Comme à chaque fois que j'étais invité chez quelqu'un, je regardai la bibliothèque. J'ai l'impression qu'on peut tout savoir d'une personne en observant les livres qu'elle possède. À l'époque où je cherchais à acheter un appartement, je me dirigeais directement vers les étagères, en vue de découvrir les romans qui s'y trouvaient. S'il n'y en avait pas, je quittais aussitôt les lieux. Il m'était impossible d'acquérir un bien dont les précédents propriétaires ne lisaient pas. C'était comme apprendre qu'un crime horrible avait eu lieu au même endroit des années auparavant (chacun ses excès). De la même manière que certains croient aux revenants, je juge tout à fait credible qu'il puisse exister une sorte de fantôme de l'inculture.
C'est ce qu'on appelle un aptonyme : quand un nom possède un sens lié à la personne qui le porte. Sur Internet, on trouve toute une liste de célèbres aptonymes, allant du danseur Benjamin Millepied au philosophe Robert Grossetête.
Rien ne vaut la vie des autres pour ne pas vivre la sienne.
Le monde occidental a fait de la crise un slogan tout-terrain. Au fond cela renvoie à la solitude absolue de chacun. Je pense aussi souvent à cette célèbre phrase d’Albert Cohen : «Chaque homme est seul et tous se fichent de tous et nos douleurs sont une île déserte. »
À l’époque où je cherchais à acheter un appartement, je me dirigeais directement vers les étagères, en vue de découvrir les romans qui s’y trouvaient. S’il n’y en avait pas, je quittais aussitôt les lieux. Il m’était impossible d’acquérir un bien dont les précédents propriétaires ne lisaient pas. C’était comme apprendre qu’un crime horrible avec eu lieu au même endroit des années auparavant (chacun ses excès). De la même manière que certains croient aux revenants, je juge tout à fait crédible qu’il puisse exister une sorte de fantôme de l’inculture.
Je ne voulais surtout pas me laisser embarquer dans l'écriture d'un roman qui servirait d'arrosoir pour les fleurs d'une tombe. Je préférais me consacrer aux vivants.
Quand on se sent fragile, on regrette amèrement la personne avec qui on partageait tout. Être à deux équivaut, d'une certaine manière, à couper les blessures en deux.
Certains éléments du présent contiennent d'insoutenables échos du passé.
Les plus belles déclarations s'adressent souvent aux mauvais destinataires.
Je me suis demandé comment on pouvait survivre à l'amour d'une vie. Passer quarante ou cinquante ans avec une personne, avoir parfois le sentiment qu'elle est votre reflet dans le miroir, et puis un jour il n'y a plus rien. On doit avancer sa main pour toucher du vent, ressentir d'étranges mouvements dans le lit, ou prononcer des mots qui se transforment en conversation orpheline. On ne vit pas seul mais avec une absence.