La vie en chantier

Gallmeister a encore frappé !!
Pete Fromm a encore frappé !!

Vous ne connaissez-pas encore ? Foncez. 
L'une des principales caractéristiques de Pete Fromm, c'est qu'il ne va pas vous raconter de conte de fée. Il racontent des histoires d'amours qui sont bousculées, malmenées par la vie. J'avais déjà testé et adoré Mon désir le plus ardent, où l'on suit un couple dont la femme est atteinte très jeune, d'une sclérose en plaques. Youpi.  
Là, et je ne dévoile rien car c'est déjà indiqué sur la 4ème de couv, vous embarquez à côté d'un homme qui vient d'être papa et qui vient aussi de perdre sa femme suite à l'accouchement. 
Et là vous vous dites : génial, on va passer un super moment. Et bien figurez-vous que oui. Vous allez passer un excellent moment, grâce au magicien Pete Fromm qui va vous confronter tour à tour à la douleur effroyable de l'absence et au bonheur intense de la paternité. Comme il est intelligent en plus, l'auteur va faire ça avec délicatesse et justesse, sans sombrer ni dans le pathos, ni dans un manichéisme facile.  C'est attendrissant, triste, beau, drôle, touchant. Les personnages autour sont formidables. le Rude qui est un ami extraordinaire. La grand-mère, qui oscille entre petits plats pour assurer la survie de son gendre, et discrétion pour ne pas ajouter sa tristesse à celle qu'il subit déjà. Et Elmo, que vous apprendrez à connaitre. 
Ce petit monde va soutenir Taz dans sa reconstruction. Va l'accompagner pour lui éviter de sortir du chemin. Va le pousser aussi, quand il aura trop envie de s'arrêter. 
La maison est en chantier. La vie aussi. Elle n'est pas comme sur les plans, mais on apprend à être heureux différemment. Pas avec la personne choisie, mais avec le souvenir de son amour, qui allège petit à petit la douleur de son absence. Ce roman sent le biberon, le bois travaillé, la peinture, la couche à changer, le petit plat qui mijote et l'odeur fraiche de la nature dans un coin de rivière caché. 

Alors, faut-il le lire. Oui. Un grand oui. Je recommande aussi Mon désir le plus ardent. Je sais, le sujet n'est pas fun, mais c'est tellement beau. 

Une écriture simple, sans effets littéraires ni cogitations intellectuelles. Comme dans Indian Creek, le texte est si visuel ( voir même olfactif avec l'odeur du bois) que c'est avec plaisir que l'on se laisse porter par l'histoire, serait elle même cousue de fil blanc. Fidèle à sa recherche de naturel, l'auteur écrit avec son coeur et il se dégage de son texte des accents de vérité émouvants qui font oublier les imperfections d'un style pas toujours académique. Ce n'est pas un chef d'oeuvre littéraire mais je n'en ai pas moins pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

Bon maintenant je suis définitivement fixé. J'ai un gros problème avec Gallmeister. Après avoir renoncé à mon billet sur Évasion, je passe du noir de chique au bleu pervenche.
Pourtant le petit mot manuscrit de la libraire était dithyrambique : j'aurais du me méfier.
Alors bien sûr je préfère les affres de la monoparentalité chez un ébéniste du Montana aux injures raciales grotesques des évadés du Colorado.
Mais quand même, 520 jours de galère pour faire des meubles tout en s'occupant de sa fille et pour finir par ….euh j'ai failli spolier!
Ils sont tous adorables: Taz, Midge, Marnie, Elmo etc…mais alors adorables juste comme il faut. Pas dégoulinant de gentillesse mais pas loin quand même.
Alors malgré les grosses galères financières, le veuvage, la maison à finir et tous ces meubles à faire, et bien il ne s'en sort pas trop mal le Taz.
Il faut dire qu'avec un tel entourage….
Bon bien sûr il a un des parents problématiques mais la beauté des rivières et la pêche à la mouche auront raison de tout.
L' apreté de la vie quotidienne, la bienveillance acidulée des personnages et surtout une certaine finesse dans la description des émotions rehaussent quand même ce mélo rétro-futuriste qui fera plus d'un adepte depuis sa sortie en poche en période pré-estivale.
Pour ma part je fais un petit break avec les prestigieuses éditions aux couvertures trop belles.

