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sur 391 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment ne pas partager, au moins en partie, le désarroi de Jean-Louis Fournier lorsqu'on a vécu le même genre de mécomptes avec un proche ?
Jean-Louis Fournier « déguste » encore davantage, puisque c'est sa fille qui rejoint les catholiques intégristes !... Vous savez, ces gens qui voient le Diable partout, et dont l'obsession semble être de vous sortir de « l'erreur » dans laquelle elles croient que vous êtes. Ces personnes qui s'abandonnent au gourou beau causeur. Ceux et celles-là qui font même peurs aux curés et agacent prodigieusement l'évêque.
Mais où est passée cette fille curieuse, colorée, vivante et qui avait un réel talent de graphiste ? Cette enfant, avec qui il partageait le rire, l'humour, les doutes, la vie quoi…
Comme le dit Fournier, sa fille a eu « l'illumination »… Qui l'a aveuglée pour de bon ! C'est la foi obtuse et ultra-scolaire des frais convertis. Les proches serrent les dents, n'osent plus rien dire, rentrent les épaules et attendent que cela passe…. Mais ça dure !.. Comme des jours et des mois d'un coma spirituel.
Jean-Louis Fournier, pourtant, aime toujours sa fille et preuve en est son incompréhension. C'est sa fille, envers et contre tous les empêcheurs de rire, de jouir et de vivre.
Beaucoup de tristesse, dans ce petit livre, et beaucoup d'humour pour conjurer cette maladie de l'âme… Avec l'élégance de laisser le dernier mot à l'enfant tant aimée.
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Un cri, une douleur … D'un père qui a perdu sa fille. Mais elle n'a pas disparu. Elle est ici-bas mais n'est plus visible. Elle est rentrée dans les ordres. Une servante de Dieu. Les règles sont strictes. Impossible de communiquer avec. Et quand cela est possible, les conversations n'ont pas de sujet commun, un mur d'incompréhension se dresse alors. Nous ne sommes plus dans la même réalité. Chacun campe sur ses certitudes. J'ai raison, tous les autres ont tort. : principe fondamental de l'être humain.
L'auteur s'adresse à sa fille, prend le lecteur à témoin. La déchirure est tellement importante qu'il n'y a plus d'amour propre : juste crier au monde cette blessure à l'âme, qui fait divaguer l'humain sur les flots de sa bile.
Beaucoup de semblables ne sont pas écrivain et meurent de ce renoncement, de cette différence, de cette incompréhension, de ce manque de bienveillance.
Pourquoi ? Pourquoi n'est-elle pas telle que je l'ai élevé ? Qui l'a changé ? Qui lui a bourré le crane ?
Sur le final il lui laissera la parole.
Je suis l'heureux père d'une ado magnifique. Je suis à même de comprendre ce genre de sentiments.
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Après la lecture de quelques critiques, très négatives et dures pour certaines, je me jette à l'eau... La mienne sera douce, car ce livre m'a tenue en haleine du début à la fin... Très vite lu, je n'ai pas vu le temps passer. A vrai dire, c'est le temps lui-même qui m'a dépassé.
Fidèle à lui-même, Fournier, par l'écriture, cherche à évacuer un malheur qu'il a du mal à supporter... Il faut dire que sa vie est parsemée d'embûches et qu'il est bien nécessaire de transfigurer un réel qui fait mal...
Ici, le lecteur apprend que sa fille, avec laquelle la connivence était totale, s'en remet à la religion, prie pour lui, s'est radicalement transformée depuis qu'elle partage sa vie avec un théologien... Difficile réalité pour celui qui a écrit le CV de Dieu, Satané Dieu... Celui dont l'humour décapant n'épargne pas la religion. Comment, alors, accepter que sa fille prenne le parti de ce dont on se moque ? Comment débattre avec celle qu'on aime si elle refuse la contradiction et préfère la foi aveugle à un doute, rationnel ?
J'aime ce livre de Fournier, quand bien même il révèle la nostalgie d'un père. Car ici, la nostalgie n'est pas seulement amère... Elle est l'amour d'un être exaspéré qui veut retrouver cet amour... le père veut retrouver sa fille. Ses moqueries ne visent pas à la salir, mais à retrouver ce lien si fécond qui les unissait, et qui peut encore les unir... Ce livre est un appel à l'amour.
Par moments d'ailleurs, l'auteur se remet en cause lui aussi : "On est tous les deux orgueilleux et pudiques" : certains défauts de sa fille sont aussi présents chez ce père, un être très émotif, doté d'une sensibilité aiguë qui l'amène à toujours vouloir se réconcilier avec un passé chaleureux. Un passé qui pourrait devenir présent, et avenir...
En somme, ce livre paraît être un combat, une demande exacerbée à Marie d'écouter ce coeur qui souffre de n'être pas entendu...

