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sur 861 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elle, à défaut de connaître son prénom, a quarante ans et vient d'être quittée par son compagnon, un homme qui a partagé sa vie pendant un peu plus d'un an et qu'elle a aimé avec son coeur et ses tripes : "Trevor, je l'ai aimé à m'en pourrir le ventre. Plus d'un an. Un an et vingt-sept jours exactement. Et le soir du vingt-septième jour, j'ai cru avaler la mort.".
Elle vide alors son compte en banque, prend sa valise, le train et part pour Venise.
Venise pourrait être triste en plein hiver, vidée de ses amoureux et de ses touristes, mais c'est sans doute une Venise comme il lui faut et à l'image de son ressenti.
Dans la pension où elle loge, il y a un vieux prince russe dans un fauteuil roulant, venu à Venise on ne sait trop pourquoi, sans doute pour y chercher quelque chose ou quelqu'un, ou alors pour atténuer les douleurs du passé et y attendre la mort : "Parce que seule Venise me console de ce que je suis vraiment."; et un jeune couple d'amoureux dont la femme est danseuse.
"Venise, c'est un labyrinthe maudit.", mais un labyrinthe qu'elle va arpenter en tout sens, pour y découvrir les hauts lieux touristiques mais également les petites ruelles qui restent cachées pour les touristes lambda, les galeries exposant des peintres vénitiens modernes ou encore cette libraire tenue par un amoureux des mots, de Venise et de l'Art qui va faire chavirer le coeur de cette femme et lui redonner le goût de l'attente de l'autre et du désir.

J'ai aimé ce livre, à la fois pour la découverte de l'auteur et de son style, mais également pour la promenade insolite qu'il propose dans Venise, une Venise loin des clichés et des lieux touristiques fréquentés, une Venise sans doute plus authentique et qui donne une envie puissante de tout laisser tomber pour prendre le train et s'y rendre, c'est en tout cas ce que j'ai ressenti tout au long de ma lecture, à la fois pour des raisons personnelles mais aussi portée par les mots de Claudie Gallay et, par ricochet, par les pensées de cette femme.
A l'heure actuelle je suis, mais pas pour les mêmes raisons, dans le même état d'esprit que cette femme.
Oui je serai capable de tout quitter comme ça, de partir avec ma valise m'installer dans une ville pour m'apaiser le coeur, faire un point sur ma vie et repartir sur de nouvelles bases.
La lecture ne peut pas être considérée comme une forme entière de psychanalyse, mais j'ai particulièrement réussi à percevoir le ressenti de cette femme et les pensées qui l'agitent.
Dans son cas, l'amour a été violent, sans doute trop à tel point que je parlerai de passion plutôt que d'amour, et c'est à Venise, endroit plutôt original, qu'elle est venue chercher des pansements pour poser sur son coeur blessé.
J'ai trouvé qu'il y avait des phrases assez belles et assez justes sur la vie et les émotions, à l'image de celle-ci sur l'amour : "L'amour est la chose la plus brutale qui soit. Tellement soudaine. Il faudrait pouvoir s'en protéger, n'est-ce pas ?".
Ce récit aurait pu être plat et sans relief mais même si l'histoire est simple elle n'en demeure pas moins vraie et joliment écrite.
Le style de Claudie Gallay est d'ailleurs intéressant : récit écrit dans une forme d'urgence, il traduit les pensées de cette femme par des phrases courtes, des bribes du passé qui reviennent à la surface et qui la surprennent n'importe quand et n'importe où.
Ce style colle à la réalité de ce qui peut se passer dans la tête d'une personne, c'est appréciable au cours de la lecture d'autant que cela permet au lecteur de ressentir au plus près les émotions de cette femme.
Et puis il y a Venise, présentée dans une perspective intéressante et offrant un cadre à une réflexion plus générale sur l'amour : un parallèle intéressant est d'ailleurs fait entre cette femme se relevant d'une rupture et celle de la danseuse vivant une relation passionnée qui est en train de se tarir ; mais également sur l'Art et sur la création.
