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Sex criminals tome 6 sur 6
EAN : 9781534310629
136 pages
Image Comics (01/12/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
The grand finale! The big finish! The climax! We speak of course about this, the end of the award-winning, boundary-pushing, taste-challenging SEX CRIMINALS. Suze and Jon have sex, stop time, and rob banks. The bank went after them. Now Suze and Jon finish off the bank, the Sex Police, and the bad guys all in one pop, hoping to dodge a huge load of trouble before it explodes in their faces.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Sex Criminals Volume 5: Five-Fingered Discount (épisodes 21 à 25) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome, et celui-ci est le dernier de la série. Il regroupe les épisodes 26 à 30 et 69, initialement parus en 2020, écrits par Matt Fraction, dessinés et encrés par Chip Zdarsky qui a également assuré la mise en couleurs.

Bud et Dewey sont sur scène pour leur duo comique. Ils évoquent le fait que ce tome a pour sujet les fins et les commencements, et ils évoquent la pagination d'un épisode mensuel, le fait que parfois il reste une page à combler et enfin le fait que l'histoire devient plus sérieuse et qu'ils sont là pour amener un peu d'humour. Une femme est train de faire l'amour à l'arrière d'une voiture, et elle se rend compte que son partenaire vient d'éjaculer, en oubliant de se retirer. Dans un diner, trois femmes sont en train de papoter : Suzie Dickson, Ana Kincaid et Alix. La conversation porte sur les représentations du temps et comment elles s'appliquent à leur capacité de l'arrêter. Elles sont rejointes par Myrtle Spurge, Robert Rainbow, Dave Glass et Jon Jonson. Un peu plus tard, Suzie appelle Jon qui est en train de purger une peine de prison. Autour de la table dans le diner, Alix fait le constat qu'ils ne peuvent pas espérer continuer comme ça, que ça ne rime à rien, de voler des banques pour récupérer des billets marqués et donc impossibles à dépenser. Plus futile encore les banques sont des entreprises dématérialisées qu'il n'est pas possible de détruire en s'en prenant à leurs locaux ou à leurs distributeurs de billets. Concrètement, ils ne peuvent que s'en prendre à Kuber Badal en personne s'ils souhaitent continuer la lutte.

À l'insu des autres, Suzie Dickson a une vision : elle est dans une pièce carrelée, avec du sang sur les mains, et il y a un homme mort étendu sur le sol. Alors qu'elle voit le même homme hurler, elle se met elle aussi à hurler à table. Elle explique à ses amis qu'elle est fatiguée. Jon Johnson se lève et suggère de la raccompagner chez elle, ce qu'elle accepte bien volontiers. La conversation téléphonique entre Suzie et Jon se poursuit et il indique qu'il n'a pas l'impression d'avoir jamais souffert d'une expérience traumatisante. Elle répond qu'elle non plus n'en a pas fait l'expérience, tout en se souvenant de cette fois où elle avait commencé à lire Lolita de Vladimir Nabokov. Elle a à nouveau un flash d'une situation d'affrontement contre Kuber Badal, trop partiel pour qu'il fasse sens. La conversation semble continuer alors qu'ils sont tous les deux allongés sur un lit, que Jon évoque le fait qu'il a pu contempler l'anus de Suzie à loisir, et qu'elle évoque à nouveau ces visions brutales et angoissantes.

Le lecteur attaque ce tome en sachant que c'est le dernier et en attendant de pied ferme une résolution, ou plusieurs. Il faut un terme à l'affrontement contre Kuber Badal. Il faut une forme d'aboutissement dans la relation entre Suzie et Jon, et peut-être également dans la vie des principaux personnages secondaires. Son horizon d'attente comprend également une bonne dose de drame, et une bonne dose d'humour. Bien évidemment les auteurs lui donnent tout ça et bien plus encore : ils tiennent leur promesse et ne ménagent pas leur peine. Dans leur bref mot de conclusion respectif, ils disent combien l'autre tient une place importante dans leur coeur, à quel point cette série est le fruit de leur amour réciproque. C'est exagéré ? Au sortir de ce tome, le lecteur n'en a pas l'impression. Au fil de leur récit, ils explicitent la nature d'une relation amoureuse, comment chaque partenaire fait grandir l'autre en essayant de le surprendre, d'être à la hauteur, d'être attentif à ses attentes et d'y répondre. Exagéré comme déclaration passionnée ? En tout cas, le lecteur ressent bien cette passion qui les anime, cette volonté de se montrer honnêtes et passionnés dans leur narration. Ils attaquent bille en tête avec le numéro (presque comique) de Bud et Dewey s'adressant au lecteur pour commenter la pagination d'un comics mensuel : ils brisent le quatrième mur, et donnent dans le postmodernisme sans retenue, en toute franchise. Il s'agit de deux auteurs très conscients de leur art, du volume d'oeuvres qui existent déjà, et que la leur n'a de sens que s'ils y mettent leurs tripes.

