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Tiens, encore une critique littéraire de mon blog que j'ai oublié de poster sur Babelio. Il faudrait bien que je le partage aux éventuels intéressés qui ne l'auraient pas lue. Comme c'est encore un joli morceau bien dodu dont je ne sais pas si tout va rentrer, je vous mets juste le lien, histoire de gagner du temps :
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Deuxième tome de la sage, et c'est toujours aussi bien. Voire mieux. Et, oui, c'est possible.
J'avais exprimé, dans ma critique du premier opus, comme la plupart des autres lecteurs, à quel point la lecture pouvait être difficile. En particulier du fait du nombre des personnages. Nous avions en effet affaire avec pas moins de 250 personnages de premier plan. J'exagère à peine. Quelle ne fut ma surprise de constater que, en tout début de ce deuxième volet, deux nouveaux personnages apparaissent. Ou alors, c'en est d'anciens dont j'avais oublié l'existence. Ce qui revient à peu près au même. Je blêmis, je tremble, la sueur perle sur mon front.
Mais je suis vite rassuré. D'une part, la grande majorité des personnages de ce deuxième tome sont connus et d'autre part, ils ne sont pas très nombreux cette fois-ci. Qui plus est, ils sont constitués en groupe facilement identifiables.
Et pour une fois, parce que le cas n'est pas si fréquent, chacun des groupes est intéressant à suivre. Car souvent, il faut le reconnaître, lorsque l'histoire s'intéresse à plusieurs protagonistes, les péripéties sont inégales.
Ici, ce n'est pas le cas, même si, je dois l'avouer, les aventures qui concernent le groupe auquel appartient l'historien Duiker, sont les plus passionnantes à suivre. Il faut dire que Duiker évolue au sein d'une armée et que la partie qui leur est consacrée est de loin la plus importante du roman en terme de taille. Il y a de quoi raconter et la tension dramatique y est à son comble.
Nous faisons un peu plus connaissance avec quelques personnages qui deviennent vraiment attachants. Quant à l'aventure, elle est toujours aussi présente dans cet opus et les près de 900 pages du livre se dévorent sans aucun souci.
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Quel plaisir de continuer la chronique de cette grande saga que j'ai découverte cette année. le livre des Martyrs ou Malazan Book of the Fallen dans son titre original, est une décalogie écrite par Steven Erikson. Depuis 2018, Leha s'est lancé dans l'édition et la traduction de cette oeuvre après deux échecs de publication chez buchet Chastel et Calmann Levy, ce dernier avait d'ailleurs découpé le livre que je vais chroniquer aujourd'hui en deux parties. C'était un choix d'édition qui ne me paraît pas judicieux avec le recul tant cette histoire mérite d'être racontée en un seul tome. Pour ceux qui n'auraient pas entendu parler de la série, je vous renvoie à mon premier article sur le tome 1 Les jardins de la Lune. Cette fois-ci nous quittons le continent de Genabackis et laissons les personnages que nous connaissons bien, exceptés quelques-uns, pour rejoindre le continent de Sept-Cités où couve une rébellion.

