En feuilletant ce bel ouvrage, j'ai eu à nouveau 15 ans. Mon premier vrai concert, au pied de la scène, et Carole Fredericks qui chantait que la vie coulait comme de l'eau à Springfield.
En découvrant les magnifiques photos prises sur le vif, j'ai eu à nouveau 18 ans, quand j'ai découvert qu'on pouvait avoir les poils qui se dressent en entendant de la musique. Les choeurs de l'armée rouge, sur scène, m'ont fait frémir; le moment où le bébé qui vient de naître pousse son premier cri m'a fait pleurer. Et juste après...
J'ai à nouveau eu 23 ans quand je me suis régalée dans l'obscurité de Forest National (Bruxelles) de l'intimité que
Jean-Jacques Goldman avait instauré avec son public. En passant...
J'ai retrouvé mes 27 ans quand j'ai emmené ma soeur voir Jean-Jacques tourner les violons. J'ai exulté quand j'ai découvert que la moitié du concert se passerait sur l'avant scène près de laquelle on s'était installées. J'ai dansé avec les irlandais claquettant...
C'est tout cela
Jean-Jacques Goldman pour moi.
Et le livre d'
Alexandre Fievée m'a fait passé un merveilleux moment.
Et même si l'artiste ne s'est pas livré au jeu de l'interview, l'auteur est parvenu à allier habilement les extraits d'interviews passées dans la presse avec le contenu des entretiens qu'il a pu avoir avec plusieurs proches dont le grand Michael Jones.
On n'entre pas dans l'intimité de l'artiste, personne n'y est jamais entré d'ailleurs, mais on entre dans son univers. Et l'univers d'un jeune homme qui pensait faire de la musique son hobby et de la vente d'articles de sport son métier et qui, devenu adulte, après avoir écrit pour les plus grands, fait déplacer des foules des milliers de fois, te rappelle que " la richesse, c'est un livre de poche, un poulet grillé aux herbes de provence, une plage avec du soleil (...)" parce que "toutes les raisons de vivre sont bon marché"; cet univers-là, il est juste magique !