Augusta Holmès (1847-1903) était une compositrice française d'origine irlandaise. J'ai découvert son existence dans le livre d'Aliette de Laleu ‘Mozart était une femme'.
Je suis déçue de n'avoir trouvé sur Deezer qu'un seul album de 5 morceaux. YouTube n'est pas beaucoup plus généreux. Et pourtant… son oeuvre comporte « un opéra, plusieurs symphonies, sept poèmes symphoniques, des compositions pour chant et orchestre, des pièces pour
piano seul et
piano à quatre mains, des chants religieux, le tout dûment donné en audition dans des salles prestigieuses, et plus de cent quatre-vingts mélodies dont beaucoup connurent le succès. »
Pour la commémoration du centenaire de 1789, Augusta Holmès a conçu l'extravagante « Ode Triomphale » au Palais de l'Industrie (Paris) avec 1200 exécutants (orchestre et choeurs) et 20.000 spectateurs… cela devait être énorme !
Son plus grand succès, elle le vit à Florence en 1890 avec son « Hymne à la Paix » pour la commémoration du 600e anniversaire de la mort de Béatrice Portinari (la bien-aimée de
Dante).
Elle a eu moins de chance avec son opéra - ‘La montagne noire' - joué à l'
Opéra de Paris en 1895. L'auteure du livre évoque un succès indiscutable auprès du public. Cela était dit, il ne survivra pas à la critique.
Gérard Géfen, un journaliste anglais, aurait reconnu avoir l'avoir admiré mais qu'il n'était pas souhaitable d'ouvrir les portes des théâtres/opéras à des femmes auteurs.
Pour Saint-Saëns c'est la ‘rançon de la gloire' : « La haine est le plus grand hommage, soyez fière de l'avoir méritée. » À l'époque, il n'était pas convenable pour une femme d'avoir du talent et assurément d'en avoir plus qu'un homme.
Personnellement, j'aurais bien aimé entendre ces trois oeuvres.
Côté vie privée, elle a été la maîtresse de
Catulle Mendès (1841-1909) avec qui elle a eu 5 enfants. J'ai trouvé surprenant d'apprendre que Mallarmé faisait du baby-sitting pour eux.
Elle faisait partie de la « bande à Franck » (
César Franck), elle a fréquenté Richard et Cosima Wagner,
Franz Liszt (père de Cosima) et bien d'autres.
Michèle Friang a dressé le portrait passionnant d'une femme qui n'a pas mérité d'être « enveloppée de silence. »
https://www.youtube.com/watch?v=HzfWfYBEbrU