Au départ, ce tome devait être le troisième mais il se trouve que Steven Erikson perdit la carte mémoire avec les 350 premières pages de Les souvenirs de la Glace suite directe des jardins de la Lune, qui devait être le deuxième tome de la saga. Il choisit donc d'abandonner ce projet et de se consacrer à la rédaction du tome suivant qui finalement deviendra le 2e : Les Portes de la Maison des Morts. Et quel choix judicieux dans la conception de la saga, car croiser les trames scénaristiques de son histoire aussi tôt dans la globalité de son récit crée une intensité émotionnelle qu'il n'aurait peut-être pas atteinte si Les souvenirs de la Glaces avait été le deuxième tome.
La structure du récit est peut-être plus facile à suivre que dans le premier tome. le style est assez différent du premier roman, peut-être est-ce dû à la traduction assurée cette fois par Nicolas Merrien, mais plus probablement parce que celui-ci a été écrit 8 ans après le premier et que le style de l'auteur a évolué. Nous allons suivre une fois de plus plusieurs groupes de personnages, amenés parfois à se retrouver en fin de volume. Je n'en ai pas parlé dans la chronique précédente mais les romans se découpent en plusieurs parties (Livre). Chacune va se centrer sur des événements bien précis.
Nous quittons donc Genabackis le continent du premier tome pour nous rendre en Sept-Cités, un continent sous l'emprise malazéenne dont nous avons entendu parler dans le premier tome. La rébellion gronde. Nouveaux décors, nouveaux personnages, nouveaux dramas, Steven Erikson nous régale comme toujours avec ses poèmes en début de chapitres qui, d'après la dernière interview que j'ai écouté, sont écrit avant le chapitre, une manière pour lui de placer le thème de ce dernier, et de se remémorer le but qu'il se fixe dans celui-ci. Car il le dit lui-même, il n'écrit aucune phrase au hasard. Chaque mot, chaque élément, est réfléchi. Et pour ceux qui pensent qu'il cherche une nouvelle idée à chaque nouveau tome et bien non, nous ne sommes pas comme dans certaines séries que l'on rallongent artificiellement pour le bénéfice financier à réaliser. On sent bien que le premier roman n'était finalement qu'une entrée en matière, la partie visible de l'iceberg, et, bien que chaque livre se suffise à lui-même, c'est à dire qu'ils ont chacun leur trame principale et leur dénouement, l'auteur nous incite à vouloir en savoir plus sur son univers. Quelles sont donc ces races fondatrices ? qu'ont-elles fait ? Qui sont les Ascendants ? et les Dieux d'où viennent-ils ? Les Ascendants et les Dieux sont-ils identiques ? Pourquoi Ombretrône et La Corde dans le tome précédent souhaitaient la mort de l'Impératrice? Autant de question qui vont trouver en partie réponse dans ce nouveau livre, bien sûr pas toutes, sinon ce serait trop facile et on le sait Steven Erikson déteste la facilité.
Nous allons donc suivre de nouveaux héros, comme Mapo et Icarium qui arpentent le monde depuis très longtemps. On sent qu'ils sont source de savoirs et en même temps, paradoxe incroyable, Icarium ne possède plus aucun souvenir de son passé. D'autres également comme Félisine la jeune soeur de Ganoes Paran, rencontré dans le premier tome, qui va malheureusement subir les conséquences de la politique malazéenne alors que Tavore sa soeur ainée vient de devenir l'adjointe de l'Impératrice. Félisine m'a personnellement tapé sur les nerfs les 3/4 du roman, mais je pense que c'est voulu par l'auteur. L'histoire de la jeune Paran prend de l'importance au fil des pages, et une chose est sûre, Erikson est sans complaisance avec ses personnages, encore moins pour ses lecteurs. A l'instar d'un GRR Martin, il n'hésite pas à prendre le contre-pied de ce que nous pensons être la suite logique. Cela est le cas avec cette partie du récit mais le sera d'autant plus avec le plus gros morceau de l'histoire de ce tome, j'y reviendrai plus tard.

Au crédit des personnages déjà connus, nous retrouvons Violain, Kalam, Crokus et Apsalar, seuls personnages issus du tome 1. Les anciens Brûleurs de Ponts ont décidé de ramener Apsalar, anciennement Mes Regrets, chez elle en Ikto Kan, Violain et Kalam, profitant juste du prétexte pour avoir une explication avec l'impératrice sur les événements qui se sont produits en Genabackis. Un vrai plaisir de retrouver l'assassin ancien membre de la Griffe, plus mortel et perspicace que jamais. Nous découvrons un peu plus Violain dans ce tome, alors que nous l'avions à peine croisé dans le premier, et il s'avère être un soldat plutôt astucieux. Seul Crokus au milieu de tout cela m'a paru un peu inutile, en amoureux transi. Mais avec Erikson toujours se méfier de ce que peuvent devenir les personnages…

