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4,06

sur 1017 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre qui fut pour moi en même temps la découverte d'un auteur au style plus qu'agréable et la surprise de lire pour une fois une histoire d'amour où tout n'est pas à l'eau de rose. Rien ne coule de source malgré la rivière proche.

Quel sujet audacieux que celui de l'Amour qui est si puissant que le désir n'en est que plus ardent au fil du temps.

Sans dévoiler l'histoire, je dirai que j'avais été totalement emportée par ce récit qui multiplie les exemples d'empathie, de respect, et que les preuves d'amour valent toujours plus que des mots quand les maux assaillent l'amour.
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De temps en temps, je lis un roman des éditions Gallmeister. J'y trouve le plus souvent dépaysement, nature omniprésente, auteurs sélectionnés avec soin, de belles écritures aux qualités littéraires certaines.
Cette fois-ci, il s'agit du dernier Pete Fromm que je découvre avec son désir le plus ardent, un titre accrocheur.
Bon, j'suis franche, j'ai bien failli m'arrêter à la quatrième de couv. La love story qui vire au cauchemar quand « La putain de sclérose en putain de plaques » s'invite à bord, j'étais pas sûre d'avoir très envie de m'embarquer dans l'aventure, même aux côtés d'un couple non conventionnel, très amoureux et très courageux. Mon désir à moi était moins ardent tout d'un coup.
Mais l'envie de découvrir cet auteur dont je vois passer ici régulièrement des oeuvres chroniquées avec enthousiasme a été la plus forte.

À l'arrivée, mon coeur balance entre quatre et cinq étoiles. Quand même !
Bien sûr, il s'agit d'une très belle histoire d'amour sublimée par les épreuves que les héros, Maddy et Dalton, rencontrent. La nature, entre Wyoming et Oregon, est bien au rendez-vous. On sent que Pete Fromm maitrise le job : histoire bien ficelée, rythmée, justesse de ton sans pathos excessif. On ne s'ennuie jamais, et c'est déjà beaucoup.

Mais il en faut un peu plus pour passer la barre des quatre étoiles.
Je crois que c'est la force positive qui se dégage de ce roman qui fait tout simplement du bien et lui donne son supplément d'âme. Ce n'est pas l'obstacle (la maladie ici) qui compte finalement mais la façon dont on le surmonte. Pete Fromm l'illustre avec talent et humour. Très important l'humour, oui, j'allais l'oublier, le liant majeur de l'aventure : ce couple est doté d'une bonne dose d'auto-dérision salvatrice qui force l'admiration et les aide à faire reculer leurs propres limites, tout en faisant passer le lecteur du rire…aux larmes.
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Pete Fromm , un auteur que j'admire beaucoup . Ses romans trahissent un grand humaniste sensible et sincère .
Ses récits sont autant de déclarations d'amour à la vie tout simplement .

"Indian Creek " , une ode à la nature et à la jeunesse a bouleversé bien des lecteurs par sa force et sa poésie . Mais, voici que " Mon désir le plus ardent " survient comme le couronnement de la maturité .
C'est comme une voix qui s 'élève vers un sentiment d'éternité , c'est une grande âme qui vient nous raconter une histoire d'amour qui atteint le sublime par son intensité .

Cette histoire est celle de Maddy et Dalton .
D'abord, tout jeunots , ce sont deux coeurs purs en parfaite osmose avec une nature belle et sauvage qui s'enivrent d'amour et de liberté .
C'est là, au milieu des rivières que le jeune couple va se construire et vivre les moments d'un intense bonheur .
Sans dévoiler l'intrigue , on peut déjà dire qu'il puise en partie dans ce terreau son amour immense : une force inébranlable face à la maladie de Maddy .
A deux, ils vont mener une lutte sans failles et si certains jours le bonheur a un goût de souvenir, ils s'en contentent et avancent à défaut d'espérer .
Quelle leçon !
Et , la vie va , comme on dit ! Les années passent ...

Cette histoire , on la vit intensément avec chacun des personnages , tous aussi merveilleux les uns que les autres . Et pourtant, pas de pathos, peu de larmes .
Tout au long du récit, de l'énergie , de l'humour ,de la vigueur malgré les obstacles et la souffrance .
Et de l'amour comme s'il en pleuvait !

