AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 258 notes
5
18 avis
4
11 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis
Les maisons de le Glaude et celle de Cicisse me rappellent celle de ma tante Juliette et de mon oncle Marcel : même toile cirée, papier collant attrape-mouches, cuisinière à feu de bois, tit canon (en Normandie, c'est le coup d'cid'), tit coup pour le facteur (le tit calva en Normandie)... Manque plus que les dominos ou la coinchée. Ma tante avait l'étable à cochons à côté de la chambre pour lui tenir chaud l'hiver.
.
Mais "La soupe aux choux" est avant tout un conte avec une morale.
1 ) Où va-t-on avec le béton ?
Pourquoi abandonne-t-on les vieux dans notre société ?
.
2 ) Il y a un Ange pour les pauvres gens généreux : La Denrée ( le "martien" tombé du ciel) rend au centuple la pièce prêtée, et le Glaude admet que sa femme, redevenue jeune, fasse sa vie, et lui donne même son argent quand il part.
L'Ange, symbolisée par La Denrée, n'oublie pas d'emporter les racines (au sens propre et au sens figuré) des vieux quand il les emmène dans son paradis.
.
Je n'ai malheureusement pas encore lu le livre, mais je pense que le film le respecte, avec de supers de Funès, Carmet et Villeret, et il est formidable !
Commenter  J’apprécie          444
Jaligny ressemble à des tas et des tas de villages : un raz-de-marée a tout emporté. Ils ont appelé ça les Glorieuses. Les jeunes sont partis essaimer en usine, nicher dans les achélèmes, faire les trois huit dans le neuf quatre pour se payer une deux chevaux. Seuls quelques inadaptés, des Bourbonnais pure souche «mi-rouges mi-blancs», sont restés végéter sur place. C'est le cas de deux vieux paysans, le « Bombé » et le « Glaude », qui résident dans des fermes voisines au hameau des Gourdiflots. Ils vivent à l'écart du progrès, en quasi autarcie, profitant d'un art de vivre « à la française ». Ils boivent avec excès, fument du vieux tabac gris et se permettent des distractions toutes rabelaisiennes. Vous connaissez la suite… Un visiteur d'outre galaxie gare sa soucoupe dans le pré du Glaude. Il vient tout droit d'Oxo, un astéroïde qui symbolise notre belle modernité : les excès ne sont pas tolérés, les aliments n'ont pas de goût, les femmes s'autofécondent, le plaisir n'existe pas, tout est régi par un aéropage technocratique. Les moeurs de Gourdiflots sont une révélation pour les Oxiens qui comptent bien s'en inspirer. le film est très proche du roman, les dialogues sont parfois repris au mot près. Et pourtant, j'ai le sentiment que le texte s'essouffle moins que son adaptation, d'autant plus que l'auteur y livre une satire des moeurs villageoises. C'est drôle, haut en couleur, irrévérencieux et c'est surtout plus profond que ça en a l'air. Je reprends ce slogan à mon compte "du pain, du vin et des copains !". (Bon, j'attendrai le week-end, je dois bosser pour payer les traites du monospace avec radar de recul.)
Commenter  J’apprécie          434
Tel le battement de l'aile du papillon générateur de tempêtes à des milliers de kilomètres, qui pourrait imaginer qu'un beau chou du jardin accompagné de quelques carottes et de deux ou trois grillons revenus dans une pôle bien culottée pourrait modifier le destin des occupants d'une petite planète à 22 millions de kilomètres? René Fallet bien sûr! et sa truculente soupe aux choux (on ne décroche pas le prix Rabelais par hasard).

Tout le monde connaît le chef d'oeuvre du septième art, (il y a même Louis de Funès, dirait Benabar pour échapper à ses devoirs de sociabilité), qui réunissait les regrettés Villeret et Carmet. Et pour une fois, le film et le roman sont strictement superposables (il est vrai qu'il y a peu de messages entre les lignes).
Bien entendu inutile de se créer une image mentale des personnages : c'est fait et la couverture est là pour en rajouter une couche.

L'histoire est connue, deux septuagénaires hédonistes, vouant un culte au chti canon, et au perniflard, (« des hommes qui savent ce qu'est la soif ») attirent par leurs flatulences dignes de la France a un incroyable talent, un oxien qui va découvrir le monde des émotions positives.

L'avenir de nos deux compères, aux années comptées, à mille lieues des évolutions imbéciles de l'expansion économique, menacés d'expulsion par un projet de parc d'attraction, s'inscrirait-il dans les étoiles?

Il y a un peu de Clochemerle et de Don Camillo dans le portrait de de cette société rurale en mutation, en équilibre précaire à la lisière d'une révolution dont on peut constater aujourd'hui que l'on s'engouffrait dans une impasse. Hélas, il est peu probable que la solution se situe à des années lumière, s'il en existe une.

