" La puissance d'un sentiment est capable de figer le temps." p.69
Je vois toujours le passé sur le visage du présent ; je vois toujours l'enfant chez l'adulte, et l'éclat de la passion dans les ombres des couples qui s'ennuient.
Rien ne vaut la vie des autres pour ne pas vivre la sienne.
Il y a sans doute un rapport aux heures différent passé un certain âge, un rapport qui n'est plus une soumission à l'occupation.
Mais j'ai le sentiment qu'il n'y avait rien à dire au coeur des souffrances. J'ai souvent cicatrisé par le silence.
Nous étions unis dans la stupéfaction du quotidien essoufflé.
J'avais moi aussi été délaissé sans bien en comprendre toutes les raisons. Il y avait pourtant eu quelques discussions mortuaires de l'amour ("Je préfère la solitude à toi "), mais cela n'avait pas été suffisant. Celui qui part devrait toujours laisser des centaines de pages d'explications. Écrire une thèse pour tenter de préciser un acte que l'autre ne comprendra jamais.
Chez certains personnes, préparer une valise prend presque plus de temps que le voyage en lui-même. ( Note de bas de page)
Il y a sans doute un rapport aux heures différent passé un certain âge, un rapport qui n'est plus une soumission à l'occupation. Je me souviens qu'un jour, à travers la fenêtre (elle habitait au rez-de-chaussée), j'avais aperçu ma grand-mère assise sur son canapé sans rien faire. On aurait pu croire qu'elle méditait, mais non, elle était en vacance d'elle-même. Et l'on pouvait lire toutes sortes d'émotions sur son visage, mais certainement pas l'ennui.
Quand on en vient à trouver du réconfort dans un dessert, les choses vont effectivement mal.