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3,83

sur 327 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une belle lecture mais qui me laisse un goût de "pas assez".

Une jeune femme que la vie n'a pas épargnée rejoint une équipe scientifique pour une expédition sur la banquise, aux confins de la Sibérie.
Une expédition aux allures de catharsis pour Anna, après le décès de sa petite fille suivi par celui de sa compagne.
Une expédition qui donne surtout lieu à l'écriture d'un journal intime, destiné à son frère, reclu dans un monastère en France.

Les chapitres alternent entre le lente errance d'Anna, tant physique que psychologique et les effets sur Sacha, son frère, de la lecture du journal deux ans plus tard.

Dans un décor à la fois pur et hostile (froid, neige, températures glaciales), le véritable sujet du roman est bien visible, on parle de violences sexuelles, de pédophilie. Alors que je croyais embarquer pour un roman d'aventure dans lequel les protagonistes panseraient leurs plaies, les plaies sont plus béantes que jamais à la fin du livre.
Parce qu'il est question de l'indicible, de l'ignoble.

Il y a beaucoup de choses dans ce roman. Et c'est pour cela que j'en attendais plus, j 'aurais aimé plus de pages, qu'il soit plus fouillé, plus détaillé.
J'aurais aimé que les personnages secondaires soient plus travaillés. J'aurais aimé mieux connaître Jeanne, Margot et les autres.
Que le côté changement climatique, impact sur les virus soit un peu plus développé.
Ce livre a de la matière alors il a un goût de trop peu pour moi.

Néanmoins une belle lecture à l'écriture belle et soignée, très imagée.
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Éblouissant. Glacial. Mémorable.
Ces adjectifs qualifient ce roman incroyable de mille façons.
Éblouissant comme la neige sur la banquise, la beauté des paysages arctiques, le regard d'un loup sauvage, l'amour d'une mère...
Glacial comme la température de l'hiver en Sibérie, la violence des vagues en pleine tempêtes, la cellule austère des moines, les barres d'immeubles soviétiques, les viols répétés d'une enfant de 3 ans...
Mémorable comme la beauté d'un paysage sauvage, la rencontre avec des ours, le ballet des baleines, la découverte des défenses de mammouths, le suicide d'un conjoint, l'amitié d'une bande de scientifiques...
Laissez vous emporter dans ce roman d'aventure qui vous immerge à Tiksi, ville portuaire oubliée aux confins de la Sibérie, accessible par avion ou par bateau deux ou trois mois l'an. C'est là, à 700 kilomètres derrière le cercle polaire, qu'Anna rejoint une équipe de scientifiques qui s'apprête à hiverner sur la banquise à bord d'un voilier.
Mais dans cet extrême bout du monde, où la fonte des glaces fait resurgir des virus millénaires, où rôdent les ours et les loups, où s'affrontent chasseurs de mammouths et militaires corrompus, les avaries et la tempête retardent le périple. Prise au piège des éléments et de l'hostilité ambiante, l'expédition se fige. Et au coeur de ce huis-clos glaçant, la violence des hommes ne tarde pas à se déchaîner, renvoyant Anna à un drame intime qu'elle pensait apprivoiser en rejoignant cette terre lointaine.
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Reçu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée, je ne savais pas trop à quoi m'attendre en me lançant dans ce roman. Et je vous avoue que j'en ressors assez mitigée.

Il s'agit effectivement d'un roman glaçant, au sens propre comme au sens figuré. Tout se passe dans la toundra sibérienne, dans des villes désertées par les hommes, habitées par des sortes de spectres souvent imbibés de vodka et embrigadées par une armée russe omnipotente. C'est dans ce contexte que l'expédition scientifique se prépare, dans des conditions météorologiques déplorables qui sont les plus vibrants témoignages du réchauffement climatique. Au coeur de ce désert glacial, en proie aux éléments les plus déchainés et les plus meurtriers, les humains se révèlent et c'est souvent assez moche.

