De quoi ça parle ?
C'est un roman publié chez Gallmeister, donc la nature à sa place, la rivière est omniprésente entre le Wyoming et l'Oregon . Ça parle d'un amour qui dépasse le quotidien, qui surpasse la maladie, qui va jusqu'au bout de ses forces sans jamais tomber dans la niaiserie ou être fleur bleue. Ça parle du désir mais pas seulement du désir amoureux, du désir de.la vie aussi, envers et contre tout.
Ce que j'ai aimé ?
- La couverture, comme souvent dans cette édition
- l'écriture parfaitement maîtrisée, avec un rythme qui vous emporte dans le récit,
- l'humour, présent tout au long du roman, qui dédramatise la maladie
- les descriptions des paysages qui en font un joli nature writing
- la psychologie fouillée des personnages (pas de caricatures, deux caractères forts mais différents des stéréotypes)
- le manque de descriptions physiques des personnages laisse la place à l'imagination du lecteur pour se construire des images
Ce qui m'a déplu ?
- j'ai eu un peu de mal, dans la première moitié du récit, avec les sauts d'époque sans transition.
Un coup de coeur à ne pas rater.
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La quatrième de couverture ne dit pas beaucoup de chose. Je ne m'attendais pas à ce qui a suivi. Une jolie petite romance, des personnages dans un cadre inhabituel, déjantés, amoureux, non conformistes. L'écriture est fluide. L'histoire semble superficielle, avec un humour moyen au départ, mais l'auteur nous amène dans quelque chose de bien plus percutant. Une histoire d'amour intense, profonde qui dure des décennies. Des remises en question, des doutes, des peurs, beaucoup de bonheur et de spontanéité malgré la lourdeur et l'incompréhension, parfois, de l'être qu'on aime face à certains événements. C'est très bien documenté. Ce livre m'a particulièrement touchée, je me suis prise dans l'histoire, ceux qui vivent une situation analogue ne liront pas ce roman de la même façon. L'histoire met en évidence, pour les personnes touchées par le thème, non pas de la reconnaissance, mais un miroir qu'ils essaient de ne pas regarder. C'est riche de sentiments, profond d'histoire de vie. J'ai pleuré. J'ai beaucoup apprécié.
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La construction de l'histoire est originale et m'a un peu dérouté au début. On a des retours en arrière, mais également les chapitres s'enchaînent et grâce aux détails, on se rend compte que nous avons avancé dans le temps. On parcours des moments clés de la vie de Maddy et Dalton.
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Maddy est une jeune femme forte et combative, avec un coeur énorme. Elle fait tout pour le bien être des autres, j'ai ressenti énormément de frustration et d'admiration à la fois.
Et Dalton... nous devrions toutes et tous avoir un Dalton dans notre vie . Cet homme plein d'amour pour sa femme . Il est plein de bonne humeur et de bienveillance. Il sait nous faire passer du rire aux larmes.
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Ce roman est doux , et dur en même temps.. j'ai ris mais j'ai également pas mal pleuré.
Je ne veux pas en dire beaucoup car je pense qu'il faut découvrir se roman sans en connaître grand chose .
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Je ne peux vous dire qu'une chose : Lisez le !!! et je vais me lancer dans les autres romans de l'auteur !
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À travers ce roman, nous allons découvrir la vie de Mad et Dalt.
Une vie comparable au rythme d'une rivière : calme, qui s'agite parfois sans prévenir, qui peut se charger d'intensité absolue à l'instar des rapides.
Une vie décrite sans tabou, sans pathos lorsque la maladie s'invite.
Une vie remplie d'amour, d'humour décalé, de force de caractère.
Ce livre est une véritable claque, un coup de pagaie sur la tête, époustouflant de beauté.
La façon dont est découpée l'histoire, ne nous laisse pas le choix que de continuer d'avancer avec les personnages, pas le temps de s'apitoyer , la rivière continue de couler, de nous emmener au chapitre suivant, à la prochaine tranche de vie.
La plume de l'auteur est saisissante au point de ressentir la force de la vie, de l'amour, du bonheur au travers des pages.
