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3,86

sur 717 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Tout simplement sublime de qualité dans la description des êtres et des lieux. Un plaisir complet de lire une telle oeuvre qui ne rassure pas sur le monde tel qu'il va aujourd'hui dans le pays continent.
C'est mon premier titre de l'auteur et ce n'est pas tombé à côté. Merci à la libraire pour don bon conseil. Encore
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Lëd : la glace. Elle abaisse la température jusqu'à moins soixante degrés, recouvrant la région de Norilsk huit mois par an dans cette Sibérie sauvage où les nenets, éleveurs de rennes, pratiquent encore la transhumance et négocient avec le contrebandier Poskirin au retour du printemps.
Norilsk Nickel : un producteur. La société, fournissant à l'échelon mondial ce précieux nickel gisant jusqu'à 2 000 m sous la terre ferme, représente le principal employeur de la ville ; une extraction détruisant autant la toundra que les hommes avec ses rejets toxiques dans l'air et l'eau des rivières, entraînant dans son sillage corruption, disparitions et cadavres.
Norilsk : une ville perdue. Les loisirs se réduisent à la chasse et la pêche, l'alcool, les concerts, le twerk, le béhourd – sport de combat où tous les coups sont permis hormis ceux portés au visage. On y naît, on y vit, on y meurt avant d'avoir atteint les soixante ans avec l'espoir chevillé au corps de quitter l'enfer glacial pour le continent et sa ville idéalisée Saint Pétesbourg.
Caryl Ferey emmène ses lecteurs dans un univers aux âmes gelées. le cadavre d'un vieux nenet, découvert après la chute d'un toit d'un immeuble délabré au cours d'une tempête de neige, provoque une série de meurtres tel un domino effondrant le microcosme des corrompus. Un policier, Boris, enquête avec obstination jusqu'à l'éclatement de la vérité.
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Caryl Férey est un auteur que j'aime beaucoup.Ces romans sont souvent noirs et il aime placer ses intrigues dans des pays étrangers, tel que l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Argentine, cette fois-ci se sera la Sibérie. Je sais pour avoir rencontrer l'auteur lors d'une dédicace, qu'il aime bien s'immerger dans les pays où se déroule l'intrigue. Ses romans sont toujours très documentés. le titre du roman Lëd veut dire en russe « Glace, » je dois dire que le roman porte bien son nom, il n'y a pas une température positive dans toute l'histoire.
Le roman se déroule à Norilsk, une ville à l'extrême nord de la Russie en Sibérie.C'est une ville minière et industrielle par laquelle on accède en hiver par avion et l'été par bateau enfin quand le temps le permet. Après un ouragan arctique, le corps d'un Nemets est retrouvé dans les décombres, suite à l'effondrement d'un toit d'un bâtiment. Les Nemets sont un peuple autochtone, ils sont des éleveurs de rennes qui vivent dans la toundra. Mais que faisais ce Nemets en ville ? A-t-il été assassiné ? C'est Boris Ivanov, flic, qui mène l'enquête.
Boris est un flic quinquagénaire, qui essaye de faire son métier au mieux sans participer à la corruption. Sa mutation à Norilsk est une sorte de punition, avant il exerçait dans la ville d'Iroustk. Un personnage qui m' a surpris à la fin de l'histoire. Dans les personnages qui m'ont marqués, il y a Gleb, jeune mineur qui doit se cacher pour vivre son homosexualité. Il y a aussi Dasha, jeune fille extravertie, qui part à la quête de son passé pour trouver des réponses et ainsi retrouver son équilibre dans le présent. Des personnages qui sont attachants, les personnages secondaires le sont tout autant. L'auteur a su leur donner une forme réel avec beaucoup d'émotions. L'amour, l'amitié, la solidarité tiennent une grande place.
Une intrigue, un peu longue a se mettre en place et qui parfois passe au second plan, reste assez classique.
Des descriptions sur les difficultés du travail dans la mine, des températures extrêmes qui donnent un cadre de vie très hostiles, nous plongent en tant que lecteur dans l'ambiance. A cela, il ne faut pas oublier la corruption à tous les étages aussi bien dans la police que dans la politique. A travers le personnage de Valentina, l'auteur aborde le thème de l'écologie et des conséquences sur le climat dû à la surexploitation minière, et aussi sur la santé des hommes et des femmes.
Dans un style d'écriture fluide, l'auteur nous en apprend plus sur l'histoire de la région, la situation politique, la société.
Un très moment de lecture
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Une enquête qui tourne autour de personnages cassés par la vie, prenante et instructive quand au quotidien de cette population "oubliée" de tous. J'ai voyagé dans une région dont je ne connaissait que vaguement le nom. Une découverte aussi de l'auteur, une première qui m'a donné l'envie d'explorer plus loin son univers.
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Le changement d'ambiance a manifestement revitalisé Caryl Férey. Paz, malgré ses qualités, avait un air de « déjà vu ». La Sibérie offre un cadre géographique, culturel et politique qui permet au romancier de nous offrir une oeuvre qui ne peut pas être considérée, au sens strict, comme un polar. A vouloir le faire entrer dans une case, ce serait davantage dans celle du Western ou, en l'occurrence, celle du « Eastern ».
Le Grand Est russe partage avec son opposé géographique américain, les étendues désertes, la faune sauvage, le climat résolument hostile, les pionniers, ici davantage des mineurs que des vachers, des shérifs intègres, des marshals corrompus, un secret de Brokebake Mountain, des belles, des brutes et des truands. N'oublions pas les « natifs » opprimés tant physiquement que culturellement. Ici, comme ailleurs, l'alcool facilite « l'oeuvre » colonisatrice ou permet aux autres de supporter le déracinement.
Bien sûr, l'intrigue « policière » est maîtrisée et la chute intelligemment préparée mais Lëd est surtout remarquable par les portraits des personnages et par les descriptions de la ville et de son environnement. Ainsi, ce livre en dit beaucoup sur les « mémoires » russes. Sans dédouaner l'actuel dirigeant du Kremlin de ses responsabilités pour le chaos actuel, Férey rappelle aussi les crimes du passé, Katyn, le goulag mais son témoignage à charge ne parasite pas le récit.
Prétendre que Lëd donne envie de séjourner à Norilsk (et périls) serait sans doute prétentieux. le tableau de cette ville qui symbolise quelques uns des maux de la Russie (loi du plus fort, désastres écologiques, homophobie…) a de quoi effrayer. N'est pas Bernard Lavilliers qui veut malgré les frissons que l'on éprouverait à fredonner dans les rues de cette cité « Un grand vent glacial fait grincer les dents, Monstre de métal qui va dérivant ». L'allusion à mon Stéphanois préféré est tout sauf une plaisanterie parce que les passages consacrés à la vie industrielle et notamment minière sont loin d'être mineurs. A la manière de Zola, dans La Bête humaine ou bien sûr dans Germinal, Férey, fort de sa connaissance empirique du lieu et des hommes est capable de commettre des pages sublimes qui flirtent avec le fantastique. Oeuvre journalistique, tout autant que naturaliste et romantique, Lëd serait, à tous les coups, éligible au Prix Pulitzer outre-atlantique où l'audace à casser les codes est souvent récompensée.
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C'est l'histoire de la ville de Norilsk, en Sibérie.
Il fait - 64 degrés.
Une tempête terrible arrache le toit d'un immeuble et révèle la présence d'un cadavre... Un homme congelé...