La première partie du roman : la préparation et le début de l'expédition ne m'ont clairement pas emballée. J'ai même pensé abandonner. Bien écrit, mais trop précis, trop scientifique pour moi, un peu trop « Jules Verne » à mon goût (oui je ne suis pas fan de Jules Verne). Mais peu à peu se dévoilent des vérités sur les passés, les caractères et j'ai été de plus en plus happée par ce récit, destiné à un frère étrange et dérangeant. On comprend très vite pourquoi il nous met mal à l'aise.

Anna est une jeune femme brisée, qui est partie pour oublier le non-sens de sa vie, mais qui, en s'enfonçant toujours plus dans le froid et près de la mort, ne va pas trouver un nouvel objectif de vie. Elle se dévoile à elle-même, laissant la sauvagerie imprégner sa propre colère. Son évolution est vraiment passionnante mais il faut attendre un peu qu'elle perde de vue l'objectif premier de son voyage.

C'est donc une lecture prenante, si l'on s'accroche au début (ou alors il faut aimer Jules Verne…), effrayante : cette histoire m'a tout simplement glacé le sang. Les éléments sont disséminés tout au long des conversations et la vérité se met à nu, en même temps pour le lecteur que pour Anna. Je ne vous dirai rien de l'affaire à proprement parler, je vous dirai juste qu'elle est de celle qui font se dresser les poils sur les bras. Ce n'est pas léger et j'ai terminé ma lecture en me disant que les loups, les ours et les -50° ne sont rien à côté de l'homme.


Lien : https://livresque78.com/2021..
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❄️POLAR POLAIRE❄️
Anna est journaliste à France 3. Après deux drames personnels qui l'ont laissée sur le carreau, elle décide de prendre un congé et de rejoindre une équipe de chercheurs en Arctique. Un job bénévole sur la banquise qui pourrait lui permettre de retrouver son équilibre et de faire son deuil. Mais l'expédition ne va pas se passer comme prévu...

Il y a des romans qui laissent des traces indélébiles dans notre mémoire. C'est le cas de ce roman noir comme la nuit polaire que va affronter Anna. Patrice Gain nous embarque dans un périple angoissant au bout du monde. Une région hostile, de glace, d'ours et de loups où règne aussi la violence et la cupidité des hommes. L'errance d'Anna est racontée jour après jour dans son carnet de voyage qu'une femme a remis à son frère Sacha, moine tourmenté entré dans les ordres pour lutter contre ses démons et fuir un passé insurmontable.
Patrice Gain nous a complètement bluffées avec ce récit bouleversant porté par une plume noire sans concession. Une vraie claque ! Ce roman est en lice pour le Prix des Lecteurs Livre de Poche et c'est pour lui qu'on a voté dans la sélection de mars !

Vous connaissez Patrice Gain ? Quel est votre roman préféré de cet auteur ?
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C'est ma deuxième lecture de la sélection de mars dans le cadre du jury du prix des lecteurs « Le livre de poche » 2023 catégorie polar

Je n'avais jamais lu cet auteur et c'est une très belle découverte !

C'est un roman noir mais aussi un roman d'aventures et d'atmosphère où j'ai été totalement embarquée au fin fond de la Sibérie à des températures glaciales à bord du Yupik.

On y rencontre Anna, journaliste intervenant bénévolement pour une ONG qui rejoint une équipe scientifique à bord de ce voilier.

On y ressent des tensions, renforcées par une impression de huis clos. Des événements dramatiques se succèdent lors de ce périple où Anna se confronte à son passé et l'on découvre tout le poids qu'elle porte sur ses épaules.

En parallèle on découvre aussi le quotidien de Sacha, le frère d'Anna, cloîtré dans un monastère et qui va se retrouver aussi rattrapé par son passé.

Le roman repose principalement sur ces deux personnages et leur profil psychologique mais celui de l'équipage du voilier est également renforcé par un climat pesant et mystérieux entre eux.

Quant aux lieux de l'intrigue, ils sont mis en valeur par la plume très visuelle de l'auteur.

