AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 1185 notes
Des Prix Nobel de Littérature français, j'avais lu et aimé André Gide, Albert Camus et Jean-Paul Sartre. Suite au prix obtenu par Annie Ernaux, je me suis donc acheté cette autobiographie pour découvrir une partie de son oeuvre. Que dire ? Je ne suis pas sûre que sans le mouvement MeToo, le prix lui aurait été attribué. La prose est singulière avec une syntaxe et une ponctuation bizarres (phrases sans point, accumulation de virgules…) et le contenu est très « banal » : vie à la campagne puis en ville, parents aimants, école, collège catholique, lycée, études, flirts, mariage...On a l'impression que l'autrice se plaint tout le temps et, n'assume ni ses origines ni ses choix de vie, un peu comme une princesse au petit pois qui découvre la vie. Je me suis ennuyée dans les grandes largeurs de cette suite de jérémiades qui n'apporte pas grand-chose à la condition féminine. Je ne réitérerai pas l'expérience.
Commenter  J’apprécie          00
"La femme gelée" est un roman autobiographique féministe très émouvant qui est percutant !
Avec tout son talent, Elsa Lepoivre de la Comédie-Française donne à entendre la voix brûlante de ce récit personnel saisissant.

Elle a trente ans, elle est professeur, mariée à un "cadre", mère de deux enfants. Elle habite un appartement agréable. Pourtant, c'est une femme gelée. C'est-à-dire que, comme des milliers d'autres femmes, elle a senti l'élan, la curiosité, toute une force heureuse présente en elle se figer au fil des jours entre les courses, le dîner à préparer, le bain des enfants, son travail d'enseignante. Tout ce que l'on dit être la condition "normale" d'une femme.

Je remercie @GallimardAudio et @NetGalleyFrance de m'avoir permis d'écouter ce témoignage poignant.

Annie Ernaux est une militante qui se bat pour l'égalité homme/femme. Elle raconte son parcours de son enfance normande dans un foyer atypique à l'âge adulte où elle s'éloigne peu à peu de son idéal de liberté pour se conformer au rôle que l'ordre patriarcal lui assignée. Épouse et mère de deux enfants, elle se rend compte qu'elle s'est prise à son propre piège en se soumettant au modèle familial établi et à la banalité de la vie qui en découle. Elle est devenue une femme gelée dans tous ses élans, triste, frustrée et en colère.

J'avoue que j'ai eu un peu de mal à supporter ce sentiment de rancoeur permanent témoignée par l'autrice et j'ai trouvé la fin du livre audio assez abrupte car j'attendais une suite, une conclusion.

En ce qui concerne la lecture audio, la voix d'Elsa Lepoivre est très expressive, rythmée et agréable à écouter. le ton acerbe, assez sec employé révèle toute la frustration de l'autrice dont le style est brut, cru, sans fioritures. Ce récit est un cri, une révolte, qui est toujours d'actualité à notre époque !
Commenter  J’apprécie          140
Il y a quelques années, j'ai lu ce roman et j'en ai gardé une forte impression. Donc, quand j'ai eu l'occasion d'écouter la version audio, je me suis empressée de le faire.

Retrouver les mots d'Annie Ernaux est une occasion de redécouvrir ce livre avec un vif intérêt.

Un livre à la fois sociologique et féministe, offrant un regard critique sur la société tout en explorant des thèmes tels que la maternité, la famille, le couple et le mariage.

Ce texte examine comment les attentes sociales évoluent pour les femmes depuis leur enfance innocente jusqu'à leur quête de liberté à l'adolescence, puis leur confrontation avec la réalité du mariage.

Il met en lumière le parcours d'une femme face aux normes sociales.

Annie Ernaux explore ce sujet avec une justesse qui résonne profondément avec nos expériences en tant que femmes.

C'est un indispensable pour moi, la voix de la narratrice est parfaite pour retrouver l'ambiance de ce livre.

J'ai très envie de le réécouter car il met en lumière tant de vérités essentielles !