C'est le premier roman de CARYL FÉREY que je dévore et suis restée scotchée.
Avec une extraordinaire aisance, notre auteur ouvre les portes d'une des villes les plus polluées du monde et décrit le quotidien martyr de ses habitants.
Ce roman est une petite bombe tant par son engagement écologique et politique que par la force des paysages décrits et des personnages " rencontrés".
L'enquête autour du malheureux cadavre découvert lors d'une tempête passe presque au second plan tant l'immersion dans la ville de Norilsk est totale et spectaculaire.
Un décor formidable pour ce thriller détonnant dans lequel je me suis sentie totalement emprisonnée.
Je ne peux que vous recommander ce roman si vous cherchez à sortir des sentiers battus et vous aventurer dans ce que le monde fait de plus abominable.
La ville de Norilsk existe vraiment...
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Ah comme il est parfois difficile de mettre des mots sur ce qu'on a ressenti en lisant un tel livre! Je viens de faire connaissance, de Caryl Ferey, un écrivain qui aime le voyage, un écrivain attachant, malgré un style rude, décrit parfois comme l'écrivain "rock 'n roll" qui aime écrire sur ce qu'il voit, même s'il s'agit de la ville la plus polluée du monde. Je me suis longuement renseignée sur cet auteur qui m'intrigue, ce monsieur qui a reçu de nombreux prix : que ce soit de l'horreur avec des tribus telles que des mapuches, des zulus, des utus ou autres. Mais pour apprendre à la connaitre, c'est "Lëd" ( лёд = glace en russe) que j'ai choisi, il m'a emmenée à Norilsk, en Sibérie ! Oui, mais ce n'est pas la Sibérie d'Andreï Makine avec une belle toundra, une nature époustoufflante qui nous fait rêver, non, on est loin de cette Sibérie ou celle que nous contait Sylvain Tesson, non, n'est vraiment pas du tourisme, loin de là.
Cet écrivain et grand voyageur français nous emmène donc à Norilsk et on ne peut pas dire que ce soit une « promenade de santé. » Mais c'est tout de même un très grand voyage.
On nous propose un "polar" mais ce n'est qu'une excuse pour nous détailler, sans ménager le lecteur, Norlisk, une cité minière qui pollue à elle seule plus ou du moins autant que la France!, Située au-dessus du cercle polaire, c'est un ancien goulag qui s'est transformée en cité minière, cité dortoire, cité du dessaroi...
Il nous parle aussi des problèmes diplimatiques avec toutes les autorisations à fournir car si vous décidez un jour d'aller à Norlisk, attendez vous à un "NIET" catégorique!
Qu'y trouver de toutes façons? Des carrières enneigées, la noirceur, les problèmes de boisson, des cheminées dressées dans la tempête comme représente si bien la photo de la couverture du livre (celle du livre que j'ai lu)!
De plus, qui parle de Russie, de Sibérie, pense immédiatement aux problèmes diplomatiques avec toutes les autorisations à fournir. Norilsk ? Défense d'y entrer, un « niet » catégorique.
Il nous parlent aussi des Nenets - d'où la victime trouvée sous une partie d'un bâtiment au début du roman, un nomade, que faisait-il donc là en pleine tempête, loin des siens, de la toundra? La façon dont ils sont traités, dont ils ont dû tirer un trait sur leur passé, leurs origines, un tellement important pour eux, leur histoire, leur façon de vivre.
Et puis, la fin du communisme a-t-elle réellement résolu les problèmes? Autant de questions dont Caryl Ferey n'a bien entendu pas les réponses mais qui valent la peine de se poser!
Car aujourd'hui, rien n'a changé ! Il y a toujours autant de racisme, de haine envers les homosexuels, autant de corruption, de pauvreté, de désespoir, les goulags sont toujours remplis de "ceux qui ne veulent pas s'adapter" ...et pas seulement à Norilsk!
On ne peut pas dire que l'on a fait un « beau voyage touristique » mais on en a fait un tout de même mais heureusement que c'était avec Caryl Férey qui a bien rendu l'ambiance de ce Norilsk. Bravo!
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Quel roman ! Quel auteur aussi !
Décidément, j'aime beaucoup Caryl Ferey. Enfin, ses romans me direz-vous parce que le monsieur je ne le connais pas. Mais non, l'auteur quand même, je maintiens, pour ce qu'il laisse savoir de lui dans ses oeuvres. Auteur voyageur, qui nous livre la noirceur du monde, des mondes qu'il visite.

