Mina et Océan : deux écorchés vifs par la vie, l'injustice de ce monde et le rejet des autres. Deux adolescents en quête d'eux-mêmes, qui pensent que mourir est la solution ultime à leurs problèmes personnels. La mort est-elle une délivrance ou un renoncement ?
Manon Fargetton décide de s'attaquer à des sujets extrêmement sensibles, tels que le suicide, l'automutilation et le harcèlement scolaire, beaucoup de thèmes qui touchent trop d'adolescents au quotidien. Dans une ère qui prône la parole déliée, libérée de tous préjugés, il est important d'aborder ces sujets ô combien dévastateurs.
Les deux héros sont brisés et doivent se reconstruire. Introvertie et sensible, Mina est détestée par ses camarades de classe et délaissée par sa meilleure amie. Pire encore, ils n'hésitent pas à l'inciter au suicide ou à ternir sa réputation. Océan, à l'inverse, est un personnage plus complexe. Si, au premier abord, il semble se foutre de tout et ne jamais se départir de son sarcasme, il cache en réalité un profond mal-être et ne peut s'empêcher de se poser des milliers de questions. Entre autre, il songe même à rejoindre sa mère qui s'est suicidée et l'a laissé avec un père complètement absent.
L'évolution des personnages est intéressante, puisque, contre toute attente, c'est Mina qui s'avère la plus intrépide et déterminée dans cette excursion nocturne au coeur de Paris. Parce qu'elle n'a plus rien à perdre, elle défie la mort à plusieurs reprises, traversant le périphérique et les rails du métro à pied, alors qu'Océan se laisse entrainer dans le sillage de la jeune fille. Pour lui, il est difficile d'avouer qu'il tient à elle et qu'il ne veut pas la voir mourir, même si, il faut l'admettre, le côté moralisateur de Mina et son empathie naturelle ne l'enchantent guère. L'auteur a fait le choix de ne pas faire tomber l'intrigue dans une romance : les deux personnages ont simplement, le temps d'une nuit, partagé leurs douleurs et pris conscience de l'intérêt de la vie. Maintenant, ils sont prêts à demander de l'aide auprès des adultes qui les entourent. Parfois, il n'y pas de honte à s'avouer vaincu. Il suffit alors de savoir se relever.
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