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EAN : 9782368776841
228 pages
IDP Boy's Love (02/09/2019)
2.5/5   3 notes
Résumé :
"Il y a une chose que je crains plus que la mort. C'est d'être séparé de vous, seigneur !!"

Dans le Japon féodal, deux clans puissants s'opposent autour de la succession au trône impérial : les Taira et
les Minamoto. L'époque est instable. L'empereur semble
impuissant devant tous ces guerriers ambitieux.
Il y a cependant parmi eux, des hommes qui ont joué
un rôle plus important que d'autres. Yoshitsune, génie cérébral, e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est un manga sur des personnages historiques du 12e siècle, Yoshitsune et Benkei, que je shippe déjà. Cela a trois effets effets principaux : 1) me faire partir avec un a priori positif sur le ship, 2) me faire comprendre à peu près ce qui se passe même quand il y a trop de noms et trop de lieux et trop de camps en présence, 3) mais aussi me faire grogner sur des petits détails parce que ce n'est pas la version que je préfère. L'auteur s'est beaucoup inspirée du théâtre nô, ce qui est plutôt bien pour moi, parce que c'est aussi une des sources pour mon intérêt pour eux. Cela veut aussi dire, vous n'aurez pas de fin heureuse. le manga est réservé aux fans de tragédie.

L'histoire de Yoshitsune et Benkei n'est contenu que dans les trois chapitres centraux. le chapitre 1 et le chapitre 5 sont des histoires totalement différentes - sauf que bien sûr ce sont aussi des romances gay, qui se passent pendant la même guerre (mais parfois dans l'autre camp), et sont aussi inspirées du théâtre nô, donc tragiques. La première est très dure, avec un homme qui va rejoindre son ancien maître et amant exilé sur une petite île pour conspiration. Au lieu d'être reconnaissant, l'homme est furieux qu'il ne soit pas là pour le faire évader et se montre abusif. La seconde est moins violente, mais avec un côté malsain, avec un prêtre élevé dans un monastère bouddhiste, qui tente de séduire un des moines, qui est touché par lui mais résiste pour des raisons religieuses.

Passons maintenant à l'histoire principale. J'aime comment ils ont écrit la rencontre entre Yoshitsune et Benkei, qui est un de mes passages préférés. J'aime qu'ils aient utilisé les tengus, en particulier qu'on les voie revenir contre les vaisseaux fantômes des Taira, qu'ils offrent à Yoshitsune une porte de sortie, et qu'il refuse de la prendre, parce que leur amour n'est pas à sens unique. Que ce soit l'idée de l'auteur ou pas, j'aime beaucoup cette version ! Elle choisit aussi de montrer leur mort seulement dans des visions au lieu de finir par cela, et je regrette un peu, parce que j'aime ce passage. Je suppose qu'elle s'est finalement un peu retenue, niveau tragédie. (Je regrette aussi un peu l'absence de sexe avec des tengus, mais c'est juste moi).

Ce que je n'aime pas : Yoshitsune est supposé être un brillant stratège et un guerrier cruel, et comme l'auteur se concentre sur les relations, c'est seulement mentionné, on ne le voit jamais en action, c'est très décevant ! Finalement, on voit mieux les talents de manipulateur de son frère que les siens. le frère est écrit avec son propre intérêt amoureux, et j'ai bien aimé leur première rencontre, mais finalement, leur relation ne sert que pour de la sexposition, où ils parlent du scénario tout en couchant ensemble, quitte à introduire ce personnage j'aurais espéré plus de sentiment.
Aussi, je suis désolée, mais comme je le disais plus haut, je crains que si on ne connaisse pas déjà les bases de l'histoire, ce soit vraiment difficile de se rappeler les noms, les lieux, et les camps en présence. Ce n'est pas du tout un manga pédagogique, on est censé avoir les bases. Ce qui est bien pour moi, mais pas pour tout le monde.