Je crains de commencer à me lasser de Peter Fromm... Depuis le coup de fraîcheur initial d'Indian Creek, l'alchimie fonctionne de moins en moins bien.
Cela se confirme avec ce roman que, même si j'apprécie sa justesse, sa forte emprise dans le réel et sa grande humanité, j'ai trouvé trop convenu, sans surprise.
J'ai senti un trop grand soin à transcrire la souffrance et le difficile travail de deuil du jeune père, une minutie de chaque instant vécu sur la courbe de deuil qui fait qu'au final on s'attend à tout ce qui va arriver, avec autour de Taz des personnages campés dans le rôle exactement attendu: le vieux poto toujours présent, la belle-mère fée du logis, la baby-sitter qui sortirait bien de son rôle et bien sûr la bébé absolument parfait dans son rôle de miroir de sa mère décédée.
C'est touchant, mais long. Bref je suis passée complètement à côté de la sensibilité de cette histoire.

Cher Pete,
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Tes romans, c'est toujours plus qu'une histoire, c'est une écriture avant tout, une qui donne envie de regarder au-delà des mots, une où l'on ferme les yeux pour admirer le paysage qui s'étire le long de la rivière, où l'on entend le bruissement de l'eau lorsque l'hameçon s'enfonce entre les flots, où l'on respire doucement pour entendre les silences, une où chaque geste, chaque infime mouvement révèle plus que le plus long des dialogues, une qui nous apprend à lire entre les lignes.
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Dans cette dernière lecture, c'est d'une vie en construction qu'il s'agit, une où tout a commencé avec des projets, des perspectives. le plus dur reste à faire, les premières bases sont posées, l'avenir est en ligne de mire, et puis, ce coup du destin, celui qui bascule les quelques fondations et pour cela une vie à reconstruire, ou tout simplement, à poursuivre, mais différemment.
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Ton récit, c'est celui des jours d'après, ceux qu'on préfère parfois ne pas voir, et pourtant avec toi on les lit tous. On observe la tristesse qui ne parvient pas à sangloter, la douleur qui s'oublie derrière chaque coup de marteau, derrière chaque morceau de bois travaillé, le quotidien qui se réinvente. On s'attendrit devant ce lien qui se renforce un peu plus, père et fille, on a le coeur qui chavire, entre sourires et larmes, entre l'amour, l'amitié, et ces jours qui s'écoulent.
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Et toujours ta plume, tout en délicatesse. Avec elle, le chagrin tout en pudeur, les battements du coeur qui pulsent un peu plus, les espoirs qui sursautent, les errements et les hésitations, et cette promesse entr'aperçue, les jours meilleurs. Tous ces instants d'après, simplement mis en valeur, sans appuyer sur les effets, avec authenticité, avec bienveillance, pour nous emmener progressivement vers demain qui se profile. Une histoire sensible et magnifique, parce que c'est toi qui nous racontes.

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Après avoir tant aimé Mon désir le plus ardent, sur la maladie, le couple et la parentalité, j'ai plongé avec crainte en tant que jeune maman dans ce roman où le protagoniste principal se retrouve veuf de sa femme morte en couches. Voici un calendrier, jour après jour, de la vie de Taz avec sa fille Midge, dans l'ombre de Marnie, avec qui il continue de discuter. Bien entouré par ses amis, Taz va essayer de survivre au chagrin, et surtout tisser des liens avec sa fille...
Moins puissant que le précédent roman, celui-ci est néanmoins dans la même veine humaniste, sensible, réaliste. J'ai beaucoup aimé cette lecture, d'une dureté et d'une tendresse incroyables.
Encore un très beau roman de cet écrivain des grands espaces !

