J'ai profité d'une promo (merci à l'auteur) pour lire mon premier Didier Fédou, qui m'avait été recommandé par un ami.
Mon avis sur cet ouvrage sera mitigé.
Le style de l'auteur est habile, et parfois puissamment évocateur, pour un livre assez long, qui se lit très bien et sans obstacle majeur, mais un certain nombre de choses m'ont gêné qui m'empêchent d'être totalement conquis.
D'abord, il demeure de nombreuses coquilles. Pas à chaque page sans doute, mais suffisamment souvent pour que ça m'occupe un peu trop l'esprit. Je sais que certains s'en foutent, mais moi non. Quand on lit à peu près 20 fois : "Ta vie, ou ce qui t'es le plus cher", à la fin ça devient pénible.
Des clichés ensuite, comme la dame en noir, belle et ténébreuse, certaines petites incohérences de scénario, ou de temporalité (ex : les 4 personnages, nés en 1978, s'appellent Michel, Roland, André et Delphine... En-dehors de la fille pour laquelle ça colle, les 3 garçons devraient plutôt s'appeler Stéphane, Julien et Anthony, avec une tolérance pour le fils de bourge qui peut éventuellement avoir un prénom désuet.)
Doué pour les descriptions (notamment gores... la première description de Dévoreuse est délicieusement dégueulasse :-) ), l'auteur s'avère moins pointu pour narrer l'action, notamment les combats qui demeurent assez convenus.
Le mélange merveilleux/horreur, avec cette histoire de "conte", de chevalier, de dragon, de magicien, m'a laissé un peu perplexe. Pour moi, cette histoire aurait gagné à rester une pure histoire d'horreur, elle aurait été plus "crédible" (même si je sais qu'on parle de littérature fantastique).
La fin se veut grandiloquente, pour un "combat au sommet" qui finit par traîner en longueur. De façon générale, la première partie m'a semblé bien meilleure que la seconde, notamment tout le passage sur les avanies subies par ces quatre jeunes adolescents. C'est le moment où l'on ressent le maximum d'empathie pour les personnages.
En conclusion, un bon potentiel, mais qui aurait mérité beaucoup plus de relecture. C'est, hélas, bien souvent le drame des auto-édités, et je le dis sans mépris aucun. Au contraire, Didier Fédou me semble tout à fait représentatif des auteurs qui pourraient produire de superbes bouquins s'ils bénéficiaient d'un travail éditorial sérieux.
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