Le billet doux
Il m’est poésie
Qu’enclose
En gitanie
Nuit et jour
Ma toujours amour
Avec les mots de trop
Les moins frêles
Ceux du premier geste
Je peux t’écrire
Ce qui me chavire
De mémoire d’homme
Voilà je t’aime lettre à lettre
Dans n’importe quelle langue
Même celles qui sont mortes
Et qui meurent au moment même
La poésie qui va de soi coule de source
Ça enjôle son gitan c’est écrit dans le texte
Le temps qu’il faut
Elle venait toute de charme indolente
Et plus sombre encore qu’un ciel bas
Et de plus près encore qu’une éclipse
Elle venait ceinte d’images obscures
Une prémonition de bon augure
Elle venait ténébreuse
Et moi un peu abstrait
Comme d’habitude
Dans le décor
Une gitane assoupie indolemment
Dans une verdine près de l’étang
Un écrivain wethérien
L’air de rien du tout
Sur le bout de la langue
Lui récite des refrains
Au creux des reins
C’est un air païen connu
Un rituel de ferveur profane
Au moins une chanson
Sur toutes les lèvres
À corps perdu
Au bout des sentiers
Sous le soleil tournesol
La gitane s’emmêle au lierre
Et le désir à fleur de peau
Donne des frénésies
Herbe de voyance
Et chair de poule
À perte d’âme
Éperdument
Quand la brise d’été
Est un prétexte de plus
Pour l’enchevêtrement
C’est une gitane de pays vague
Qui dans la nuit des temps m’attend
Où déjà le lézard que j’allais devenir
Se cachait dans les photos-souvenirs
Cette gitane est dans mes rémanences
Avec une fragrance d’errance au corps
Et sans origine au fond des yeux