Une très belle découverte, un roman noir plutôt d'ambiance qu'un polar.
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Dans son roman noir souffle un froid polaire. Patrice Gain utilise la Russie arctique et son blanc immaculé pour nous transporter dans son aventure glaçante.

On se demande un peu au début du roman où tout cela va nous mener, et on est loin d'être déçu… le personnage d'Anna, cherchant à fuir ses démons, se retrouve malgré elle en pleine tempête polaire. La voilà forcée de combattre les éléments, et le lecteur avec elle embarque pour un face à face avec la nature hostile. Avec la nature humaine aussi, qui parsèment son parcours d'embûches quelquefois bien plus violente qu'une tempête.

Évidemment le danger est partout, l'animal mais surtout l'Homme. Bien sûr le sujet du réchauffement climatique est là, mais pour ma part je le découvre sous un prisme nouveau : celui de la « bataille pour l'arctique » que mène la Russie. L'arctique qui fond donne accès à des ressources jusque là difficilement accessibles, comme le pétrole ou le gaz. Mais creuser le permafrost apportent de nouveaux dangers : des virus restés dans la glace depuis des milliers d'années et qui n'attendent qu'en sortir. Instructif, passionnant … qui aurait pu s'attendre à tout cela en suivant Anna dans son aventure ? Passionnant !
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Anna Liakhovic a eu des malheurs dans sa vie. Après avoir perdu sa fille, Zora et l'année suivante, sa compagne, elle décide de rejoindre une équipe de chercheurs qui étudient le climat et font des travaux scientifiques en Arctique. Cette journaliste - traductrice qui pensait trouver un peu de sérénité dans ce voyage au coeur de la Sibérie, découvrira des surprises auxquelles elle ne s' y attendait pas.
C'est à travers le journal intime destiné à son frère que nous suivons le voyage d'Anna. On apprend plus sur ses drames, on fait la connaissance de l'équipe et des péripéties qui vont avoir lieu. On entre dans ses pensées, on sent le froid, la peur, on frissonne. le lecteur assiste en même temps au changement qui s'opère dans le caractère de son frère qui est moine dans un monastère.
Qu'est-ce qu'il contient ce journal intime qui met mal à l'aise, Dom Joseph, le frère d'Anna ? Quels sont les secrets qui se cachent dans le carnet qu'il lit ?
Un roman noir qui parle de drame intime, de violence, du danger que posent les projets industriels pour le climat (dans le cas présent la politique de Poutine)...
Un roman qui se lit vite, un texte fluide.
Dépaysement garanti !
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1er roman que je lis de l'auteur

Dom Joseph, isolé dans son monastère, va trouver le carnet de voyage de sa soeur, Ana, journaliste. Cette dernière, après le décès accidentel de sa petite fille, est recrutée pour rejoindre Tiksi, un port de la Sibérie, vers le cercle polaire, accessible par avion ou par bateau. Elle va intégrer une équipe de scientifiques qui doit recueillir pour leurs recherches des éléments naturels des temps ancestraux : virus contenus dans la glace, os de mammouths etc…
L'expédition se retrouve rapidement prise au piège du froid glacial… et les conditions polaires ne seront rien face à l'hostilité des hommes…
Un huis-clos glaçant dans ce décor sibérien… la rudesse de l'humain et le passé d'Ana qui ressurgit.
Traumatisme, déviances, vengeance, non-dits… les silences sont aussi glaçants que l'atmosphère…

