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sur 116 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Quand Eleanor avait huit ans, son père, le docteur McCoy, ramena à la maison une jeune noire du même âge, rachetée pour lui éviter le fouet, rapidement rebaptisé Eve. Les deux fillettes grandissent côte à côte, dans cette famille plutôt libérale, dans le Sud où se déchaîne la guerre de Sécession . La jeune noire n'est ni vraiment libre, ni vraiment esclave, la jeune blanche alternativement amicale et rejetante. Cette dernière se marie de façon conventionnellement arrangée, et toutes deux partent ensemble dans une plantation lointaine.


L'histoire est assez plate, ressemblant plus à une chronique, d'autant que l'auteur gomme consciencieusement toute expression de sentiment et que les quelques rebondissements ne sont pas vraiment inattendus. L'auteur attache par son style, élégant, le plus souvent entaché de noblesse, parfois plus convenu.

Sentant sans doute que tout cela un peu maigre, Dominique Fortier glisse quelques astuces d'écriture : quelques chapitres la première personne au sein d'un discours indirect, quelques considérations plus générales (mais bien effleurées ) sur la Guerre de Sécession, et cinq descriptions, rythmant le texte, de courte-pointes cousues par les femmes dont c'est le seul mode d'expression, qui me sont restées totalement incompréhensibles, mini-textes abstraits au sein de l'histoire, métaphore sibylline du fait que toute histoire est, comme les courtepointes, un assemblage personnel d'éléments disparates se donnant sens les uns les autres

Il en ressort un récit qu'on suit avec un agrément paisible, mais qui ne connaît pas d'intensité, comme on lirait une histoire déjà entendue racontée par une voix nouvelle.
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Etats-Unis, moitié du XIXème siècle.

Le docteur McCoy assiste à une scène de maltraitance d'une enfant noire alors qu'il rend visite à un grand propriétaire de champs de coton. Il ne supporte pas de voir cette petite fille ainsi traitée et l'achète. Une fois rentrée chez lui, celle dont le nouveau bienfaiteur vient de donner le prénom d'Eve, découvre une nouvelle vie, bien plus douce.

Eve fait la connaissance de la fille du docteur, qui a vraisemblablement le même âge qu'elle. Eleanor est très gentille avec elle, mais ne la traite finalement que comme l'une de ses nombreuses poupées. Bien qu'elle soit traitée comme n'importe quelle autre fillette, Eve n'a pas une place très claire dans cette famille : sans être esclave, elle n'est pas non plus considérée comme un membre à part entière.

Bien que le geste du docteur McCoy puisse sembler être une prise de position politique, celui-ci ne s'engage pas et n'hésite pas à faire profil bas lorsque dans le village, montent des protestations contre le traitement égalitaire vis-à-vis d'Eve.

Lorsque Eleanor part vivre à 18 ans chez son mari Michael en 1864, Eve la suit : elle est devenue sa servante. Elles découvrent toutes les deux un nouveau monde, qui n'est plus celui protecteur de la maison de leur enfance. Et les temps sont troubles puis qu'elles vivent dans le sud des Etats-Unis, en pleine guerre de sécession.

Voici un roman historique intéressant puisqu'il évite tout manichéisme : celui qui semble être un « gentil » ne l'est pas plus qu'il n'est foncièrement mauvais et celles qui pourraient devenir des héroïnes n'ont rien de tel. Eve et Eleanor se laissent porter par les événements qui leur arrivent. Elles ne choisissent ni leur famille, leurs amours, ou leur mode de vie et ne cherchent pas à s'y opposer. Ce sont des femmes qui n'ont pas le réflexe de résister à ce qui est vécu comme une destinée : se marier, s'installer dans une grande propriété et avoir des enfants. Toutefois, on sent un changement puisqu'elles commencent à s'étonner de cette situation, ce qui inaugure des temps nouveaux à venir…

Au-delà d'un roman sur la guerre de sécession ou l'esclavage, j'ai été surprise de découvrir que La porte du ciel était en réalité un livre sur la condition des femmes, et surtout de femmes « simples », qui ne sont pas des héroïnes. On pourrait lui reprocher une intrigue simple et sans rebondissement mais j'aime à penser que l'intrigue est à l'image d'Eve et Eleanor et qu'elle sert ainsi le récit.
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Louisiane, XIXe siècle, peu de temps avant la guerre de sécession (1861-1865). La porte du ciel, est tout d'abord la rencontre entre deux fillettes. D'un côté, Eleanor McCoy, aussi blanche que le lait et fille de médecin, de l'autre, Eve, brune comme le thé et fille d'esclave.
La famille McCoy va recueillir Eve, qui n'a pour seul vêtement qu'un sac de farine. En lui donnant un bain dès son arrivée, ils découvrent avec stupeur que l'enfant est d'un brun très clair, Eve est donc une mulâtresse (métisse).

Les deux fillettes vont jouer et grandir ensemble jusqu'à l'âge adulte où nous les retrouvons prisonnières des conditions sociales et raciales de l'époque. Eleanor s'est mariée jeune auprès d'un homme qu'elle n'aime pas. En quittant sa famille, elle a exigé qu'Eve l'accompagne. Cette dernière n'a pas une meilleure vie puisqu'elle est prisonnière de son statut particulier, celui d'esclave libéré mais pas pour autant l'égal d'une personne blanche.

Si vous recherchez un pur roman historique sur la guerre de sécession, il serait préférable pour vous de passer votre chemin, car ce n'est pas l'enjeu de ce livre. L'intérêt de ce roman est de dénoncer les inégalités raciales en Amérique qui existent encore bel et bien actuellement et pour cela, Dominique Fortier emploie un rythme vraiment particulier pour son roman avec une alternance de narrations et de temporalités, allant jusqu'au XXIe siècle.

Écrit d'une manière très poétique, rappelant quelque peu le conte, La porte du ciel aborde, par exemple, l'esclavage ou la montée du KKK mais également et surtout l'envie de liberté, à la fois pour les personnes de couleurs, à travers le personnage d'Eve ou encore celui de June, sa mère esclave, mais également à travers les femmes blanches et les conditions féminines de l'époque.

Un autre point important qui rend ce roman original est sa construction sous forme de patchwork. L'auteur découpe son roman en « morceaux » qu'elle laisse en suspens pour nous les présenter plus tard afin de former un assemblement final.

Le seul bémol pour moi a été le manque d'approfondissement psychologique des personnages, nous ne connaissons à aucun moment les « sentiments » de nos personnages, ce qui peut s'avérer frustrant.

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