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Caryl Ferey nous livre un roman noir aussi efficace qu'il est court.

Une centaine de page pour offrir l'histoire de 2 déchus de la vie qui se rencontrent par hasard et qui vont trouver dans la tristesse et l'errance de l'autre un écho à leur propre désespoir.

Sam est sioux de la tribu Oglala, et il a vu les siens être manipulés par le gouvernement et tombés peu à peu dans l'alcool, le chômage.. il a fui sa tribu, son histoire, ses ancêtres et erre dorénavant à San Francisco.

Un soir d'errance, il croise Jane et sa présence magnétique le guide. Jane qui a une prothèse à la place de la jambe et qui a connu son lot de souffrance.
Ensemble, ils décident de d'écumer les bars de San Francisco.

Récit à 2 voix, envoutant et profond comme sait les écrire Caryl Ferey !


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Un court roman - ou une longue nouvelle - à la longueur suffisante pour apprécier à nouveau l'écriture sensible de Caryl Férey.

Une nuit comme une parenthèse dans la vie de Sam et Jane, grands blessés de la vie qui mêlent leur désespérance le temps d'une nuit à San Francisco. Une nuit qui soigne, apaise, fait du bien.

120 courtes pages dont la moitié pour évoquer Sam, Sioux Lakota qui ne peut se résigner au destin cantonné prévu pour lui et les siens, mais qui ne peut non plus assumer le poids trop lourd pour lui d'un peuple à l'identité de moins en moins saisissable. Et l'autre moitié pour découvrir Jane, meurtrie dans son corps et dans son âme, se croyant plus forte qu'elle ne l'est.

Deux êtres paumés dans les limbes de la drogue et de l'alcool réunis le temps d'une trêve opportunément offerte par San Francisco, l'autre ville qui ne dort jamais...

À découvrir.
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Que dire de cette nouvelle ? Noir c'est noir (tiens ça me rappelle quelque chose)… Bon pour la légèreté on repassera. Caryl Férey est égal à lui même, une plume implacable pour nous dépeindre la dérive, la souffrance et la mort. Pas vraiment le rêve américain tel qu'on se l'imagine…

Sam, le résigné et Jane, l'écorchée vive parfois aigrie (mais elle de quoi l'être), deux personnalités totalement différentes et deux parcours tout aussi opposés, leur point commun : les galères et le ras-le-bol. Envie de s'en sortir ? Peut être… Plus certainement d'en finir ! Sauf que merde nous on voudrait bien voir un peu de bonheur éclairer leur avenir ; et l'auteur lui, qu'est-ce qu'il leur réserve ? Ne comptez pas sur moi pour répondre à cette question.

Le récit se divise en deux parties, une pour chacun de ses anti-héros, d'abord leur parcours personnel, puis leur rencontre vécue à travers chacun. Rappelez vous que les deux personnages ne se ressemblent pas, donc ils vivront et interpréteront cette rencontre chacun à sa façon.