"Tu es encadrée dans le bureau vert, une vielle photo, tu dois avoir douze ans. je te regarde souvent. Tu es très charmante, tu fais jeune fille de bonne famille, coiffure classique, beau sourire.
Tu me souris chaque fois que je passe dans la pièce. J'y passe souvent, exprès.
J'ai la nostalgie du passé.
On s'entendait bien avant.
Pourquoi maintenant c'est si difficile ?
(...). On ne dit rien. On ne montre rien.
Nos sentiments sont classés secret défense."

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Toujours très sensible au style, à l'humour noir, aux pirouettes déjantées... de Jean-Louis Fournier pour conjurer la peine, la douleur ...J'ajoute mes impressions après avoir lu en une soirée le dernier texte de cet auteur, que j'affectionne tout particulièrement.
Ouvrage bouleversant qui a provoqué à juste raison de nombreux coups de coeur des uns et des autres...dont le mien

Ce dernier livre est un vibrant hommage d'amour à Marie, sa fille, qui s'est éloignée, amoureuse d'un homme plongé dans la théologie...la spiritualité. le père n'adhère en rien à ce choix et ce changement radical de vie et d'engagement lui est étranger et insupportable...

Peu importe si le choix de cette fille unique, chérie , adorée par son père est judicieux ou non...
Ce qui pose question, c'est son éloignement d'avec ce père, leur incompréhension mutuelle...après une complicité, des moments heureux; du moins c'est le ressenti du papa envers leur passé commun.

Ce texte met sous un ton toujours drôle, plein d'auto- dérision, un cri de désarroi face à une fille aimée, brillante, complice... qui est devenue un étrangère. Sentiment doublement ressenti lorsque Jean-Louis Fournier
choisit de mettre en fin de volume une lettre de Marie, sa fille, que l'on sent blessée et en colère. La difficulté de se comprendre en dépit de l'amour immense qui circule entre ce père désemparé et sa fille; Celle -ci raconte un passé différent de ce que le papa semble avoir compris.

Viennent ensuite les questionnements face à nos perceptions vis à vis des êtres qui nous sont les plus proches. La question est là, vivace, éternelle et sans réponse. Nous n'aimons pas toujours que nos proches changent, prennent d'autres directions.
Jean-Louis Fournier... l'exprime très justement dans les mots suivants : "Qu'ai-je le mieux réussi dans ma vie ,
pour quelle oeuvre aurais-je pu être nommé meilleur ouvrier de France ?
Quel film, quel livre ?
J'ai regardé les photos de famille, je crois que j'ai trouvé.
C'est toi, mon chef- d'oeuvre. (...)

je veux que tu reste fidèle à l'original. (p.144-145)


Et comme le souligne aussi fort bien l'auteur, nous pensons les êtres que nous aimons, heureux , et ce n'est jamais une certitude ?