J'avais vu passer ce livre sur les blogs en 2019. Tant de critiques élogieuses sur ce livre que ça m'a fait fuir. Mais bon, là, avec ma frénésie estivale de Gallmeister/Totem, je l'ai pris. Et heureusement que je n'ai pas lu la 4e de couverture : c'est le spoil absolu !.... , et toujours heureusement : je n'ai pas trop regardé la couverture : je croyais que c'était juste une histoire d'amour, un couple.
Mais une fois ouvert, ce livre m'a emportée comme jamais ! Ou peu de livres m'ont récemment plu à ce point. Ces temps-ci, plusieurs essais, plusieurs livres me sont tombés des mains. Je parle de "Jesse le Héros" de Lawrence Millman, de "Le Poids du monde" de David Joy, de "Les chiens de Pasvik" d'Olivier Truc. Ce sont des livres qui ont eu un grand succès, mais moi je n'ai pas accroché. Donc je les ai mis en vente.
Puis j'ai attrapé ce bouquin-ci dans ma Pile à Lire, presque au hasard. Et....... wooooofff, envolée comme une feuille dans une bourrasque.
Dans le prologue, on assiste à l'annonce d'une fille qui dit à un garçon qu'elle est enceinte. On comprend qu'ils se connaissent depuis des années, qu'ils sont tombés amoureux et qu'ils ont acheté une maison qu'il faut retaper. Complètement retaper. On est aux USA, dans le Missouri, dans une petite ville. Ils n'ont pas beaucoup de revenus : Taz est menuisier ébéniste, et les chantiers sont rares. Marnie n'a pas de travail pour le moment. Ça fait trois ans qu'ils vivent dans ce chantier, il va falloir qu'ils activent !
Le chapitre suivant est intitulé : "J-deux mois et le compte à rebours commence". C'est le plein été, Taz et Marnie retapent, Taz a fait un plancher en érable si beau, si bien fignolé qu'il brille, et qu'ils le protège d'une bâche. le séjour, la nursery et leur chambre sont peu à peu équipés de lits faits de bois de qualité, récupéré par Taz au cours de certains chantiers, ou découvert dans des décharges. Il n'y a toujours pas de salle de bains, ni de cuisine, juste une cuisinière et un frigo de récupération. Et lorsqu'il fait trop chaud, il vont jusqu'à leur plage secrète, un bras de rivière magnifique, où Margie adore se baigner, d'ailleurs c'est là qu'ils se sont rencontrés. Ils sont joyeux, simples, souvent sarcastiques, ont des amis formidables, dont Rudy, l'ami d'enfance de Taz. Ils ont choisi le prénom. C'est une fille.
Les chapitres sont titrés de J-, jusqu'au jour où Marnie perd les eaux et ils filent à l'hôpital. Mais Marnie meurt d'une embolie pulmonaire juste après avoir donné naissance à la petite Midge. Taz est effondré, mais en même temps il sait qu'il va devoir affronter la vie sans Marnie, mais avec la petite Midge. Les amis sont tous à la maison, et les premiers jours, la mère de Marnie est là, Rudy aussi, l'ami d'enfance, l'ami qui aimait Marnie presque autant que Taz. Mais Taz ne vit, ne survit que pour ce bébé. Des proches viennent poser des paquets de couches, de la nourriture, le nécessaire pour le bébé. Pas simple de vivre un deuil si immense et de gérer ses émotions mélangées avec la joie mais aussi l'implication qu'il faut mettre pour s'occuper d'un bébé de quelques jours, de quelques semaines.
Au fur et à mesure des jours qui passent, on ressent le chagrin qui sous-tend le texte, écrit par un Pete Fromm pudique, à travers des mots simples, les pensées, les gestes, les émotions que peuvent donner un ami prévenant, une baby sitter qui est connectée au bébé dès la première seconde, une grand-mère qui a du mal à sortir du rôle d'aigrie que Marnie avait brossé à Taz, et marche sur des oeufs, la lourdeur des jours où le père s'enfonce dans uniquement le soin à son bébé, il lui parle de sa mère :
«  Avant , on partait ensemble . On descendait des rivières , on traversait des jungles. On escaladait des montagnes. 
Mais cette fois, elle a dû partir seule , C'est l'expédition la plus longue de sa vie »
 C'est le récit pudique des sentiments sous-entendus, des beautés de la nature autour, de la sensation et l'odeur du bois travaillé, et du travail bien fait.
C'est un livre d'amour d'un père pour sa fille, d'un ami proche qui est toujours là mais pas intrusif, assis sous le porche de la maison le matin, l'amitié et les liens familiaux quels qu'ils soient sont aussi une forte composante de ce livre magnifique. Non dépourvu d'humour, il m'a fait penser à un film brittanique "Jack et Sarah" avec Richard E Grant et Samantha Mathis, qu'on regardait en boucle avec ma fille.. C'est pour moi un coup de coeur immense, tant pour le style de l'auteur que pour l'histoire. J'ai vraiment, vraiment aimé, du début à la fin.
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//Quel plaisir de retrouver Pete Fromm, découvert l'été dernier avec cette bouleversante histoire d'amour, Mon désir le plus ardent. ▪️ Pourtant j'ai bien cru que Pete et moi, on était fâchés après avoir lu Indian Creek où les nombreuses scènes de chasse m'ont mise mal à l'aise. Ou peut être que je n'aime pas les romans dit de "nature writing" quand la nature est vraiment le personnage principal.
Pour moi, Pete Fromm révèle tout son talent en nous racontant les épreuves de la vie avec une telle justesse que son propos est universel.
▪️
Dans une vie en chantier, Taz est menuisier dans une petite ville du Montana et forme un couple heureux avec Marnie malgré leurs fins de mois difficiles. Mais Marnie meurt en accouchant. On accompagne alors Taz dans sa nouvelle paternité, sa vie avec elle sa fille mais sans elle l'amour de sa vie. ▪️
Sa vie est en chantier au sens propre ( la maison achetée avec Marnie est en perpétuels travaux faute de moyens) et au sens figuré car soudain tout est fragilisé, à réparer, à colmater. En même temps les murs porteurs sont là et font en sorte que l'édifice ne s'écroule totalement. Ce sont les mains tendues par les amis, par la mère de Marnie, ce sont les sourires et les progrès de sa fille, c'est la voix de Marnie qui l'accompagne, à la fois douleur et béquille.
Chantier enfin car Taz construit des murs autour de lui, jour après jour (chaque chapitre compte le nombre de jours qui suivent le jour où la vie de Taz a basculé), c'est la seule façon qu'il a trouvé de tenir. ▪️
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Cela aurait pu être larmoyant mais Pete Fromm n'est pas du genre à nous balancer les violons (cela ne m'a pas empêché d'être très émue par certaines scènes). Même si j'ai un peu trop vu arriver le dénouement et eu l'impression de revoir le couple de Mon désir le plus ardent dans une nouvelle histoire, j'ai ressenti un grand plaisir de lecture et c'est bien ça le plus important ! ▪️
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Présentation par l'éditeur : Marnie et Taz ont tout pour être heureux. Jeunes et énergiques, ils s'aiment, rient et travaillent ensemble. Lorsque Marnie apprend qu'elle est enceinte, leur vie s'en trouve bouleversée, mais le couple est prêt à relever le défi. Avec leurs modestes moyens, ils commencent à retaper leur petite maison de Missoula, dans le Montana, et l'avenir prend des contours plus précis. Mais lorsque Marnie meurt en couches, Taz se retrouve seul face à un deuil impensable, avec sa fille nouvellement née sur les bras. Il plonge alors tête la première dans le monde inconnu et étrange de la paternité, un monde de responsabilités et d'insomnies, de doutes et de joies inattendus.