Oh, Coltaine…

Evidemment à ce stade d'exposition on se demande bien comment l'auteur va réussir à nouer toutes ces ficelles, et comme si cela ne suffisait pas, il choisit de faire éclater la rébellion (grâce à un petit coup de pouce du destin) au beau milieu des vacances en Sept-Cités de nos Brûleurs de Ponts. Au coeur d'une ambiance arabisante que Prince of Persia n'aurait pas renié, Steven Erikson choisi alors de mettre en place le drame le plus puissant que je n'ai jamais lu : La Chaîne des Chiens de Coltaine et sa 7e Armée. Oh… Mon Dieu… Que dire sans vous spoiler? Tout d'abord que Calmann Levy lors de sa publication avait fait une sacrée erreur de séparer cette trame scénaristique du reste, car je pense que relié ainsi à l'histoire complète, l'émotion n'en est que plus grande. Un grand merci aux Editions Leha qui encore une fois fait les bons choix éditoriaux afin de respecter la qualité initiale du livre. La rébellion a poussé des milliers de réfugiés fidèles à l'Empire sur les routes et Coltaine le poing de la 7e Armée, doit effectuer une retraite de plusieurs centaines de kilomètre à travers le désert escortant les civiles. Voilà le pitch pourrait-on dire, or cela parait dès le début désespéré tant la distance à parcourir et la masse concernée sont grandes. Et pourtant chaque page qui passe, l'espoir s'allume, un espoir de fou que nous vivont au travers des yeux de l'historien impérial Duiker, membres du cortège, la mort est partout, les héros aussi, les légendes s'écrivent. Chaque chapitre qui passe loin de Coltaine et de sa Chaîne des Chiens, nous interroge, nous pousse en avant. Un récit d'une poignante émotion. le plan humain, comme l'aspect militaire, sont magnifiquement traités, la justesse des descriptions et des événements qui composent cette histoire sont tous simplement incroyables, jusqu'à la dernière ligne du livre. Je dois l'avouer, pour la première fois depuis une éternité, j'ai pleuré sur mon livre lors du dénouement et mon coeur sera à jamais au milieu de ces dernières pages du livre, avec la 7e Armée.

Le reste du livre est également d'une grande qualité et les révélations sont nombreuses, de celles qui vous laissent les yeux grands ouverts, la bouche en forme de O, et qui vous obligent à relire plusieurs fois le passage pour être sûr que vous ne rêvez pas. L'univers se met en place, toujours aussi lentement mais de façon implacable, l'auteur ne facilite toujours pas le travail, mais donne quelques pièces supplémentaires du puzzle. Et qu'il est gratifiant pour le lecteur de tenter de les assembler et parfois d'y parvenir, dévoilant un peu plus le délicat canevas tissé avec précision qui nous sert de toile de fond. Chaque révélation entraîne invariablement d'autres interrogations, mais n'est-ce pas ce que nous souhaitons quand nous lisons ? Nous questionner et tenter d'y apporter des réponses? Et en terme de réflexion, notamment d'ordre philosophique, Erikson n'est pas en reste. Son récit, bien qu'étant un monde de fiction est un excellent reflet de la complexité humaine, vu sous différentes facettes. Ici pas de noir ou de blanc, pas de bien ou mal, juste des personnages qui suivent leurs morales, leurs motivations, ou du moins qui essayent, pris dans un tourbillon de sable jaune aveuglant qui peut ressembler au destin…
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Première vision du livre : sa couverture. Et de ce côté on est de nouveau servi de manière exceptionnelle par monsieur Simonetti qui s'arrange pour pondre une superbe couverture. Magique et pleinement en conformité avec l'image que je me faisait de la scène.

Scénario : contrairement à l'opus précédent, l'histoire va ici moins s'attacher à des groupes de personnages, mais plus à l'histoire d'un continent, Sept-Cités, et par là des différents groupes qui le parcourent pendant la rébellion de Sha'ik.
On va donc avoir un fil rouge bien plus conséquent, à savoir ici la rébellion de Sha'ik et la chaîne des Chiens de Coltaine, ainsi que les différents événements qui s'y raccrochent.

Côté histoire, c'est une histoire épique, une histoire tonitruante, une histoire à couper le souffle fait d'impossibles possibles en ode à la ténacité de l'Homme (pour le meilleur et pour le pire) qui nous est servie.

Des combats à couper le souffle, mais aussi des huis-clos psychologiques (ou psychotiques) et toujours, toujours, des histoires dans les histoires.
Les intrigues politiques, même si plus éloignées et moins au centre du récit, restent présentes et apportent leurs lots de stratégies à tiroirs et de traîtrises qui jaillissent à point nommé à l'encontre des différents partis.