Lien : https://www.instagram.com/cl..
Commenter  J’apprécie          50
Fer de lance du féminisme, comme une version autobiographique du "Deuxième sexe", ce roman est venu dénoncer deux étapes dans la vie d'une femme. D'abord l'enfance et la scolarisation : quand les jeunes filles doivent être conformes à ce qui sera attendu d'elles : bonne cuisinière, bonne couturière, mère modèle, etc. Et puis, le mariage, lorsque la femme s'efface derrière l'épouse puis la mère. Quand il y avait peu de place pour les études et encore moins une vie en dehors des clous ; société gouvernée par le patriarcat. Notre autrice, désormais Prix Nobel, excelle par cette mise en situation qui semble simple, dans des phrases qui donnent franchement à réfléchir (même quand on est un homme). Et qui ont une forte résonnance sociologique. Un roman quand un monde cesse et un autre révolutionnaire fait couler de l'encre, parce qu'on parle ici d'une autre époque, non ? Comment notre autrice analyse ce nouveau phénomène qu'est le "tradwife" ?
Commenter  J’apprécie          170
il est difficile de comprendre au début pourquoi la narratrice va devenir une "femme gelée", c'est à dire endormie, privée de vie, d'énergie, bloquée dans une vie abrutissante. En effet, elle grandit dans un milieu modeste, avec des parents qui ne se donnent pas les rôles habituels: sa mère épicière tient la comptabilité, n'est pas une fée du logis, parle haut; son père patron de bar s'occupe plus d'elle, fait la cuisine et se montre plus discret que sa femme. Tous les deux sont d'accord pour que leur fille travaille bien en classe sans contribuer aux taches ménagères. D'ailleurs, Annie aura honte de cette organisation à l'adolescence!
Alors pourquoi la jeune fille, malgré son éducation, ses études et la rencontre d'un futur mari qui se dit son égal, va-t-elle tomber dans le piège?
D'abord, il y a l'influence de la société qui donne un certain rôle à la femme; être mariée puis mère, s'occuper de sa maison, semble le seul but qu'une femme puisse se donner. Il y a le regard des hommes, la peur de se retrouver seule et vieille fille, et surtout l'influence des autres femmes qui rentrent dans le jeu. Dans la vie conjugale, c'est insidieux; il y a l'exemple des parents du mari, son travail qui sera toujours plus important que celui de sa femme, la volonté de cette dernière de ne pas créer de disputes... et elle se retrouve avec les taches ménagères et l'élevage des enfants à assurer. Mornes journées... la perspective de travailler et d'assurer une double journée apparaitra du coup comme une vraie bouffée d'oxygène!
un livre qui parle encore, malgré les avancées du féminisme
Commenter  J’apprécie          40
Décidément je trouve que Annie Ernaux est une écrivaine que je trouve intéressante et de valeur. J'apprécie ce qu'elle dit et la manière dont elle le fait, précisément, clairement, justement, lucidement, très intelligemment et sans concessions, sans effets de style recherché, visible.
Dans la Femme Gelée, elle dit ce qu'il s'est passé - quelle mémoire, qui reconstruit peut-être en écrivant - et surtout ses pensées et sentiments de ses années encore élève dans une école privée religieuse jusqu'à son mariage, la naissance d'un enfant.. Entre ces deux événements, le développement de son intérêt, attirance, curiosité pour l'autre sexe, avec discrétion (ou ellipse élégante) ses premières expériences dans ce domaine, un peu son époque étudiante (beaucoup plus présente dans l'Événement. Il y a d'ailleurs ce fait dans sa vie, dont elle ne parle pas dans ce bouquin -ci mais qui s'est produit dans ces années-là. Elle devait garder le récit de ce fait majeur pour un livre seul, l'Événement, justement).
Annie Ernaux, ça paraît facile à lire ( en tous cas pour moi qui ne suis pas du tout dérangé par sa syntaxe parfois bousculée) et à comprendre, c'est fluide, les mots sont compréhensibles - parfois même du langage parlé - mais, régulièrement, un bout de phrase dans le flot de la lecture, entre 2 virgules, est plus intrigant - pas saisissable au premier coup d'oeil - suscite la curiosité et donnerait matière à réfléchir, mais A. Ernaux continue, ne s'y arrête pas, ne développe pas, n'explicite pas, ne précise pas.
Bref, c'est plus riche et complexe, nuancé, que cela peut en avoir l'air au premier abord.
Je trouve que la Femme Gelée pourrait être utilement lu par les jeunes femmes - pour ne pas faire les mêmes concessions, aux autres et à soi, ne pas avoir les mêmes renoncements - et, aussi et peut-être surtout par les jeunes hommes, pour qu'ils s'interrogent, en étant amenés à être centrés sur les ressentis et la réflexion d'une femme, pour qu'ils jaugent leur attitude, leur comportement, souvent inconscients car conditionnés, par rapport aux femmes. C'est ce que j'ai fait et je trouve cela fort utile, concrètement applicable. La femme Gelée, comme un livre de prévention..
Et puis j'apprécie sa hargne générale, sa rage - mais pas le regret, le ressentiment ni la tristesse, sentiments qu'elle garde peut-être pour elle - le côté entier et indépendant dans la pensée qu'elle a mis dans ses livres sinon dans sa vie ( " toute mon histoire de femme est celle d'un escalier qu'on descend en renâclant"..).
Je me suis interrogé sur le choix de cet adjectif dans le titre. Cette image de l'escalier descendu m'aide à comprendre : dans le processus de gel la température descend peu à peu. Chaque degré peut correspondre à un renoncement, un concession, une erreur, une impossibilité, une difficulté, un choix etc et degré àprès degré, comme ceux d'un escalier, la température passe la barre du zéro et l'eau, vivante, se fige. gèle. C'est par ce genre de formule, disséminée dans le texte, que tout un chacun peut comprendre Annie Ernaux.
Annie Ernaux c'est, par le récit minutieux, détaillé sans que cela soit long et pesant, des guides d'émancipation, pour les femmes, et aussi pour les hommes !
Commenter  J’apprécie          100
Dans cette auto-critique méthodique, Annie Ernaux nous invite à découvrir son quotidien de la moitié du 20e siècle (paru en 1981). Avec un style direct -qui s'affirmera avec le temps-, elle pose le(s) constat de sa vie jusque-là.

