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sur 1178 notes
Retour de lecture sur "La femme gelée" d'Annie Ernaux, court et dense roman publié en 1981. Ce livre était dans ma bibliothèque depuis un moment, son prix Nobel récemment obtenu m'a donné envie de précipiter cette lecture. C'est un récit autobiographique qui raconte sa vie, depuis son adolescence dans les années 50, jusqu'à son divorce dans les années 70. Elle y raconte comment, à travers les normes et mécanismes sociaux, elle est tombée de manière implacable, dans tous les pièges, pour finalement se retrouver dans un rôle étouffant de femme au foyer, transparente, et de se transformer en femme gelée. Cela est d'autant plus impressionnant qu'elle est partie d'une éducation avec des parents totalement atypiques qui avaient des rôles détachés des stéréotypes habituels, qu'elle était consciente de ces pièges et semblait très bien préparée pour ne pas y tomber. Son écriture simple, neutre, mais terriblement précise, accompagnée de beaucoup de sincérité, rend ce récit, qui est très intime, particulièrement poignant et on ne peut que voir venir le désastre. On se rend compte à travers ce livre que beaucoup de choses ont heureusement évolué depuis cette époque, mais également que d'autres sont encore dramatiquement d'actualité, comme le montre le débat sur la charge mentale des femmes. Pour l'homme que je suis, de la génération d'après, ce livre me renvoie aussi vers mes propres manquements, conscients ou non, issus d'un conditionnement et de schémas sociaux et éducatifs venant d'un autre temps. Un très beau livre qui a probablement perdu de son urgence, mais qui reste néanmoins tout à fait d'actualité, c'est un témoignage particulièrement fort sur la condition féminine.
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Il m'aura fallu du temps pour accoucher de ce billet. J'ai été tellement chamboulée que j'ai eu du mal à mettre en mots mes émotions. Je n'ai d'ailleurs pas l'impression d'y avoir vraiment réussi.

Je me suis sentie tout à la fois heureuse et triste à la lecture de ce livre. Heureuse de m'y être reconnue, d'avoir eu la sensation que ma vision de la Femme était partagée. Et triste, tellement triste de prendre encore un peu plus conscience de tout le chemin qu'il nous reste à faire, à nous les femmes, avant d'arriver à la liberté qui nous est si chère. Dieu qu'elle est douloureuse cette prise de conscience. Moi la femme libre du XXIe siècle qui concilie allègrement travail, famille et loisirs… et sourire… dans quelle mesure puis-je considérer que mes choix ont été dictés par mon libre arbitre plus que par la société qui m'entoure. Suis-je vraiment libre ?

J'ai rarement ressenti une aussi clairvoyante compréhension de la femme, de moi-femme. Annie Ernaux, c'est ma grand-mère, c'est ma mère, c'est moi… et j'espère que ça ne sera pas ma fille. De l'enfance à la maturité, je me suis retrouvée en elle, malgré l'écart générationnel qui nous sépare.

L'apprentissage du monde, des autres, la honte de se découvrir un modèle familial anormal. Puis les hommes, si différents, et la Femme. Et la supériorité masculine – discrète tout d'abord, mais qui très vite s'affiche de plus en plus ouvertement. Tout ce qui fait sombrer doucement, insidieusement, dans l'aliénation domestique. Pas de tragédie ici, pas de drame, et pourtant qu'elle est bouleversante cette histoire. Déchirante. J'ai pleuré. Pleuré sur l'auteur, sur moi-même et sur toutes les femmes, qui croient être libres et qui ne le sont pas... « Mais elle est libre, diront certains. Elle a fait des études, elle est même professeur, que pourrait-elle vouloir de plus ? » Et c'est là que c'est sournois, parce que sur le papier oui, elle a tout. Mais dans la réalité, ses besoins passent toujours après ceux de l'homme. Si lui veut prendre l'air, il sort. Elle au contraire, doit s'organiser, lui demander de s'occuper de l'enfant, faire face à son ressentiment : il avait d'autres projets, il est fatigué. Elle sortira néanmoins – elle est libre – l'esprit encombré et elle en profitera pour faire quelques courses au passage. Libre vous avez dit ?

