Marie est un auteur à succès. Faisant des recherches sur internet pour son prochain ouvrage, elle découvre par hasard un forum dédié aux femmes qui aiment les femmes. Une question lancée par une adolescente qui se demande si elle doit succomber aux charmes d'une amie la trouble particulièrement. Le lendemain, Marie a rendez-vous avec une journaliste pour une interview. C'est alors qu'elle fait la connaissance de la belle Nadège, journaliste, femme sûre d'elle, à la beauté flamboyante. Après l'interrogatoire, Marie confie son trouble à la belle journaliste. Cette dernière promet à notre charmante écrivaine de lui présenter des femmes qui se sont laissées séduire par l'amour lesbien pour lui conter comment elles furent initiées à cette façon d'aimer. Nadège annonce à notre héroïne que l'enquête durera une semaine et lui impose un pacte, celui de ne pas se laisser entrainer ni de succomber aux charmes des récits et des conteuses. Marie, de plus en plus, est envoûtée par Nadège et troublée par les rencontres orchestrées par sa nouvelle amie journaliste. Serait-elle en train de découvrir son homosexualité ? ...
Le style est simple, parfois un peu lourd, peut-être trop chargé d'adverbes redondants ou de phrases un peu emmêlées. Mais, graduellement, nous sentons le trouble de Marie s'intensifier au fil des rencontres. Son amour pour Nadège, la frustration qu'il tarde enfin à aboutir à une vraie relation sont de plus en plus difficile à gérer pour l'écrivaine. L'auteur maîtrise merveilleusement bien cette tension. Je peux regretter que Marie ne sois pas la narratrice de l'histoire. La troisième personne gomme un peu les impressions de cette dernière et crée une barrière psychologique qui nous empêche de réellement partager tout le trouble de Marie. Mais dans l'ensemble, nous vivons un véritable suspens quant à la transformation de l'héroïne, de l'aboutissement de son histoire.
Je peux dire que j'ai apprécié ce roman et qu'au final, nous découvrons une belle histoire d'amour.
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Émue, elle guettait le mouvement inverse, le souffle qui sortirait de son corps, serait injecté dans l'atmosphère du taxi, s'y mélangerait aux relents de cuir et de poussière et aux traces infimes plutôt imaginées que réelles du passage de milliers d'humains. Marie imaginait ce souffle arriver jusqu'à elle, passer sur la mince couche textile qui l'exposait bien plus qu'elle ne la protégeait, une brise qui frôlerait sa peau en sueur et la ferait frémir. Ses tétons se dressèrent vers la belle silencieuse dont Marie espérait qu'elle ne choisirait pas cet instant précis pour regarder dans sa direction. En même temps, elle était fière d'arborer ces stigmates comme autant de témoins de ses sentiments blessés.
Une couche de buée couvrait peu à peu la glace où Marie essayait de voir plus clair en contemplant l'image d'une femme qu'elle ne connaissait apparemment pas encore assez, malgré une cohabitation depuis toujours, et elle fut obligée de renoncer à l'entreprise à peine entamée d'auto-divination. Tant pis, cela ne la dérangeait pas de passer à une activité plus physique. Pendant ce temps-là, la baignoire avait eu le temps de se remplir, et Marie glissa dans l'eau délicieusement chaude dont les caresses brûlantes la firent tressaillir.