Publié à titre posthume, ce dernier roman de l'écrivain mexicain
Sergio Galindo,
Otilia Rauda, est certainement son oeuvre majeure, remarquablement écrite, et devenue un classique de la littérature mexicaine.
L'histoire se situe à l'époque post-révolutionnaire, dans le Veracruz des années 1925 et prend appui sur un personnage historique afin de dresser un superbe et exubérant portrait de femme, Otilia, fière de son corps et de son pouvoir de séduction, confrontée à la violence et à la mort, au machisme et au patriarcat, aux retours du temps et aux répétitions de l'Histoire et qui prend en main sa destinée : mariée de force à un boucher infidèle qu'elle trompe copieusement, amoureuse et séduite par un bandit déjà marié dont elle cherche à se venger tout aussi copieusement en utilisant son mari.
L'auteur réussit à construire une fiction passionnante où les corps déterminent les psychologies et les destins, dans une tension permanente entre ses protagonistes, entre désirs frustrés, passions trahies, mensonges et préjugés et surtout quête d'une liberté notamment sexuelle où le corps n'appartient plus à la société mais à l'individu.
Sergio Galindo dénonce, au travers de son personnage féminin envoûtant et de ses relations avec les hommes, toutes les hypocrisies sociales et les tabous qui accablent les relations hommes-femmes et l'incapacité de la Révolution mexicaine à changer les dominations, les préjugés et les pressions exercées sur les femmes mexicaines et par conséquent sur les comportements imposés aux hommes.
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