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3,37

sur 1170 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
plus qu'un roman, un témoignage transparent sur la relation que l'auteur a eu avec un homme 30 ans plus jeune. rien de romancé ,ce qui donne une touche de réalisme fort interessant. L'écriture est fluide, le vocabulaire recherché( j'ai appris 2 mots) au service de cette belle histoire ! s'agit il d'amour? oui sans doute!
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📕 En cessant de lire, ai-je voulu fermer les yeux sur la complexité des rapports humains ? Peut-être. le déni est inutile, il faut vivre et éprouver les choses et les personnes pour se découvrir, se connaître et s'accepter. Chaque rencontre fait jaillir le meilleur ou le pire : je n'ai craint que moi dans cette fuite.
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J'ai souvent ressenti beaucoup d'ambivalence en lisant des livres d'Annie Ernaux. C'est le cas encore une fois avec ce Jeune homme.

Il me faut reconnaître que la qualité de sa plume est subjuguante, fine, ciselée, tranchante même. Que sa capacité d'introspection ainsi que son authenticité sont des modèles du genre. Annie Ernaux est une révoltée, une féministe, elle aime provoquer, bousculer les conventions et je l'admire beaucoup pour ces raisons. Mais par contre, il y a aussi chez elle un côté froid, clinique lorsqu'elle fait l'autopsie de sa relation avec ce jeune homme, son héros pasolinien, son ange révélateur dit-elle. Mais, la tendresse, bordel, elle est où?

C'est cette relation qui la pousse à écrire . « Au début du roman, elle nous livre J'espérais que la fin de l'attente la plus violente qui soit, celle de jouir, me fasse éprouver la certitude qu'il n'y avait pas de jouissance supérieure à celle de l'écriture d'un livre. »
Ensuite elle termine ce court roman et sans doute cette courte relation (dit la chipie en moi) par :
« « J'ai entrepris le récit de cet avortement clandestin autour duquel je tournais depuis longtemps. Plus j'avançais dans l'écriture de cet événement qui avait eu lieu avant même qu'il soit né, plus je me sentais irrésistiblement poussée à quitter A. Comme si je voulais le décrocher et l'expulser comme je l'avais fait de l'embryon plus de trente ans auparavant. Je travaillais continûment à mon récit et, par une stratégie résolue de distanciation, à la rupture. À quelques semaines près, celle-ci a coïncidé avec la fin du livre. »

Il y a chez Annie Ernaux un regard désillusionné, un cynisme même qui me rappelle étrangement celui de Michel Houellebecq dont elle dit pourtant beaucoup de mal.

N'auraient-il pu recevoir le prix Nobel ex-aequo ? (dit la chipie en moi ).
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C'est bien humblement que je confesse mon inculture, n'ayant jamais entendu parler de cette auteure avant la promotion de cette nouvelle à la grande librairie et sur cette page. Je n'ai rien lu d'Annie Ernaux avant « le jeune homme », un texte court qui raconte la relation qu'elle a vécue avec un garçon de trente ans de moins qu'elle.
« Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. »
Cette accroche en prologue est-elle la clé de compréhension de ce texte étrange, très court, écrit sans émotion ni affect, presque dur ? Certains parlent d'une écriture « à l'os », dépourvue de fioritures. Je l'ai même trouvé aride. Mais je l'ai lu d'une traite étrangement accrochée et ai apprécié cette parenthèse littéraire originale, un peu provocante, militante et border line.
J'ai eu comme d'autres lecteurs dont j'ai parcouru les commentaires le sentiment que le jeune homme était utilisé, chosifié, et la relation amoureuse entretenue dans le dessein de devenir un objet littéraire.
« J'avais conscience qu'envers ce jeune homme, qui était dans la première fois des choses, cela impliquait une forme de cruauté. »
De nombreux passages traduisent une forme d'égotisme qui ne nous rend pas l'aventurière ménopausée forcément très sympathique.
J'ai même souvent ressenti une forme de malaise à la lecture de certains passages.
Devant le couple que nous formions visiblement, les regards se faisaient impudents, frôlaient la sidération […] Ce n'était pas nous qu'ils voyaient, c'était, confusément, l'inceste. […] A. m'a fait remarquer que nous étions plus inacceptables qu'un couple homosexuel.

Mais est-ce que ce n'est finalement pas le but de l'auteure : créer un malaise qui pose la question de la symétrie? Une forme de militantisme et de contravention aux conventions sociales ?
Quoiqu'il en soit ces quarante pages sont tout sauf superficielles. Elles sont le reflet d'un regard lucide et acéré sur notre temps.
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Très court récit de Annie Ernaux, qui relate ici une petite partie de sa vie fin des années 90.

Elle raconte poétiquement sa relation amoureuse avec un jeune étudiant de Rouen de 30 ans son cadet.
Cet amour, elle l'assumait pleinement malgré le regard acerbe des autres, pensant parfois à une relation incestueuse.

Dans cette idylle, elle revit, elle aime à nouveau, elle apprend au jeune amant, elle se délecte de ces moments d'amour.
Mais aussi, elle revit son passé et pense beaucoup à son avortement en 63.

C'est un récit touchant, une tranche de vie, où l'amour n'a pas d'âge.
Deux êtres qui s'attirent, se sentent bien ensemble quelque soit les regards...
Mais c'est aussi le récit du passé, douloureux malgré toutes ces années .