Et toujours, le plaisir de voir remettre en question des scènes vécues plus tôt... et ouvrir des possibilités immenses. Sans parler des remises en question de fond qui apparaissent au fil des pages.
Ni de ce qu'il fournit pour échafauder des hypothèses pour le futur... Qui seront probablement battues en brèche... mais pas sûr.

Côté personnages, même si on reste sur un grand casting, le nombre de personnages significatifs diminue un peu par rapport au premier tome d'une part, mais surtout se recentrent par thématique du récit. Appréhender qui est qui est donc beaucoup plus facile.

Pour le coup, on va avoir plusieurs groupes principaux à suivre :

Coltaine, les Wickiens et la 7ème dans leur périple maudit : Vous cherchiez de l'épique ? Coltaine va vous en remontrer. Lui, ses clans, son armée et Druiker l'Historien impérial vont redéfinir la signification des mots « sacrifice » et « devoir », sans parler de l'humour caustique associée aux différents protagonistes.
Et pour le coup, si vous aviez du mal à vous attacher à des personnages avant, je gage que la 7ème saura compenser les faiblesse de l'armée de Dujek sur le sujet.

Félisine, Héboric et Baudin - le trio improbable : Prisonniers des mines d'Otataral, chacun pour des raisons qui leur sont propres, chacun à la recherche d'un objectif qui lui est propre. Les suivre c'est voir l'évolution psychologique de ces 3 compagnons qui ne se sont pas choisis et qui, pour survivre, devront apprendre à... S'entraider ? Non pas vraiment... À ne pas s'entre-tuer peut-être pour commencer.

Les Brûleurs de Pont : Une partie de l'escouade est de la partie avec Violain (le sapeur) et Kalam (l'assassin) qui sont partis accompagner Apsalar - anciennement Mes Regrets, fille de pêcheur utilisée par Cotillon / La Corde, le dieu des assassins - à la recherche de son père, le tout accompagné du jeune Crockus - voleur et aussi amoureux d'Apsalar.
On notera que pour aucun des Brûleurs de Pont, cette balade ne semble facile et que les pièges du passé les guettent, Violain ayant fait parti de ceux qui ont conquis le continent par le passé, tandis que Kalam en est originaire avant d'intégrer les Brûleurs de Ponts. Je vous laisse donc imaginer qu'ils n'accompagnent sûrement pas Aspalar par pur altruisme.

Mappo le Trell et Icarium le demi Jaghut : Sans doute le couple de personnage qui m'a fait le plus vibrer. le mystère qui plane sur leur destiné se dévoile au fur et à mesure de leur périple, et le déchirement qui entache leur amitié est un supplice qui n'a d'équivalent en amertume que la force de leurs liens d'amitié et la durée de leur vagabondage.

Le Saint-désert Raraku car au final, n'est-il pas le point central de toutes les histoires qui sont contées ? N'est-il pas celui qu'on découvre au fur et à mesure des périples de chacun ?
Un désert que le récit rend presque aussi complexe qu'une personnage à part entière... Avec un passé tout aussi riche.

Comme pour le premier opus, on croise de jeunes innocents en devenir, mais aussi des vieux briscards brisés par la vie, des jeunes que la vie brise dès le départ, et des vieux briscards qui se redécouvrent une vie.
Chacun des personnages dépeints ont leur propre motivation, leur propre psyché, leurs propres démons et part d'ombre.
Le manichéisme n'existe pas. Nul n'est méchant ou gentil par essence. Mais chacun cherche quelque chose à assouvir.
Et c'est l'assemblage de toutes ces motivations, qui vont dans le même sens ou qui s'affrontent, qui donne un aspect si grandiose à cet opus.

Côté univers, toujours aussi grandiose, toujours aussi bien décrit... et jamais fourni avec le mode opératoire. Au lecteur d'assembler les éléments, de convertir les bribes éparses pour construire le puzzle de ce background grandiose et qui ne fait que s'agrandir.

On notera aussi qu'en plus de s'étoffer, ce background se précise, car on y découvre des éléments qui viennent préciser des éléments introduits précédemment, ou au contraire complexifier ce qui semblait être relativement simple.

