Encore une fois, c'est cette somptueuse couverture signée
Marc Simonetti qui attire d'emblée. À l'instar du titre, il vous faudra attendre quelques pages pour en savoir plus...
Ensuite, et comme à chaque tome, le chapitre d' introduction va conditionner l'intrigue principale, donc gardez-le bien en tête.
Maintenant arrivé au 6è tome, on est habitué au style de
Steven Erikson et à sa façon de procéder. Ici, on se rapproche de la narration du tome 3, avec plein de groupes de personnages que l'on connaît plus ou moins dorénavant (à côté de certains nouveaux). Il faut quand même souvent faire de gros efforts de mémoire pour se rappeler de leurs agissements et de leur sort dans ce qu'il s'est passé avant.
La XIVè armée de l'adjointe Tavore continue de pourchasser les derniers rebelles de Sha'ik menés par Léoman des Fléaux. C'est l'occasion de passer un bon bout de temps en compagnie de ces sacripants de Brûleurs de ponts et particulièrement du fantastique Bouteille. Une terrible et longue épreuve les attend, le point d'orgue le plus marquant de la première moitié du roman (peut-être du roman tout court).
C'est donc sur le continent de Sept-Cités que nous nous trouvons d'abord et que nous allons retrouver Karsa Orlong, Mappo et Icarium, Apsalar, Couteaux et Héboric ou encore un Ganoes Paran maîtrisant de mieux en mieux le Jeu des Dragons.
Il se passe donc mille et une chose et surtout, l'interaction avec les dieux et leurs domaines devient de plus en plus présente. Ces derniers nous apparaissent plus fréquemment ;
Steven Erikson nous en présente certains et en approfondit d'autres, les rendant plus "intimes".
Plus loin dans le roman, le lien se fait avec le tome 5 et une gigantesque confrontation gronde alors que les événements et les personnages convergent vers des issues encore troubles.
La dernière partie se concentrera principalement au coeur de l'empire, sur l'île de Malaz.
La lecture de ce tome est très ardue tellement tout se croise et que les petits détails disséminés auparavant prennent de l'importance. de plus, les nombreuses allusions de l'auteur ne facilitent vraiment pas la tâche.
Mais bon, c'est comme ça depuis le début, donc on se tait et on s'accroche !
Et quel plaisir quand tout se met en place dans notre tête et que soudain, jaillit un éclair de lucidité ("Ah, c'est pour ça que...", "Mais alors, si il dit ça c'est que... OH !)
Steven Erikson nous gratifie également de scènes monstrueuses où la magie et certains personnages continuent de nous surprendre. Les affrontements sont très détaillés (surtout à la fin) mais pas toujours très clairs, il m'a fallu repasser sur certaines scènes pour bien les visualiser.
Je reste aussi sur ma faim concernant le T'rolbarahl que j'ai bien du mal à imaginer, ainsi que son attaque contre Mappo et Icarium, un passage vraiment pas clair pour moi.
Cependant, l'ambiance Dark Fantasy est bien là et on en a pour notre compte ! Sans oublier certains passages très émouvants...
Cette idée du Bouclier-Enclume est géniale et l'utilisation qui en est faite, cette fois-ci avec Héboric, m'a de nouveau beaucoup touché.
Pas de doute, cette saga est unique et d'une densité hors-norme. Les nombreux sentiments ressentis ne mentent pas et les traces que laissent certains personnages dans mon esprit (Ah Helian... Mais aussi Bouteille et Tout Sourire, Ben le Vif, Héboric...) non plus ! les Éditions Leha font encore du bon boulot malgré quelques coquilles sur la dernière partie du roman et une utilisation du demi-cadratin à la place des virgules qui ne m'a pas convaincu (mais peut-être déjà présente dans la version originale).