Le fossé immense qui séparait les hommes des femmes, même s'il s'est atténué aujourd'hui, n'est pas entièrement comblé. Qu'on le veuille ou non, qu'on l'admette ou non, on en demande toujours plus aux femmes... ou peut-être sont-ce les femmes qui s'en demandent plus toutes seules... un peu des deux sans doute... On en revient alors à la question du libre arbitre et de la société, aussi existentielle que celle de l'œuf et la poule, mais tellement plus essentielle.

J'espère, non j'attends le jour où l'équité entre hommes et femmes sera devenue tellement naturelle pour la société qu'on n'en parlera plus. C'est ce jour-là que nous aurons gagné notre liberté.
Lien : http://www.labiblidekoko.clu..
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Difficile de savoir si on aime l'écriture d'Annie Ernaux. le fait est qu'elle a le mérite d'avoir un impact.

Pour être honnête, le début ne m'a pas transcendé, entre un remake de la Place et les multiples explications sur la découverte de sa sexualité, ses préjugés et ses appréhensions d'adolescence…

Cependant, ces débuts sont compréhensibles par la suite. Comment comprendre la femme qu'elle est devenue sans sa construction sexuelle (sexuée surtout)? Au fil des pages, ses questionnements de fille, d'étudiante, de jeune femme puis de femme mariée, de mère se font légitimes (bien que sa vision frôle la dolence par moments, seule critique que je peux faire).

On sent une colère dans son écriture, et malgré moi, je l'ai vécu, ce refus de vie, ce refoulement constant.

C'est un livre qui m'a bouleversée, peut-être car il touche quelque chose de personnel en moi. le fait est que c'est un livre majeur pour la construction de chaque femme, chaque homme que je mettrai au même plan que King Kong Théorie de V. Despentes, plus récemment. Je vous conseille vivement ce livre.
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Livre incontournable sur la condition de la femme, Annie Ernaux a publié "La femme gelée" au début des années 80.
Reine de l'autofiction, elle ne cherche pas à écrire sa vie mais se sert de son vécu pour raconter des événements, généralement ordinaires, à forte dimension sociologique.
Il s'agit de son troisième roman et j'ai senti une grande maturité dans sa construction avec une écriture qui lui est propre, le style particulier du parler vraie.
Dans la première partie, la narratrice raconte son enfance en Normandie ou plus exactement ses relations avec son père et sa mère. Fille unique, elle est choyée dans une famille qui avait peu de moyens mais dont les valeurs ne lui montraient pas de différence entre les filles et les garçons. Son père fait la cuisine et sa mère l'incite à lire plutôt qu'à faire des travaux ménagers. J'ai beaucoup aimé la façon dont ses parents favorisent son ouverture sur le monde et sa joie d'être une fille.
Et puis j'ai pensé à ma mère quand celle d'Annick, la narratrice, croit que le savoir et un bon métier peuvent la prémunir contre tout y compris le pouvoir des hommes.
Et puis, à l'adolescence, elle a envie de plaire. Elle va donc endosser un rôle (on attend d'elle qu'elle soit douce et gentille) pour avoir le plaisir de se retrouver dans les bras d'un garçon.
Ensuite il y a la fac où elle rencontre non pas l'homme de sa vie mais un compagnon avec qui elle partage certaines idées sur l'égalité des sexes (elle a lu « le deuxième sexe » de Simone de Beauvoir). Pourtant dès qu'ils vont être mariés, il est évident pour lui et ses parents que c'est à la femme d'assumer les tâches domestiques. Et si elle n'y arrive pas c'est qu'elle est mal organisée (grrrr). Alors quand les enfants naissent, le Bicou et le Pilou, c'est encore pire, elle doit cesser ses études pour se consacrer au foyer.
À force de volonté, elle réussira quand même à devenir professeure mais devra continuer à assumer seule tout le reste. Ah non, j'oubliais, il est gentil, il descend la poubelle!
Annie Ernaux montre très bien comment Annick devient conditionnée, acceptant elle-même son rôle de « superwoman ». Elle devient, par habitude, une femme gelée qui n'a plus d'envies et qui finit par ne plus comparer sa vie à celle qu'elle avait voulue mais à celle des autres femmes. Jamais à celles des hommes, quelle idée!
J'espère que son parcours de femme ne s'arrêtera pas là.