Au final, ce tome manie l'épique avec maestria. Je ne crois pas avoir encore croisé de livre de Fantasy m'ayant fait ressentir cela comme ça.
Ce tome est moins difficile d'accès que le premier opus, sans toutefois en venir à vous prendre par la main, ce n'est clairement pas le style de l'auteur.
Il est épique certes, mais il n'en reste pas moins au lecteur de réfléchir et d'assembler par lui même les éléments de complément de l'univers d'une part, mais aussi des différentes intrigues qui émergent ça et là.

Complexe, riche, et ô combien bien construit. Qu'attendez-vous pour succomber ?

Chronique complète sur : https://plume-etoiles.blogspot.com/2019/06/livre-des-martyrs--T02--Portes-de-la-maison-des-morts--Steven-Erikson.html
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Vous vous souvenez de mon image d'échiquier géant construit par Steven Erikson dans le tome 1 ? Et bien j'étais très en dessous de la réalité ! Si Les jardins de la lune concernait la conquête de Genabackis par l'empire malazéen, dans ce tome 2 l'auteur nous emmène sur un autre continent, Sept-Cités déjà conquis. Et du même coup, il nous rajoute une multitude de nouveaux joueurs !

Des personnages déjà croisés, il n'y en aura qu'une petite poignée : Kallam l'assassin, Violain le brûleur de pont de la 9e qui accompagne Apsalar (anciennement "Mes Regrets" quand elle était possédée par Cotillon) et Crokus le jeune voleur Daru. le but et leur périple sur ce nouveau continent ne seront pas simples. L'absence de mages parmi eux les empêchera d'utiliser des Garennes, dangereuses mais bien commodes pour d'autres.

Sept-Cités donc est un continent que nous découvrons à la veille d'une imminente rébellion. du Nord au Sud les différentes tribus vont répondre à l'appel de Sha'ik la déesse du désert de Raraku, prendre les armes et tâcher de bouter l'envahisseur. Mais Sha'ik va être assassinée, et dans le désert de Raraku, on attend sa réincarnation. Comme plusieurs groupes de personnages convergent vers là, on ne sait qui prendra le rôle et sera chargé de déclencher le Tourbillon, cette légende locale qui sauvera les peuples opprimés.

L'impératrice Laseen va expédier sur Sept-Cités un général wickien, Coltaine, pour diriger la 7e, l'armée présente sur place et mater cette révolte. Mais c'est trop tard, les villes tombent une à une et il ne reste plus à Coltaine qu'à rassembler ses troupes, ils sont dans le nord et rallier Aren au sud, dernière ville encore tenue par les Malazéens. On va suivre tout du long de ces 890 pages le cheminement de cette armée, chargée de rapatrier des centaines de milliers de rescapés civils en lieu sûr. Ce sera la chaîne des chiens. Un récit dantesque vu par les yeux de Druiker, un historien qui chevauchera puis combattra à leur côté. La boue, les larmes et le sang sont au rendez-vous. Au cours de ce périple on s'attachera à une grosse poignée de personnages et les émotions ne manquent pas. Les différentes batailles qu'ils vont affronter sont énormes d'ingéniosité et de tactique militaire. Franchement j'ai adoré, malgré les pertes immanquables à l'issue de chacune qui m'ont serré le coeur.

L'intrigue n'étant en rien linéaire, cette chronique je le crains ne le sera pas non plus. Il y a beaucoup, beaucoup d'autres personnages importants dans ce roman. Celle qui m'a le plus marqué cependant c'est Felisine. C'est la jeune soeur de 15 ans d'un personnage que nous avons suivi au premier tome, le jeune militaire Ganoes Paran. Quant à sa grande soeur, elle n'est autre que Tavore , l'adjointe de l'impératrice. Et Tavore, pour prouver sa fidélité à Laseen n'a pas hésité à inclure Felisine dans la rafle impériale contre les nobles : direction le bagne ! Cette gamine va tout subir, en compagnie d'Héboric, un vieux prêtre défroqué. La survie au bagne, l'évasion, la traversée en bateau pour retourner sur Sept-Cités, puis un chemin parsemé d'embûches pour rejoindre son destin : la vengeance est un sacré moteur !!! Quel personnage hors du commun, à la fois dure et touchante, elle m'a surprise plus d'une fois.