Ce n'est pas un texte que j'ai envie de décortiquer . Cette émouvante histoire d'amour est , je crois, une des lectures les plus intimes qui soient et l' une des plus belles que j'ai pu lire .
Un récit magnifique pour méditer .






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Peut-être que pour mieux cerner ce livre il suffirait de se plonger dans la couverture. Comme si tout y avait été savamment orchestré, soupesé, au millimètres près.
Il y aurait tout d'abord ce rose omniprésent, enclin dans un premier temps à faire fuir l'allergique aux séries rose bonbon, mais prompt à retenir celui qui y verrait des nuances de rouge et un manque si évident de discrétion que ça en deviendrait louche. Forcément. Pour n'y voir au final non plus du rose pur, mais un rouge désenchanté comme du sang délavé, malade. Une subtile annonce d'une histoire d'amour et de vie, annonçant peut-être le thème d'un amour plus fort que tout, allez savoir.
Il y aurait aussi cette photo noir et blanc en bandeau, proclamant de loin une abstraction, invitant à y regarder de plus près. Non ce n'est pas une chevelure ou une crinière que cette main caresse. Tout simplement de l'eau, aussi pure que peut l'être l'eau. Comme si l'histoire était proche de l'élément naturel.
Il y aurait aussi du mouvement suggéré dans ce bandeau, qui n'en doutons plus nous plonge plus précisément dans le scénario. L'eau est dans deux états, calme et sombre en amont de la main, bouillonnante et troublée en aval. Comme si le mouvement suggérait l'avancée de l'histoire. On pourrait croire à un courant que la main tente de retenir, mais c'est sûrement la main qui administre le mouvement, l'obturateur ayant figé tout cela. Une main peut-être tremblante qui sait, dévoilant derrière elle des tourbillons de matière grise comme écumée de myéline, telle des synapses devenues folles. Comme si tout cela avait été fait exprès, pour évoquer une maladie peut-être bien, allez savoir.
Il y aurait encore autre chose, assez subtil en y regardant à la loupe, qui confirmerait l'ensemble des investigations. Le mouvement de l'eau dessine comme une bague sur l'annulaire de la main féminine, et ce malgré le remous. Comme s'il y avait vraiment une histoire de mariage et de couple à l'intérieur, plus forte que les aléas.
Il y aurait ensuite le besoin d'éloigner la couv', pour une vue d'ensemble. Le tout s'éclairerait alors d'évidence, un parfait équilibre comme un petit miracle qui donnerait envie de se plonger dans la lecture. À commencer par le titre.
Mais peut-être que tout ceci ne serait dû qu'au hasard, comme le suggèrerait insidieusement le titre où les mots désir et ardent résonneraient en allitération sur un coup de «d». Ce que semblerait confirmer d'ailleurs d'autres livres de la maison Gallmeister, habituée des couvertures à dominantes unies surplombées d'un bandeau noir et blanc.
Peut-être même que tout ceci ne serait qu'un délire interprétatif du lecteur lambda comme moi, comme si j'étais resté baba devant la couv' à la fin de ma lecture, regrettant que celle-ci se termine, tentant de prolonger en vain le petit miracle. Un peu comme si j'avais eu du mal à me résoudre au point final.
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Dalton et Maddy se rencontrent lors d'une soirée. Bien qu'elle soit déjà avec Troy, elle tombe sous le charme de ce jeune passeur. Une petite descente sur la Buffalo Fork, une soirée au clair de lune et cela semble déjà une évidence entre eux. Peu de temps après, le mariage est célébré peu communément. À l'aube, au coeur des Tetons qui brillent d'un éclat rosé, après des échanges de voeux originaux, le couple abandonne ses invités et file sur son raft. De leur passion commune pour le rafting, ils quittent le Wyoming et montent leur propre entreprise dans l'Oregon. Mais Maddy, fatiguée et prise de vertige, doit se reposer. Une simple mononucléose, semble-t-il. Malheureusement, après des examens plus poussé, le couperet tombe : il s'agit de la sclérose en plaque. Une nouvelle d'autant plus frappante que la jeune femme apprend qu'elle est enceinte...

