Aveugles
Ça vous est déjà arrivé de lire la fin d'un polar avant de l'avoir terminé ? Par impatience, ou pour vérifier si votre hypothèse était la bonne ? J'avoue, je l'ai déjà fait, pas souvent certes, mais occasionnellement… Avec ce bouquin, inutile de se sentir coupable : pour rendre ses lecteurs encore plus « accros » l'auteur a utilisé un subterfuge d'écriture très malin ! le livre commence par la fin ! le premier chapitre est l'épilogue. Mais évidemment, il ne dévoile rien de l'intrigue, machiavélique à souhait.
Alexander Zorbach est un ancien flic, reconverti dans le journalisme. Il travaille pour un magazine allemand à sensations et couvre les affaires les plus sordides, comme ces crimes atroces commis depuis quelques semaines à Berlin… Un psychopathe choisit soigneusement une gentille famille : une maman et un enfant … le père doit, vous l'aurez compris, être absent et trouver à son retour sa femme assassinée tenant dans ses mains un chronomètre marquant le temps qu'il reste pour trouver l'enfant, enlevé et caché. Jusqu'à présent, personne n'est parvenu à retrouver les enfants avant l'expiration du délai imposé par le tueur … Tous sont morts, étouffés et… comble de l'horreur, énucléés, le tueur, surnommé «
le voleur de regards » ayant pris soin de leur ôter l'oeil gauche. La police traque le meurtrier sans relâche mais n'a rien trouvé pour l'identifier et sur son mobile. Quant à Zorbach, il suit cette affaire (juteuse pour son journal) de près. Aussi, quand il entend qu'un nouveau meurtre vient d'être découvert au domicile des Traunstein, il se précipite sur les lieux : le tueur a parfaitement respecté son « cahier des charges », la femme a été étranglée et ce sont deux enfants qui ont été enlevés, des jumeaux, Léa et Tobias, dix ans… le compte à rebours est lancé. Un compte à rebours mortel, surtout lorsqu'Alexander Zorbach devient le suspect n°1.
C'est le quatrième thriller de
Sebastian Fitzek que je lis : je suis obstinée car mes deux premières lectures (
Le colis –
le cadeau) m'avaient laissée une impression mitigée. En revanche, j'avais beaucoup aimé
Passager 23 ! Et donc, ce voleur de regards ? Fin du suspens, c'est du tout bon ! Ouf, car c'est le premier d'une série de trois, mettant en scène Alexander Zorbach (j'ai eu la bonne idée de solliciter auprès de NetGalley «
Playlist », aimablement accordé, et comme j'aime bien lire les « séries » dans l'ordre… : d'ailleurs, petit conseil, lisez les vraiment « dans l'ordre » même l'auteur vous le conseille amicalement !)…
L'intrigue est parfaitement construite, le suspens total. Raconté à la première personne par Alexander Zorbach, les chapitres alternent les voix des autres personnages, notamment celle de Tobias. Pour « corser » l'histoire,
Sebastian Fitzek accompagne son personnage principal par celui d'Alina Gregoriev une physiothérapeute aveugle qui aura un rôle très important.
Addictif, haletant, ce thriller implacable est impossible à lâcher… Et inutile de préciser que je lis le second dans la foulée (
Le chasseur de regards).