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sur 129 notes
Encore une fois, je suis impressionnée par la prose de Michaël Farris Smith. Sa plume nous dépeint avec lyrisme et beaucoup de poésie l'Amérique des paumés. Sur une terre aride, le Mississipi, il nous fait vivre l'existence sudiste des petites gens, de ceux qui se crèvent à vouloir sortir de leur détresse et qui n'empruntent pas toujours les chemins les plus surs. C'est un désespoir tellement intense que portent les personnages de l'auteur que le lecteur en reste marqué. C'était pareil dans "Nulle part sur la terre" et j'ai encore ici la sensation d'être marquée du sceau indélébile de la misère, de la malchance, des mauvais choix, de l'infortune qui nous suivra de la naissance à la mort. Toutefois, rien du propos n'est méprisant. Au contraire, la plume est pleine d'humanité et d'amour. On sent bien que Michaël Farris Smith aime sa terre et ceux qui l'habitent et que ses récits sont plutôt une ode aux efforts constants de ceux qui doivent composer avec ce pays. Dans "Le pays des oubliés", c'est Jack, orphelin, recueilli par Maryann après maints foyers d'accueil, qui passera sa vie à combattre, qui aura le corps blessé, qui devra vivre avec ses multiples addictions et qui brisé, tentera , face à la mort imminente de la seule personne qui l'aura vraiment aimé, de se racheter pour toutes les déceptions qu'il a pu lui infliger. Et qui tentera aussi de protéger et de garder l'héritage, cette maison qu'elle lui a léguée.
"Le pays des oubliés" est un pays de désillusions, miséreux, mais beau. Une écriture unique, profonde et émouvante.
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Déposé, à l'âge de 2 ans, devant la porte de l'Armée du Salut, à Tunica, Jack connaîtra une adolescence ballottée entre foyers et familles d'accueil. Jusqu'à sa rencontre avec Maryann, alors qu'il avait 12 ans, qui lui offrira un foyer empli d'amour. Des dizaines d'années plus tard, cette dernière, alitée et atteinte de la maladie d'Alzheimer, vit aujourd'hui ses derniers jours dans une maison de retraite. Sa maison a été saisie et il ne reste à Jack que quelques jours avant que celle-ci ne soit vendue aux enchères. Malheureusement, l'homme au corps et à la tête en vrac après ses multiples combats, accro aux cachets qu'il fait passer avec du whisky, doit déjà 12000 dollars à Big Momma Sweet, une maquerelle mafieuse qui règne en maître du vice sur le delta du Mississippi. Il aurait pu s'acquitter d'une partie de cette dette si seulement il ne s'était pas fait voler l'argent gagné au casino. Jack va tout faire pour récupérer la maison de Maryann afin qu'elle y finisse sa vie, selon ses souhaits...

Le corps, la tête et l'âme meurtris, Jack Boucher, la petite quarantaine, aura jusqu'ici donné et reçu pas mal de coups. Même si certains l'auront mis KO, il s'en relèvera toujours. Mais, cette fois-ci, Jack est au bout du rouleau. Aussi bien physiquement que financièrement. Heureusement, il croisera sur sa route, la jeune Annette, artiste performeuse, tatouée sur une grande partie de son corps, travaillant à ce moment-là dans un cirque itinérant. Deux âmes cabossées, meurtries, abandonnées. Michael Farris Smith dépeint, comme dans "Nulle part sur la terre", la rencontre de deux paumés à la dérive qui vont s'entraider. Âpre, étouffant parfois, ce roman profondément noir, à l'écriture dépouillée et pénétrante, nous plonge dans une ambiance miséreuse, poussiéreuse et un brin mélancolique. Un roman noir, baigné de souffrance et de violence d'où s'échappent, dans un ultime souffle, une lueur d'espoir...
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Son précédent roman, Nulle part sur la terre, m'avait fortement séduit il y a deux ans. le Pays des oubliés m'a ramené dans le Mississippi, terre natale de Michael Farris Smith qui lui consacre son oeuvre, comme l'avait fait avant lui le grand William Faulkner. Ravagé par le chômage et la misère, le Mississippi est le plus arriéré des États Unis d'Amérique. Dans le delta du grand fleuve, des milliers d'hectares de terres agricoles fertiles s'étendent pourtant à l'infini, dans une horizontalité déprimante pour l'oeil. Leurs riches propriétaires n'habitent pas dans l'Etat.

