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Mon premier John Fante à l'occasion de la réédition complète de son oeuvre chez 10/18. Aucune explication rationnelle pour expliquer pourquoi j'ai mis autant de temps à ouvrir un livre de ce grand auteur américain.

Deux nouvelles donc, L'Orgie et 1933 fut une mauvaise année, qui se lisent comme un seul roman puisqu'on suit le même personnage d'abord âgé d'une dizaine d'années puis de 17 ans.

On entre direct dans l'histoire des Etats-Unis de la première moitié du XXème siècle, du rêve américain promis aux immigrés mais qui n'a souvent entraîné que désillusions et déboires, ses excès, ses passions. Sortir de la pauvreté coûte que coûte, se débarrasser du complexe qu'elle entraîne, voilà le thème qui affleure tout au long des pages.
Mais on n'est pas chez Steinbeck, pas de dénonciation sociale directe, pas de roman politique frontal. Là, on pénètre avant tout dans l'âme humaine, sa complexité, ses contradictions, ses rêves avec beaucoup de tendresse et de compassion.
L'écriture plutôt nerveuse respire d'une grande sensibilité quand il s'agit de décrire ce qui anime cet enfant puis adolescent. La seconde nouvelle est remarquable dans ce qu'elle dit de la fragilité de l'adolescent face au choix qu'il a à faire face ou contre sa famille pour devenir ce qu'il veut être et surtout pas ce qu'il ne veut pas être. Tout est criant de vérité et très actuel au final. Mais malgré la noirceur de la toile de fond, l'auteur parvient à mêler avec élégance humour et désespérance. Les passages sur ce bras gauche, surnommé le Bras – une personne à part entière – qui doit briser la fatalité qui voudrait le conduire à devenir poseur de briques comme son père, sont extrêmement drôles tout en créant une empathie forte.

S'il y a des amateurs de Fante, je serais ravie de recevoir un conseil pour choisir mon prochain !
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Je poursuis ma découverte de l'oeuvre de John Fante et,aujourd'hui,je viens de terminer "l'orgie".
Ce livre se compose de deux nouvelles qui,une fois de plus,m'ont subjugué.
La première, "l'orgie" démarre très fort, vraiment.J'ai été absolument béat de bonheur devant la première scène qui oppose le père et son copain Franck à la mère du narrateur âgé de dix ans.Une scène d'anthologie dont je ne vous parlerai pas pour ne pas vous priver d'une situation qui donnera le ton de la suite.Si vous hésitez ,lisez la dans la librairie,vous partirez FORCÉMENT avec le livre(n'oubliez pas de payer....ce qui pourrait arriver tant vous serez captivé )
On va retrouver les thèmes récurrents chez Fante,la famille,la religion,l'alcool,les femmes mais aussi entrer dans l'univers de tous ces courageux travailleurs italiens venus tenter leur chance aux USA,cet Eldorado si utopique,si illusoire.

La deuxième nouvelle ,tout en conservant les mêmes thèmes ,est d'une autre teneur.On retrouve l'enfant à 17 ans qui va naïvement croire pouvoir partir monnayer ses "talents"de lanceur de base ball dans une grande équipe du pays.Un beau récit initiatique,l'amour,l'amitié, la trahison,les différences sociales,le rêve, l'émancipation,les leçons de la vie,tout y est et c'est beau.
Avec ce livre,je continue un périple que je ne suis pas près d'abandonner.Fante est vraiment un très bon auteur.Il sait nous faire rire,nous émouvoir, nous offusquer avec talent.Avec lui,on suit comme aimanté par les mots,c'est génial.

Je cours chercher un autre de ses livres mais,promis,je passe à la caisse.
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Deux nouvelles dans « l'orgie ». La première qui porte son nom me parle de son père. Fils d'immigré italien, la famille est importante. le paternel, la fondation d'une famille. Il y est question d'une mine d'or et donc du père de ce jeune garçon. Un père qui boit, un père qui voit d'autres femmes que sa mère. Beurk. le petit s'en trouve traumatisé, sonnant la fin de l'innocence enfantine. Ce père qu'il estimait tant descend en chute libre de son piédestal. Il y est aussi question de religion. Dans cette famille catholique et italienne, la foi de sa mère et ses prières incessantes deviennent lourdes à porter pour ses frêles épaules. Surtout quand son père lui demande une certaine solidarité masculine vis-à-vis des mensonges avec sa mère. La fin d'un couple à ses yeux de jeune rital.

