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EAN : 9782737387050
168 pages
Editions Ouest-France (06/05/2022)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Un récit brut, simple, direct, qui vous plonge dans le quotidien d’un chirurgien cardiaque. Laissez-vous happer par une succession d’anecdotes et de courts récits hospitaliers, tous authentiques, qui retracent le parcours d’un spécialiste en formation, depuis son internat jusqu’à son agrégation. A chaque page tournée vous ouvrez une nouvelle fenêtre sur un univers hospitalier méconnu, ses codes et tabous, sur le parcours d’un chirurgien en formation, ses interrogati... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Une immersion totale dans l'univers de la chirurgie cardiaque et des urgences cardiologiques !
Un ouvrage palpitant que je referme non sans une certaine émotion, et avec beaucoup de reconnaissance et d'admiration.

Le professeur Erwan Flécher , chirurgien cardiaque au CHU de Rennes, pratique son art avec passion et conviction, et nous offre à travers une multitude de chroniques l'éventail de ses souvenirs et de ses expériences professionnelles. Bien souvent difficiles et éreintants, parfois cruels ou tristes, mais heureusement régulièrement aussi, beaux et magiques, la plupart d'entre eux sont inoubliables.

Chacune de ces tranches de vie a été pour lui source d'émotions et de réflexions personnelles. Les coucher sur papier, depuis la période de son internat, lui a ainsi permis de poser en toute humilité "des mots sur les maux" encaissés au fil de cette vingtaine d'années, durant lesquelles la responsabilité de nombreuses vies humaines l'a accompagné.

L'écriture est vive, courte, incisive, franche et directe. le plus souvent telle une prise de notes mettant en avant l'essentiel. Nous voilà à coeurs ouverts, au sens propre comme au figuré.
On saute d'une anecdote à l'autre, sans ordre chronologique très établi, mais avec pour fil conducteur la passion pour un art noble et délicat et un grand respect pour la vie si ténue et fragile des patients.

Si la technique médicale est au coeur du propos, l'humain y prend donc également une belle part, avec ses failles, ses faiblesses, ses doutes, mais aussi sa détermination et son courage. Pour le patient comme pour son chirurgien, la vie est un combat, une bataille souvent acharnée qui peut se perdre ou se gagner en quelques fractions de secondes. C'est pour le Pr Flécher une prise de conscience, lourde d'enjeux, dès le début de ses études de médecine et que chaque nouvelle expérience va marquer au fer rouge.

Heureusement il y a l'esprit d'équipe, l'entraide, pour tenir, de nuit comme de jour, malgré la fatigue et les coups durs.

L'humanité qui filtre de ces chroniques m'a émue aux larmes plus d'une fois, faisant écho à mon propre parcours professionnel.
Dur dur d'accepter certaines défaites après avoir cru et espéré avec les malades... Ici, la mort n'est pourtant pas tabou, elle rôde sans cesse, sournoise ou plus directe, elle est souvent tangible, et d'en parler permet de mieux l'exorciser.

Erwan Flécher dit ce qu'il pense aussi, en toute franchise, sur l'administration, l'évolution du système hospitalier, les dysfonctionnements, les incohérences, la hiérarchie, la formation des étudiants en médecine, la perte de sens aussi pour les professionnels de santé... C'est cash, c'est vrai, c'est libérateur. J'espère sincèrement qu'il sera entendu !

Il se dévoile aussi, nous livrant une part intime de lui-même, la face immergée de son iceberg personnel, celle d'une vie toute entière consacrée à sa profession, bien souvent au détriment de sa vie personnelle. Derrière la façade du professionnel performant se cache l'homme, avec ses faiblesses et ses regrets, mais qui, au final, ne voudrait rien changer si c'était à refaire.
Il est passé de la fougue du jeune interne à la maturité du Professeur expérimenté, mais au fond, est resté le même, sensible et extrêmement humain, malgré un certain détachement de façade, carapace de survie indispensable face à l'innommable.
Et nous voilà à nous poser avec lui des questions existentielles, sur la vie, la mort, l'engagement des soignants face à tout ça...

Alors oui, certains passages sont durs, glauques, bruts de décoffrage. Il y a du sang à foison, des situations d'urgences absolues, des descriptions d'interventions, d'hémorragies diverses, des prélèvements de greffons sur des cadavres, des décès d'adultes mais aussi d'enfants...
Mieux vaut être prévenu. C'est la vraie vie en chirurgie cardiaque et en réanimation, sans fards ou presque.
Il y a aussi beaucoup de jargon médical, du vocabulaire spécialisé, des abréviations qui ne seront pas forcément accessibles à tous.
Cela ne m'a posé aucun souci, étant précisément de la partie. J'ai même fortement apprécié cette authenticité et ce réalisme, mais j'imagine que pour un lecteur non initié, certains passages devaient être difficilement compréhensibles et que quelques notes explicatives ou de "traduction" auraient été pour eux les bienvenues.