Challenge Nobel illimité
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La narratrice retrace son enfance sans contrainte, entre des parents qui l'élèvent vers la réussite qui passe pour eux par une scolarité réussie : « Ce que je deviendrai ? Quelqu'un. Il le faut. Ma mère le dit. Et ça commence par un bon carnet scolaire ». Les parents d'Annie partagent les tâches ménagères et le travail à l'épicerie-café sans se soucier des normes sociales de leur époque. Ainsi, le mari épluche les légumes et fait la cuisine en même temps qu'il sert les clients. de son côté, la mère décharge des caisses et s'occupe de l'épicerie, ne souciant que peu de la poussière envahissant les meubles. Mais vient l'adolescence, la rencontre d'Annie avec une certaine Brigitte qui lui fait savoir qu'il n'est pas normal pour un « vrai homme » de faire la cuisine et qu'une femme doit tenir impeccable sa maison : « Un homme popote ça alors ». de plus, la narratrice, habituée aux manières bourrues des femmes de sa famille, apprend qu'elle doit s'efforcer de paraître mignonne, gentille et compréhensive s'il elle veut plaire aux garçons : «Jamais de jeu calmes, posés. En compagnie, j'ai la parole haute et déchaînée pour me rattraper de mon murmure solitaire d'enfant unique. La réserve naturelle des petites filles, leur maintien modeste et leurs effarouchement supposés, je n'en vois pas trace en moi ni en mes copines de jeux […] Je ne savais pas que dans un autre langage, cette joie de vivre se nomme brutalité, éducation vulgaire». 
Ensuite, se trame l'histoire difficile entre le coeur, le corps et l'esprit qui oscillent en permanence pour répondre aux rêves romanesques et la poursuite d'études sérieuses. Quand vient son mariage, trop tôt pour les parents qui souhaitent que leur fille termine ses études, la narratrice qui pensait qu'à l'image de ses parents le mariage serait une aventure commune, découvre brutalement l'inégalité des rôles que la société et l'éducation traditionnelle attribuent à l'homme et à la femme. Tous deux exercent un métier après des études d'un même niveau mais c'est à la femme de s'occuper des enfants, de faire courses et cuisine et de faire le ménage. Ainsi, après avoir reproché à son mari de lui laisser tout le travail, celui-ci lui rétorquera : « Tu me fais chier, tu n'es pas un homme, non ! Il y a une petite différence, quand tu pisseras debout dans le lavabo, on verra ! ».
Pour beaucoup, hommes et femmes, une « vraie » femme, c'est celle qui est mariée et qui a des enfants. Sans mariage, elle reste fille et une fille seule n'existe pas, n'intéresse pas : « «  Tu ne veux tout de même pas rester vieille fille ! ». La poussée insidieuse. Je ne suis pas une fille seule, je suis une fille pas encore mariée, existence encore indéterminée ». La maternité est aussi évoquée et les souffrances liées à l'accouchement. Annie Ernaux n'est pas de ces femmes qui pensent que la maternité pour être complète doit passer par la douleur. Et là aussi, quand son vagin se déchire à l'arrivée de l'enfant, la sage-femme la rend responsable, comme si elle n'avait pas bien « travaillé ». Quoi qu'elles fassent, les femmes sont souvent infantilisées et/ou reléguées au rôle de femme mariée, mère, bonne à tout faire. Et bien sûr, il n'est pas question de se plaindre. Faire des études ? «  Ma chérie, j'ai peur que les études te fatiguent ».