Le style est très ….terroir, un hommage au bourbonnais, qui n'existe même plus comme entité administrative.
Ce n'est pas un chef d'oeuvre de la littérature, soyons clair, mais une courte récréation pittoresque, qui ne peut pas faire de mal


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          431
Le dernier roman de René Fallet. Désespéré et désespérant. Il ne restait plus à son auteur qu'à mourir, ce qu'il s'est empressé de faire. A 55 ans. L'amour n'est qu'un malentendu superficiel, la campagne est foutue, le monde est condamné au béton, au bruit, à la connerie, au capitalisme triomphant, à la déshumanisation galopante. Il n'y a plus que la solide amitié rustique, entre deux vieux qui veulent juste qu'on leur foute la paix, deux vieux qui ont aimé la même femme qui n'aimait rien ni personne, et sont chassés de leur lopin de champ par des promoteurs et des élus abrutis et véreux. Rien ne les retient sur terre. Ils acceptent l'offre d'expatriation interstellaire avec ferme et bagages que formule un extraterrestre à des fins expérimentales. Complètement déprimant. Peut-être surtout à cause d'une façon de sentir commune avec Fallet - façon de sentir que Brassens partageait et qu'il n'essayait même pas, lui, de déguiser en rigolade. A écouter, ci-dessous, à partir de 9:02: "Bien sûr, l'avenir du monde me trouble..."
Lien : https://www.youtube.com/watc..
Commenter  J’apprécie          360
Ne me dites pas que vous n'avez jamais vu le film de Jean Girault avec de Funès, Carmet et Villeret, j'aurai peine à le croire !
Car s'il ne figurera sans doute jamais au panthéon du septième art, "La soupe aux choux" est un classique du cinéma populaire, et soit dit en passant vaut bien "Les visiteurs" et autres "Ch'tis"...
Enfin bref....

Comme le film est une adaptation assez fidèle du roman, je n'ai pas à la résumer, si ?

Donc, dans un hameau isolé, deux vieux paysans vivant en quasi autarcie, voient leur vie bouleversée par la visite d'un extraterrestre.
Voici pour le pitch pour rester dans le vocabulaire cinématographique.

Le plus du livre de Fallet, écrit en 1979, est la tendresse dont l'auteur fait preuve à l'égard de ses personnages, deux "exotiques", fossiles vivants d'une ruralité révolue que Fallet semble regretter.

Le Cicisse (alias le Bombé) était puisatier, le Glaude sabotier, deux métiers obsolètes, comme le sont les deux vieillards.

L'arrivée inopinée d'un extraterrestre va apporter la preuve que ces deux hommes qui appartiennent à un passé révolu peuvent (sans le vouloir il est vrai) créer une révolution avec leur traditionnelle soupe aux choux...

"La soupe aux choux", est une lecture légère, mais que l'on aurait tort de croire être une simple farce paysanne, car plus encore que le film, elle dépeint la désertification des campagnes, et l'obsolescence (programmée ?) des choses et des gens.
Commenter  J’apprécie          365
Dans ce bourg du Bourbonnais, il n'y a plus de boulanger, plus de facteur, plus de curé, plus d'idiot du village, plus de coiffeur, plus de crottin sur les routes.
Et il est sûr qu'un jour il sera rayé de la carte et peut-être même du globe.
Il ne subsiste au hameau des Gourdiflots, situé à moins d'un kilomètre de ce bourg, que deux "exotiques", Claude Ratinier dit "le Glaude" et Francis Chérasse dit "le bombé".
Habitant deux masures de bois, ils ne pensent qu'à manger et surtout à boire, trouvant dans le canon de rouge, l'ultime joie de leurs vies finissantes.
A la suite d'une bonne veillée, bien arrosée, le Glaude est réveillé, la nuit suivante, par la tempête qui se lève et aperçoit par une lucarne grillagée de la souillarde, une soucoupe volante posée au milieu de son champ.
C'est le véhicule du glougloutant martien, rapidement surnommé "la denrée" parce que c'est plus commode d'avoir un nom.
Le voyageur des étoiles est, en réalité, oxien, il n'a droit de voyager dans l'espace que depuis très peu de temps car il a été recalé trois fois au permis de conduire les soucoupes. Pourtant sur Oxo, la soupe aux choux, que la denrée a rapporté des Gourdiflots, sème le trouble. Elle sent trop le plaisir et l'amitié car sur Oxo, le superflu est superflu et dangereux....
René Fallet se lance dans la science-fiction ? Il nous offre plutôt un livre à la fois tendre et truculent, quelques pages de joie et de plaisir à consommer sans modération, un récit humain et drôle plein de personnages attachants.
Commenter  J’apprécie          362
"Par cette douce soirée de printemps, ils étaient assis côte à côte sur le banc de Chérasse, tout juste séparés par l'épaisseur d'un litre. le ciel était d'un beau bleu nuit, et il y avait autant d'étoiles là-dedans que de lettres dans un bouillon gras."

