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Le héros est musicien, un soir de première il se dresse contre le geste du chef d'orchestres qui fait le salut nazi et crie heil Hitler en plein théâtre. Traité comme un héros dans un premier temps, il devient la cible des médias et devient très vite un paria. Dans ce roman L'auteur démonte les mécanismes de notre société qui peut porter quelqu'un aux nues avant de le détruire pour la même raison.
Un roman glaçant.
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Imaginez que vous soyez membre de l'opéra de Paris et que juste avant d'entamer la première mesure d'une oeuvre de Mozart, votre chef d'orchestre assène un "heil Hitler" accompagné d'un salut nazi. Que feriez-vous ? C'est la question à laquelle un altiste a répondu et qui va bouleverser sa vie... L'Effroi de François Garde est un roman original et bien écrit mais qui m'a un peu laissée sur ma faim. (détails sur le blog)
Lien : http://bibliblog.net/l-effro..
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Tout part, pour Sébastien Armand, d'un geste d'opposition face à l'hommage que son chef d'orchestre aurait voulu rendre à la barbarie nazie. Un geste courageux, certes (mais moins qu'en 1940...) mais bien naturel, somme toute, comme Sébastien tentera de l'expliquer aux journalistes qui voudront faire de lui leur nouveau sujet de prédilection, le transformant en archétype d'homme du peuple révolté contre la figure du chef, en héros. Ce roman parle de la faculté à réagir face à l'innaceptable mais surtout de l'emballement médiatique qui peut changer la vie d'une personne contre son gré, de la course au buzz et de l'instrumentalisation désolante de tragédies pour faire de l'audimat. de quoi faire réfléchir...
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Une très belle réflexion sur la vanité de la notoriété dans la vie moderne, sur la mise en scène médiatique et médiocre de l'héroïsme et aussi ce qui a de si beau dans la résistance naturelle, la résistance par réflexe, la résistance sans arrière pensée, laquelle malheureusement, dans le monde moderne, en tout cas, n'est guère récompensée et est même salie par les sunlights auxquels se brûlent les papillons même s'ils n'avaient naturellement aucune inclinaison à s'en approcher. Quel bel ouvrage !
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François Garde a donné vie dans « L'effroi » à un Sébas­tien Armant, altiste à l'opéra de Paris qui « aurait tant aimé ne nous parler que de musi­que ». Malheu­reu­se­ment, le geste horri­ble, crimi­nel, d'un chef d'orchestre très en vue fait bascu­ler sa vie. Voici le début d'une d'une vraie tragé­die :

L'archet levé, j'attendais le signal ;

Soudain le chef se redressa. Il prit une longue inspi­ra­tion, se figea dans un impec­ca­ble garde-​à-​vous. le public ne se rendit compte de rien, et pour nous ce chan­ge­ment de posture ne produi­sit qu'un vague senti­ment d'alerte.

Lente­ment, il leva le bras droit, main tendue vers le rideau de la scène, et, de sa belle voix de bary­ton, s'exclama avec force et solen­nité :

« Heil Hitler ! »
Sébas­tien Armant, saisi d'effroi, va se lever et sortir, entraî­nant derrière lui tout l'orchestre, la répro­ba­tion du geste du chef est telle que cela devient « le » scan­dale média­ti­que qu'il faut à tout prix exploi­ter pour des raisons poli­ti­ques et de pouvoir. Notre altiste va deve­nir un objet aux mains des spécia­lis­tes de la commu­ni­ca­tion et peu à peu perdre pied et ne plus très bien savoir comment diri­ger sa vie. le récit est bien mené et nous retrou­vons les travers de notre société dans la descrip­tion de la chute program­mée d'un homme simple­ment coura­geux. le lecteur sait, bien avant lui, que Sébas­tien Armant n'aurait jamais dû fréquen­ter les fameux « plateaux » télé, que c'est un monde prêt à dévo­rer de l'émotion sur le dos de ceux qui peuvent encore en expri­mer.

