Les nuits de San Francisco

Les nuits de San Francisco de Caryl Ferey dans la collection « Nuit blanche avec » est un petit livre qui se lit d'une traite, un petit bijou. Une pépite d'écriture, de violence, de sensations, de couleurs… Je n'aime pas trop en général les nouvelles, trop rapides pour moi… j'aime m'installer avec les personnages, leurs vies, leurs histoires, leurs caractères etc. Mais là, j'ai marché à fond… En ces quelques pages, Caryl Ferey fait se rencontrer deux personnages que tout sépare à priori pour un moment qui va sceller leur destin… Pas de hasard.
Deux vies fracassées qui se croisent, se rencontrent, se reconnaissent pour un moment court, ultime, intense.
J'ai aimé la façon de Caryl Ferey de nous raconter la même rencontre avec la vision de chacun des personnages, de nous brosser leurs vies, avec une économie de mots mais avec virtuosité, jusqu'à cette rencontre.
D'un côté un jeune Sioux qui a perdu ses racines, son identité, alcoolisé pour fuir sa réalité qui traine sa peau dans les rues de San Francisco. de l'autre côté, Jane qui a fui Fresno et ses blessures pour San Francisco où à force de volonté s'est reconstruit une vie qui s'est de nouveau pulvérisée sur une petite route…
Dans toute cette souffrance, cette violence de vies cassées, démantelées, on perçoit derrière une forme de poésie de la part de Caryl Ferey que j'aime beaucoup… J'avais déjà ressenti cela dans Mapuche. C'est étrange ce mélange de poésie et de violence, réunies, mais quelle force dans l'écriture et les sensations de lecture. du grand Caryl Ferey.
A découvrir.

La rencontre de deux paumés jetés à la rue pour une courte histoire tragique.
Sam, un indien alcoolique, rencontre Jane, une junkie, dans les rues de San Fransisco.

Ce court roman, presque une nouvelle, est l'histoire de la rencontre entre deux personnes maltraitées par la vie et qui sont tellement désabusées qu'elles ne peuvent qu'unir leur mal être...
Caryl Ferey est un écorché vif. Ses personnages sont à son image, ils sont souvent durs pour avoir subi des épreuves très difficiles mais ils se battent le plus souvent, même jusqu'au bout de leurs forces. Ici un jeune indien, portant le poids de son passé, de l'histoire de son peuple et qui ne trouve pas sa place dans la société américaine actuelle croise le chemin d'une jeune femme, dont la vie a détruit toutes les illusions de bonheur qu'elle pouvait avoir.. C'est triste, désespéré, et très noir. Si on peut comprendre que l'auteur veuille montrer la douleur des hommes dans une société sans pitié, on a du mal à accepter de se laisser entrainer dans tant de noirceur.. Pourquoi? Quel message veut il faire passer avec l'histoire de ces deux personnages? La qualité indéniable de l'écriture et comme toujours la sincérité de l'auteur n'ont pas suffit pour me faire apprécier ce roman qui distille vraiment trop de désespoir...

Les Nuits de San Francisco est un petit roman percutant de 120 pages. L'écriture de Férey lui donne en effet un intérêt bien plus conséquent. Son style est fluide, rapide, sans concession, avec des images dures, de déchéance.
On peut diviser ce récit en parties bien distinctes : le parcours chaotique d'un jeune indien qui se retrouve clochard alcoolique à San Francisco, et sa rencontre avec Jane, une jeune femme estropiée et désespérée. Ensemble, ils vont défiler la nuit et leur histoire.
Nous allons lire ces quelques heures deux fois : du point de vue de Sam, puis de celui de Jane. Exercice de style. Lecture redondante.
En apparence. Car la scène finale prouve que nos deux âmes échouées étaient opposées : l'une était déjà ensevelie dans le sable pendant que l'autre se réchauffait lentement, sur un dernier rayon de soleil.

Olivier (Croissy-sur-Seine)

Pas d'enquête dans ce court livre de Caryl Férey mais une rencontre. Celle de deux êtres à bout de souffle dans un San Francisco crépusculaire. Chacun à leur manière, ils vivent en marge de la société : Sam est un indien « homeless », Jane une mystérieuse jeune femme amputée d'une jambe. le lecteur suit leur dérive, racontée d'abord en suivant le chemin de Sam puis celui de Jane, pendant une nuit. C'est intéressant mais la seconde partie paraît du coup répétitive, faisant écho à la première (les scènes et les dialogues de la rencontre entre les deux personnages sont pratiquement les mêmes). Cela se ressent d'autant plus fortement que le roman ne comporte que peu de pages.

