C'est un livre au premier abord agréable à lire, très facile et court; facile puisque
Annie Ernaux semble s'auto analyser nous l'écoutons. Pas de filtre, pas de tournure littéraire.
Mais assez rapidement le fond m'a dérangée. L'auteur utilise
le jeune homme avec lequel elle vit, de 1994 à 1997, comme un sujet, comme l'objet d'une expérience et comme le moyen réveiller des souvenirs enfouis depuis plusieurs décennies. Cette expérience est alors consignée pour devenir matière littéraire. Elle débute même son livre par cette intention. « Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues »
« avec A., j'avais l'impression de rejouer des scènes et des gestes qui avaient déjà eu lieu, la pièce de ma jeunesse. » (p.23) « La principale raison que j'avais de vouloir continuer cette histoire, c'est que celle-ci, d'une certaine manière, avait déjà eu lieu, que j'en étais le personnage de fiction. » (p.25)
J'ai trouvé ce roman affligeant. Quelle froideur! Quel manque d'amour sinon d'empathie!