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4,12

sur 4417 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je ne peux m'empêcher de penser à Little Big Man, ce fabuleux film d'Arthur Penn de 1971, que j'ai eu le bonheur de voir pour la 1ère fois quand j'avais 13 ans, et qui m'avait profondément touchée au point d'en pleurer... Et bien j'ai ressenti exactement la même chose 40 ans plus tard en lisant la fin de "Mille femmes blanches" le roman de Jim Fergus : une affection immense pour le peuple Cheyenne, et un regret non moins immense et une tristesse infinie devant le carnage opéré par les forces armées de Custer sous l'égide du gouvernement américain de la fin du 19ème siècle.
Comme May Dodd, l'héroine qui relate ses aventures dans la prairie des indiens d'Amérique, j'aurais rêvé de rejoindre ces hommes et ces femmes libres de vivre en harmonie avec mère Nature. Mais les blancs en ont décidé autrement, ils ont chassés, puis exterminés, et enfin, parqués comme des bêtes ces derniers vrais humains, jusqu'à ce qu'ils en perdent leur identité et leur grâce.
Tout comme dans Little big Man, la vie chez les Cheyennes y est relatée assez précisément, et on partage les angoisses, les joies, les affections et les malheurs des protagonistes, à savoir, tout un contingent de femmes blanches "offertes" à une tribu Cheyenne en échange de "paix"... Je mets tout ces termes entre guillemets car tout n'est que mensonge et fourberie dans la langue des blancs, et ce qu'on t'offre aujourd'hui avec le sourire, te seras repris au centuple avec les armes... Et bien que l'on soit dans un roman, on connait tous la terrible histoire du peuple Amérindien.
Et non, l'Amérique moderne ne m'a jamais fait rêvée, le rêve américain n'a toujours été qu'un leurre, un trompe-l'oeil à charge économique, une marchandise comme une autre, un moyen de nous faire consommer américain, alors que la véritable âme de l'Amérique est déjà morte avec la naissance des réserves indiennes.
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Selon ce que l'histoire nous rapporte, Ulysse S. GRANT, 18ème président des Etats-Unis, par son "attitude bienveillante (...) envers les Amérindiens marqua une évolution radicale par rapport aux politiques de ses prédécesseurs (...) Bien que peu populaire aujourd'hui, la « politique de paix » était jugée très progressiste pour l'époque (...) En 1875, Grant entra en conflit avec le colonel George A. Custer (...) tué lors de la bataille de Little Bighorn le 25 juin 1876 dans l'une des plus importantes défaites américaines des guerres indiennes. En septembre, Grant déclara dans la presse qu'il considérait la bataille « comme un sacrifice de soldats, provoqué par Custer lui-même, qui était profondément inutile" (Wikipédia) L'histoire ne dit toutefois pas ce que le Président Grant envisageait de réserver comme sort aux Indiens qui refuseraient de se rendre dans les réserves...
Le contexte historique étant celui-là, l'auteur nous plonge dans un univers très éloigné du nôtre d'une très belle façon : au travers des carnets d'une femme blanche, envoyée dans une tribu cheyenne, comme 999 autres femmes, en échange d'un cheval.
Par le biais de l'histoire de ces femmes, l'auteur va réussir le pari de nous faire envier le mode de vie simple, mais si authentique des Indiens... il va nous présenter cette culture, centrée sur les besoins essentiels, comme un art de vivre heureux parmi des individus capables de sensibilité, de respect vis-à-vis de leurs épouses et d'évolution. J'ai noté aussi que, proche de la nature, ce peuple était respectueux de l'équilibre écologique, finalement perturbé par la chasse impitoyable pratiquée par les Américains dans les troupeaux de bisons.
Un vrai plaidoyer pour ce peuple opprimé et dévasté.
Ce livre est un nouveau coup de coeur pour moi.
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Quel deal!!! "Echangeons mille femmes blanches contre mille chevaux" : proposition des Cheyennes au gouvernement américain, dans le soucis d'intégrer leurs enfants.
Et pourtant, des femmes ont accepté, pensant que ce serait un sort plus enviable que celui qu'elles vivaient! C'est le cas de May Dodd, femme aisée qui s'est retrouvée dans un asile, car elle a eu le malheur d'avoir deux enfants avec un homme qui ne plaisait pas à sa famille.