Ils sont jeunes, beaux, pleins d'espoir en la vie et dans ce qu'elle a à offrir de meilleur, pleins d'élan. Et surtout ils sont amoureux. Un amour inébranlable, puissant et intense semble lié Mad et Dalt. Même la maladie, sournoise et dégénérative, ne pourrait altérer cette envie d'aimer, cette soif de vivre. Maddy, la narratrice, est une jeune femme d'une force et d'un courage incroyables. Plus que tout, elle croit en la vie, en l'amour et en son mari. Dalt, lui, fait montre d'une grande patience, de compassion et d'énergie. Amoureux fou, il fera tout pour aider sa femme et la soutenir au quotidien malgré les épreuves qui, immanquablement, ne cesseront de s'enchainer. Narrativement, Pete Fromm nous plonge dans des instantanés de vie en créant des ellipses, parfois de plusieurs années, entre chaque chapitre. Une construction narrative originale et intelligente. Dans ce roman puissant et très émouvant, l'auteur fait montre d'une grande sensibilité, d'une authenticité rare et se glisse avec finesse dans le corps et le coeur de Maddy.
Une magnifique histoire d'amour...
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Un livre poignant ! Mon désir le plus ardent est le roman d'un amour total, la chronique d'un combat à deux contre la fatalité. C'est un texte dont le ton provocateur et l'humour incongru arrachent des larmes tout en impulsant l'envie de rire. Derrière l'agressivité, la fierté d'être. Derrière l'autodérision, le courage de lutter. Et encore derrière tout cela, l'amour, la tendresse, un désir résolu de construire une famille.

Maddy est une jeune étudiante. le week-end, elle fait office de guide de rafting sur les rivières du Wyoming. Elle adore cela. Conduire des rafts pour touristes sur des eaux tumultueuses, c'est aussi le métier de Dalt. Son métier et sa passion...

Dalt ! Un physique qui aurait pu inspirer le David de Michel-Ange, une force hors du commun… et sur le plan comportemental, la crème des hommes ! Maddy et Dalt ont à peine plus de vingt ans lorsqu'ils se rencontrent. Coup de foudre, septième ciel, amour fusionnel. Ils se marient au sommet d'une petite colline bordée de rivières. À l'officiante qui leur pose la question rituelle, chacun répond : c'est mon désir le plus ardent.

Ils ont plein d'autres désirs ardents. Mais ils devront adapter leurs ambitions et leur mode de vie, sans pour autant renoncer au bonheur. Maddy est fatiguée, souffre de vertiges. Une simple mononucléose, croit-on. Mais des analyses révèlent les indicateurs d'une SP. « Vous voulez parler de la sclérose en plaques ? » demande Maddy. Elle ne peut pas le croire. « Mais je n'ai que vingt ans, merde. Je cours les rivières. Je franchis tous les rapides, même les pires, sans la moindre hésitation. J'ai une santé de fer. Moi dans un fauteuil roulant, secouée de spasmes, tête pendante, mains sur les genoux, agitées de courants invisibles ? »

La SP est une maladie dégénérative qui obère graduellement les aptitudes physiques et certaines fonctions intellectuelles. La maladie n'est pas directement mortelle, mais les handicaps qu'elle induit peuvent provoquer un accident. La simple déglutition d'un sandwich peut devenir une menace.

Maddy et Dalt ne renonceront jamais à leur désir le plus ardent, s'aimer et vivre. Sublimé par le courage et la combativité de sa femme, Dalt palliera tout ce qui deviendra impossible à Maddy. La crème des hommes, on vous dit !

Maddy, elle, c'est un roc ! Elle est la narratrice du roman. Sauf pour le dernier chapitre, où Dalt la … supplée. Maddy est une narratrice qui n'écrit pas. Elle parle, elle crie. Une expression spontanée, simple, directe, un ton léger où l'humour alterne avec la rage – la rage de vivre, la rage de vivre heureux –, des mots jetés sans fard au visage de ceux qui observent son couple et leurs enfants. Qui, face à Maddy, oserait douter de leur bonheur ?