Ce sur quoi je grogne, mais c'est plus personnel : Shizuka. La femme de Yoshitsune est ici un homme (ou une femme trans ? ce n'est pas clair), et doué.e au combat. C'est clairement dans le but de rendre le personnage plus sympathique sans avoir à faire de développement, mais je trouve que c'est une solution de facilité qui ne marche pas vraiment bien. Sa relation avec Yoshitsune est aussi beaucoup moins intense que dans le canon, transformant de fait le triangle amoureux avec Benkei en une romance principale et une secondaire. Pourtant, j'aime le moment, dans le théâtre d'origine, où elle est jalouse de Benkei parce que comme elle est la mère de ses enfants elle doit vivre pour Yoshitsune au lieu de mourir avec lui.

Sinon, le dessin est très joli, et même si ce n'est pas mon adaptation préférée de cette romance, j'aime qu'il existe plusieurs versions !
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[critique initialement rédigée par mes soins en version illustrée pour Manga Sanctuary (voir lien) ]

Pour qui s'intéresse un peu à l'histoire du Japon, les noms de Benkei et Minamoto no Yoshitsune évoquent une loyauté indéfectible suivie d'une mort aussi tragique qu'héroïque. Au vu des liens étroits entre les deux hommes d'une part, et de la passion des japonais pour les revisites historiques à toutes les sauces d'autre part, on ne s'étonnera donc pas de voir apparaître une version très libre et très romancée de leur histoire. Il y avait là matière à faire quelque chose de chouette...

… malheureusement, Allégeance sous les cerisiers se prend les pieds dans le tapis et ce, à tous les niveaux.

Pourtant, quand on ouvre le volume, une magnifique page couleur nous accueille et, pour une fois, reflète réellement le contenu du manga. Bref, c'est beau. le trait de Fukiya Furo est fin et détaillé, avec des armures et des décors de toute beauté, des visages expressifs et des personnages aux physiques variés. Graphiquement, on accroche ou pas au style, mais sur le plan technique, il n'y a pas grand-chose à reprocher à l'autrice, hormis des scènes d'action très brouillonnes et confuses.
C'est peut-être bien là le seul point positif.

La première chose qui saute aux yeux, au bout de même pas trois pages, c'est la traduction française pour le moins... calamiteuse. Entre les suffixes honorifiques absolument partout (alors que les alternatives ne manquaient pourtant pas), les nombreuses répétitions et le ton excessivement familier et moderne, impossible d'entrer dans le récit : on se croirait plus volontiers en banlieue parisienne qu'à l'époque Heian. Ce qui passerait dans le cadre d'une histoire au ton déjanté à la Sengoku Basara fait ici franchement tache, et le nombre de fois où les protagonistes répètent qu'ils « n'en ont rien à foutre » reflète plutôt bien l'état d'esprit du traducteur vis à vis du manga...

Ceci dit, le correcteur est, lui, carrément aux abonnés absents, avec une confusion régulière (de l'ordre d'une fois sur deux, tout de même !) entre futur et conditionnel digne d'une copie niveau primaire, une conjugaison généralement aux fraises et des coquilles en goguette. Un travail éditorial à la hauteur d'un mauvais fansub. L'éditeur nous avait pourtant habitués à mieux...

Bref, sur la forme, cette édition française est une catastrophe. Et non, je n'ai absolument pas envie de la jouer diplomate quand, à côté de ça, la plupart des auteurs dits « amateurs » soignent davantage leurs livres que ça. Quand on est un éditeur professionnel et que l'on facture un tome la bagatelle de huit euros, la moindre des choses est de faire correctement son boulot. Une coquille de temps à autre, c'est pardonnable, des fautes de conjugaison quasi-systématiques, non.

Mais mis à part ça alors, le manga en lui-même, il vaut quoi ?

