AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

John Szarkowski (Directeur de publication)
EAN : 9780870702501
96 pages
Museum of Modern Art (01/01/1971)
4/5   1 notes
Résumé :
Storyville portraits : photographs fromthe New Orleans red-light district, circa the New Orleans red-light district, circa19121912E. J. Bellocq, reproduced from prints made by LeeE. J. Bellocq, reproduced from prints made by LeeFriedlander, preface by Lee Friedlander, edited byFriedlander, preface by Lee Friedlander, edited byJohn SzarkowskiJohn Szarkows.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Storyville portraitsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
"Quand je suis arrivé à la Nouvelle-Orléans, j'ai fait gaffe de ne pas m'installer dans un bordel, bien que toute la ville me parût en être un. » écrit Bukowski dans son Journal d'un vieux dégueulasse. Il fut un temps où il exista dans la ville un quartier réservé, Storyville. Ce District de la Nouvelle-Orléans voué à la prostitution prit, en un beau pied de nez, le nom du conseiller municipal Story qui légalisa les maisons closes dans une zone délimitée de la ville. Storyville concentra bientôt de nombreux bordels, établissements de luxe ou maisons d'abattage tous réservés à une clientèle blanche -on avance le chiffre de 3000 prostituées blanches, noires, métisses, lors des périodes fastes -des bars, des restaurants, des clubs…Locaux et touristes s'y pressaient, tout comme les musiciens de jazz. Les trois romans de David Fulmer, Courir après le diable, Jass, Rampart Street, ou Carnaval de Ray Celestin, nous rappellent que des musiciens comme Buddy Bolden ou Louis Armstrong y firent leurs armes.
Storyville ferma ses portes en 1917 et hormis deux à trois plaques commémoratives, il ne reste plus grand chose de ce quartier qui draina durant des années une faune hétéroclite, rapporta des sommes colossales, enrichit des politiciens corrompus et des policiers véreux.
Sur Storyville, il existe quelques romans, des airs de jazz estampillés Dixiland et surtout le travail photographique beau et singulier de Ernest J. Bellocq (1873-1949), un dandy créole natif de la ville qui photographia inlassablement les filles dans les bordels. C'est grâce à ces clichés des prostituées de Storyville que « Papa Bellocq" passa à la postérité. Fulmer l'a mis en scène dans ses romans , Louis Malle dans son film La petite. Jean Pérol dit de lui dans son bel essai consacré à la Nouvelle-Orléans, qu'il fut un « Toulouse-Lautrec photographe des bordels ».
Le créole blanc aisé au fort accent français gagna sa vie en photographiant des paysages et des bateaux mais on découvrit à sa mort d'intrigantes plaques de verres représentant les femmes du Red-Light District en 1912. Rachetées par le photographe Lee Friedlander, elles furent développées puis exposées en 1970 grâce à John Szarkowski au Modern Art Muséum. E. J. Bellocq. Storyville portraits édité l'année suivante est le fruit de cette collaboration.
Le curieux destin de ses photographies en noir et blanc, la réputation sulfureuse de Storyville, et le fait que de nombreux visages de prostituées aient été grattés à même la plaque de verre par Bellocq lui-même dans un souci de discrétion, ou comme le dit la légende par son frère jésuite offusqué par la nature des clichés donnent à ce petit livre un parfum d'interdit qui se dissipe rapidement. Il ne s'agit pas de clichés destinés à être vendus sous le manteau ou à enrichir les collections de type Erotica. Ils n'ont rien en commun avec les cartes postales érotiques dites « chez les filles ». Ce sont des prostituées photographiées seules, indifférentes, goguenardes, rêveuses, nues, vêtues, assises, couchées, à leur toilette. Certaines portent des masques. Dans cet univers qui broie les femmes, on s'attarde sur le visage lorsqu'il n'a pas été rayé, sur un geste, les détails d'un vêtement, le mobilier. Elles redeviennent des femmes, plus des marchandises…. Il ne se dégage aucun voyeurisme, c'est un échange entre l'Oeil et le sujet. Ernest J. Bellocq est un grand maître de nu, on l'imagine dès lors comme Louis Malle l'a représenté dans La petite, entrant et sortant à sa guise dans les bordels, comme s'il faisait partie du décor.
Ces Portraits de Storyville fixèrent il y a plus d'un siècle les visages de celles qui oeuvraient derrière les murs et que personne ne voulait voir en dehors.
Commenter  J’apprécie          384


autres livres classés : prostitutionVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Autres livres de Lee Friedlander (1) Voir plus

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1085 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}