Bien évidemment s'il est arrivé jusque-là, le lecteur retrouve avec plaisir les dessins de Zdarsky et leurs particularités. Ses planches sont conçues sur une base de 4 bandes de 4 cases chacune, et il fusionne des cases à sa guise, pouvant ainsi les regrouper pour aller d'une page totalement découpée en 16 cases à un unique dessin en pleine page, et toutes les combinaisons possibles entre les deux. Il continue à utiliser des cases sagement rectangulaires, sans tracer leur bordure à l'encre.il réalise lui-même sa mise en couleur, à base d'aplats unis, auxquels il peut venir rajouter ou non une nuance ombrée sur une partie de la surface détourée, ou un contour fluorescent, avec bien sûr l'usage d'effets spéciaux (un éclairage rose fluo) lorsque le temps s'arrête. Il dessine dans un registre descriptif et réaliste, avec un degré de simplification qui donne une sensation de dessins tout public, très agréables à l'oeil, très faciles à lire. Pour autant, le lecteur ne ressent jamais une impression d'uniformité ou d'économie, car l'artiste s'investit tout autant dans la conception de ses plans de prise de vue, que dans les décors, les tenues vestimentaires, ou encore la direction d'acteurs.

Ainsi comme dans les tomes précédents, le lecteur se régale séquence après séquence, même s'il ne prête pas d'attention particulière à la manière dont le dessinateur s'y prend pour leur donner de la saveur. Alors que le groupe des sept amis est réuni sur deux banquettes face à face, il peut voir les uns se tourner vers les autres, certains picorer dans leur assiette ou jouer avec leur nourriture, tout ça avec un naturel aussi banal qu'évident. Lors des séquences d'intimité entre Suzie et Jon (avec activité sexuelle ou non), il peut voir deux individus se connaissant bien, habitués à être dans l'intimité, se portant une affection mutuelle visible dans leurs gestes, leurs regards. Il lui suffit de regarder les visages des uns et des autres pour percevoir des facettes de leur personnalité dans leurs expressions, très différente entre le visage détendu d'Ana Kincaid, et celui fermé et dur de Myrtle Spurge. L'artiste est aussi à l'aise pour mettre en scène un scanner du cerveau, des pratiques sexuelles parfois déviantes, ou encore un tête-à-tête sur plusieurs pages, de manière organique et intéressante sur le plan visuel. le denier épisode (69) est uniquement consacré à un séjour d'une journée sur une île pour célébrer un mariage, avec des individus normaux, et l'expression d'un sentiment d'amour apaisé entre les promis, des sentiments et des émotions plus complexes entre plusieurs invités, et là encore la narration visuelle épate par son naturel et son absence d'images cliché grâce à une sensibilité honnête, et une réelle affection pour les différents personnages.

Pas facile de clore une série de 31 épisodes réalisés sur 7 ans (de 2013 à 2020), avec plusieurs composantes narratives allant des relations sexuelle (c'est une promesse explicite du titre) aux machinations d'un magnat à la tête d'une gigantesque entreprise bancaire, aux intentions malveillantes. le scénariste donne l'impression de d'acheminer chaque composante vers sa conclusion avec un naturel confondant. Pourtant, il y a bien une sorte de combat faisant intervenir cette capacité surnaturelle à arrêter le temps, il y a bien des tête-à-tête entre amoureux, et des discussions entre amis pour identifier des schémas qui font sens, des relations interpersonnelles superficielles, et d'autres profondes. Chaque composante est satisfaisante pour elle-même et les différents ingrédients s'entremêlent organiquement pour un tout d'une saveur incomparable. Matt Fraction est en pleine forme et propose des situations aussi improbables que logiques allant d'amants en train de dessiner sur le corps de leur partenaire, à une blessure par balle accidentelle à la cheville, en passant par une défenestration, le saccage rageur et systématique d'un pavillon avec une masse, une représentation théâtrale amateur en prison, un baiser entre deux hommes, etc. Au fil des séquences, certains personnages confient leurs états d'âmes, leurs constats sur leur vie, avec à-propos et naturel, des points de vue correspondant à leur caractère et leur histoire personnelle, mais aussi des questions que les auteurs se sont eux-mêmes posées.

Le lecteur est déchiré entre le contentement de connaître la fin de l'histoire tant pour l'intrigue que pour la relation amoureuse entre Suzie et Jon, et entre la tristesse de savoir qu'il n'y aura pas d'autres numéros, qu'il ne pourra plus bénéficier de l'expression de l'amitié presque fusionnelle entre Chip et Matt, sous la forme d'une création unique en son genre, de personnages aussi imparfaits qu'attachants, d'une intrigue aussi échevelée que cohérente et passionnante, de l'évolution d'une relation amoureuse, d'une bande dessinée palpitante de vie et d'inventivité loufoque.
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