Je retrouve ensuite Dominic Molise, un peu plus âgé, dans la seconde nouvelle, « 1933 fut une mauvaise année ». Tu imagines donc la période. Début de l'adolescence, en pleine crise économique. Il rêve de devenir joueur professionnel de base-ball, son père rêve de faire de lui son successeur dans l'entreprise familiale de maçonnerie. La batte face à la truelle. Et que dire de ses rêves de Dorothy. Sublimes à en respirer le parfum de ses petites culottes. Cela bouillonne dans sa tête, les hormones, les rêves, les déceptions… La crise, l'adolescence, la mouise…

Orgie de losers. 1933, la putain de vie des losers… Fin du rêve, aussi éphémère qu'un glaçon dans un whisky.
[...]
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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L'Orgie, suivie de 1933 fut une mauvaise année : deux nouvelles de l'immense John Fante (mon auteur de chevet depuis trente ans) ici rassemblées et traduites par le grand Brice Matthieussent dans cette réédition 10-18.

Deux petits bonbons qui se dégustent avec la gourmandise de celui qui sait qu'il va retrouver dans ces lignes, la saveur particulière et inégalée de l'esprit Fante, joyeux et désespéré, joyeusement désespéré, désespérément enthousiaste.

Pour qui a un peu lu l'oeuvre de Fante (la vraie hein, pas celle du chien…), on débarque illico en terrain connu dans ces deux textes, retrouvant Dominic Molise, l'autre double de plume après Bandini.

Poids du père ; jeunesse débordant d'ambition ; volonté de sortir du déterminisme d'immigré rital ; interpellation de la religion et de sa justice ; tentation de la Californie, terre d'accomplissement des grands destins… Fante déroule ses thèmes fétiches comme d'autres font leurs gammes. Avec toujours ce mélange de férocité, d'émotion et de désespérance qui signent son style.

Et au final, ce petit livre est à la fois parfait pour les amateurs de l'auteur, mais aussi pour qui voudrait en entrevoir le style et l'esprit avant de s'attaquer à la saga Bandini. À ne pas manquer donc.
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On ouvre ces pages et on voit aussitôt les différents personnages de cette famille d'immigrés italiens, une vraie galerie de personnages tragico-comiques mais que Fante ne tourne jamais en ridicule: il s'arrête à la dérision.
C'est l'histoire d'une initiation douloureuse, et banale, au monde des adultes, à l'effritement de l'image du père, à la confrontation entre la misère et les rêves d'un gamin de devenir joueur professionnel de base-ball.
Mais on ne pleure pas, on rit même de cet ado naïf et un brin arrogant dont le bras gauche - pilier de sa future carrière - est un personnage à part entière qui vit sa propre vie. le portrait de la grand-mère est truculent, ceux des autres membres de la famille sont émouvants et cette jeune fille qu'il aime passionnément, Dorothy Parrish, est touchante par les grands airs qu'elle se donne.
L'air de rien, Johan Fante décrit en quelques phrases légères la beauté et la tristesse de la vie, et ça chamboule le coeur.
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23 Novembre 2022- Livre- voyageur découvert sur les chemins de mes pérégrinations !

Une belle lecture très attachante achevée depuis un mois et demi , déjà !

Découvert avec surprise cette ancienne édition réunissant deux courts romans d'apprentissage qui mettent à l'honneur un jeune adolescent admiratif d'un père courageux, "poseur de briques" , qui ne cesse de trimer pour faire vivre sa famille...

Très belles évocations de l'enfance et de l'adolescence, de l'amour très pudique entre un fils et son père; des questions multiples de Dominic, l'adolescent de
" 1933 fut une mauvaise année " :principalement sur le
" pourquoi de l'existence" et sur la foi en Dieu, mais aussi réalité d'une révolte contre le quotidien de " bête de somme" de son père ; A la grande déception de ce dernier, il ne veut pas lui succéder , ni travailler avec lui comme " poseur de briques".....il rêve de devenir un champion de base-ball...Il rêve d'une autre vie, loin de la misère, loin de la pauvreté !

La vie est très dure....mais les deux récits ne manquent ni d'amour de la vie ni d'humour !

"1933 fut une mauvaise année

J'étais le fils d'un poseur de briques qui n'avait pas travaillé depuis cinq mois. Parce que je ne possédais pas de manteau, je portais trois chandails, et ma mère avait déjà entamé une série de neuvaines à cause du costume neuf dont j'aurais besoin pour la remise des diplômes en juin.
Seigneur, j'ai dit, car à cette époque j'étais un croyant qui s'adressait franchement à son Dieu : Seigneur, pourquoi tout cela ?
(...) Jouez -vous au chat et à la souris avec moi ? Vous êtes-vous fait virer du poste de commandement ? Avez-vous perdu le contrôle de la situation ? Lucifer a-t-il repris le pouvoir ? Soyez honnête avec moi, car je me pose sans arrêt des questions. Donnez-moi un indice. La vie vaut-elle le coup ? Tout finira-t-il bien ?"
( Christian Bourgois, 1987)

Des portraits masculins fort attachants, pleins de sagesse et de dignité, en dépit d'une grande pauvreté...que l'on a bien du mal à quitter.