J'ai bien aimé ce livre qui m'a transportée parmi les Cheyennes et leur Histoire!
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💛 Mille femmes blanches - Jim Fergus 💛
Traduction : Jean-Luc Piningre Éditions Pocket

En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches pour les épouser en échange de mille chevaux. Ces mariages ont pour but de facilité l'intégration du peuple indien en le "civilisant" par la religion, par l'apprentissage des moeurs de leurs femmes et en créant un pont entre les deux peuples via les enfants engendrés par ces unions. le gouvernement se met en quête de femmes volontaires pour vivre avec les Cheyennes, recrutant dans les prisons, les asiles psychiatriques et parmi les dévotes et les femmes désespérées. C'est ainsi qu'un premier groupe est échangé et part vivre dans la tribu de Little Wolf. May Dodd, internée de force dans un asile par sa famille, est du voyage et c'est elle, via ses carnets, qui nous raconte la vie de ces femmes "chez les sauvages".
Un énorme coup de coeur pour ce roman 💛. J'ai adoré découvrir le peuple Cheyenne, sa culture, ses moeurs, ses croyances, sa façon de vivre. J'ai adoré l'histoire de ces femmes aux personnalités et au milieu social différents qui ont fait un choix radical (chacune pour ses propres raisons), qui ont dû apprendre à vivre autrement et se sont fait une place dans la tribu. J'ai aimé les nuances apportées (il n'y a pas que des gentils indiens ni que des méchants blancs). Et j'avoue que j'ai trouvé l'histoire tellement bien trouvée que j'ai été vérifier si cette échange a vraiment eu lieu, et non Jim Fergus est seulement un très très bon romancier. Je me suis complètement plongée dans ce roman et j'ai hâte de commencer "La vengeance des mères".
Vous l'aurez compris ce livre est un vrai coup de coeur que je vous recommande vivement si vous ne l'avez pas encore lu.
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Comment amener le peuple indien aux us et coutumes d'un certaine Amérique ? C'est simple, leur envoyer mille femmes blanches pour plus si affinités. Comme une colonisation de peuplement en somme. Peu importe leur condition, l'essentiel était qu'elles apportent "la lumière" à ses "sauvages"...
Mais des destins singuliers se dessinent et la fameuse intégration perd de sa raison d'être face à des sociétés riches mais en proie à des troubles internes, et au déclin alimenté par l'alcool et l'oppression.

Récit instructif et fort sur un pan de l'histoire américaine

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Quelle claque! Je ne m'attendais pas du tout à ce genre de narration. Je supposais un roman classique et j'appréhendais la violence qui, inévitablement, devait l'accompagner. Je n'avais jamais lu véritablement les retours dessus, je savais juste qu'il était extra et qu'il fallait le lire. Je comprends maintenant pourquoi!

Ce livre s'écrit sous la plume de May Dodd, une des femmes parties vers sa nouvelle vie avec les Cheyennes. On suit son journal, de son départ de Chicago jusqu'à sa vie parmi les indiens, c'est superbe. avec son regard, ses mots, on va suivre son périple de l'asile à son tipi, du train aux chevauchées dans la plaine, de blanche à squaw. On vit avec elle, ses expériences, ses craintes mais aussi ses espoirs. May est une femme incroyable, courageuse, mais comme toutes les femmes de ce livre finalement. C'est un très bel hommage à la femme et sa force.

C'est aussi un très bon aperçu de la vie des indiens d'Amérique, leur combat perdu face à l'alcool et face à l'extension de l'homme blanc, sans pitié pour des hommes et des femmes si différents d'eux, eux les civilisés.

Je ne m'éterniserai pas pas, il faut juste le lire, le vivre.

J'ai fini en pleurs, parce que, même si on suit l'histoire de May, la violence n'est pas exclue et elle fait mal, elle blesse au plus profond du coeur et de l'âme. Ce ne sont pas juste quelques larmes que j'ai versées, j'ai pleuré à chaudes larmes sous les yeux moqueurs de mon mari (qui a l'habitude de me voir pleurer quand je lis!) mais ça en valait vraiment la peine.