Pete Fromm est un écrivain américain d'une soixantaine d'années. Fasciné par la beauté des grands espaces, il a mené des expériences de vie au grand air, coupé du monde, avant d'entrer en littérature et de se spécialiser dans ce que les Américains appellent le nature writing. Créer le personnage de Maddy et l'interpréter soi-même est une performance littéraire hallucinante. Bravo aussi à la traductrice qui transpose avec brio l'esprit du texte.

Dès les toutes premières lignes du livre, une sorte de magie m'a frappé. Magie du style, magie du sens, jusqu'à la dernière page, et plus. A la fin du roman, je n'ai pu le lâcher et j'ai relu plusieurs chapitres. Heureusement que j'établis mes commentaires par écrit. Je n'aurais pu prononcer trois mots sans être étranglé par l'émotion.

Le prologue est un concentré de chef d'oeuvre. Il donne toutes les clés. Ce n'est pas clair ? Relisez-le plus tard, lorsque Maddy vous aura embarqué. Il vous paraîtra limpide.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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La lune s'élève dans le ciel. de ses rayons bleutés, elle irise le flot de la rivière. Un canoë à l'eau et c'est le début d'une nouvelle vie. La Délivrance, une autre histoire. Celle que je vais te conter aujourd'hui est une grande histoire d'amour entre un trouduc et une femme. Dalt & Maddy. J'aime bien quand dans l'intimité des silences, ces mots affectifs s'affichent, sourire d'une brune, bière blonde décapsulée à la main.

Il est d'abord question de canoë et d'un coureur de rivière, quelques parties de pêches sous un sourire éclatant de la vie. Une promesse, pas du genre pour le meilleur et pour le pire, mais plutôt avec des mots style jusqu'à mon désir le plus ardent. Ils s'aiment et se marient dans la nature du Wyoming, guides de pêches passionnés, avant de fonder leur entreprise de rafting dans les rivières tumultueuses de l'Oregon. Une nouvelle vie commence, prémices des tremblements à venir.

Une main qui tremble, et ce n'est pas le manque de bière qui en serait la cause. Assis dans un rocking-chair à regarder le soleil mourir au-delà de l'horizon, entendre le dernier bruissement des oiseaux s'éteindre, une bière décapsulée à la main, la bonne, celle qui ne tremble pas. Des interrogations, la peur et puis le verdict tel un séisme, tremblement intérieur : sclérose en plaques.

Qu'on m'apporte un paquet de kleenex, même plusieurs. La suite, je pressens, sera triste, incroyablement belle certes, mais d'une profonde tristesse. Moi la tristesse ça m'émeut, ça fait pleurer mes yeux, ça me donne envie d'écouter, l'âme sonné, du violoncelle et ça me plonge au fond de ma cave pour y déterrer quelques bouteilles. Oui, j'ai profondément aimé cette histoire, simple et banale histoire d'amour au début, qui devient plus que ça au fil de l'eau et des pages. Il y est question d'un amour surpuissant et d'énormément de courage, pour affronter la vérité, pour vivre avec cette maladie, ces putains de tremblements, pour garder le sourire devant ses enfants malgré la déchéance de son corps. Putain, j'ai plus de mouchoirs...
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Le Wyoming en toile de fond, Maddy et Dalton s'aiment parce qu'ils partagent le même amour pour la nature, les rivières, la vie, le sexe et la liberté.

Tous deux guides de rivière, leur progression dans la vie se réalise avec des hauts et des bas, qui les obligent progressivement à rentrer "dans le rang" mais sans jamais abandonner leurs rêves malgré les difficultés. Et surtout sans jamais que cet amour qu'ils se vouent, ne décline ou ne s'altère.

Et alors qu'ils attendent leur premier enfant, Maddy découvre également qu'elle est atteinte de sclérose en plaque.

La vie s'écoulera au rythme de l'évolution de cette maladie, qui mettra leur couple à l'épreuve, sans que celui-ci ne cède jamais...

"Nous sommes revenus à ce que nous faisons le mieux, ironiser, prendre les choses à la légère".

