Louisiane, XIXe siècle, peu de temps avant la guerre de sécession (1861-1865).
La porte du ciel, est tout d'abord la rencontre entre deux fillettes. D'un côté, Eleanor McCoy, aussi blanche que le lait et fille de médecin, de l'autre, Eve, brune comme le thé et fille d'esclave.
La famille McCoy va recueillir Eve, qui n'a pour seul vêtement qu'un sac de farine. En lui donnant un bain dès son arrivée, ils découvrent avec stupeur que l'enfant est d'un brun très clair, Eve est donc une mulâtresse (métisse).
Les deux fillettes vont jouer et grandir ensemble jusqu'à l'âge adulte où nous les retrouvons prisonnières des conditions sociales et raciales de l'époque. Eleanor s'est mariée jeune auprès d'un homme qu'elle n'aime pas. En quittant sa famille, elle a exigé qu'Eve l'accompagne. Cette dernière n'a pas une meilleure vie puisqu'elle est prisonnière de son statut particulier, celui d'esclave libéré mais pas pour autant l'égal d'une personne blanche.
Si vous recherchez un pur roman historique sur la guerre de sécession, il serait préférable pour vous de passer votre chemin, car ce n'est pas l'enjeu de ce livre. L'intérêt de ce roman est de dénoncer les inégalités raciales en Amérique qui existent encore bel et bien actuellement et pour cela,
Dominique Fortier emploie un rythme vraiment particulier pour son roman avec une alternance de narrations et de temporalités, allant jusqu'au XXIe siècle.
Écrit d'une manière très poétique, rappelant quelque peu le conte,
La porte du ciel aborde, par exemple, l'esclavage ou la montée du KKK mais également et surtout l'envie de liberté, à la fois pour les personnes de couleurs, à travers le personnage d'Eve ou encore celui de June, sa mère esclave, mais également à travers les femmes blanches et les conditions féminines de l'époque.
Un autre point important qui rend ce roman original est sa construction sous forme de patchwork. L'auteur découpe son roman en « morceaux » qu'elle laisse en suspens pour nous les présenter plus tard afin de former un assemblement final.
Le seul bémol pour moi a été le manque d'approfondissement psychologique des personnages, nous ne connaissons à aucun moment les « sentiments » de nos personnages, ce qui peut s'avérer frustrant.
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