Chaque automne je décide de lire ou relire un roman de
Susan Fletcher. Je trouve que la plume de l'autrice et la beauté de ses personnages se prête toujours à cette saison. Cette année j'ai décidé, un an après, de retourner dans les jardins de Shadowbrook et de retrouver Clara.
Ce roman est différents des autres de
Susan Fletcher, gothique, plus sombre, et oserai-je le dire, hanté. On est loin des contrées sauvages d'Un Bucher sous la cendre, des grands espaces ou de l'île des Reflets d'Argents. Ici l'intrigue est plus refermée, d'abord sur le personnage atypique de Clara, puis sur un maison et ses jardins Shadowbrook. Il laisse une impression différente, on ne ressort pas de cette lecture avide des Highlands ou de l'océan, mais il fait tout autant son effet.
La beauté de cette histoire c'est qu'en plus d'une atmosphère parfaitement posée, gothique et sombre, on voit se dessiner sous nos yeux l'immense serre de Kew Garden, les étranges et envoutants jardins de Shadowbrook...
Susan Fletcher c'est toujours une atmosphère tantôt pesante, tantôt ensorcelante, mais toujours, toujours addictive. de nouveau, les personnages sont incroyables, à commencer par Clara et cette étrange maladie qui lui impose un rythme claudicant, mais n'entache en rien son franc parler, sa curiosité et son opinion sur le monde. Mais je pense aussi la beauté touchante de Hollis, son dévouement aux jardins, à la loyauté de Mme Balle, la force d'Harriet, la stabilité déroutante de Kit, le mystère autour de Fox, et l'impétuosité de Charlotte. Et n'oublions pas les fantômes qui hantent les pages de ce roman, Véronique, figure omniprésente qu'on ne peut s'empêcher d'essayer de percer le mystère.
Parlons-en d'ailleurs de ce fantôme, qui hante cette maison, le génie de Susan c'est de réussir à nous faire danser entre les théories, la maison est-elle hantée, est-ce le fruit de l'homme, une mauvaise blague, un accident, ou bien une âme errant entre les murs du manoir ?
Au-delà donc, de la beauté de la plume, c'est aussi toutes les réflexions sur l'âme, la vie, la mort, les rumeurs aussi, ce qu'il reste de quelqu'un après son départ, lorsque seuls restent les histoires, souvent déformées.
Comme toujours je ne peux que vous recommander dans vous laisser porter par Susan, sa plume et ses personnages…
PS: /!!/ Spoiler
Je suis toujours autant impressionnée par cette fin, qui sans exclure le fantôme de Véronique, prouve que parfois ce qui hante une maison n'est rien de plus que les erreurs de son propriétaire. Enfin, mon coeur ne cessera de se briser devant toutes les occasions ratées entre Clara et Kit, jamais je crois, Susan ne laissera gouter à ses personnages principaux la douceur de l'amour qui dure, se consume et rassure.