"-C'est ton désir le plus ardent ? Me prendre dans tes bras pour franchir quelque chose ?
Il sourit et glisse un bras sous mes épaules, commence à me soulever.
-Oh que oui. Pour franchir tous les obstacles.
-Mon désir le plus ardent, je répète, secouant la tête. C'est pathétique, non ?"

A mon avis :
Ce n'est certainement pas un roman sur la maladie, non.

C'est un roman sur le temps qui passe, sur l'amour d'un couple, d'une famille qui grandit malgré les déboires et sur l'évolution normale de la vie.

Bien sûr que la maladie reste le pivot centrale de ce récit, mais ce n'est que l'allégorie du temps qui passe et de la vieillesse, à mon sens. C'est aussi ce qui permet de mieux cerner le caractère de chacun : elle, c'est un pilier, lui, c'est une béquille.
Et ce qui nous explose à la figure, c'est l'amour absolu qui fonde leur vie et qui rend Maddy et Dalt tellement attachants.

Le thème de la famille et de ses relations est également abordé très justement, sans exagération, avec ces bonheurs simples qui font grandir les enfants et rendent les parents heureux.
"Je les préviendrai, dit-il. de faire très attention au bonheur. Je leur dirai qu'il risque de les prendre par surprise, de leur couper le souffle, et qu'ils en voudront toujours plus".

Et c'est beau, c'est émouvant, car rien ne vient détruire ce bonheur, cet amour... pas même cette horrible maladie !

Un récit tout en sensibilité, tendresse, humour et sagesse, qui se termine en émotion pure... quitte à vous arracher quelques larmes.

Du bonheur en page.

Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
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MON DÉSIR LE PLUS ARDENT de Pete Fromm
Traduit par Juliane Nivelt
Éditions Gallmeister

"C'est mon désir le plus ardent"
C'est de cette façon que Maddy et Dalton concluent leurs voeux de mariage, à la place du sempiternel "Je le veux". Une union célébrée au bord de l'eau, au petit matin, pour que les jeunes mariés puissent aussitôt entamer leur lune de miel en descendant la rivière sur un raft...
Ils sont jeunes, amoureux, avec des projets plein la tête et, pour eux, la vie est une merveilleuse aventure qui commence à peine... Jusqu'à ce que la maladie s'invite alors qu'ils viennent juste de créer leur propre entreprise de rafting...

Il y a des livres lumineux malgré la tristesse du sujet, un couple face à la sclérose en plaques, et celui-là l'est assurément.

C'est une des plus belles histoires d'amour que j'aie lue jusqu'à présent...  mais malheureusement, depuis les Rita Mitsuko, on sait bien que les histoires d'A finissent mal en général...
Celle-ci nous est racontée par Maddy, et chaque chapitre relate un fragment de sa vie. Il n'y a aucun pathos car Maddy ne nous laisse observer de la maladie que ce qu'elle veut bien montrer à ses proches, ce qui fait que le livre ne bascule jamais dans le voyeurisme.

Un livre emplit d'humour, de vie, d'humanité, d'empathie, d'instants de bonheur et encore de larmes.