Tout le monde (ou presque) a vu le film avec de Funès dans le rôle du Glaude, Carmet dans celui du Bombé et Villeret dans celui de l'E.T. glougloutant comme un dindon.

J'ai eu envie de revenir à la source en lisant le roman de René Fallet, paru en 1980 car je pensais que, peut être, l'adaptation pour le cinéma ne lui avait pas rendu justice et avait accentué à dessein les côtés les plus gras, justement. Et c'est en partie vrai. le film ne rend pas du tout le style de Fallet, beaucoup plus fin malgré les sujets scabreux.

L'interminable scène culte du concours de pets du film n'est pas une trahison ou une exagération mais avec le style Fallet, ça passe mieux, si on peut dire. Exemple : "Remué par tant de poésie céleste, le Bombé leva délicatement une fesse, émit un pet plus foudroyant qu'un uppercut, qui monta jusqu'au contre-ut avant de s'achever par une phrase de morse en suave dégradé."

L'arrière-plan SF n'est pas vraiment exploité. C'était surtout l'occasion pour Fallet d'ironiser sur les travers de la société du Giscardisme finissant. le sujet en lui même n'est pas non plus entièrement original. Je me souviens avoir lu un album de Spirou, réalisé par Fournier, paru vers 1975, "Du cidre pour les étoiles", qui exploitait le même filon...

Bilan mitigé donc. Mais je lirai à l'occasion un autre roman de Fallet, peut-être l'un de ses plus anciens, car les qualités d'écriture sont bien là.
Commenter  J’apprécie          3310
Beaucoup de personnes connaissent l'histoire de la soupe aux choux pour avoir vu le film à l'écran, cependant, n'hésitez pas à lire le roman de René Fallet plus drôle encore que le film et dont le narrateur, friand de réparties, nous sert des descriptions à mourir de rire.
Commenter  J’apprécie          242
Au hameau des Gourdillots, un petit village du Bourbonnais, deux voisins septuagénaires, Claude Ratinier, dit « le Glaude » et Francis Chérasse, dit « le Bombé » rapport à sa bosse dans le dos, écoulent des jours paisibles dans leur ferme, à boire des canons de rouge et à jouer de l'accordéon, loin des tracas d'un monde moderne qu'ils ne comprennent plus.
Une nuit, une soucoupe volante se pose dans le champs du Glaude...

Comme tous français de ma génération, j'imagine, j'ai vu La Soupe aux choux a la télé, et plusieurs fois. Mais pour autant, je n'en ai pas gardé énormément de souvenirs, tout au plus quelques images : Louis de Funès et Jean Carmet assis sur un banc à pêter sous les étoiles, ou Jacques Villeret, alias « La Denrée », glougloutant dans son costume jaune et rouge. Mais du déroulé de l'histoire, j'avoue ne pas trop me rappeler. Dans le fond, tant mieux. Cette lecture a été pour moi une redécouverte.

Une bien chouette redécouverte, je dois dire ! Dès les premières pages, j'ai été conquis par l'écriture de René Fallet. Fantaisistes et imagées, ses descriptions et ses dialogues sentent bon le terroir. Pour l'amateur de SF que je suisi, j'ai trouvé le village des Gourdillots et ses habitants bien plus exotiques que la description d'Oxo, la planète de la Denrée ! le Glaude et le Bombé sont des personnages pittoresques et amusants, mais dégagent aussi énormément de tendresse.

L'intrigue ne casse pas trois pattes à un canard, tout comme la morale de l'histoire : le progrès ne fait pas le bonheur, et rien ne vaut l'amitié. Mais la bonne humeur du texte est communicative et finalement, c'est tout ce que je retiendrais.

Une histoire drôle et touchante, qui m'a fait passer un bon moment. Je recommande !
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
Commenter  J’apprécie          234
Un petit chef d'oeuvre que ce livre de René Fallet un peu effacé par le succès du film qui en a découlé et c'est dommage.

Petite, j'ai évidemment beaucoup rit devant ce film. L'interprétation de Messieurs de Funès et Carmet est magistrale. Si le film aborde le sujet de l'industrialisation et de la montée en puissance de la société de consommation, il le dédramatise à coup de comique et de burlesque et on perd en substance.
Longtemps mon père m'a conseillé de lire le livre. J'ai écouté mon papa !!

Et ce fut une magnifique re-découverte. A noter la présence du chat qui est peu retranscrite dans le film mais qui est un personnage à part entière dans le livre. Tiens... je ne sais pas si je ne vais pas me faire un petit plaisir et le relire... ;-)
Lien : https://mamanlyonnaise.wordp..
Commenter  J’apprécie          232




Lecteurs (591) Voir plus



Quiz Voir plus

René Fallet

Dans "La Soupe aux choux", qui est la Denrée?

Une jeune femme
Le percepteur
Le Premier Ministre
Un extraterrestre

10 questions
43 lecteurs ont répondu
Thème : René FalletCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..