C'est un huis clos glaçant que nous offre l'auteur. Une écriture rude et sans fioritures, dépouillée et pourtant tellement riche.
Il faut s'habituer au champ lexical du froid, de la Russie et de l'expédition… mais cela m'a sorti de ma zone de confort.
Ce roman est plutôt contemporain, l'atmosphère est oppressante… à lire sous un plaid!
Merci à #babelio pour l'envoi de ce roman avec lequel j'ai passe un excellent moment de lecture.
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Difficile de savoir qui est le plus dangereux de l'homme et du loup et, en prenant la direction de l'Arctique pour une mission bénévole à bord du voilier d'étude de l'environnement l'Ubik, Anna va découvrir que le danger n'est pas toujours là où on l'attend.
Après la douloureuse perte de sa fille puis de sa compagne, elle quitte sa vie de journaliste pour tenter de se reconstruire. Cette confrontation avec la nature hostile du Nord de la Sibérie est pour elle une forme de résilience qui va la conduire aux limites de sa résistance.
Perdue au milieu des glaces ou de la toundra, entourée d'ours et de loups, les souvenirs lui reviennent et son combat contre les éléments va s'avérer presque plus supportable que son impuissant constat de la perversion humaine.
Son frère Sacha, très éprouvé également, s'est cloîtré dans un monastère lorsqu'il reçoit, deux ans plus tard, le carnet de voyage d'Anna qui raconte son périple.
Une grande aventure dans laquelle les éléments vont se déchaîner sur la mission environnementale comme sur les habitants nomades iakoutes de la toundra.
Il m'a fallu un peu de temps pour m'accoutumer à l'écriture nerveuse de l'auteur qui se fluidifie au fur et à mesure que les températures baissent. A moins 50°, j'étais conquise.
Les interludes ecclésiastiques m'ont semblé un peu rébarbatifs et leur raison assez prévisible mais ils nous permettent de reprendre notre souffle au milieu de la tourmente.
Je me suis beaucoup attachée à cette femme brisée et j'ai partagé avec elle ses souffrances morales comme physiques. Plusieurs fois, j'ai cru me noyer dans la tempête polaire et j'ai grelotté sous le vent glacial mais au final, je suis sûre qu'Anna a trouvé la paix qu'elle était venue chercher.
Avec ce roman noir, Patrice Gain remet en question notre vision idyllique de ces missions qui oeuvrent pour la préservation de l'environnement. Sans que ce soit le sujet du livre, il révèle à quel point elles sont autant tributaires du gouvernement russe qui a mainmise sur leur déroulement, que des exploitants du sous-sol ravis de profiter du réchauffement climatique.
Glacial, émouvant et très prenant. Un bon moment de lecture.
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Plutôt un bon livre, même si à mon avis un peu inférieur à d'autres sortis récemment sur des thèmes proches. Je pense notamment à Farallon Islands, qui est sensiblement plus cohérent. Ce qui tempère mon enthousiasme, c'est l'entrecroisement pas forcément très bien maîtrisé ou très achevé entre plusieurs histoires, ou plusieurs thèmes.
Comme le roman est assez court, on a parfois l'impression d'assister à une suite de tableaux qui ne sont reliés entre eux que par la narratrice. Il y a dans ce livre matière à plusieurs romans et c'est parfois un peu frustrant de ne pas pouvoir rester un peu plus dans certains thèmes. L'histoire principale, celle qui structure tout le récit, n'est pas à mon sens la plus intéressante et de surcroît elle se laisse deviner un peu trop vite. Disons que le suspense est inexistant et qu'il y a même deux ou trois panneaux indicateurs vivement éclairés au néon.
Ce qui est par contre très réussi et très prenant dans ce livre c'est l'ambiance et l'auteur nous plonge avec un grand talent dans la nuit polaire, les villes laissées pour compte et pourrissantes de l'Arctique russe, où chacun essaye de survivre à sa manière, les stations météorologiques abandonnées. Ou encore dans les couloirs silencieux et spectraux d'un monastère. La puissance d'évocation est remarquable, presque à chaque page. Et ce qui ne gâche rien, la plume est vraiment très belle.
Le personnage principal, la narratrice donc, est également très réussi et l'auteur réussit à lui donner une véritable aura de dignité noble. Aucun pathos dans ce livre, et c'est une de ses grandes qualités.
J'ai donc passé un fort agréable moment de lecture et je recommande.
Et merci à Lepamplemousse pour le signalement :))
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