Çà et là dans un paysage écrasé de chaleur, se dressent des stations-service, des cafétérias, des supérettes et des mobile-homes, structures monotones émergeant le long des routes, au milieu de décharges et de terrains vagues. Des hommes qui ont depuis longtemps décroché noient leur solitude, leurs rancoeurs et leur absence d'espérance, dans l'alcool et dans la violence. Pour se distraire, ils peuvent jouer leurs maigres revenus en pariant sur des combats de chiens, ou d'hommes.

Depuis toujours, Jack Boucher s'interroge sur lui-même. Abandonné tout petit par ses parents, il est passé de famille d'accueil en famille d'accueil avant de trouver à l'âge de douze ans une vraie mère de substitution en Maryann, une femme qui s'est construite seule, dans une maison ancienne, sur un vaste domaine. Jack lui voue une affection jamais démentie. Trente ans plus tard, Maryann vit ses derniers jours, inconsciente, dans la maison de retraite où son Alzheimer l'a reléguée.

En l'absence de réponse à ses questions existentielles, Jack a depuis longtemps donné un sens à sa vie, du moins le croit-il. Il a gagné sa subsistance en canalisant sa hargne dans des combats singuliers, à poings nus, sur des rings de fortune, devant des foules d'abrutis qui claquent le fric qu'ils ont et celui qu'ils n'ont pas dans des paris stupides, hurlant pour encourager leur favori.

Pendant toutes ces années, Jack a pris tant de coups sur le corps et surtout à la tête – des commotions cérébrales jamais soignées –, que les douleurs, intolérables, ne disparaissent qu'à coup de dope, des pilules qu'il fait passer en ingurgitant des litres de whisky. Pour les organisateurs, il n'est plus aujourd'hui un combattant fiable, même dans les combats truqués, car il suffit d'un mot de trop pour qu'il renonce à se coucher, ainsi qu'il s'y était engagé moyennant rémunération.

Du coup, Jack est aussi au bout du rouleau financièrement. Il doit douze mille euros à Big Mamma Sweet, une puissante et cruelle mère maquerelle mafieuse, qui menace explicitement sa vie. Et les banques sont sur le point de saisir les quatre-vingts hectares de Maryann, qu'il a imprudemment engagés pour une dette de trente mille dollars. Sauver le patrimoine de Maryann pour qu'elle puisse fermer les yeux chez elle : pour Jack, la possibilité d'une rédemption. Il fait ce qu'il peut, mais les embûches ne manquent pas.

Dans ce roman, où les personnages n'hésitent pas à invoquer les forces de l'esprit, une jeune femme nommée Annette, au corps parfait recouvert de tatouages si étonnants qu'ils sont son gagne-pain, jouera le rôle d'ange salvateur, auprès d'un homme qui aurait l'âge d'être son père.

Les pages de description des combats sont très violentes et avivent les pires pulsions du lecteur, comme pour le spectateur d'un combat de boxe. Pour ma part, dès que j'ai choisi mon favori, j'en arrive à partager son agressivité haineuse et à souhaiter mille maux à son adversaire, une attitude dont je ne suis pas fier, mais que je n'ai pu m'empêcher de ressentir lors de l'ultime combat mené par Jack, avec ses rebondissements inattendus.

Au prix d'un scénario un peu tiré par les cheveux et de quelques redites, l'auteur livre un roman très noir, dont les dernières pages sont incontestablement haletantes. La ténébreuse clarté de son écriture, très poétique, illustre aussi bien l'incandescence d'un ciel infernal, que la désespérance hébétée des gens du cru, oubliés dans le fond de leur Sud impitoyable.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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"I hurt myself today to see if I still feel". Cette reprise de "Hurt" par Johnny Cash a hanté toute ma lecture de ce roman, où il est notamment question de MMA, et dont je suis sortie sonnée.
On est dans le Sud des Etats-Unis, dans le delta du Mississippi. Jack est un gosse abandonné, finalement adopté à 12 ans par Maryann Boucher (prononcer "Boo-shay" à la française), artiste et propriétaire sans descendance d'un immense domaine en Louisiane. Mais Jack a la rage en lui, un feu violent qui l'embrase et le consume, et dont il se libère en se battant dans une cage grillagée, jusqu'à devenir une légende du MMA. Désormais âgé de 46 ans, brisé et couvert de cicatrices, la tête en vrac, il se retrouve acculé, couvert de dettes et sur le point de perdre le domaine -et pire, Maryann. Débute alors un ultime combat pour régler ses problèmes et sauver son âme.

