Le palais des ombres

J'avoue avoir été complètement happée par la couverture de l'édition poche de Lafon, de 2018. J'y ai vu de suite une ambiance maison hantée de mes voyages d'enfance à Disneyland.... nostalgique que je suis...
Et finalement c'est exactement ce que j'ai adoré dans ce roman : une sorte de roman pour adulte avec des sujets mystérieux et occultes que l'on retrouve fréquemment en romans jeunesse/adolescence (du moins ceux de mon adolescence ... oui je suis la génération Harry Potter... ça laisse des traces ah ah). J'ai adoré pouvoir revivre ce genre d'histoire de maison hantée, d'héritage, d'aventures angoissées sur fond d'enquête.

Et il y a ce Paris des années 60, que l'auteur rêve romantique au sens artistique du terme (presque gothique, parfois contemplatif) dont il dépeint la vision à la perfection.
L'histoire est là et l'intrigue se déroule sans accroc ni fausse note (pas de temps morts ou de passages moins entraînants).

Pour terminer, au niveau de l'écriture en elle-même, je parle souvent pour ce type de mise en mots d'   « écriture faussement simple » : dans le sens où sous des aspects de roman « facile » à lire, le style est travaillé et le vocabulaire fourni et distillé habillement. Bref un roman accessible mais où chacun y trouve son compte.

Une lettre qui vient changer le destin de Nathan, trentenaire, qui vit de sa passion, les marionnettes.
Une lettre de son père, qu'il n'a pas vu depuis l'âge de 3 ans....Son père lui annonce son propre décès...Et lui confie une lourde mission.
Un thriller haletant. Un texte très poétique, deux citations bien divergentes sur les êtres humains et l'amour :
« la nature de l'homme est de voler, usurper, de subtiliser, d'escamoter, de spolier, de dépouiller ou de tuer son prochain, mais jamais de l'aimer...»
«Tendrement enlacés, peau contre peau, je la caressai lentement, puis explorai chaque parcelle de son corps jusqu'à connaître par coeur sa géographie intime. Lorsque j'entrai en elle il m'apparut soudain combien les richesses du monde entier n'étaient rien à côté de ce que pouvait offrir l'union de deux êtres que tout rapproche»

Le Palais des Ombres
Maxence Fermine
Edition Michel Lafon
La première de couverture imprime d'emblée la montée des marches d'une histoire hors pair. Maxence Fermine écrit avec une plume douée, et habile. Nous sommes dans le palais d'un écrivain confirmé depuis sa naissance avec Neige aux 300 000 parutions.
Le narrateur Nathan Thanner porte le poids de son enfance et de son passé au vide abyssal d'une fusion parentale. Il se réfugie dans ses créations de marionnettes. Solitaire, triste, méfiant, douloureusement vivant. Il n'attend rien de son père Hugo Thanner machiavélique personnage au déni d'amour pour Nathan. le Palais des Ombres sera l'héritage ultime d'Hugo Thanner pour son fils, avec des conditions cauchemardesques et labyrinthiques. Nous sommes dans un thriller mêlé de romantisme tant Nathan relève la trame de ce roman vers la sentimentalité. de rebondissements en passages souterrains, dans le sombre contexte de l'histoire, le lecteur prend parfois peur. Les visites pour Nathan dans le Palais des Ombres sont source d'angoisses vives .Son père est l'emblème de chaque crainte pour Nathan à la recherche du manuscrit « le Palais des Ombres ». Manuscrit exutoire, marche grinçante qui confirmera la dualité du Palais des Ombres avec l'éclatante vérité venue de la tour. Les voiles noires s'ouvriront à l'ultime lecture pour Nathan en pans libérateurs. Hadrien Thanner, est le point du récit, l'acte final éclatant du jeu doué de Maxence Fermine. Hadrien Thanner symbolise la normalité. Hugo Thanner est la symbiose du Mal avec ses folies vengeresses. Restera pour Nathan une reconstruction mentale, avec son père et Hannah et leur petit magicien.
A lire tout de même en plein jour, tant ce livre est puissamment angoissant, mais reste dans chacune de ses lueurs captivant et malgré la peur on tourne les pages plus vite les unes que les autres pour connaître enfin la vérité et abolir le secret de famille.

Quelle jolie découverte que ce palais des ombres.

Maxence Fermine nous propose un conte contemporain où les extrêmes se côtoient et se rappellent l'un à l'autre. Ainsi, l'effrayant appelle le beau, le sombre envoie vers l'éclatant, le mal renvoie au bien, la cruauté à l'humanité. Un peu à la Dickens? Et bien comme l'a si justement souligné Guillaume dans son article, oui, un peu à la Dickens, et c'est justement cet aspect qui confère à ce récit sa dimension toute particulière.

D'une illusion à une autre, le lecteur est baladé à la fois dans le passé de Nathan, mais également aux 4 coins de cette demeure aussi sombre qu'effrayante. de non dit en rencontres atypiques, personne ne sait vers quoi va le personnage principal si déterminé et si attachant. Et si toute sa vie n'était elle aussi qu'une illusion? Et si cette maison était réellement hantée? Et si ... Que de questions pour autant de frissons, pour autant de recherche de soi, de l'autre, du père. Que de questions pour autant de rebondissements donnant au récit un caractère prenant. Plongée en douceur aux tréfonds de la noirceur humaine, planté dans un décors de conte macabre, le palais des ombres est une réussite totale toute en simplicité, en sentiments, en frayeurs, mais aussi tout en poésie.

J'avoue que ce premier contact avec la si jolie plume de l'auteur ne me donne qu'une envie: découvrir "Neige", court roman dont tout le monde parle

Mais aussi (et surtout je l'avoue) découvrir la série du Royaume des ombres dont les couvertures sont si belles.
Et oui, je ne m'en cache pas ... je suis sous le charme de ce conteur des temps modernes.
Lien : http://desmotssurdespages.ov..

écriture excellente et livre passionnant

« le palais des ombres » de Maxence Fermine nous plonge dans le même univers gothique que celui présent dans les romans de Carlos Ruiz Zafon.

Une vraie merveille ! Salutations d'Exquimots !

Lien : http://www.exquimots.fr