Au départ, je croyais prendre dans mes mains un court roman d'auto fiction d'une autrice que j'aime beaucoup,
Dominique Fortier. Quel bonheur de plutôt découvrir un carnet de notes très personnelles sur la disparition de son père, ses réflexions sur l'absence, sur le manque engendré par les pertes. Elle sait dire beaucoup avec une grande économie de mots.
« échafauder une suite à la mort, c'est ce que nous faisons tous les jours de notre existence. Ça s'appelle continuer à vivre. »
On sent la fragilité de l'autrice tout au long de ce livre. Cette vulnérabilité se manifeste de différentes façons, face à la mort, la maladie, la difficulté d'affronter l'existence. On sent toute son amour envers sa fille et l'encrage que ce lien privilégié lui apporte au quotidien.
Dominique Fortier écrit ce livre très tôt le matin, lorsque les monstres sont tous présents et que l'aube tente de les chasser. le Maine est encore en acteur avec ses plages, son sable doux et Outremont, le pendant du duo, ou plutôt son contraste, et les lieux de son enfance. qui nous ramène à Saint-Antoine-de-Tilly et même Sainte-Foy.
« Tous ces livres qu'on n'a pas encore lus : autant de continents à reconnaître. »
J'ai l'impression de mieux comprendre cette gentille Dominique qui m'avait dit lors d'un salon du livre de Québec qu'elle croyait me reconnaître. Peut-être sommes-nous un peu soeur du St-Laurent, de la Lune ou du Soleil!
Un très beau texte, intime, que j'ai eu énormément de plaisir à lire et relire.