La création qui pourrait ne pas être qu'artistique, car en quelque sorte cette femme se reconstruit à Venise, voire se recrée.

"Seule Venise" est une belle ballade littéraire dans une Venise propice à la méditation qui permet à une femme de se réconcilier avec l'amour après une douloureuse rupture.
Et si j'hésitais encore pour ma prochaine destination de voyage, après cette lecture Venise est en tête de ma liste.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Pour moi ce roman parle d'attachement et de détachement affectif, à une ville (en l'occurrence Venise), à des objet, à des hommes, des femmes, à des lieux, des rencontres... des détails qui font la différences et forment un tout.

L'écriture prise de notes courtes est presque un carnet de croquis.

Des impressions difficilement définissables, éparses, qui construisent mènent au devenir, à être présent.
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Un joli livre, lent, plein de poésie et qui se lit au grès des pages. Pas de grand suspens ou d'aventures incroyables mais quelques détails du quotidien, une vie qui se reconstruit lentement.
Un bon livre, l'auteur écrit de petites phrases courtes, elle peint un récit par touches de couleur : une lecture originale et pas déplaisante.
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J'adore le style de Claudie Gallay ... ses phrases courtes. Un rythme rapide, même lorsque ses personnages déambulent au ralenti, attendant que le temps s'écoule. Toujours avec un fond lourd et triste. Mélancolique. Une humeur sombre dans un paysage froid. Venise est belle. Glaciale. Les personnages se croisent. le libraire fait croire que l'amour est encore possible, peut-être. le prince russe est magnifique. Oui, l'amour est toujours possible. Malgré tout.
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Venise, la Sérénissime. Un hiver de marbre. Une femme esseulée. Laissée par son compagnon, à quarante ans. Une rupture comme une déchirure. Une déflagration qui la sidère, et la désespère. Seule la fuite peut la sortir de cette torpeur, pense-t-elle. La voilà alors foulant la Cité des Doges. Ses rues figées de givre vidées de touristes, ses îles gorgées de mystères, les silhouettes élégantes et sauvages des félidés, l'extraordinaire acqua alta, la douceur des ses chocolats chauds… Mélancolie et nostalgie se dégagent de ce lieu, à l'image des personnages le traversant. La femme, dont on ne saura jamais le nom, descend dans un vieux palais devenu pension de famille. Elle y fait la connaissance de Luigi le propriétaire – dans l'attente incertaine de sa fille – d'un vieil aristocrate russe en fauteuil roulant – que le passé amoureux obsède -, d'un jeune couple passionné – en équilibre instable. Jour après jour, elle lève le voile sur les histoires de chacun où l'amour revêt des formes différentes. Des discussions, des solitudes, des blessures qui rapprochent, éclairent. Et lors de promenades, rencontrer un libraire. Être troublée par lui, ses yeux, sa voix… Arpenter avec lui une Venise méconnue. Plonger dans le récit d'un peintre vénitien déporté à Dachau : Zoran Music. Être infiniment touchée par l'amour disparu du vieux russe ; s'investir pour le retrouver, coûte que coûte. Et voir poindre l'élan. Roman de l'intime, sensible et poétique, aux phrases brèves, tour à tour douces et percutantes. Des failles à combler, des rancoeurs à vider, la vitalité à recouvrer.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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J'ai découvert Claudie Gallay avec les déferlantes. Ce fut une heureuse surprise je dois l'avouer. Depuis je suis curieuse de mieux la connaître. Dans ce roman une écriture là encore simple, ordonnée, propre. Des phrases courtes, des mots choisis, rien en trop, rien qui manque, rien qui dépasse...on avance à petits pas dans les rues de Venise. On s'arrête souvent. Au détour d'un point, d'une virgule, d'une rue. Encore des taiseux, ces gens à demi mots, avec leurs silences, mais de vrais sentiments. L'héroïne...tiens