Une histoire centrée sur la détresse d'un père qui vient de perdre sa femme et qui vit dans son souvenir. Si j'ai trouvé l'intrigue plutôt bien construite, j'avoue en revanche que l'émotion n'a pas été au rendez-vous pour moi malgré un sujet qui s'y prêtait bien. L'écriture m'a semblé plus cinématographique que littéraire. En outre, je regrette de ne pas avoir découvert le texte dans sa langue originale. le style était parfois un peu haché, laborieux - Était-ce un problème de traduction ou au contraire un rendu fidèle de la plume de l'auteur ? Une lecture pas désagréable mais qui ne me laissera pas non plus un souvenir impérissable.

Et bien, encore une fois, je ne me rallierai pas à l'avis de la majorité des lecteurs ... J'ai emprunté ce livre à la médiathèque car la couverture me plaisait bien, le synopsis était clair, je n'avais jamais lu cet auteur et surtout il y avait une grosse pastille collée sur le livre "coup de coeur" ! Résultat : panne de lecture, ennui total, aucune empathie, aucune envie de revenir dans ma lecture ... Il ne se passe rien ! Taz perd sa femme en couche et fait son deuil tout en élevant leur petite fille. Point final ! il se lève, il met ses chaussures, il prend un café, il change la petite, il prépare ses outils ... Pfiouuuu que c'est long !! et c'est comme ça jusqu'à la fin !! ah oui ... énorme suspens qd même ! comment va t'il préparer Thanksgiving ? le côté triste n'est même pas triste ... Enfin je ne m'étendrai pas plus longtemps ... vu le nombre de 5/4/3 étoiles c'est sûrement moi qui ai un problème avec ce genre de lecture !!!