Lëd nous amène en Sibérie, dans un univers froid, mâle, dur, virile, extrême. Oui, mais les choses ne sont pas toujours comme elle semble être ; sinon, il n'y aurait pas de roman. Une fois qu'on a brisé la glace donc, on a accès à l'envers du décor et on est sous le charme, d'un certain sens. Caryl Ferey ose des thèmes pas faciles mais qu'il sait intégrer parfaitement, donc naturellement dans son histoire.

Encore une très bonne lecture alors :
Au suivant !

Lien : https://chargedame.wordpress..
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1er livre que je découvre de Caryl Frerey. Et je reste pétrie d émotion,et glacée d effroi par la réalité de ses descriptions.
Il nous présente un monde brutal, et tellement criant de vérité.
Pour compléter cette lecture je vous invite à découvrir les commentaires publiés dans le journal "les échos"
Vraiment un très grand roman que je ne suis pas prête d oublier.
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Je viens de découvrir Caryl Férey et le nord de la Sibérie.
Un policier pas comme les autres car il faut compter avec la corruption...
Une fin inattendue.
J'ai bien apprécié ce roman, très documenté, où l'on découvre l'esprit russe et la vie en Sibérie du nord. Très instructif même si c'est un roman.
Caryl Férey frappe fort et ne mâche pas ses mots.
Comment faire la lumière sur la mort d'un nenets, dont tout le monde se fiche ?
Comment vivre en Sibérie en étant homosexuel ?
Comment se faire des amis sans tomber dans l'alcoolisme ?
Comment retrouver des ancêtres qui étaient au goulag ?
Comment survivre dans une ville où tout est pollué et vétuste ?
Comment vivre lorsqu'on est afganet, un ancien soldat ayant connu l'Afghanistan ?
Toutes les plaies de la Russie se retrouvent dans ce roman à suspense...
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