Oh là là, le beau roman douloureux que voilà ! le titre original, "The fighter", est bien plus adapté à cette histoire, car même s'il est question de l'Amérique des losers, ceux de Michael Farris Smith ne s'oublient pas : Jack Boucher, donc (auquel j'ai prêté les traits du beau Viggo Mortensen), le combattant lettré mais accro aux pilules rouges et bleues, à l'alcool, et toujours prompt à suivre ses pires travers ; Annette, la stripteaseuse tatouée des pieds à la tête, qui se compose sa propre religion ; Baron, l'imposant patron de fêtes foraines non autorisées ; Big Momma Sweet, la terrible organisatrice de combats clandestins très lucratifs... J'ai aimé cette farandole de Freaks qui laissent parfois briller un peu de leur âme les nuits de lune.
Mais quelle violence aussi ! Pas seulement lors des combats, mais tout au long du roman, tout au long de ces vies qui ne font pas de cadeaux. Ce n'est pas une lecture sereine ; l'écriture étouffante prend au corps et la tension est telle que j'avais à la fois envie d'en terminer rapidement, mais pas envie de quitter aussi facilement. Alors, pourquoi un tel masochisme ? Parce que Michael Farris Smith excelle à se faufiler dans les méandres et recoins de l'âme, à infuser l'espoir le plus fou, à faire croire aux miracles, à donner à ceux qui ont touché le fond la force de se relever et de se regarder une dernière fois en face, et à offrir la rédemption à tous les pécheurs. (Rien que ça, oui. Michael Farris Smith est un Dieu)
Et vu qu'on est dans le Sud gothique, l'auteur fait même apparaître des esprits et bruisser les arbres dans le crépuscule finissant : un pur régal irrationnel et sensoriel pour échapper un peu à la dureté de l'histoire et se fondre dans sa poésie onirique.

Bon, je suis fan de Michael Farris Smith, donc il se peut que je manque d'objectivité. Mais je suis sûre de son intense talent, de son immense humanité, et de l'incroyable beauté de ce roman.
Alors, envie d'entrer dans la cage à votre tour ?
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Avec Nulle part sur la terre Michel FARRIS SMITH signait un roman noir, avec le pays des oubliés il récidive mais il s'enfonce encore plus profondément dans les ténèbres. L'enfer n'est plus très loin.

Dès les premiers mots le ton est donné, le lecteur est dans l'ambiance, plongé dans la vie de Jack qui dès le départ est loin d'avoir touché le gros lot et ce n'est qu'un début. Qu'à cela ne tienne il apprendra à faire avec et il fera la seule chose pour laquelle il est doué : se battre, au sens propre comme au figuré. Les combats clandestins, la drogue, le jeu, ce sera sa vie. Mais une telle vie a un prix et Jack est fatigué, son corps l'abandonne et son esprit le trahit, surtout sa mémoire. Mais il y a quelque chose qu'il ne peut pas oublier : la seule personne qui ait jamais pris soin de lui envers et contre tout : Maryann. Alors il ne peut pas cesser le combat, pas encore, il a un dernier round qui l'attend et pas des moindres. Maryann a été son seul rayon de soleil dans cette vie de galère et il ne laissera personne lui prendre la seule chose qu'elle ait : sa maison. Sauver cette maison de la saisie c'est son baroud d'honneur, c'est sauver son âme. Alors Jack est prêt à tout, mais dans ce monde féroce il n'est pas le seul. Les paumés sans scrupules et les petites frappes sont légion et il semblerait que tous veulent se mettre en travers de son chemin. Dans cette toile d'araignée géante où ils sont tous englués c'est chacun pour soit, et tout le monde tente de se faire la malle avant que la tarentule se ramène ou à défaut de pousser quelqu'un d'autre dans ses mandibules. Un repos de courte durée, car il semble que tous doivent y passer et Jack plus vite que les autres car il joue de malchance. Mais tout le monde à un ange gardien, même Jack sauf que le sien arrive peut être un peu tard.

Et puis il y a le pauvre lecteur qui serre les dents et encaisse les coups avec Jack. Impuissant il assiste à cette descente aux enfers et pourtant il voudrait le sauver. Parce que c'est foutrement injuste, parce que Jack vous prend aux tripes à se débattre seul, terriblement seul, sans jamais renoncer alors qu'à l'horizon on a beau chercher il n'y a aucun espoir.