Petit mais intense, simple mais émouvant, ce texte va vous emporter à coup sûr.
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« Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. »

Au milieu des années 90, Annie Ernaux vit une aventure intense avec un jeune homme de trente ans de moins qu'elle.

C'est cette période qui est évoquée ici sur une quarantaine de pages. Quand on connaît un peu l'oeuvre de cette autrice, les livres se parlent entre eux, certains thèmes sont récurrents (la passion, les origines sociales, le regard des autres, la honte …).
Nous les retrouvons bien ici complétés par le poids du regard des autres, les préjugés sur ce couple « improbable ». Et déjà, cette autrice féministe assumait ces regards désapprobateurs, se jouant des règles de bonne conduite, profitant de l'instant présent et jouissant de la vie selon ses désirs.

Cette rencontre et le récit qu'elle en fait lui ouvriront les portes de l'écriture de L'Événement autour duquel elle tournait depuis un moment sans oser l'aborder (le livre parut en 2000).

Si j'ai regretté la fin un peu abrupte de cette histoire, j'ai surtout apprécié l'audace, la franchise et la transparence à se livrer intimement dans une prose certes sèche mais d'une grande justesse.
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J'ai découvert les premiers livres Annie Ernaux dans les années 1980/1990. Je l'ai un peu oubliée jusqu'en 2008 où je l'ai redécouverte lors de la sortie "des Années". J'ai beaucoup aimé ce livre. J'ai l'impression que, plus les années passent, plus on parle d'elle et ce jusqu'à l'idée qu'elle puisse être nobélisable.

Son dernier ouvrage me permets de renouer avec son oeuvre. Petit livre par la taille, grand par l'écriture, sans aucun doute. Son histoire avec un jeune étudiant est sympathique. Au vingt et unième siècle cela ne devrait plus choquer, sauf peut-être les intolérants.
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Dans ce très court texte, Annie Ernaux raconte sa liaison avec un jeune homme de 30 ans de moins qu'elle.

J'avais lu précédemment un seul livre d'Annie Ernaux qui ne m'avait pas particulièrement plu : « Regarde les lumières mon amour ». J'avais donc un peu d'hésitation pour cette nouvelle lecture. Comme quoi il ne faut pas rester sur ses a priori.

J'ai bien aimé la façon dont elle raconte cette liaison sincère et totalement assumée. Quid du regard des autres, ce qu'elle vit (ce qu'ils vivent) est beau. C'est le principal.
Peut-être vais-je m'aventurer dans une nouvelle lecture avec « L'évènement », le livre qu'elle a écrit à la suite de cette aventure amoureuse.
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Temps de lecture : 24 minutes

A travers ce très court récit, Annie Ernaux raconte sa passion avec un jeune homme de 30 ans son cadet. Elle le nomme A mais nous savons tous qu'il s'agit de Philippe Vilain 😏 (#gossiplitteraire ).

A première lecture, on pourrait se dire qu'Annie Ernaux ne s'est pas foulée avec ce récit. Et puis, le temps fait son oeuvre. On cogite. Et on comprend. Et puis, elle nous le dit dès le début :

« Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues. »

Annie Ernaux prend pour excuse cette histoire d'amour pour évoquer son rapport au temps et à l'écriture.

A lui rappelle son enfance, son adolescence, ses années étudiantes à Rouen, ses déjeuners avec ses parents. « Un passé incorporé ».

Elle se livre au lecteur. Cette relation avec A lui a donné la force d'écrire sur son avortement qu'elle racontera dans l'événement.

Alors oui, ce petit roman de 40 pages paraît frêle. Mais ce sont 40 pages explosives, subtiles et avec un double-fond.

Bref, mais intense.
Court, mais remarquable.

Temps d'impact : indéterminé
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Ce court roman publié en mai 2022 mais écrit fin 1990, est comme un condensé de l'oeuvre d'Annie Ernaux.

A la première personne, à l'imparfait et au passé composé, l'autrice raconte une aventure amoureuse vécue avec un jeune étudiant de trente ans plus jeune qu'elle : pour lui qui vient d'un milieu populaire, elle est une "bourge"exactement l'inverse de ce qu'Annie Ernaux a vécu avec son mari. Ils s'installent dans le studio d'étudiant du garçon, face à l'hôpital où des années plus tôt, Annie Ernaux avait été sauvée d'une hémorragie après un avortement. Tous deux, ils prennent plaisir à observer quand ils sortent les réactions des gens, réactions qui confirment l'incongruité de leur couple. Elle se souvient alors avec délice de sa jeunesse où elle était scandaleuse à se promener entre ses parents dans une robe moulante, sans gaine ! Pour elle, leur relation est l'occasion de mesurer le temps, les années que lui n'a pas connues et que parfois elle revit avec lui tel un palimpseste, les années qu'il connaitra et qu'elle ne verra jamais aussi. Mais sans l'écriture, leur histoire serait incomplète : "Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme, elles ont été seulement vécues", précise l'autrice en exergue. Lorsque le jeune homme exprime le désir de faire un enfant avec elle, puisque désormais les progrès scientifiques l'autorisent, elle se souvient que depuis la naissance de son second fils, il y a vingt-huit ans, elle s'est promis de ne plus jamais avoir d'enfant. En somme, voilà une clé pour mieux lire et relire l'oeuvre d'Annie Ernaux.

Lien : http://www.lirelire.net/2022..
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