Et pour finir sur un point encore plus positif que les précédents : pas de sexisme dans cet univers, pas de princesse objet à aller sauver et ça fait plaisir, pas de soucis d'autorité si on dépend d'une cheffe… Cette idée est tellement intégrée dans l'univers que régulièrement on ne sait pas si le personnage est un homme ou une femme et on s'en fiche et ça fait du bien.
Gros coup de coeur pour ce tome 1 j'espère que l'on aura toute la série cette fois. Merci aux éditions Léha et à babelio pour cette lecture et cette rencontre très intéressante.
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- Pas de spoilers -

Les Jardins de la Lune est le premier tome d'un long cycle de dark fantasy.
Par de nombreux côtés, il m'a rappelé les premiers tomes de la Compagnie Noire avec les pouvoirs exagérés de certains personnages et la démesure des conflits.
Mais c'est bien plus fouillé, brouillon et sa lecture requiert une concentration certaine. Sinon on se perd dans les lieux et les enjeux.

J'ai adoré ce roman malgré ses défauts (je comprends qu'il déplaise à beaucoup) et c'est aussi le seul qui m'aura vraiment emballé dans ce cycle. Dès le tome suivant, quelque chose change (je ne saurais mettre le doigt dessus) et mon intérêt à plongé. Au tome 4, j'ai renoncé. Les personnages ne sont plus les mêmes, les enjeux ont changé, on nous balance de nouveaux lieux vraiment peu intéressants etc.

Pour conclure, j'ai aimé ce roman mais au vu de la suite, je ne le recommande pas.
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Après avoir harceler mes amis c'est a votre tour de le lire… Mais quel dinguerie. Je ne saurait dire sur combien d'action je me suis répété cette phrases et combien de gens dans le métro m'ont regardé haleter le sourire au lèvre.

C'est un peu retissante que je me suis lancer dans cette ouvrage pour l'unique raison que 10 tomes quand même…. C'est long.
Puis au début on est un peu perdu, pas de personnages principale, pas de gentils pas de méchants, pas de partis plus qu'un autre, juste des gens qui sont.
La vie d'êtres complexes - où finalement si simple - ou vraiment ? Entre coupé de magie, dieu, politique, dragon, et je vous en passe.

De mon point de vue c'est avec Brio que l'auteur nous introduit son univers et c'est frétillante d'impatience que je vais commencer le livre 2 !
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