Le récit se lit d'une traite mais il ne manquera de vous vriller les tripes, une claque !
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Caryl Férey, né en 1967 à Caen, est un écrivain français spécialisé dans le roman policier. Après avoir grandit en Bretagne près de Rennes, il parcourt l'Europe à moto, puis fait un tour du monde à 20 ans. Il travaille notamment pour le Guide du routard. Un premier roman en 1994 avant que d'autres suivent. Les Nuits de San Francisco qui date de 2014 vient d'être réédité en poche. Pas vraiment un roman, plutôt une novella.
Sam est un Sioux qui a pas mal bourlingué. Après avoir connu la misère dans sa réserve il a tenté sa chance à droite et à gauche, comme un boulot dans le bâtiment à Las Vegas mais la crise l'a exilé plus à l'Ouest et il se retrouve à San Francisco, noyant dans l'alcool sa détresse. Un soir, il croise une femme avec une prothèse à une jambe, Jane, elle aussi en a bavé. Ils auront droit à une nuit d'errances pour s'accorder quelques heures d'une sorte de bonheur… ?
Le texte étant très court, mon billet se doit de l'être aussi. L'histoire semble connue, voire banale et ce n'est pas faux. Pourtant, Caryl Férey réussit à la magnifier ; je ne sais pas trop comment à vrai dire, l'écriture ne m'a pas paru exceptionnelle, les misères de Sam et de Jane sont du domaine du déjà lu, l'alcool pour l'un, viol, enceinte, accident de voiture et maintenant dope... pour elle.
Pour autant, j'ai trouvé tout cela très beau, si je peux dire. Nous assistons au destin tragique de deux âmes en peine qui partageront une nuit, non pas d'amour dans le sens sexuel du terme, mais de réconfort mutuel dans les bras l'un de l'autre. Pour d'autres ce ne serait pas grand-chose, mais pour nos deux cabossés de la vie, Sam et Jane c'est énorme. « Nos destins sont liés : c'est la nuit qui nous a réunis » déclare Jane à Sam. Liés à la vie à la mort.
Un bien beau petit roman qui a su me toucher.
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Ce court, très court récit m'a laissé un net goût d'inachevé. Intéressant pour sa construction en miroir, jouant sur les points de vue des personnages, mais pas au point de renouveler le thème séculaire de l'errance des âmes perdues. Zulu, Haka et Utu m'avaient bien davantage emballé.
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Littérature au cordeau, sans gras. C'est court et va droit au but. Les destins américains fascinent toujours, ils sont sans concession, sans compassion. Ces êtres sont perdus, pour la société, qui s'en fiche, et pour eux-mêmes qui n'y croient plus. Aucune rédemption possible pour l'indien qui n'est pas né au bon endroit, trop lourd de symboles: il est mort dès sa naissance. Elle non plus n'est pas née au bon endroit, elle avait juste pour elle sa rebellion et sa beauté mais beaucoup de filles sont comme ça. Lui a abdiqué, elle, non mais la vie se chargera de la ramener à plus de modestie par une effroyable tragédie. Tu as goûté aux joies de l'existence, maintenant, c'est fini, ta vie, ça a le goût que tu connais, celui d'avant.
Ils sont si différents et pourtant ils sont pareils.
C'est un texte très "signifiant". On comprend très vite où l'auteur va nous emporter. Comme c'est très court, nous sommes vite fixés
Un exercice de style.
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Un roman à deux voix brisées, court et poignant.
Pour cette rencontre sordide et émouvante entre un homme et une femme perdus, Caryl Férey déploie comme toile de fond opaque la société américaine dans toute l'étendue de ses fautes passées et de ses errements actuels.
Ecriture efficace et sombre, accessible pour des adolescents.
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Je relis sans le vouloir ce récit court que j'avais oublié et que je trouve vraiment très beau, très tendre. Un regard posé sur la déchéance, les invisible de la société, les grands blessés de la civilisation moderne et qui les magnifie. L'impression électrisante de la jeune fille qui passe m'a fait penser à Baudelaire et son "à une passante". Magnifique.
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Le bouquin du jour : Les nuits de San Francisco, de Caryl Ferey.

Un petit bouquin par la taille, 105 pages, mais grand, très grand par son contenu.
Ce roman est un cri, quelque part entre la déchirure et le soupir d'espoir. Un grognement de bête poussé par des humains si fragiles, et porté par une écriture puissante et passionnée.
Encore une errance entre obscurité et lumière.
Encore une petite merveille signée Caryl ferey.

#carylferey #lesnuitsdesanfrancisco #roman #noir #errance #folio

Le quatrième de couverture :

Sam, Sioux Lakota de la tribu oglala, erre à travers les rues de San Francisco, après avoir quitté la misère de sa réserve et tenté sa chance à Las Vegas, avant la crise. Sans emploi, sans espoir, il noie son ennui tous les soirs dans l'alcool, à la dérive sur les trottoirs de la ville. Un soir, il croise Jane, une jeune femme dotée d'une prothèse d'acier à la place de la jambe. Elle est originaire de Fresno, plusieurs fois élue "ville la plus bête d'Amérique", et n'a pas été épargnée par l'existence. Ils passent la nuit à se découvrir entre les bars de Haight-Ashbury et la colline de Bellavista Park. Ce coup de foudre les emporte et leur virée nocturne prend des allures d'adieux à la vie...
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Une rencontre.
Sam, indien Lakota, drogué et alcoolique.
Jane, jeune femme estropiée.
Le décor : un bar et la nuit. San Francisco en fond.
Deux destins brisés, deux vies sans futur, deux humains qui se dévoilent et partagent cette nuit, une nuit sombre où les étoiles brillent par leur absence.
Des mots pour exprimer des maux.
Un récit sobre et touchant.
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