Sur les routes de l'Angleterre du XIIe siècle, marchent Tom et sa famille. Une marche inexorable pour trouver un travail, tromper la faim et échapper à la mort. Car Tom est un bâtisseur sans chantier et sans le sou, avec un rêve au coeur : construire une cathédrale. Sur son chemin se dressent de multiples embûches et de grandes chances, des rencontres hasardeuses et des découvertes réjouissantes.
Cependant, bien plus que le roman d'un destin,
Les Piliers de la Terre est une majestueuse fresque du Moyen Âge, servie par une écriture sobre – parfois presque naïve – qui met en relief la masse des individualités en les dépeignant sur un fond historique documenté. Tom, Philip, Ellen, Jack, Martha, Alfred, Aliena, William, Richard et les autres. On aime la force des personnalités, les engouements collectifs, les violences singulières, les jeux de pouvoir à n'en plus finir, les vocations plus ou moins désintéressées, les secrets de famille et d'État.
Ces quelques 1050 pages se lisent plaisamment et sans difficulté : tour de force de l'auteur. On ne sait jamais ce qui va arriver, et si l'on soupçonne certaines des difficultés que nos personnages auront à déjouer, rien ne prend jamais la teinte de l'attendu, du trop facile : autre tour de force. Les méchants ne se contentent pas de l'être, leurs natures sont tortueuses, tandis que les gentils ne le sont jamais totalement, du moins pas impunément. Les envies personnelles se heurtent à la réalité du monde, sans que l'un ne cède réellement le pas à l'autre. Tout est soumis au balancement des points de vue : de l'amour à la piété, de la manière d'administrer à celle de lutter.
Ce sont donc 1050 pages de plaisir et de bouleversement. 1050 pages de vie.
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