Ce livre est puissant, marquant.
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Tout commence dans le Wyoming, la rencontre entre Maddy et Dalton est chaude comme la braise. Ils sont beaux, jeunes, tous les deux sont guides de rafting, et cela les passionne.
Ils vont très vite vivre ensemble, et s'installer dans l'Oregon en créant leur entreprise. Mais la venue d'un premier enfant, et des affaires qui ne sont pas florissantes, obligent Dalt à prendre le métier de charpentier, version officielle pour Mad.
Le court prologue de l'auteur nous a informé qu'il y avait un intrus dans ce couple, appelé SP (Sclérose en Plaques), donc pas d'effet de surprise.
Ils vont avoir un premier enfant prénommé Atty, petit garçon, plein de vie, petit homme déjà. Pendant cette première grossesse le diagnostic tombe comme un couperet, la sclérose en plaques investit le corps de Maddy. Malgré tout ils auront un deuxième enfant Izzy.
Mad voit sa santé se détériorer, entre colère et humour noir elle navigue à vue. Dalt, lui anticipe le handicap de sa femme et avec toute la gentillesse et l'amour fou qu'il lui voue, il s'efforce de faire de leur maison, un home sweet home adapté.
Ces changements dans la maison mettent en fureur sa femme.
L'auteur a un art très particulier pour se mettre dans la tête, le coeur et le corps d'une femme. Aucune fausse note ne vient entachée, le roman qui a un ton juste.
C'est une prouesse. Cela nous offre un beau sentiment d'empathie, jamais de pitié, cela rend ses personnages très attachants et le lecteur ne peut qu'éprouver de l'admiration envers ce couple face à cette catastrophe.
« Quand il me dépose sur le tapis ocre et mité, je me cramponne à lui de toutes mes forces.
—Dalt…
Je veux dire quelque chose de profond, quelque chose qui nous permettra d'envisager ce déménagement sous un jour plus positif, mais tout ce qui sort de ma bouche, c'est :
— …comment on en est arrivé là ?
— Mad, dit Dalt.
Mais je l'interromps :
—Je ne parle pas de la maison, je parle de nous. On ne se dit plus rien. On évite le vrai sujet, comme s'il allait finir par se lasser de nous et partir.
—Quoi ?
—On n'a pas de secret l'un pour l'autre, Dalt. Mais tu as trouvé un emploi sans me le dire. Et une maison. Une maison qui pourra s'adapter au pire.
—C'est juste que …
—C'est juste qu'on a peur.
Il se penche en arrière pour me regarder, m'étudier, peut-être qu'il hausse les épaules. Un geste si rapide qu'il faut le capter sur le vif.
—Ne nous laissons pas envahir par la peur au point de ne plus se parler. D'accord, Dalt ? Ce serait vraiment dommage. de laisser une maladie à la con nous faire ça.
—A nous ? Les veinards ? Impossible.
—Impossible, pourtant ça a déjà commencé.
Il tend les bras vers le porche et attrape Atty, dont les mains minuscules se raidissent, doigts écartés, un réflexe de préhension provoqué par la surprise au plus profond de son sommeil.
—Ce qui a commencé, c'est la meilleure partie.
Dalt, mon roi du déni. Pourtant c'est lui qui ébauche les plans de ma désintégration, lui qui cloue les planches de notre arche. »
Un roman noir, d'une grande richesse psychologique.
Il a le rythme d'une randonnée en rafting, tantôt au sommet des crêtes, ensuite plongée dans les chutes, sorties, on pagaie, on revient au sommet et ainsi jusqu'au bout.
Ce sont ses sensations fortes que vous aurez en lisant ce roman.
Une écriture limpide, rythmée qui va à l'essentiel, d'une finesse psychologique rare, des dialogues savoureux qui font éclater de rire au pire moment, tous les passages avec les enfants sont poignants. Un roman d'une beauté absolue.
Histoire racontée au présent par Maddy, un tour de force avec le Montana pour toile de fond.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 09 janvier 2020.
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