"Etre heureux ne devrait être conjugué qu'à la première personne du singulier et par le principal intéressé. Il n'y a que lui qui sait s'il est heureux ou pas.
Conclure que quelqu'un est heureux est toujours risqué. . (...)
Les symptômes comme le rire, l'humour, la bonne humeur, ne sont pas suffisants pour diagnostiquer le bonheur ".(p.117)
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« Elle est dans les ordres ou elle est aux ordres ? » (p. 40) le narrateur raconte comment sa fille lui échappe, comment cette jeune personne pleine de vie et de fantaisie s'éteint et se raidit dans une foi acquise sur le tard. Elle ne devient pas nonne, mais elle boit les paroles d'un certain « Monseigneur », plutôt amant mystique que directeur de conscience avisé. « Maintenant, elle vit avec un allumeur de réverbères. Elle vit dans l'ombre des certitudes du Moyen Âge. Il est illuminé, mais il n'éclaire pas. Elle croit y voir clair. » (p. 86) Un peu goguenard, un peu incrédule, le père narrateur accepte avec difficulté le changement qui s'opère chez sa fille. Elle dont il était si proche, la voilà inaccessible et même rancunière. « Elle n'a pas été mise sur terre pour que ma volonté soit faite, pour que je sois heureux. L'important, c'est qu'elle soit heureuse. Est-ce qu'elle est heureuse ? » (p. 96) Indulgent mais impatient, le père attend le retour de sa fille, ne pouvant se résoudre à la voir devenir une autre, loin de lui.

Ce texte est très court, mais très percutant. À la fois adresse désespérée à la fille et dialogue bancal, La servante du seigneur n'est pas un texte pathétique. Il y a dans ces pages tout l'humour vachard d'un bouffeur de curé qui se retrouve couillon devant la religion qui lui enlève sa fille. Mais la question religieuse, finalement, n'est qu'un prétexte : La servante du seigneur est avant toute chose la douloureuse prise de conscience d'un père qui aurait voulu que sa fille, bien que devenue femme, reste son enfant chérie, sans jamais lui échapper pour un autre ou pour un ailleurs.
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Jean-Louis Fournier est un père désespéré et désemparé. Il ne reconnaît plus sa fille. Cette fille si vive, enthousiaste, pleine d'humour dont il garde un souvenir attendri et nostalgique, se tourne vers la religion, et pétrie de certitudes, devient moralisatrice et grise.

L'auteur essaie de comprendre ce qui a pu se passer mais ne peut s'empêcher de comparer passé et présent, de dénigrer le Monseigneur vers lequel se tourne sa fille adorée.

Ce texte, empreint de sensibilité, de tendresse et d'émotion nous montre la difficulté d'être parent, la difficulté d'accepter les orientations de ses enfants. La lettre de Marie (la fille de l'auteur) qui conclut le livre nous montre une autre facette de la réalité, sa réalité à elle et là, on s'interroge. le père a-t-il vu ce qu'il voulait voir et s'est-il voilé la face? Marie, en quelques mots, sans toutefois répondre à toutes les interrogations de son père, met les points sur les i avec un certain humour. le lien est là, mais chacun a sa version de l'histoire.

Les dernières questions que je me suis posé en refermant ce livre : le fait d'être lié à un auteur autorise-t-il celui-ci à dévoiler sa relation à son entourage? Ce dernier peut-il être source d'inspiration créatrice?
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Autant j'étais émue à la lecture d'Où on va, papa ?, autant "La servante du Seigneur", m'a agacé un peu. J'avais le sentiment d'être témoin d'un lavage de linge sale en public et je n'aime pas trop cela.

Après avoir parlé de ses deux fils lourdement handicapés , Jean-Louis Fournier parle ici de sa fille Marie. Comment elle a changé d'une jeune fille créative, artistique, drôle et aimante à une personne "terne, grise et austère etc...". Elle a décidé de consacrer sa vie à la religion et il a le sentiment qu'il n'y pas de place pour lui dans cette vie. Même si ce récit est écrit avec un certain humour sarcastique, on ressent quand même la colère, la frustration, une tristesse autre que ressentie dans Où on va papa ? J'avais l'impression qu'il s'apitoyait un peu trop sur lui-même et qu'il se consolait un peu trop dans le rôle de victime, cela m'a dérangé.

