Les larmes de mes frères

La peur le ronge de l'intérieur. Le froid lui paralyse les membres. Dans sa tête, ses pensées se dispersent. L’idée de concevoir un moment passé au côté de Cassandra, de sa famille ou d’un souvenir plus joyeux pourrait l’aider grandement à apaiser sa conscience, mais en vain. Ses yeux ne cessent de lui montrer l'horreur qui se déroule sur ce gigantesque tombeau ouvert, où les innombrables corps inanimés, meurtris, mutilés, arrachés, carbonisés, s’empilant les uns sur les autres, font intégralement partie de ce paysage morbide et désolé. La mort, aussi impitoyable soit-elle, fauche sans retenue sur son passage.

On est en guerre fiston, des hommes meurent pour que d’autres puissent vivre, avancer et continuer à combattre. Cette satanée guerre est la deuxième pour moi, je sais parfaitement ce que vous ressentez. Perdre des hommes valeureux, des amis, des frères, c’est très dur pour le mental. Mais il faut passer outre, garder le moral et relever la tête. Vous n’êtes plus un homme, mais un para. Une machine à tuer, prête à se sacrifier à n’importe quel prix. Plus vite vous vous ferez à cette idée, plus vite vous fonctionnerez en bon soldat.

En Europe, les anglais, les français et même les soviétiques sont assez nombreux pour régler leurs propres problèmes contre l'Allemagne. Je ne sais pas si tu es au courant, mais on les aide financièrement et matériellement. Et pour ce qui en est du Japon, ce serait de la folie de nous attaquer.

Pourquoi ce sont toujours ceux qui ont le plus envie de vivre qui doivent partir en premier ?

On a tous le droit d’avoir peur ici. Celui qui ne l’est pas, n’est qu’un menteur ou mort.