Tout d'abord, emprunt de ressentiment -voire de tristesse- sur une jeunesse insouciante, mais quelque peu perdue, où la vie s'écoulait selon des postures bien établies. Sa famille non conformiste y alimentait sa candeur, et déjà les soubresauts d'une envie d'ailleurs.

Puis, vint le temps de la Honte et de l'éclosion de sentiments mitigés contre ses racines populaires et son envie de devenir "être UNIQUE". Elle comprend néanmoins très vite, que cette société-là ne lui laissera de la place que si elle re-rentre dans le rang.

Enfin , elle se soumet aux rôles établis : une "femme parfaite" dont les rêves de liberté seront pour un temps mis de côté. Mais combien ?

La colère alors, sourde gronde. La "femme gelée" se dit "maintenant, j'ai arrêté !"

Peu importe, ce qu'on pourra en dire, devenue -et toujours restée- une "femme imparfaite", elle décide de s'affirmer et nous enjoint dans cette posture.

J'ai vraiment apprécié, la narration de ce récit, en audio qui se prête bien à cette lecture.

AVIS PERSONNEL : Non, ce Prix Nobel n'est pas galvaudé, quoiqu'en disent les conservateurs !
Commenter  J’apprécie          50
La femme gelée
Annie Ernaux
Audiolib

Mon avis :

J'avais envie de continuer à découvrir Annie Ernaux. J'ai choisi celui-ci.
Elle raconte le destin la vie d'une femme des années 60. Etre une bonne mère de famille, s'occuper de son foyer des tâches ménagères de ses enfants et de son mari.

J'ai bien aimé les relations avec sa mère, une femme différente qui aimait lire et lui a transmis ce goût de la lecture alors que son père disait que c'était perdre son temps.
Elle fait une analyse complète de la condition de la femme, son rôle dans la société et sa représentation.

Ce n'est pas celui que j'ai préféré, je l'ai trouvé parfois pesant. La voix est bien en accord avec le texte, mais parfois monotone certainement dû à l'écriture et au style du roman.

Je remercie @audiolib NetGalley France.
Commenter  J’apprécie          30
Lu en 2022. Mon troisième ouvrage de l'auteure. Restée un peu sur ma faim après "La place " et "La honte", bien que toujours un peu gênée par l'écriture "clinique" et factuelle de Annie Ernaux, j'ai davantage apprécié cet ouvrage.
L'on peut facilement s'identifier, compatir, ou du moins ne pas rester indifférente à ces modèles ou contre-modèles féminins, à ces stéréotypes (matrimoniaux, maternels) enfermants, à tous ces obstacles à l'émancipation et l'épanouissement personnel. Des réflexions sociétales on ne peut plus actuelles...
Commenter  J’apprécie          50
"Depuis le début du mariage, j'ai l'impression de courir après une égalité qui m'échappe tout le temps."

Wow. La claque.

Je l'ai lu à voix haute tant le style d'écriture était chargé, lourd, monologue sans pause, presque aucune respiration.

Un récit qui fait froncer les sourcils, serrer la gorge, parfois sourire par le commun des souvenirs.

J'ai 28 ans, je suis maman de 2 enfants en bas âge. Suis-je une femme gelée ? Mes méninges carburent à toute vitesse.

Je le répète, une claque.

"[...] j'ai l'impression d'une vie encombrée à ras bord, pas la place d'y fourrer la plus petite goutte d'imprévu, la moindre curiosité."
Commenter  J’apprécie          12




Lecteurs (3149) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous vraiment Annie Ernaux ?

Où Annie Ernaux passe-t-elle son enfance ?

Lillebonne
Yvetot
Bolbec
Fécamp

10 questions
294 lecteurs ont répondu
Thème : Annie ErnauxCréer un quiz sur ce livre

{* *}