Ce livre est un magnifique crève coeur.
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Ce que j'ai ressenti:

***Et s'envoler au dessus de la terre des oubliés…

Jack est un accidenté de la vie, meurtri de coups et de désillusions, il mène un quotidien de combats à mains nues. Déglingué et culpabilisant, il avance sur les routes au gré de son étrange gagne-pain, pour sauver tant bien que mal, (plus mal que bien d'ailleurs), la maison de sa mère adoptive. Mais Jack est marqué par le sang et les addictions diverses, oublié des destins heureux, il ne sait que prendre de mauvais chemins…Michael Farris Smith nous éblouit avec ces destins de poussières et de violences, dans un étonnant vol au dessus des terres d'Amérique, le Pays des oubliés, comme des ténèbres bouillonnantes où les âmes se débattent dans un désert de solitude…

« Je sais que tu as une histoire. Nous avons tous une histoire mais certaines sont meilleures que d'autres, et toi et moi nous savons tous deux qu'il y a un récit caché en toi. »

***Planer sur des ailes de poésie…

Il y a une poésie envoûtante entre ombre et lumières, une ambiance prégnante qui m'a pris aux tripes. C'était fort et intense. Une plume presque comme une respiration, saccadée, rythmée avec des ratés sous l'émotion… Une solitude et un désespoir transpirent de ces pages, et pourtant, il reste une petite lueur, et c'est ce qui me fait fondre…Michael Farris Smith donne des élans de vie à ses personnages paumés, mais la fatalité les tient ardemment dans son poing…Toutes les volutes d'encre et les gerbes de sang vont courir sur leurs corps écorchés, et c'est au plus près de la nuit, que les démons se réveillent, assoiffés de vices et de culpabilités…A force de combats et de détermination, à coups d'audace et contorsions, l'espoir d'un futur meilleur se profile, mais encore faut-il, pour Jack le Boucher et Annette la splendeur tatouée, fassent enfin les bons choix…

« Et après il passait quelques jours dans la maison. Se rappelait les choses simples qu'elle avait essayé de lui inculquer. Se rappelait les couchers du soleil et les cieux illuminés d'étoiles et le réconfort de l'espace. »

***Et descendre en piqué vers son coup de coeur…

Ce roman noir est d'une justesse impeccable. Violent, sombre, envoûtant. J'ai été subjuguée par cette histoire. La plume de Michael Farris Smith se fait velours, encore plus dans ce roman-ci. le titre est peut-être bien, le Pays des oubliés, mais il est certain, que moi, je ne pourrai oublier cette virée dans l'Amérique profonde. Tant d'humanité dans ces clairs-obscurs, il a vraiment, quelque chose de rare, cet auteur pour nous transcrire ces êtres en perdition.

Je virevolte encore, aux côtés d'un faucon, et je suis descendue des cieux infinis, pour vous écrire que ce livre est un coup de coeur.

« Des centaines de kilomètres plats. Des repaires d'esclaves et de soldats. Une terre d'oubliés couverte de cieux infinis. »



Ma note Plaisir de Lecture 10/10
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Voici le portrait, noir , lyrique des petites gens au sein d'une Amérique violente et brutale, profonde, sur les terres du sud des Etats - Unis : « Être vivant , de toute façon , c'est avoir des cicatrices . »..

Abandonné à la naissance , Jack passe de foyers différents en orphelinats , avant que Maryann, sa mère adoptive décide de le prendre sous son aile ...Il va vivre sa vie avec ses multiples addictions , un auto- stoppeur dans sa propre vie ..
.

Complètement brisé , le corps cassé , il n'a plus la force d'avancer ...d'autant qu'il doit affronter Big Momma Sweet qui règne sur cet enfer du vice qu'est le delta du Mississippi.
C'est une oeuvre poétique , tissée de portraits noirs , d'espèces de ténèbres où les destins et les âmes se débattent au sein d'un immense désert solitaire, où l'on croise tout au long des accidentés de la vie , des combattants , des survivants , des paumés, un cirque ambulant, des bookmakers, des combats à mains nues , beaucoup d'alcool, une fille à la peau presque entièrement recouverte de tatouages, des cachots , des drogués aux cachets....

L'auteur extrêmement sensible à la nature humaine nous convie sur ces terres arides , entre ombre et lumière , grâce à son écriture envoûtante au pays de personnages cabossés, meurtris , désillusionnés, laissés pour compte ....
Un récit poignant de la relation d'un enfant oublié à une figure maternelle, âpre et violent , brûlant, brute , de l'Amérique miséreuse pétri des voix d' exclus du rêve américain .....