Et je ne peux pas énumérer tous les autres intervenants mais croyez-moi, comme dans le tome 1 ils sont nombreux, tous aussi importants les uns que les autres et aucun ne nous laisse indifférent. L'auteur jongle entre chacun, on suit chaque intrigue par le biais de gros paragraphes dans chaque chapitre. Il n'y a pas un héros, mais une multitude et c'est franchement passionnant. L'écriture est rude, cash, il y va franco le bougre. Certaines descriptions retournent les tripes, et pourtant ce texte charrie un panel d'émotions en permanence, c'est ahurissant.

Voilà, j'arrête là une chronique décousue et déjà trop longue. Je n'ai même pas parlé de Mappo et Icarium ♥♥♥, ni de la Maison des morts d'ailleurs ! J'espère juste avoir réussi à vous transmettre l'envie de vous plonger dans cette série formidable. Moi, je suis donc à jour pour enchaîner la suite de l'aventure dès la sortie du tome 3.
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Changement de décor pour ce tome 2, puisque nous embarquons en Sept-Cités, continent plus méridional que Genabackis. On y trouve un grand nombre de tribus, toutes éparpillées à travers différents déserts, et l'occasion leur est donnée de se réunir sous un seul pavillon afin de se rebeller contre l'empire Malazéen. le Tourbillon va s'élever du Saint-Désert de Raraku et Sha'ik va guider l'Apocalypse.

Ayant des différents à régler avec l'impératrice elle-même, Kalam, le Brûleur de Ponts, va devoir traverser Sept-Cités pour atteindre Malaz, la capitale de l'empire. D'un autre côté, Violain, autre Brûleur de Ponts entame aussi un périple en compagnie d'Apsalar, la jeune femme possédée par Cotillon, le patron des assassins dans le tome 1 et de Crokus, le jeune voleur, épris d'Apsalar. Leur route va croiser celle de deux êtres légendaires : Icarium, vagabong de demi-sang Jaghut, qui a perdu la mémoire et Mappo le Trell, son fidèle compagnon.
Nous suivons également la descente aux enfers de Félisine, soeur de Tavore, la nouvelle adjointe de l'impératrice Laseen. Tavore elle-même va exiler sa soeur dans les mines d'Otataral, où Félisine va s'adapter, embrasser complètement le fatalisme de sa situation et tomber dans le cynisme le plus noir. Elle va côtoyer Héboric, ancien historien de l'empire, ancien prêtre du culte de Fener. Culte qu'il a renié.
Puis c'est avec Coltaine, Poing de la 7ème armée de l'empire et ancien renégat, que nous partirons dans une course folle et désespérée à travers les contrées arides de Sept-Cités. Lui et son armée trimballent un lourd fardeau, des milliers de réfugiés qui n'ont que cet homme fier et taciturne pour tenter de survivre. Leur périple est raconté du point de vue de l'historien de l'empire et ancien soldat, Duiker.

La lecture de ce tome se révèle plus fluide que celle du premier, mais non moins exigeante.
Le périple de Coltaine, laborieux et désespéré, est jonché de batailles, de morts, mais aussi d'actes de bravoure. Hommes, femmes et enfants réfugiés sont coincés entre la bêtise des représentants aristocratiques et la rude gouvernance de Coltaine. Duiker, à la fois acteur et spectateur de cette débâcle, confronte son humanisme à ces conditions extrêmes.
Les Garennes sont très utilisées dans ce tome, et Steven Erikson prend un malin plaisir à nous déstabiliser quand ses personnages empruntent ces portails dimensionnels (le mage Kulp est bien dépassé par moments !). On rentre dans des mondes uniques, difficilement concevables et seuls des êtres légendaires ou des dieux s'y baladent en toute quiétude. L'étrange et le fantastique pullulent quand l'auteur nous raconte brièvement le déclin de civilisations millénaires, quand il fait intervenir les D'ivers et les Solipris, des "changeurs de forme" alléchés par l'ascendance, l'accession au pouvoir divin. L'horreur est de mise, avec de purs moments de dark fantasy où le destin des humains sombre sous une couche putride d'insectes hématophages et où les créatures les plus abjectes vous dévorent en un clin d'oeil !

Les péripéties des différents groupes de protagonistes sont plus faciles à suivre que dans le premier tome et on lit avec un plaisir coupable les avancées tumultueuses des uns et des autres. L'univers s'étoffe encore davantage et le récit gagne en profondeur. On réfléchit, on s'émerveille et on déguste !

