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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je vais écrire mon avis "du bout des doigts", si j'ose dire... Pas facile de "juger" un livre aussi intime, aussi franc (mais rien que pour ça, pour moi, c'est de l'or, ou du platine en barre).

Je suis plus âgée que Mélanie. J'ai eu ma part de méandres et de souffrances dans ma vie, de dépression, de coups dans l'aïeule et de psychothérapie... Ce serait trop long à développer, mais de tout ça, j'en ai déduit plusieurs choses : on est toujours seul face à ce qu'on ressent, face à comment on a vécu ce qui nous est arrivé, et face à ce qui nous arrive. Paradoxalement, on ne peut pas en cicatriser (on n'en guérit jamais vraiment, du moins c'est mon impression), ni s'accepter tel que l'on est, sans le sortir de soi, sans le partager avec des autres bienveillants et à l'écoute. Et ils sont rares, ces autres-là.
Très rares.

J'ai aussi appris que chaque parcours est unique. Il y a autant d'expériences que de gens sur terre, ça fait beaucoup.
Et, quoi qu'on en dise et quelque bonne volonté que l'on ait à se mettre à sa place, l'autre nous demeure toujours "étrange"r. C'est ce qui fait la douleur de la condition humaine, c'est aussi ce qui fait son infinie richesse et sa beauté. On ne peut que partager sa propre expérience. Et peu de gens sont capables d'écouter et de partager sans "interférer" (même moi, surtout moi, si exigeante et si allergique aux mensonges, non, faut pas croire, c'est difficile pour tout le monde, il n'y a d'ailleurs que très peu de gens qui me supportent, tant je manque de diplomatie. Je ne suis pas a-romantique, je suis a-sociale, moi, je crois bien, lol.).

De l'extérieur, je suis plus "normale" que l'auteure, même si je me suis toujours sentie "décalée". Sur-adaptation oblige, l'instinct du caméléon, sans doute. J'ai surtout eu la chance de croiser un partenaire "identique" sur le fond. Une âme soeur rencontrée alors que j'avais décidé de finir vieille fille et sans enfants. Tiens, tiens... Il faut dire que mon parcours de vie exigeait que j'ai des enfants, puisque ce sont eux qui m'ont "réveillée". Dans la souffrance. Surtout mon aînée.

Mon aînée, adulte aujourd'hui, qui a acheté ce livre. Qui m'a dit "il faut que tu le lises, tu me comprendras mieux". Ce n'est pas que je n'accepte pas qui elle est, effectivement. J'ai appris (oui, appris, et à la dure, en allant remuer toute la boue de ma propre enfance) à aimer mes enfants inconditionnellement. Nous les avons ensuite élevés dans la lucidité et la "vérité", les encourageant à rester eux-mêmes et à ne pas tenir compte du jugement des autres, en ayant nous-mêmes tellement souffert. Mais elle a tellement de mal à dire "qui" elle est. Mélanie l' a fait pour elle. Voilà. C'est donc avec une grande émotion que je te dis (j'ai l'impression de te connaître, alors je te tutoie) merci, Mélanie.
Merci d'être toi et d'avoir écrit ce livre. Merci d'avoir eu le courage de partager avec "tout le monde", et pas forcément que des gens bienveillants.

En relisant je me rends compte que c'est pas un avis "sur le livre", je peux pas. J'ai rien à dire sur le style, rien à dire sur le contenu, je peux juste te faire un petit signe de tête, ou un clin d'oeil.
Maintenant, il va falloir que son père, cet homme qui a lui aussi accepté d'apprendre tout au long de sa vie à nos côtés, lise ce petit livre... Je m'en vais le laisser sur sa table de chevet... Nous grandirons ensemble un peu plus grâce à toi.
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Il y a tout juste un an, je recevais lors de la même opération masse critique, L'année suspendue. Cette fois, comme pour fêter notre première rencontre, c'est au tour de Nous, qui n'existons pas. Et je parle bien de rencontres, car comme il y a un an, j'ai eu l'impression que j'écoutais une amie se confier à moi plutôt que de simplement lire un récit. C'est là toute la force (ou magie) de l'écriture de Mélanie Fazi. Faire parler le livre. Se sentir proche même si on ne vit pas les mêmes histoires.
Car voilà ce livre célèbre tous ceux qui se sentent à part et ont essayé un jour de trouver leur place dans le monde, comme une deuxième naissance, découvrir et accepter ce qui les anime et les meut. Et c'est toujours quelque chose de lire quelqu'un entrer dans son chemin.
Ce sont les livres qui nous trouvent.
Les récits de Mélanie en tout cas rayonnent d'un bel écho en moi. Ils sont rédigés pour être entendus, recueillis précieusement et c'est avec une pointe de tristesse que je quitte à nouveau cette amie de papier après l'avoir intensément lue se livrer.

