Ce matin là, je me suis réveillé comme d'habitude, avec cinq bonnes minutes de retard. Je me suis levé péniblement et j'ai titubé jusqu'au placard de la cuisine. J'ai pris le bol, le paquet de café décaféiné soluble, la petite cuillère et le paquet bleu pâle de sucre en morceaux ; le bol était ébréché sur le côté droit...Non, sur le côté gauche...Enfin, ça dépendait des jours, ça variait. Je me suis aperçu que je n'avais plus le temps de faire chauffer de l'eau et j'ai remis toutes ces affaires à leur place.
J'ai enfilé mes vêtements à la hâte et je suis sorti en fermant le verrou à double tour. J'ai acheté mes deux croissants chez la boulangère d'en face et je me suis précipité dans le métro.
Attendez ! Attendez ! C'est pas tout, ça ne serait pas drôle.....
(extrait de "l'éponge" nouvelle de Joël Houssin extraite du "Fiction" n°262 paru en octobre 1975)
Un homme apparut dans l’embrasure de la porte par laquelle Mrs. Pascoe venait d’entrer. Bien que jeune encore, il avait le visage rougeaud et bouffi. Il était en manches de chemise, sans col ni cravate, et portait un pantalon chiffonné retenu par des bretelles. Des mèches de cheveux s’entrelaçaient sur son large crâne rosâtre, et de toute sa personne se dégageait, comme d’une outre percée, une forte odeur d’alcool. Gerald pensa que le nouvel arrivant devait être Don, le propriétaire de l’hôtel.
La rame arrive et nous grimpons à l’intérieur. Les portes coupantes se referment, cisaillant le bras d’une jeune femme et décapitant un type qui fumait une pipe.
« Marrantes, leurs nouvelles portes ! » me dit Mescaline.
« On a le droit de fumer la pipe dans le métro ? » je demande.
« Brichnou col piesca ri ! » me répond Mescaline.