Un roman MAGNIFIQUE et BOULEVERSANT qu'il faut absolument lire.
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Comment vous parler d'un livre où l'on perd pied dès le début du récit ? Où l'on perd pied d'émotion comme la narratrice, Maddy... Sauf qu'elle perd pied physiquement, et nous, nous sommes au bord des pages, certes près d'elle, mais nous ne perdons pas pied de la même manière, juste une émotion, une sensation très forte, une envie d'aller plus loin, de traverser les pages et de devenir l'ami de Maddy et Dalton.
Au début du livre, Maddy et Dalton ont vingt ans. Maddy est une jeune étudiante. Le week-end, elle sert de guide de rafting sur les rivières du Wyoming. C'est aussi le métier de Dalt. Déjà ils se découvrent tous deux une passion commune...
Ainsi, ils tombent amoureux à la faveur d'une rencontre liée à leur métier commun. Ils s'aiment, leur horizon est un endroit empli de rêves et de paysages grandioses. Ils veulent vivre ensemble. Et ressentir un désir le plus ardent possible.
Ils se marient, Maddy tombe enceinte. Elle est prise de vertiges incessants. C'est là qu'on lui diagnostique une sclérose en plaques. Alors, à partir de ce jour, le ciel et la terre vont basculer dans tous les sens.
C'est tout d'abord le début de la maladie, des premiers symptômes vécus par la narratrice. Il se trouve qu'elle découvre sa maladie en étant enceinte. Ce n'est pas anodin. Ce premier enfant vient avec la maladie de sa maman. Ce n'est pas un obstacle pour le couple. Ce ne le sera jamais pour eux.
Lorsque vient sa maladie, Maddy s'en prend au ciel, à la vie, au sol qui se dérobe sous ses pieds. Elle dit pourquoi, mais elle le dit avec humour. Elle s'en prend à un quelconque Dieu. Il faut la voir l'injurier et c'est drôle. Dieu existe-t-il ? se demande t-elle et s'il existe, ce ne peut pas être une femme, ce serait trop cruel... Sans cesse, l'humour vient comme une arme, une bouée, un geste pour calmer d'autres gestes qui s'animent de manière chaotique.
Cependant, Maddy se pose des tas de questions, à commencer par la plus simple : Pourquoi ?
L'humour est là, c'est une forme d'autodérision salvatrice, je dirai heureusement, pour exorciser les maux, les douleurs, tracer aussi les chemins qu'il faut poursuivre d'une autre manière, vers d'autres méandres. C'est alors que la magie du roman opère.
Maddy et Dalt se marient, construisent une vie avec cela, c'est-à-dire une maladie qui va et qui vient, grandit, et lorsqu'elle vient elle ne prévient pas, elle fait trembler le bras, la main, le corps aussi. Le sol devient une sorte de terre qui tremble.
Lorsque se révèle la maladie de Maddy, son mari décide alors de construire une rampe à l'intérieur de la maison pour la guider dans ses pas chancelants.
Ne faut-il pas autre chose pour guider les pas, les gestes de Maddy ?
Une voisine survient, Janice, elle traverse la rue, elle vient avec sa spontanéité, sa lumière, ses mots forcément maladroits, elle vient avec un plat de lasagnes et brusquement elle devient comme une alliée, une amie, dans le cheminement bancal de Maddy. Et puis,...
Et puis je me suis attaché totalement aux personnages, à leur histoire, à ce tremblement des gestes de Maddy. Tout le récit chancelle dans ces gestes totalement incertains.
Lorsque Janice déménagera, la terre tremblera de nouveau sous les pas de Maddy.
Ce sont aussi ses enfants, Atty et Izzy. Ils grandissent dans cette histoire et nous aussi un peu avec eux. Mais c'est cet humour qui ne lâche jamais Maddy, qui la tient jusqu'au bout, debout, magnifique. Rire, bien sûr, pour faire la nique à la vie, au destin, lutter ainsi, c'est une arme.
L'amour est là aussi, entre Maddy et Dalt, l'amour comme une sorte de rempart... S'aimer dans le tremblement des gestes que la maladie rend de plus en plus visible.
Et tout est dit ici si merveilleusement, avec les mots qui nous permettent de prendre les personnages dans nos bras.
La maladie de Maddy progresse au fil du roman. Elle grandit inexorablement. Nous le savions dès le départ. Elle grandit dans la vie de Maddy, de Dalton, des enfants. Elle entre dans leur intimité. Parfois, nous voudrions nous retirer à petits pas et l'auteur a alors cette délicatesse de nous prendre la main pour faire ce pas de côté qui nous aide. Mais il nous demande en même temps de rester encore un peu, alors on ne peut pas refuser cela. Il faut le prendre comme un cadeau.
J'ai beaucoup aimé ce livre. Il est venu comme une caresse, il m'a rappelé des choses intimes que je ne pourrai dire ici, sauf brièvement, notamment le souvenir d'une soeur décédée il y a quelques années et qui luttait avec ce même humour contre la maladie ; cela existe aussi en effet dans d'autres vies.
Mon désir le plus ardent serait désormais que vous lisiez ce livre que j'ai aimé et qui m'a fait du bien, qui vous fera aussi du bien, j'en suis persuadé.
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