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Un témoignage très fort que ce livre. Une vraie mise à nu de la part Mélanie Fazi.
Ses souffrances qu'elle a gardé au plus profond, sans vraiment savoir les nommer pendant longtemps, cette double "différence" présente en elle depuis longtemps mais finalement si longue à identifier. Ce mal être permanent sur un sujet qui semble à une majorité d'entre nous si évident (l'envie d'être en couple, de fonder une famille).
Je lutte en permanence contre mes jugements parfois hâtifs, mes réactions vis à vis des autres et de mon environnement selon mes schémas de pensée. Je me suis aperçu en lisant ce livre, que je dois encore plus redoubler d'effort. Nous avons chacun notre propre vision du monde, issue de nos ressentis, de nos envies, de notre éducation, de notre parcours de vie. Et la vision de la personne en face de nous peut être à l'opposée de la notre sans pour autant être anormale. Vouloir imposer sa grille de lecture, sans s'en apercevoir parfois, juste en étant maladroit peut être mortifère pour ceux qui la subisse.
Mélanie Fazi avait autant de mal à comprendre l'attirance de ses amies pour la recherche du couple que j'en ai à comprendre l'attirance d'un homme pour un autre homme. Mais ce droit à la différence, l'acceptation même de ce droit se doit d'être une évidence.
Dans ce livre on parle ici de sentiments mais c'est valable pour beaucoup d'autre sujets. Je ne comprendrais jamais la vision du monde d'un autiste (j'en ai côtoyé beaucoup pourtant en tant qu'avs) mais elle mérite autant d'attention et de respect que la mienne.
Un livre à mettre entre toutes les mains. J'en parle partout autour de moi parce qu'il ouvre les yeux de manière douce, sensible et intelligente.
Merci en tout cas à l'autrice pour ce partage et pour cette profonde réflexion dans laquelle elle m'a plongé.
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Un texte de non-fiction autour de la question de la norme et de la différence. Voilà comment on m'a présenté "Nous qui n'existons pas", mais je pense que ça va bien au-delà de ça. C'est beaucoup plus fort que ça.

Dans son livre, Mélanie Fazzi parle d'elle-même, des autres, elle se questionne, elle évoque sa perception du monde depuis l'adolescence et le décalage qui en résulte et qu'elle détecte très tôt vis à vis de son entourage. Sans complaisance, elle parle de ses souffrances - difficiles à identifier -, de sa solitude, de son mal-être, de sa sexualité et de son mode de vie.

J'aime les liens qu'elle tisse avec la littérature à travers ce récit personnel. Son rapport à l'écriture, aux livres. J'aime le cheminements de ses pensées, la manière dont elle nous présente les choses, cette absence de désir quelque peu embarrassante au départ, cette absence de volonté de vivre en couple, qui n'exclue pas non plus le sentiment amoureux pour autant, mais qui la perturbe et l'interpelle. Et puis la façon dont elle évoque son attirance pour les femmes.

Bref, c'est une autobiographie magnifique, très juste, très intime, pleine de sensibilité, qui fait la lumière sur de nombreux sujets qui ne sont pas facilement abordés ailleurs.

Et je pense que c'est un livre qui devrait passer entre toutes les mains. En tout cas, je suis contente de l'avoir découvert un peu par hasard dans ma quête de compréhension de l'asexualité (ainsi que de toutes formes de différences).