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Une sacrée brique que j'ai savourée

Je n'ai pas beaucoup plus de choses à dire que ce que j'avais écrit sur le tome 1 mais je tenais à rappeler que je trouve cette saga est vraiment géniale et mérite d'être lue et enfin publié jusqu'au bout.
Ça continue à se complexifier mais on est bien dans cet univers. On ne sait pas où on va ni avec quel personnage mais on y va et ça c'est gage d'univers réussi.
Juste un point : Félisine qu'elle m'agace bon sang. Mais j'ai adoré voir mon opinion changé à son sujet au fur et à mesure. Autant on voit souvent un personnage qui rebute au départ qui fini par être attachant autant l'inverse n'est pas fréquent et là c'est bien le cas.
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Les portes de la maison des morts a été mon coup de coeur de l'année! le premier tome était déjà très bien, mais plus difficile d'accès car l'auteur nous plonge dans le monde sans rien expliquer et il y a un aspect un peu confu a la lecture. Je n'ai pas eu ce ressenti à la lecture des Portes. L'arc narratif de l'historien Duiker est tout simplement génial, on ressent très bien le côté désespérée et l'urgence de la situation. Les autre arcs narratifs sont eux aussi très bien ficelé, les personnages sont très travaillé, leurs psychologie est mis de l'avant et ça en fait de véritable personnages et non pas de simple figurants. C'est une fantasy épique,mais c'est tout de même très original, cela ne ressemble à rien de ce que j'ai lu à venir jusqu'à maintenant. Point de jeune élu en apprentissage de la vie. Il n'y a pas de «héro» tous les personnages sont les héros de leurs propres histoires. le manichéisme est lui aussi absent, tous les personnages ont des qualité et des défauts, ils commettes tous des actes «répréhensible» et aussi des gestes de compassion et d'altruisme. de plus, l'auteur ne noie pas le lecteur dans des descriptions interminable de l'univers, il va a l'essentiel et on découvre l'univers petit à petit au fil des tomes. C'est très épique,l'arc narratif de,Duiker aurait pu facilement faire figure de final pour une conclusion de cycle tellement c'est prenant et spectaculaire et on en est seulement au tome deux c'est dire! le problème, en ce qui me concerne, est que depuis la lecture de ce livre, je peine à retrouver le même enthousiasme et le même plaisir de lecture à d'autre oeuvres de fantasy! Tout me paraît bien fade comparer à ce monument! Il y a eu une critique dans Bifrost qui était assez virulente à propos de la traduction qui apparemment frainerais la lecture. Il n'en est rien,même si elle n'est pas exempte de défauts,( mineurs) elle est tout de même bien supérieur à celle de calman Lévy. J'ai lu les deux traduction a intervalles rapproché donc je suis en mesure de comparé les deux et la traduction de Leha est beaucoup plus fluide et compréhensible que celle de calman Lévy. À tous les amateurs de fantasy épique, cette oeuvre surpasse la roue du temps de Jordan et mêmes les archives de Roshar de Sanderson. C'est une véritable bombe littéraire, le livre des Martyrs est à la fantasy ce que Dune et Hyperion sont à la SF! Un pur chef d'oeuvre!
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Les Portes de la Maison des Morts démontre à lui seul que le Livre des Martyrs de Steven Erikson est une oeuvre immense de la Fantasy, tant en termes de qualités que de quantité. Si vous avez aimé Les Jardins de la Lune, jetez-vous dessus, et s'il ne vous avait pas convaincu, laissez une chance à ce roman. L'auteur développe son univers et mène son intrigue de manière magistrale en lui donnant un souffle épique et tragique rien qu'à travers la marche de Coltaine ou le périple des Brûleurs de Pont.
Chronique complète et détaillée sur le blog.
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C'était long, mais qu'est-ce que c'était bon... le word building est absolument incroyable, je suis fascinée par cet univers, par son histoire et par les peuples qui le compose, même si je trouve que les personnages manquent un peu de profondeur. Les intrigues politiques qui se mettent en place progressivement sont fascinantes, et malgré quelques longueurs dans ce tome j'ai hâte de lire la suite.
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