Si ce récit évoque la fin des années cinquante, début soixante, nous voyons que la société a encore bien du chemin à parcourir pour que les femmes aient le droit de vivre librement, sans contraintes physiques ou dogmatiques. Mais c'est sans doute à elles de se prendre en main fermement, sans céder à la culpabilité, sans se sentir obligé de jouer un rôle quelconque, de devoir faire plaisir à tout prix à ces messieurs, comme leurs mères ou leurs grand-mères y ont été obligées depuis la nuit des temps. Faire plaisir, oui. Mais en vivant pleinement, dans un respect mutuel afin de ne pas devenir une "Femme gelée", figée, triste et pleine de ressentiments.
Lien : http://yzabel-resumes-et-poi..
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Un livre très féminin, écrit pour les femmes. Même si on a pas été élevé comme ça, qui n'a pas ressenti un jour, la satisfaction d'une maison bien tenue, des enfants bien tenus; la satisfaction du regard approbateur de l'homme quand il rentre du travail le soir. Qui n'a pas paniqué un jour en se disant, je n'y arrive pas, maison, travail, courses, activités des enfants. Et se demander : mais comment font les autres. Défi : faire aussi bien. Egalité des sexes, égalité des chances, et pourtant le poids du bien pensant de la société, influe souvent le destin féminin. de nos jours, ceci est moins marqué et pourtant le regard de l'autre est toujours présent. A lire.
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Annie Ernaux retrace, dans ce roman grandement autobiographique, toute son éducation, en Normandie dans les années 60, entre une mère commerçante et un père cafetier, ses envies de petite fille, ses espoirs de jeune fille. Sa mère n'est pas une « parfaite ménagère » mais lui apprend l'importance de l'autonomie, de l'indépendance… lui donne une vision moderne des rapports homme-femme.
de fil en aiguille pourtant, elle va sombrer dans le conformisme : mariage, enfants, mère et épouse qui fait tout ce qu' ON (la société ?) attend d'elle au détriment de sa personnalité et de ses envies… le prix est cher payé !
Le ton est désabusé, amer… mais le tout pose des questions toujours actuelles : le poids de l'éducation, les préjugés sociaux qui pervertissent les relations homme-femme, l'égalité, la parité illusoire dans le couple, l'impossibilité de tout concilier : vie professionnelle, femme, mère et épanouissement individuel.
C'est un style direct, franc et percutant. Ce livre m'a fortement marqué et me restera à coup sûr en mémoire !
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C'est un livre que j'ai lu dans le cadre du bac de français en fin d'année.
J'avais plusieurs choix possibles de livres prônant le féminisme et comme je connaissait déjà Annie Ernaux, je me suis dit tiens pourquoi pas.