Je rajoute le lien de son article "Vivre sans étiquettes" qu'on ne peut pas ne pas évoquer quand on parle de "Nous qui n'existons pas".

https://www.melaniefazi.net/…/non-cla…/vivre-sans-etiquette/
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Un livre que j'avais très envie de lire depuis sa sortie !
Mélanie Fazi est une nouvelliste et romancière, principalement dans les genres du fantastique et de fantasy. Elle travaille en outre en tant que traductrice, par exemple pour des ouvrages de Graham Joyce, Lilith Saintcrow, Brandon Sanderson, pour ne citer que ces auteurs. J'ai découvert les oeuvres de Mélanie Fazi notamment grâce à Arlis des Forains et Notre-Dame-aux-Écailles, des oeuvres qui m'ont marquée.
Puis, en juin 2017, Mélanie Fazi a publié sur son blog un article personnel, intitulé « Vivre sans étiquette ». Nous qui n'existons pas est un ouvrage qui reprend les thèmes abordés dans cet article, qui développe la pensée de Mélanie Fazi et nous entraîne dans son intimité. C'est un livre sur la différence, l'identité et les difficultés à s'identifier à certains « modèles » de la société. Avec Nous qui n'existons pas, Mélanie Fazi reprend toutes ces situations où elle s'est sentie exclue, différente, « pas dans la norme ». Qui est-elle ? Pourquoi ce décalage ? Est-elle seule ? Pourquoi apprécie-t-elle autant la solitude, alors que la société tend à marginaliser les personnes solitaires et à vendre le schéma hétéro/mariage/enfant ?
Il est difficile de se sentir différent, de se sentir seul et de ne pas avoir un groupe d'appartenance, de personnes sachant ce que l'on ressent et ce que l'on vit. Mélanie Fazi nous livre ses sentiments, son vécu, son histoire, en mots simples mais percutants. Nous qui n'existons pas est un livre d'une sensibilité inouïe, et un livre dont j'ai beaucoup de mal à parler. C'est un livre qui n'a pas non plus de « catégorie » particulière, et qui ne rentre dans aucune case : est-ce un essai ? Un témoignage ? Une autobiographie ? le mélange de plusieurs genres ? C'est en tout cas un texte qui veut montrer que chacun possède sa propre vision du monde, souvent opposée à celles des autres personnes que nous croisons, mais qui n'est en aucun anormale. Je ne suis pas toi, tu n'est pas moi, nous sommes différents mais nous méritons tous le respect. Nous avons tous différentes grilles de lectures, nous ne comprenons pas forcément celles des autres, mais c'est grâce à des ouvrages comme celui-ci que nous pouvons ouvrir les yeux.

(Voir mon avis sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Extrait de ma chronique :

"Même pour les gens qui ne se sentiraient pas directement concernés par les thèmes abordés dans ces deux non-fictions (l'asexualité pour la première, l'autisme pour la seconde, pour le dire vite), il y a donc un double intérêt à relire Nous qui n'existons pas et à lire L'Année suspendue (qui vient juste de sortir) : en sus de nous aider à mieux appréhender la création en général et l'univers de l'autrice en particulier, à la manière de l'Ecriture – Mémoires d'un métier de Stephen King (une oeuvre mentionnée page 249 de L'Année suspendue), ces deux textes immersifs nous permettent de questionner notre place dans la société moderne, cette "happycratie" où le bonheur (de préférence hétérosexuel et neurotypique) est obligatoire (Léo Henry le soulignait très bien dans sa postface à Nous qui n'existons pas, page 119)."


Lien : https://weirdaholic.blogspot..
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Un texte d'une grande force ! Découvert il y a quelques années sur les réseaux sociaux, j'avais noté le titre sans m'y pencher plus que ça. Quand je l'ai vu dans les titres proposés de la dernière Masse critique Babelio, j'ai su qu'il était temps. Et quel bonheur de lecture cela a été !
Ce témoignage nous amène sur les questionnements intérieurs de Mélanie Fazi mais aussi autour de son écriture. Véritable introspection, elle nous livre son parcours, comment elle est arrivée là où elle en est, comment elle a réussi à trouver qui elle était. Elle ne se colle aucune étiquette mais les renie pas pour autant.
Difficile d'écrire un avis sur un texte pareil. Chacun trouvera résonance avec son histoire ou comprendra celle de certains qui ont croisé son chemin. Les mis-de-côté, ceux qui ne rentrent pas dans les cases, ceux qui ne se ressentent pas représenter, elle les mets à l'honneur aujourd'hui. Pour cela, l'autrice nous invite à revenir sur le chemin parcouru jusqu'à l'acceptation et la compréhension. Se comprendre, se sentir compris, ne pas se sentir seul, être soi tout simplement. Cette confession se fait en vérité entre le texte et le lecteur. Je n'en dirais donc pas plus à part que vous devez le lire.