Je mettrai tout de même un petit bémol face à certains mots utilisés qui me semblent très XX siècle mais je ne suis pas la première à le relever. Idem, face à plusieurs situations de viol, je reste circonspecte devant l'attitude de May, mais bon… c'est comme ça et ça n'enlève au rien au livre dans sa globalité.
Lien : https://loeildesauron1900819..
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Un récit que j'ai beaucoup apprécié. Bien écrit on en vient à oublier qu'un homme se cache derrière cette plume et on prend fait et cause pour May Dodd. On en vient même à attendre une fin heureuse alors qu'on connaît tous le destin funeste des Amérindiens.
Un hommage vibrant aux Cheyennes et aux Indiens d'Amérique en général. La dénonciation de la folie humaine et de la puissance de l'Histoire en marche. de belles citations tout au long du récit et notamment un constat amer que l'humanité n'en sera sortie que grandie si la cohabitation réelle et égalitaire des cultures s'était réalisée.
Merci Jim Fergus pour ce récit. Je compte bien lire prochainement la suite La vengeance des mères.
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Dans ses carnets, May Dodd du premier (et dernier) contingent de femmes partant volontairement, suite à un accord de paix, repeupler les Cheyennes, nous fait vivre au rythme des saisons, les joie du camping estival, les luttes intestines, les ravages de l'alcool, les discussions philosophiques (esclavage, émancipation des femmes) meublant l'ennui hivernal alors que l'armée impitoyable tente de refouler ces peuples vers les réserves.

Fiction ou réalité historique, quelle importance car cette solidarité entre femmes (la narratrice émancipée, Gertie aussi gentille que 'dirty' et bien d'autres) est si belle ainsi que la culture assez libérale des Cheyennes, mais c'est le début du livre et le voyage que j'ai préféré.
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J'ai tellement apprécié ce livre, que j'ai cherché sur internet, si tout cela avait vraiment existé. J'y ai trouvé des indications sur Little Wolf, grand chef cheyenne, mais pas d'info sur ces femmes blanches échangées contre des chevaux.
Mais quelle importance, le livre est tellement agréable et convaincant que l'on s'y croit. le caractère de ces femmes et leur solidarité mutuelle est tellement présente, qu'elles m'ont menée dans leur périple et leur intégration dans cette tribu cheyenne. La description des grands espaces, de leur assimilation forcée à une vie totalement différente de celle qu'elles avaient connus, m'ont vraiment passionnés. Une lecture très agréable et fluide. 
Et même si tout cela est une fiction, il y a quand même un fond de vérité qui nous interpelle, dans le sort réservé aux indiens par les blancs. 
Pratiquement un coup de coeur..
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Pacte du sang entre Américains blancs et Indiens

Histoire très prenante d'une jeune-femme de la bourgeoisie qui fera partie des 1000 femmes blanches offertes par les Etats-Unis au peuple Cheyenne afin de favoriser l'intégration du peuple indien.
C'est donc l'histoire de May, jeune femme de Chicago, issue d'une famille riche, internée en asile de fous pour avoir commis un acte d'amour hors mariage, et surtout avec un homme de classe inférieure, dont elle a eu deux enfants. Celle-ci, pour échapper à son funeste destin, en voit sa seule issue : elle se porte donc volontaire pour faire partie du projet et va rejoindre une tribu Cheyenne en compagnie d'autres femmes blanches, dans le but de donner la vie à des enfants métis. On lit alors au jour le jour ses carnets rédigés, le choc de deux cultures opposées, l'effet dévastateur de l'influence américaine sur les indiens, l'intégration difficile mais certaine de ces femmes blanches, puis les promesses d'enfantement...
L'histoire de May Dodd est un épisode de l'histoire américaine qui n'est pas à la gloire de ce pays. Il reprend les principaux mécanismes de l'holocauste de la nation indienne, belles promesses, traités outrageusement bafoués, incitation à l'alcoolisme, volonté d'anhélation de la culture amérindienne...
May Dodd décrit tout cela dans ses carnets, sans rien chercher à masquer et décrit aussi bien les meurs de sa tribu d'accueil que les difficultés d'adaptation, que l'ultime massacre de ladite tribu. Cette page d'histoire devrait davantage sortir de l'ombre!
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