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Citations sur Le Pays aux longs nuages (71)

Deux souffles peuvent suffire à créer une chambre, éphémère refuge où s'invite un plaisir inattendu, innocent.
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L'amour est un labeur brûlant ; pire que la moisson de dix champs, il éreinte, essouffle, assèche, réclame plus qu'on n'aurait cru pouvoir donner.
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Les petites joies ne font pas de bruit. Si discrètes qu'il faut les débusquer les prendre contre soi, les protéger du vent. Si fugaces qu'elles ne laissent dans la mémoire qu'une ombre de douceur. Mais c'est avec ces douceurs-là qu'on réussit à survivre
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A côté de ce que la vie exige de nous, les mères, la mort doit être une fête.
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( la tante de la narratrice)
"La menthe, m'avait-elle chuchoté bien des fois, est l'amie de la cuisinière. Quand je prépare un repas spécial, je frotte la table avec de la menthe.Son parfum éveille l'appétit, elle fait le ventre léger et la conversation agréable. Garde toujours de la menthe sur toi, Kbida."
Une seule feuille.Je ferai boire ma fille, et ensuite je m'accorderais une gorgée, une merveilleuse gorgée. La maison que je venais de quitter y serait contenue tout entière, la maison d'avant, avec son jardin et sa cour ombragée, ses chambres fraîches, son dallage poli, doux aux pieds comme la caresse d'une paume enduite d'huile de nigelle.La maison délivrée de ses gravats et des bâches qui remplaçaient une partie du toit, celui qui avait été touché par une bombe quelques semaines plus tôt. (p.12)
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Kamar

Il est près de minuit quand je redescends, après avoir bordé Hana dans son lit.Pour la première fois elle ne s'est pas accrochée à mes vêtements, à mes mains, pour la première fois je n'ai pas lu dans ses yeux la terreur d'être séparée de moi.Ma fille revient doucement dans le pays de l'enfance, là où les pères, les mères, ne disparaissent pas pendant leur sommeil.
( p.215)
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Lidia reviendra, ou pas. Elle est en vie quelque part, je le sens au plus profond de ma chair, là où elle a bougé pour la première fois. Mes os vibrent, elle perçoit sûrement leur appel. Je l'attends de pied ferme - façon de parler. Tête de mule. Rôdeuse. Péronnelle. Mauvaise graine. J'en aurai, des mots doux à lui susurrer, le jour où elle passera cette porte.
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J'ai tellement envie de m'arrêter. De pouvoir dire, ou même juste penser, que j'étais à ma place, un peu utile, un peu chez moi.(p.115)
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Et je devrais me lever et partir. Il n’y avait rien à attendre ici, ni personne. Je n’avais pas touché mon dernier salaire et mon compte était dans le rouge. Faire le tour de mes possessions terrestres ne me prendrait qu’une minute : une Fiat 500 de 1979 achetée dans une casse dont le patron était un copain de mon avant-dernier employeur, le contenu de mon gros sac, un tabouret de rotin et une plante en pot qui n’avait pas bien supporté l’air fétide de l’arrière-cour du restaurant ni l’ombre continuelle qui régnait sur les lieux. Je l’avais quand même calée entre les sièges, à l’arrière, avec la cocotte en fonte qui me venait de ma grand-mère et dont j’avais toujours refusé de me séparer, même quand j’avais dû la porter en équilibre sur ma tête dans des trains bondés – et elle était lourde, sacrément lourde. Mais c’était le seul objet qui me reliait à certaines chaleurs, et aussi aux premiers plats que j’avais cuisinés. Si je l’avais abandonnée, je me serais abandonnée moi-même.
Je me suis remise sur mes pieds et j’ai chargé mon sac sur mon épaule.
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Voilà le problème : ne jamais pouvoir contourner la question du dedans et du dehors, et sans cesse, en fin de compte, se heurter à ce mot dérangeant : l'infini.
( p.61)
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