Merci à Babelio ainsi qu'à la maison d'édition pour l'envoi !
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Merci à Babelio et à la maison d'édition pour ce service presse. Il y a des livres qui arrive au bon moment dans votre vie et celui-ci en fait partie. Ce ne sera dont pas un avis comme les autres.

Ça faisait longtemps que je voyais passer le nom de cette autrice. Ne me demandez pas pourquoi mais je voulais découvrir sa plume. Suite à cette lecture, mon impression est confirmée. Je lirai ses autres livres.

En pensant à cet essai/témoignage, un mot me vient à l'esprit : MERCI! (oui écrit en grand). Je ne savais pas trop ce que je pensais lire. le résumé ne dit pas grand chose. J'ai été plus que surprise par ce que j'ai lu. Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu quelque chose comme ça. C'est le livre que j'attendais.

Sa plume est très sensible. On ne peut que lire et se laisser porter par son expérience. Je ne pouvais qu'être d'accord avec ce qu'elle a écrit. Elle met en mot ce que je n'ai jamais su exprimer. Elle y parle de sa différence. On découvre son parcours, ses pensées et son rapport difficile à cette différence que les autres pointent du doigt sans le vouloir. À force, elle s'est sentie inférieure et anormale. Les normes sociétales sont un poids pour ceux qui ne s'y conforment pas.

Ce sentiment d'être trop différente, pas assez comme-ci, trop comme ça, je le comprends bien trop, comme ce besoin de se cacher. J'ai moi-même vécu certaines choses dont elle parle. C'est assez violent.

Elle cite les propos tenus par certains, un proche me l'a dit. Je l'ai très mal vécu. Comme j'ai toujours mal vécu mon rapport aux relations amoureuses. Comme l'autrice à quelques différences près. J'ai eu les mêmes réactions qu'elle parfois. Ça me fait sourire et me rend triste à la fois. Je la remercie d'avoir écrit et publié ce texte. Je pourrai en dire tellement plus mais je préfère que vous lisiez ce livre.