Eh bien autant mettre fin au suspense tout de suite : pas grand-chose. D'entrée de jeu, le ton est donné : le premier et le dernier chapitre, qui n'ont non seulement pas le moindre rapport avec l'histoire principale, dépeignent des relations ultra-toxiques. le premier, avec un chouette rapport de soumission et une romantisation des violences conjugales (directement représentées), constitue une « belle » entrée en matière. le dernier se place dans un monastère où les résidents, dont certains relativement âgés, « travaillent au corps » les jeunes qui leur sont confiés. Et si l'âge de ces derniers n'est pas explicité, laissant naïvement supposer qu'ils sont majeurs, le propos n'en reste pas moins bien gerbant...

Entre les deux, on a donc un résumé hyper-express de la vie de Minamoto no Yoshitsune. Si le prologue avec le tengu se veut plutôt poétique et sacrément joli à regarder, par la suite, les choses se gâtent.
D'abord parce qu'en marge de la romance entre lui et Benkei, on a également droit à celle entre son demi-frère Yoritomo et Kagetoki Kajiwara. Et à celle entre Yoshitsune et Shizuka Gozen (sa maîtresse dans la vraie vie, ici représentée en tant que femme trans ou homme travesti, on ne sait pas trop). le tout entrecoupé de longues ellipses résumées sous la forme de brèves mises au point sur l'avancée de la situation géopolitique. de deux choses l'une : soit vous avez de solides connaissances historiques sur la période en question qui vous permettent de suivre (et non « quelques notions » ne suffisent pas), soit ces paragraphes ne vous éclaireront en rien sur des évènements dont l'on ne parle, finalement, que trop peu. Résumer toute une vie en 220 pages s'annonçait déjà compliqué, mais le contexte houleux de l'époque ne s'y prête franchement pas...
Résultat, on a des bribes, des moments choisis, bien souvent agrémentés de quelques cases de parties de jambes en l'air. Force est de reconnaître que celles-ci, sans montrer grand-chose, s'avèrent néanmoins d'un érotisme brûlant. Mais c'est tout. Côté histoire, le découpage est bien trop confus et imprécis pour véritablement permettre de comprendre les enjeux. Et ne parlons pas de l'intégration assez bancale du fantastique, en mode « tu as un destin fantastique, à savoir celui de crever comme une m*** », permettant de révéler la fin de l'histoire en flash-forward sans même avoir besoin de suivre la ligne temporelle jusque-là.

Bref, c'est dommage. Les courts mangas historiques ne sont pas si nombreux que ça et « Allégeance sous les cerisiers » était seul sur son créneau, à savoir la romance inspirée de faits et personnages réels. Mais en l'état, tout y est si mal ficelé qu'il n'y a pas grand-chose à en retenir... hormis, peut-être, la très belle page de garde.
Lien : https://www.sanctuary.fr/avi..
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Je suis mitigée à la fin de cette lecture. On y trouve plusieurs couples sur un versant maître/serviteur, durant la guerre, avec des démons et des combats – pour la faire très rapidement. Mais rien n'est détaillé. Certes, les dessins sont très beaux et l'histoire intéressante, mais il me manque de nombreuses scènes. C'est comme si on n'avait fait qu'effleurer l'histoire, comme si je venais de lire un avant-goût. Je pense que la première et la dernière histoire auraient peut-être dû être supprimées au profit de l'approfondissement de la relation entre Yoshitsune et Benkei.

J'ai à peine eu le temps de commencer à les apprécier que déjà ils n'étaient plus là. Je n'ai pas plongé dans le récit, je ne me suis pas attachée aux personnages, je n'ai même pas ressenti une envie particulière de connaître la fin de la guerre… Bref, une bonne idée selon moi mais un manque de profondeur.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je vais vous dévorer. Vous serez mien. Dans votre entièreté. Vous m’appartiendrez. Vous serez à moi. Je pourrais vous protéger ainsi sans que personne ne puisse me gêner.
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