je ne me souviens pas de son prénom...je crois qu'on ne le sait pas...c'est voulu surement afin qu'on puisse s'identifier à elle et parcourir comme elle Venise en hiver. Elle, c'est une jeune femme de 40 ans, brutalement délaissée par son compagnon et qui d'un coup de tête part pour Venise, qu'elle ne connaît pas et qu'elle va découvrir. Il s'agit de rencontres avec un libraire, avec des livres, avec l'histoire de Venise, d'un Comte qui n'a pas eu droit à la fin des contes de fées, "ils vécurent heureux etc etc", des sites incontournables, la rencontre avec de nouveaux amis...des vies, des quotidiens qui s'entremêlent parfois mais sans jamais se mélanger...On est suspendu aux mots, aux lèvres des personnages, on voudrait se perdre comme la narratrice dans les rues de Venise mais aussi comme elle revenir sur ses pas pour rejoindre un destin....des personnages hésitants, des gestes suspendus, rien n'est facile, rien n'est compliqué...les personnages se laissent juste porter par la vie, on vit un peu au ralenti...elle est venue pour panser ses blessures, elle est venue pour oublier, pour se reconstruire peut être...et s'est laissée prendre au jeu de la magie des lieux, et pour chacun arrive un moment donné l'heure des choix. Une auteure à découvrir si cela n'est pas déjà fait.
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Voilà le genre de romans qui passe ou qui casse : ou bien on trouve l'écriture merveilleuse et on ressent les turpitudes du personnage principal (pas forcément très sympathique au premier abord d'ailleurs), ou bien d'emblée on a envie de jeter l'éponge à cause de la noirceur des propos.
Dans le cas présent, après quelques hésitations (dieu merci le roman n'est pas long, ce qui pousse à faire un effort), je me suis vue emballée par l'histoire, par la description de venise et par le personnage du vieux prince russe.
Ça donne envie de voyager en Italie, ou plutôt à Venise, et de visiter des musées, et de lire aussi.
Un très bon roman un peu sombre mais très agréable.
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Soigner un chagrin d'amour à Venise, plutôt original, particulièrement en hiver quand la brume enveloppe la Sérénisssime. Des rencontres pour cette femme esseulée, toutes enrichissantes pour elle, un prince russe, une danseuse et surtout une librairie. Tout cela dans l'atmosphère magique de Venise, sans touriste, merveilleuse cité, écrin et surtout pas ville.
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Venise en hiver saison à laquelle on a pas l'habitude de la visiter.
J'ai aimé cette femme en convalescence de son amour, perdue dans cette ville elle aussi blessée par toute cette eau. le libraire, que j'ai cru un moment sortit de l'imagination de notre héroïne. La pension de famille son patron,
ses locataires tous touchants par leur fragilité. Un petit bémol sur la happy-end de l'aristocrate Russe.
Des chapitres courts des mots justes contribuent à l'embarquement dans les vies et dans la ville, malgré les gondoles qui restent à quai pour cause de météo.
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Voilà une tendre histoire se déroulant dans la belle Venise. Ici, c'est une foule de personnages attachant et blessé que l'on rencontre. le Prince handicapé et cachant une blessure profonde, une danseuse et un jeune homme amoureux mais destiné à se perdre, Luigi, celui qui tient la pension, inlassablement seul et notre héroïne déchirée et esseulée après une séparation. Leur destin vont s'entremêler pour tenter d'apaiser leur blessure. Venise, la belle Venise pleine de mystère même en hiver va les aider petit à petit à retrouver leur place au sein du monde. Les langues vont se délier, les liens vont se nouer et chacun fera son petit bout de chemin dans les rues brumeuses et roses de Venise entourée de cette lagune verdâtre symbole de leur nausée, de leur souffrance dans ce monde. Mais cette ville est aussi éphémère que le chagrin et des décisions seront prises.
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