En bref, ce livre est arrivé alors que je remets beaucoup de choses en question. Je ne remercierai jamais assez Mélanie Fazi pour ce texte si important pour les personnes concernées comme pour pour les non-concernées. Un jour, on pourra dire ce que l'on pense sans avoir de réactions déplacées.
Lien : https://lessortilegesdesmots..
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J'ai voulu lire cette courte autobiographie parce que je me sentais concernée par le sujet. Si l'autrice ne se définit pas elle-même asexuelle, son non désir d'être en couple m'a beaucoup parlé. Sa façon aussi d'expliquer pourquoi les étiquettes sont importantes, comment on peut être blessé simplement parce qu'on se sent seul.e, parce que les autres ne comprennent pas ce que nous sommes, parce que nous finissons par penser que le problème viens de nous. Tout cela m'a beaucoup touché, m'a fait ressentir pas mal de choses. C'est important de savoir qu'on existe, qu'on n'est pas seul.e. de pouvoir se coller une étiquette et se dire « oui je suis légitime ». En bref, une lecture qui m'a fait beaucoup de bien.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
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J'avais entendu parler du post Facebook à l'origine de ce livre, sans jamais prendre le temps d'aller y jeter un oeil… pas bien Sophie ! Ceci dit, le sujet m'intéressait, et quand Mélanie Fazi a sorti ce petit ouvrage, je me suis ruée dessus. J'ai pris quelques claques à sa lecture. Claque parce que je me suis rendu compte que je manquais de curiosité sur certains sujets, pourtant de société. Claque parce que j'ai découvert que beaucoup trop de gens étaient à minima maladroits par manque d'information, sans doute moi la première. Claque parce que, dans son texte, l'autrice nous livre sans fard et sans complaisance son histoire et ses sentiments, sans que ça soit jamais voyeuriste, larmoyant ou quoi que ce soit du genre.
Vous l'aurez compris, ce tout petit livre est d'une puissance incroyable. Tout petit par son format : 120 pages, format poche, mais en aucun cas par son contenu. A commencer par le travail éditorial, car c'est un ouvrage à l'esthétique très réussie. L'illustration de couverture de Stéphane Perger d'après un portrait photo de Vinciane Lebrun est magnifique et reflète bien le contenu, et les illustrations intérieures, du même Stéphane Perger, ponctuent de manière très à-propos le texte. C'est aussi un pari osé de la part de Dystopia Workshop, tout petit éditeur, de se lancer dans la publication de ce livre inclassable, qui n'entre dans aucune de ses collections. L'équipe n'a pourtant pas hésité quand Mélanie leur a dit vouloir publier ce texte. Ils l'ont soutenue et ont foncé tête baissée aux côtés de l'autrice qui a régulièrement travaillé avec eux.
Je connaissais Mélanie Fazi par ses recueils de nouvelles, notamment Notre-Dame-aux-Ecailles paru chez Bragelonne, mais aussi par son travail de traductrice (elle traduit notamment le très prolifique Brandon Sanderson), et surtout sa participation au podcast Procrastination avec Lionel Davoust et Laurent Genefort. Si vous ne connaissez pas ce podcast, je vous le conseille vivement. Il parle d'écriture, en 1/4 d'heure par épisode, et est passionnant même quand on n'écrit pas. J'y ai appris beaucoup sur le travail des auteurs, les techniques narratives… non seulement ça m'enrichit, mais ça enrichit aussi mes chroniques, car je comprends de mieux en mieux la structure de ce que je lis. Mais arrêtons de digresser et revenons au sujet du jour…
L'autrice aborde dans son texte l'asexualité. Un thème que je n'avais jamais encore lu abordé de front, aussi simplement et sincèrement. Car Mélanie Fazi nous parle simplement et sincèrement de son quotidien. du quotidien d'une jeune femme qui se sent en décalage avec les autres pour qui le sexe est si important. du quotidien d'une femme à qui on pose des questions qui blessent, parfois sans méchanceté, mais trop souvent quand même. Une femme qui n'a envie ni besoin de conjoint.e ou d'enfant. Qui n'en peut plus de s'entendre demander à quand le mariage, ou à quand le bébé. Qui ne veut plus entendre qu'il va être temps de… le seul temps nécessaire, c'est le temps de vivre. Chacun à sa manière. Elle nous le raconte très bien ici. J'allais dire conte, mais ce livre n'est pas de la fiction, il s'agit de la vie de Mélanie Fazi, de son expérience, de ses errances, de sa renaissance quand elle a compris qu'elle n'était pas seule. Ce n'est pas de la fiction, mais c'est pour autant écrit avec beaucoup de sensibilité et de poésie, on retrouve le style inimitable de ses nouvelles. C'est une des grandes forces de ce livre, sa poésie, son style, car il se lit comme une nouvelle. On n'est ni dans un témoignage romancé, ni dans un essai ennuyeux. On est dans l'histoire de Mélanie Fazi, simplement. Dans un moment hors du temps.
C'est un livre que j'ai envie de voir entre toutes les mains, que j'ai envie de faire lire, pour que le plus grand nombre puisse entendre et comprendre que chacun doit être libre de sa vie, qu'il est suffisamment compliqué de ne pas rentrer dans les cases communément admises pour ne pas avoir besoin de se prendre de plein fouet des réflexions qui blessent par ignorance. Que nous avons tous le droit de vivre le plus sereinement possible, sans jugement ou pire. Il faut lire le texte de Mélanie Fazi car il va au-delà de l'asexualité. Elle nous parle de la difficulté d'être différent, même (et peut-être surtout) de nos jours. Elle nous parle de la difficulté d'être « juste » soi. Elle nous parle d'elle, mais aussi de nous.
J'ai eu la chance de rencontrer Mélanie Fazi lors des Utopiales en novembre dernier, et de l'interviewer notamment à propos de ce livre. Vous retrouverez bientôt la retranscription de cet entretien sur le blog.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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