Dans le second texte " L'année 1933 fût mauvaise", deux magnifiques portraits d'un père et d'un grand-père ....nous éblouissent de tendresse !


****Un grand BRAVO pour le dessin de couverture beaucoup plus "parlant ", expressif et très élégant....que la couverture moderne actuelle, colorée et juste clinquante!
(* cf " Faulkner country" - détail- 1940 par Wright Morris)
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J'ai laissé un peu de côté Arturo Bandini pour rencontrer cette fois Dominic Molise, nouvel alter ego de John Fante, dans lequel j'ai retrouvé ce que j'avais davantage apprécié dans Bandini.

De l'auto-dérision, beaucoup d'auto-dérision pour conter une vie de misères, de la fin de l'enfance à la fin de l'adolescence, en deux nouvelles qui s'intéressent d'abord à la chute du père, ensuite à l'échappée du fils, mettant toutes deux en évidence la dureté du quotidien, l'importance de croire en quelque chose, ou en quelqu'un, pour la supporter, quitte à tomber de haut lorsque ce quelque chose ou ce quelqu'un nous déçoit. Dominic, en grandissant, fera en effet les frais de ses rêves et de ses illusions, au moins un temps.

C'est âpre et cru comme j'apprécie, ce n'est pas pour autant dénué d'une certaine poésie, des corps, des rudesses, des spiritualités, alors que le protagoniste se cherche dans un monde qui ne lui fait pas de cadeau.

Une lecture qui me réconcilie un peu avec l'auteur. Je suis maintenant prête à terminer la série Bandini : Rêves de Bunker Hill est le prochain sur ma liste à lire.
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Deux histoires : L'orgie et 1933 fut une mauvaise année. J'ai beaucoup aimé la première où il est question de l'enfant face aux adultes. du regard qu'il pose sur la sexualité et le travail du père, influencé par une mère bigote qui compte sur lui pour le surveiller à la mine d'or. Et surtout de la relation difficile avec l'ami de son père.
Un bon Fanté (comme toujours quand on aime son univers !) où on retrouve ses thèmes récurrents : la famille, l'alcool, le sexe, la religion, le baseball, l'intégration des italiens en Amérique.
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"l'Orgie" illustre un épisode vraisemblable de la grande dépression états-unienne.
Fante y oppose les valeurs, celles de la famille, du dur labeur, de la piété et celles du rêve américain, de la soif de l'or, des plaisirs de chair.
A la frontière entre récit et fable, Fante anime des personnages singuliers, aux visages tannés, anguleux, fiers; le narrateur, un enfant, évoque tous les protagonistes, des anti-héros d'un oeil sagace. Ils évoluent dans un univers désolé, poussiéreux, sont habités de visions infernales ou paradisiaques qui font de cette nouvelle une véritable parabole chrétienne.
Entre espoir et désespoir, divin et malin.
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Deux nouvelles assez peu connues de John Fante mais encore une fois, quel plaisir de lecture !

Comme à l'accoutumée, l'auteur décrit sa famille dans un style inimitable. Il n'est d'ailleurs jamais aussi bon que lorsqu'il raconte ses souvenirs de jeunesse comme dans Bandini. C'est fantaisiste, enlevé, agréable à lire.

La première nouvelle concerne les souvenirs de Dominic Molise (héros récurrent) à l'âge de 10 ans. Il grandit dans le Colorado au sein d'une famille d'origine italienne aux fins de mois plus que difficiles. La mère est très pieuse et le père est maçon, volage, joueur, alcoolique à ses heures. le jeune héros qui admire ce père va découvrir dans la douleur que celui-ci est loin d'être le modèle qu'il imaginait. le récit se termine par une scène incroyable « d'attaque à l'eau bénite » qu'on ne pourrait lire nulle part ailleurs que chez Fante ! C'est la nouvelle que j'ai préférée. Il y raconte ce passage bien particulier au cours duquel un enfant ou un adolescent découvre que ses parents ne sont peut-être pas les êtres parfaits qu'il s'est représenté jusqu'alors.

La seconde nouvelle concerne les souvenirs du même garçon à 17 ans. Joueur de base ball, il veut quitter son Colorado natal pour aller trouver la gloire en Californie. Mais son père ne l'entend pas de cette oreille et veut que son fils devienne maçon comme lui. L'adolescent va chercher les moyens de partir malgré l'opposition du père. Dans le même temps, il découvre l'amour et le désir pour une jolie fille.

Deux pépites dont je recommande vivement la lecture !
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