Avec ce livre, j'ai vraiment eu un regard nouveau sur le sexisme et la place de l'homme et de la femme dans la société.

Tout le long du livre j'ai eu un sentiment de révolte et d'impuissance.

J'ai pu me rendre vraiment de comment on traitait les femmes dans la société.

L'auteur ma fait de la peine avec tous ses doutes, ses inquiétudes, son ressenti de ne pas être comme les autres femmes qui arrivent à tout gérer. Et surtout, voir à quel point l'enfance est une période tellement innocente, et que ça change quand on grandit et que l'on peut se rendre compte des inégalités.

Ce que j'ai retenu dans le livre c'est que la femme doit s'occuper de tout dans la maison, elle est obligé de tomber enceinte, elle ne doit pas exprimer son ressenti parce qu'on la prendrait pour une chiante ou autre.

Elle ne doit pas avoir de relation sexuelle avec un homme avant le mariage, car attention c'est pas bien mais par contre un homme il a le droit, c'est bien, il aura de l'expérience.

Bref, heureusement que aujourd'hui, les mentalités on un peu changé même si certaines idées sexiste persistent dans la sociétés.

Seul point négatif j'ai trouvé cela un peu long et quelques phrases que je ne comprenais pas. Sinon c'est un bon livre qui a pu ouvrir ma réflexion sur ce sujet.
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J'avais un peu d'appréhension en ouvrant La femme gelée, car lorsque l'autrice s'est trouvée sur le devant de la scène pour cause de prix Nobel, on a lu un peu tout et son contraire sur son oeuvre.
Et bien j'ai beaucoup aimé! Roman brûlot pour l'égalité des sexes, une égalité réelle, La femme gelée retrace le lent travail de sape de l'énergie créatrice, de la petite étincelle vive de sa narratrice, prise au piège des normes patriarcales. Maman travaille, oui, mais son salaire de prof est considéré d'appoint; et toutes les tâches ménagères et la gestion des rejetons lui retombent dessus tout de même, alors elle se laisse gagnée par le gel, quand la seule autre alternative serait un immense incendie. C'est vraiment glaçant, on voit la narratrice passer de cette jeune femme pleine de projets et de d'ambitions et peu à peu devoir renoncer, voir plus petit, tandis que Monsieur lui fait carrière et râle si le déjeuner n'est pas prêt à l'heure de son choix.
Et cela a si peu changé, ce qu'elle nous raconte ici....
Vraiment très bien, mais glaçant.
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Le regard est juste. Il interroge une anomalie que tous, pourtant, intègrent comme une donnée naturelle. Dans notre conscience savamment travaillée depuis la plus petite enfance, il est « naturel », en effet, que ce soit les femmes qui aient la charge des corvées dit domestiques ; il est « normal » que ce soit elles qui aient la charge des « autres » et des « leurs ». La norme est si ancrée que les conséquences se révèlent dans toutes les études sociologiques et statistiques : la charge domestique des femmes s'accroît dès qu'elles quittent le célibat. le temps qu'elles dédient aux tâches ménagères donc à la gestion du foyer augmente quand elles entrent en couple ; celui de leur compagnon diminue. Autrement dit, pour être plus claire (parce qu'il y a vraiment des cerveaux qui ne comprennent pas l'équation), quand une femme entre en couple, dans la très grande majorité des cas (les exceptions confirment seulement la règle), elle prend en charge les tâches ménagères de son compagnon qui lui transfert les corvées qu'il savait pourtant faire quand il était seul. Et cette charge se multiplie avec la naissance des enfants. le travail salarié n'y change rien car ce sont elles, là encore, qui assument ce que l'on appelle la « double journée de travail ». Les femmes ploient donc sous le travail domestique et ce travail domestique, quand il est subit, crée le malheur car il fait naître un sentiment d'injustice fort et douloureux. Si les femmes étaient remerciées pour toutes les tâches domestiques effectuées, peut-être que le malheur serait moins grand mais comme le travail domestique relève du domaine privé, il n'est pas considéré. Il est dévalorisé et n'a rien de gratifiant. Il est répétitif, absolument ennuyant. Il est donc vécu comme une contrainte et c'est ce qu'il est quand il est considéré comme relevant naturellement des femmes. 


C'est cela que raconte Annie Ernaux. Elle écrit le piège dans lequel le mariage et, plus tard, la maternité l'a enfermé ; un piège qu'elle n'a pas pu, n'a pas su éviter ; elle qui, pourtant, avait une figure maternelle qui aurait pu la protéger. Mais peut-on vraiment s'en extirper, s'en échapper ? Peut-on vivre dans un couple, dans la parentalité sans finir par étouffer la femme libre que l'on a pu être ou que l'on voudrait être ? Je crois l'affaire très difficile. Reste que j'approuve ce texte, je le signe, je le porte haut et fort car je m'y suis mille fois reconnue en tant que femme, en tant que mère, en tant qu'épouse mais... parce qu'il y a un mais, je dois dire que je n'ai pas du tout apprécié l'écriture que je trouve trop laborieuse, trop difficile à digérer. Elle rend la parole difficile à entendre. Et c'est dommage, vraiment dommage car le fond est, lui, excellent. 
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