Néanmoins, le style est facile à lire. A la fin il a eu l'honnêteté de laisser la place à Marie, qui lui rend la pareille...

On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus ses enfants. On reçoit tous héritage de nos parents qui l'ont reçu de leurs parents etc... On n'a pas trop le choix, il faut faire avec... Mais bon, il faut quand même admettre que Jean-Louis Fournier n'a vraiment pas eu de chance dans sa vie.

Challenge Multi-défis 2019




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Parmi les 10 livres de la rentrée littéraire que j'avais particulièrement envie de découvrir, figurait notamment La servante du seigneur, le dernier roman de Jean Louis Fournier, paru dès le 22 aout aux éditions Stock. Si c'est le premier dont je vous livre la chronique, c'est d'une part parce que le livre est très court et se lit en moins d'une petite heure (du coup 14€, c'est pas forcément donné je l'accorde), mais aussi car j'aime énormément l'auteur et je me jette en général sur ses livres les yeux fermés.

D'ailleurs, je venais à peine de finir de lire "Veuf", son précédent roman paru en poche (dont je vous ai rendu la chronique en mai dernier) que je me suis plongé dans cette servante du seigneur, et du coup j'ai eu aucun mal à me replonger dans l'univers si particulier de Fournier dont je me délecte avec toujours autant d'a propos. C'est quoi exactement le ton Fournier, me diriez vous?

Eh bien, tout simplement, l'art de dire les choses les plus graves et les plus personnelles avec beaucoup d'humour, d'ironie, avec un ton qui pourrait paraitre parfois féroce, mais qui en fait cache énormément de tendresse et de pudeur.

Et des choses graves, il en a connu et vécu un rayon dans sa vie, le père Fournier, à croire qu'il fait exprès d'accumuler autant de malheurs. Après avoir eu deux fils très lourdement handicapés qui décéda précocement ( et dont il relata l'experience vécue avec eux dans son chef d'oeuvre à ce jour, où on va Papa, prix femina 2008, ) puis le décès d'une crise cardiaque de Sylvie, sa femme adorée dans ce Veuf en question, voilà maintenant qu'il nous dévoile les mésaventures qu'il connait avec le seul être de la famille qui lui restait, Marie, sa fille, qui pourtant dans "Où on va papa?" apparaissait comme la frangine idéale, vivant dans l'ombre des deux autres et supportant très courageusement le poids sans doute énorme d'avoir deux frères si fortement invalides. Et alors qu'on pensait cette cadette insubmersible et fortement liée à son paternel, la voilà qui également,lui fait faux bond.

Car dans La Servante du Seigneur, Fournier nous raconte ainsi comment après avoir perdu ses deux fils, il a également perdu sa fille, d'une certaine manière, suite à son immersion totale dans la religion. Marie est en effet partie soudainement dans le sud pour prier Dieu aux côtés d'une sorte de gourou (même si ce n'est jamais clairement dit dans le roman, ca parait assez évident).

On pourrait considérer, comme certains n'ont pas manqué de le faire, que Fournier n'avait pas à rendre public son conflit familial ( un peu comme je le déplorais pour Thierry Séchan dans son livre sur le livre sur son frère, voir chonique ici), mais pour ma part, j'ai trouvé ici son geste bien plus touchant que scandaleux, et la différence est avant tout une question de style et de démarche.


J'ai vu effectivement cette La Servante du seigneur avant toute autre chose comme une belle et triste déclaration d'amour d'un père à sa fille mais une déclaration d'amour, totalement dans le style Jean Louis Fournier, c'est à dire avec son humour noir (il fut le complice de Desproges, rappellons le), ses belles trouvailles de style et ses calembours qui font souvent mouche, bref cet humour nécessaire et même indispensable, histoire de camoufler le désespoir qui pourrait affleurer à tout moments.