«  Je sais que tu as une histoire. Nous avons tous une histoire mais certaines sont meilleures que d'autres , et toi et moi nous savons tous deux qu'il y a une récit caché en toi . »
«  Des centaines de kilomètres plats. Des repaires d'esclaves et de soldats . Une terre d'oubliés couverte de cieux infinis.. »

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Jack Boucher, la cinquantaine, roule dans son pick-up sur les routes du delta du Mississipi. Dans sa boîte à gant, une enveloppe contenant douze mille dollars, gagnés au jeu. Son but, rembourser Big Momma Sweet, une cheffe de clan, pour qui il a combattu étant jeune dans des combats particulièrement violents et quelquefois truqués. Mais après un accident qui le laisse inconscient, l'enveloppe disparaît...Il y a Annette, une jeune femme de vingt et un ans, tatouée sur une grande partie de son corps et qui a un numéro dans le spectacle itinérant de Baron, un forain qui l'a pris sous son aile, et qui a trouvé l'enveloppe sur le bord de la route...Jack entreprend de retrouver cet argent, sous la menace de Big Momma Sweet qui lance ses sbires à ses trousses.

Bienvenue dans le pays des oubliés, dans le delta du Mississipi, qui voit se dérouler une chasse à l'homme, qui va catapuler les destins d'êtres blessés et cabossés par la vie. Jack, abandonné bébé, qui a traîné de familles d'accueil en familles d'accueil, recueilli par Maryann, qui est maintenant dans un hospice et qu'il veut revoir avant la fin, Annette, qui n'a pas connu son père, Baron, un forain philosophe qui n'hésite pas se servir de ses poings. Un roman dont l'ambiance peut paraître glauque et désespérée mais qui, grâce à des portraits particulièrement et profondement humains, font de ce roman une grande tragédie, servie par le style à la fois crû et poétique de Michael Farris Smith.
Une découverte marquante à la fois sur le fond et sur la forme.
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Jack a tiré la mauvaise carte à la naissance. Abandonné à l'âge de deux ans, après plusieurs années en foyer, il a été recueilli par Maryann qui vit maintenant ses derniers jours dans son hospice, victime de la maladie d'alzheimer.
Jack n'a pas de temps à perdre, il a des dettes de jeu, et la maison de Maryann va être saisie par la banque s'il ne trouve pas rapidement 30 0000 dollars. Pour gagner de l'argent, il se livre à des combats organisés dans le delta du Mississippi et joue aux cartes aussi . Son corps, fracassé par les coups qu'il a pris, est en miettes et il a aussi des séquelles de trauma crânien qui lui ont laissé une mémoire défaillante . Il carbure aux anti douleurs et à l'alcool pour faire passer les cachets et doit tout écrire dans un carnet pour palier à ses trous de mémoire.
Pour essayer de se racheter, Jack, malgré son corps meurtri et ses douleurs qui l'accablent , il doit mener un ultime combat où il risque sa vie. Il combattra dans la cage jusqu'au bout, tel un gladiateur dans une arène, sous les cris et les insultes des spectateurs, assoiffés de violence et de sang, excités par la présence hypnotique de la mort qui plane.
Jack sera t'il plus chanceux cette fois ?
L'auteur nous livre un roman intense sur cette Amérique des déshérités, ces petits blancs pauvres,sans travail, affaiblis par la crise, qui trouvent refuge dans la drogue et l'alcool et vivent de traffic divers et de larcins. Michael Farris Smith signe avec le pays des oubliés un roman très noir et émouvant sur ces habitants du delta du Mississippi, oubliés, exclus du rêve américain.
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Mickael Farris Smith connait bien les routes du Mississipi. Avec Nulle part sur la terre (paru en 2017 France aux éditions Sonatine), Michael Farris Smith nous livrait une voix littéraire sudiste singulière et poétique à souhait.

Toujours au plus près de ses personnages, il nous raconte avec son nouveau roman, " le pays des oubliés " publié il y a quelques semaines chez Sonatine l'histoire d'un homme Jack Boucher, orphelin élevé par une mère adoptive, Maryann.

Jack, boxeur vétéran, a passé sa vie à tenter de gagner sa croute dans des combats clandestins qui l'ont usé, et doit livrer un dernier combat, celui qui lui permettra de trouver de l'argent pour éponger ses dettes, et sauver la maison de Maryann menacés par les banques.

Comme dans son précédent roman, et d'ailleurs comme le titre de son roman l'indique, Michael Farris Smith nous montre comment des personnages attachants et humains bien rudoyés par la vie peuvent tenter de survivre .dans un monde dur et froid.

Le tableau est très sombre et pessimiste, mais l'écrivain américain est au fond de lui un vrai humaniste, il sait aussi nous parler de belles personnes qui sont prêtes à tendre la main, pourvu que l'on sache simplement l'attraper.

C'est tout à la fois noir, rural, brutal mais en même temps rempli d'espoir.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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