Contrairement à ce que son résumé pourrait laisser croire, l'histoire n'a rien d'une romance. C'est un texte réaliste, assez sombre mais dénué de pathos. Caryl Férey nous emporte dans l'Amérique d'aujourd'hui avec une plume efficace. Jane et Sam apparaissent comme deux êtres fulgurants, mais qui ne se laissent pas pour autant oublier facilement.

Un roman bref mais intense.

Un roman très court et très fort !

La rencontre de deux personnages cabossés par la vie dans le San Francisco de la marge.

C'est sensible, percutant, marquant, humain.

Un roman qui ne laisse pas indifférent et qui continue longtemps de résonner lorsqu'on le referme.

lus belle serra la nuit, entre Sam et Jane, "les clochards célestes" de san Francisco. La nuit peut être propice à des rencontres entre un sioux portant les stigmates d'une exclusion historique et une ancienne mannequin désespérée par son handicap. Ils vont sans doute connaitre un instant de joie intense. Et, la musique n'est jamais trop loin avec Caryl Férey.

Les nuits de San Francisco est un livre de l'auteur Caryl Férey. Il raconte une histoire d'amour très peu commune entre Sam et Jane, deux personnages dont le passé est compliqué.
Au début, j'ai trouvé ce livre agréable à lire; il n'est pas compliqué et facile à comprendre. La manière dont l'auteur a écrit le livre m'a beaucoup plu car ce n'est pas commun. En effet la forme de ce livre est particulière. Dans la première partie, le narrateur adopte le point de vue interne du personnage de Sam, et dans la deuxième partie, il adopte aussi un point de vue interne mais du point de vue de Jane. Nous vivons donc l'histoire à travers le ressenti et les pensées de Sam, puis à travers Jane. Cela nous permet de tout savoir et de pouvoir nous mettre dans la peau des deux personnages principaux. J'ai beaucoup aimé cela car j'ai pu connaitre le passé de Sam et de Jane.
Cette histoire est une histoire d'amour entre les deux personnages et le fait de savoir ce qu'ils ressentent et pensent permet à l'histoire d'être belle et prenante. C'est pour cela que j'ai apprécié la lecture du livre jusqu'au bout. On rencontre aussi bien dans le livre un langage soutenu comme un langage familier.
"L'obscurité le rendait invisible, voyeur dans l'expectative..." ; " retenait son froc sans élastiques qui dévoilait son cul au passant, qu'il taxait au hasard".
Cela donne un coté amusant au livre et j'ai bien aimé ceci. de plus les jeunes peuvent souvent avoir du mal a comprendre le langage soutenu et comprennent mieux les discours familier donc ce livre peut être accessible et facilement compris par tout type de lecteur.
Ce qui m'a moins plus, c'est certains passages du livre un peu crus.
A première vue, la couverture du livre ne m'inspire pas grand chose et ne m'a d'ailleurs pas plu au première abord. Mais ne vous fiez pas à cela car le livre dans son ensemble est réussi. Je conseille cette lecture qui fait découvrir une forme d'écriture différente des autres.
Bonne lecture !
Clara.D

Un conseil: si vous avez un petit coup de mou ne lisez pas ce livre!
L'écriture est très belle et les deux protagonistes sont extrêmement touchants, ils ont été détruits par la vie et sont au comble du désespoir. Leur rencontre est un moment de beauté éphémère, qui ne les remettra malheureusement pas dans le chemin du bonheur.
La qualité de l'écriture compense l'overdose de désespoir que distille ce livre, c'est la première fois que je lis cet auteur, j'espère que ses autres romans sont moins noirs.

Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir.

Bien sûr, Caryl Ferey possède d'indéniables qualités d'écriture, cependant il est difficile de pleinement les apprécier tant le récit de ces deux écorchés vifs véhicule de noirceur.
Pas une once d'espoir dans ces quelques pages racontant deux destins tragiques.
C'est un peu trop sombre pour moi.