Dans la version du service de presse que Stock m'a envoyé, il faut savoir qu'il manque visiblement 5 pages sur la version qui a ensuite mise à la vente. J'ai donc appris par la suite que la nouvelle version contenait 5 pages de droit de réponse de la fille de Jean Louis Fournier qui raconte notamment que " Tout le monde n'a pas la chance d'avoir un père qui offre sa propre fille au monde entier après l'avoir défigurée» et «En tant que "chef-d'oeuvre" cubiste de Jean-Louis Fournier, j'aurais préféré que ce dernier le garde accroché dans sa maison. Il avait promis. Par générosité, il a voulu en faire profiter tout un chacun.»

Alors, évidemment, on peut comprendre le positionnement de la fille de Fournier, puisque, avec ce talent bien à lui, on en vient forcément à prendre fait et cause pour lui et à plaindre ce pauvre papa et sa fillette manipulée par ce gourou qui ne porte pas son nom. Mais, en même temps, et les dernières pages écrites par l'auteur nous le raconte merveilleusement bien , ce livre est bien plus un cri d'amour et une souffrance face à tant d'incompréhensions qu'une déclaration de guerre, et pour cela, Cette servante du seigneur est bien plus tendre et bouleversante que choquante et impudique, car, à mes yeux, l'écriture de Fournier est le contraire de l'impudeur.

Bref, cette servante du seigneur que j'ai lu il y a déjà plusieurs semaines, fut mon premier vrai coup de coeur de cette rentrée littéraire qui en compte d'autres...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'avais d'abord boycotté d'emblée cette parution d'un auteur que j'aime pourtant vraiment beaucoup.
En premier lieu en raison du battage médiatique qu'il a suscité; trop de promo tue la promo.
En second lieu parce que j'avais cru comprendre qu'il vilipendait la démarche de foi de sa fille, or la foi m'est chère et sa démarche ne me plaisait donc pas à priori (celle du père, vous avez suivi).
Puis une amie m'a offert le livre et je l'ai finalement lu.
Rien à voir avec ce à quoi je m'attendais : ma foi n'a nullement été ébréchée ni inquiétée, je ne l'ai même pas sentie visée pour être franc.
Ce bouquin se situe complètement en dehors de la question religieuse à mon avis. C'est un cri d'amour.
Une lettre pleine d'inquiétude d' un père à sa fille qu'il ne comprend plus; la religion est un détail, elle aurait pu aussi bien s'éloigner en pratiquant un sport ou n'importe quoi d'autre.
Au final cette question de l'éloignement des êtres, puisque c'est de cela qu'il s'agit, est traitée avec beaucoup de sensibilité et d'intelligence et je me dois avec honnêteté de finalement recommander franchement cette belle lecture.
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J'aime le ton de Jean-Louis Fournier qui est très fort pour écrire des récits familiaux graves avec beaucoup d'humour.
Après l'histoire de ses deux fils handicapés dans "Où on va papa?" il s'adresse à sa fille, la petite dernière qui a pourtant joué la grande soeur.
Elle a montré ses talents de graphiste mais choisit d'entrer dans les ordres en devenant "La servante du seigneur". En cherchant Dieu, elle tombe sous l'emprise d'un ancien séminariste que Fournier appelle Monseigneur et devient sectaire et agressive alors que son père la connaissait drôle et intelligente. Il livre donc ses doutes et son amertume face à sa fille qui ne lui écrit plus que pour demander de l'argent ou pour lui offrir une messe.
Lorsqu'on est parent soi-même et sans avoir vécu l'expérience déstabilisante d'un tel changement, comme n'importe quelles addictions, on saisit la justesse du ton de Fournier qui permet de comprendre sa souffrance, même si le texte est parfois décousu (et souvent drôle).
Cela doit être terrible de perdre l'amour de son enfant mais Jean-Louis Fournier donne le mot de la fin à sa fille, lui laissant une sorte de droit de réponse, comme pour lui montrer que lui n'a pas cessé de l'aimer.


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