Mention particulière pour certains passages qui m'ont beaucoup touchée, concernant la reconnaissance rendue aux rôles indispensables joués par l'équipe paramédicale, par les secrétaires, mais aussi plus personnellement, par l'épouse du chirurgien, qui assume au quotidien et dans l'ombre, quasiment toute la charge mentale et la logistique du foyer. Chacun, à sa modeste place, à l'hôpital comme à domicile, contribuant à la bonne organisation, à la réussite et au bon déroulé de carrière de celui qui, déchargé de bien des tâches ingrates ou subalternes, peut s'adonner à 100% à son métier-passion. Merci au Pr Flécher pour cet hommage si précieux à mes yeux.

Je remercie également très chaleureusement les Editions Ouest-France et Babelio pour cet ouvrage-témoignage sincère et émouvant, reçu dans le cadre de la dernière opération Masse Critique non-fiction.

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Un grand merci à Babelio et aux éditions Ouest France de m'avoir permis de découvrir ce livre, un ouvrage rassemblant les tranches de vie d'un chirurgien, sa pratique,  ses réflexions sur le métier, les patients,  l'hôpital en général. L'ensemble est écrit avec concision, sans fioritures, dans un style parfois tranchant sans être dénué d'humour. Entrevoir l'envers du décor m'a réellement intéressée,  j'ai apprécié d'enfiler les sabots de ce cardiologue et de découvrir comment un chirurgien peut percevoir son métier. Ce livre, très accessible de par son écriture et ses explications, humanise, à mon sens, une profession qui a parfois du mal à se mettre au niveau de ses patients. Ce n'est pas le cas ici où l'on découvre un homme bienveillant qui fait de son mieux, entre victoires et concessions à la grande faucheuse.
Une lecture très prenante et agréable.
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J'ai eu l'opportunité de lire ce livre grâce à la Masse Critique Non FIction de Babelio.
Ce livre est un journal que le Professeur Erwan Flécher, chirurgien cardiaque, a commencé dès le début de son internat. Pendant sa carrière, il a pris des notes dans un petit carnet noir (aujourd'hui, il y en a plusieurs) qu'il conserve. Et ce sont ces notes sur divers sujets spécifiques qui sont ici regroupées.
Dans la 1ère partie du livre, l'auteur parle plus de sa pratique actuelle, de son vécu pendant la pandémie notamment.
Dans la 2nde partie, on retrouve les notes prises pendant son internat.

Mon avis est assez mitigé car ce n'est clairement pas un livre à mettre entre toutes les mains. Il y a beaucoup de termes très spécifiques à la médecine, à la chirurgie (merci Urgences et autres Grey's Anatomy).
Je pense que je m'attendais à plus de "cas pratiques", alors qu'ici c'est vraiment son expérience, son ressenti que l'on retrouve. Alors c'est assez intéressant d'avoir justement ce ressenti de l'intérieur, mais c'est aussi assez déroutant car finalement, les sujets ne sont pas pris en profondeur, à mon sens bien entendu.
En résumé, je dirais que ce livre plaira sans doute à ses pairs, mais pas trop au commun des mortels.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le bon patron a aussi, je pense, un devoir d'exemplarité. Il donne le ton. S'il est à I'heure au bloc opératoire, courtois dans ses échanges avec les personnels, juste et équitable dans ses jugements, les membres de son équipe le seront aussi. C'est au chef de montrer l'exemple, de donner l'envie du travail bien fait aux plus jeunes, aux externes et aux internes. La chirurgie garde encore un peu de ce compagnonnage si précieux à l'artisanat dont nous nous réclamons aussi avec fierté.

(p.64 - Éd.Ouest-France)
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[...] la médecine est bien loin d'être une science exacte. Seules les mathématiques sont une science exacte; la physique est déjà une science approximative; la biologie introduit les probabilités statistiques; la pathologie y ajoute des facteurs humains et l'inattendu: c'est la grandeur de la mission du médecin [...]

(p. 7 - Préface du Pr Alain Leguerrier - Éd. Ouest-France)
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On apprend la théorie dans les bibliothèques mais la pratique s'acquiert sur le terrain [...].Pas de bon médecin sans formation pratique, sans nuits passées aux urgences, sans nuits blanches. Il faut voir des malades, voir des malades, voir des malades, encore et toujours. C'est seulement à leur contact direct qu'on apprend notre métier.

(p. 124 - Éd. Ouest-France)
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... je suis médecin, je le vis comme un engagement total, comme un état, pas une fonction. C'est ce que je suis, c'est mon chemin. Un chemin riche et passionnant, parfois semé d'embûches.
La vie est une aventure.

(p.56 - Éd. Ouest-France)
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On me félicite sur la rapidité de la prise en charge. À quoi bon, puisqu'il est mort ?
Je le revois nous demander de ne pas le laisser mourir...
Un chirurgien m'avait prévenu : on a tous un petit cimetière dans notre tête. Le mien s'est encore agrandi cette nuit-là.

(p.118 - Éd. Ouest-France)
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