Sa pein­ture du monde poli­ti­que avec sa cohorte de conseillers en image, en commu­ni­ca­tion, en revue de presse est criant de vérité. Oui, c'est bien dommage que cela se fasse sur le dos de la musi­que mais, au moins, il peut se rassu­rer, la musi­que restera toujours cet art exigeant qui demande à ses servi­teurs de travailler tous les jours (ou pres­que) six heures, pour arri­ver à un résul­tat qui leur donne du plai­sir et nous en donne tant. C'est l'amie proprié­taire de l'alto de cette photo qui m'a fait décou­vrir cette réalité, et aucun conseiller ne pourra jamais faire l'économie de ce travail exigeant pour abou­tir au feu d'artifice que repré­sente un concert réussi. Il peut se compa­rer au travail de l'écrivain qui polit sa langue pour permet­tre au lecteur de rentrer au plus profond du récit et de parta­ger les doutes et les espoirs de l'écrivain comme le fait si bien Fran­çois Garde.
Lien : http://luocine.fr/?p=7445
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Un chef d'orchestre fait le salut nazi devant ses musiciens, son public, ses téléspectateurs, son pays. Un des altos s'indigne et se lève. Sa révolte aura un impact sur sa vie. Plus rien ne sera comme avant.
Manipulation des médias, pression des politiques, regard et jugement de l'entourage et du peuple, ce roman démontre avec brio comment l'homme n'est finalement qu'une marionnette, un pantin désarticulé dont la société superficielle tire les ficelles quitte à casser les cordelettes.
Lien : https://www.facebook.com/pas..
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Deux autres ouvrages lus de cet auteur "Ce Qu'il advint du sauvage blanc", une sorte de anti Robinson Crusoé assez réussi, et "Pour trois couronnes", plus laborieux pour moi. Donc, c'est avec enthousiasme que je découvre ce roman, plus ancré dans notre monde mais mon avis est mitigé.
Un altiste, Sébastien Armant lors d'un concert, se lève et tourne le dos au chef d'orchestre, Louis Craon, qui vient de faire le salut nazi en guise d'introduction. Ce geste provoque l'effroi chez l'altiste et la stupéfaction pour les autres qui suivent alors son mouvement. Dès lors se déchaîne un emballement médiatique, tel que ceux que l'on connaît de façon récurrente. Sébastien devient l'homme incontournable, invité de toutes les émissions et dont le geste va prendre une allure de manifeste alors qu'il est plutôt instinctif au départ. Sébastien, flatté et dépassé, se perd dans cette grosse machinerie, ses plus infimes impressions et sentiments sont décortiqués et c'est assez réussi et crédible. Je ne compte pas raconter l'intégralité car il y a une fin mais on peut assez rapidement deviner l'effet de balancier qui va frapper l'altiste.
J'ai beaucoup apprécié cette plongée dans ce tourbillon effrayant qui affecte Sébastien et la présentation fine et ciselée de ce qu'il ressent. Mais, on s'enlise un peu et on attend une révélation ou quelque chose, tout comme Sébastien, et on reste sur sa faim.
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Héros malgré lui et pour le temps- ô combien compté- de l'actualité médiatique, Sébastien Armant se retrouve tel un pantin malmené par les communicants, les politiciens, le show biz, les gens... Son effroi de l'instant vécu ne fait que grossir au regard de la vie de reclus qu'il lui faudra mener après avoir été exposé outrageusement dans les médias de masse. On notera la présence des prénoms composés pour tous les personnages peu sympathiques de ce roman. Un beau récit de François Garde.
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Un mardi 20 Avril, la première de "Cosi fan tutte", jouée à l'Opéra de Paris sera retransmise simultanément à la télévision. La fébrilité est à son comble : la direction de l'orchestre sera assurée par Louis Craon, l'un des rares Maestros français renommé dans le monde entier pour ses magistrales interprétations de Mozart. Tandis que dans le public on s'autorise les derniers toussotements, dans la fosse les musiciens se préparent, s'accordent, puis le silence tombe avant l'arrivée du chef d'orchestre.
Sébastien Armant, archet levé attend le signal. C'est alors que le Maître se figeant dans un impeccable garde à vous, lève lentement le bras droit et s'exclame avec force et solennité : "Heil Hitler".
Tout le monde l'a distinctement entendu. Sébastien aussi. Passés les premiers instants d'effroi, il se lève dans un silence de plomb, se saisit de son instrument qu'il place sous son bras, et déterminé à manifester son opposition, tourne le dos au maestro, suivi après quelques secondes d'hésitation par les autres musiciens, et pour finir par les spectateurs eux-mêmes.
Tout cela sous l' oeil des caméras qui n'ont cessé de filmer.
Très vite, Sébastien devient un héros malgré lui. Mais dans ce lieu feutré qu'est l'opéra avec ses codes et ses conventions, sa rébellion spontanée met à jour et bouscule les rivalités et le carriérisme des uns et des autres (directeur, ministre de la culture, chargée de communication....), où chacun joue sa partition sans trop se préoccuper de celle des autres. Si tout ce petit monde se presse et se télescope autour de Sébastien tant que son aura bénéficie à "l'entreprise Opéra", ce sera pour mieux se détourner de lui dès que son éphémère célébrité sera passée ou devenue trop encombrante.
Sébastien Armant (avec un T qui aura toute son importance), instrumentiste sans histoire n'écoutant que sa conscience, subira douloureusement cette notoriété aussi soudaine qu'imprévue. Quand sa surexposition médiatique mettra en danger non seulement sa vie professionnelle mais également sa vie familiale on ne lui pardonnera pas d'avoir occupé un court laps de temps une place qui n'était pas la sienne : le devant de la scène, et non celle dévolue aux musiciens d'orchestre : la fosse, terme ici, ô combien chargé de sens.
L'originalité du roman, au style enlevé, tient surtout au fait qu'il se déroule dans le milieu mystérieux et prestigieux de l'Opéra. François Garde nous montre l'envers d'un décor dont le spectateur ne voit que la mise en scène : les choristes, solistes, et émergeant de la fosse d'orchestre, le Maestro, mais cette fois-ci, c'est des invisibles de la fosse que viendra "la sédition", mais à quel prix pour l'initiateur audacieux. Ce livre se lit d'une traite, jouant sur des registres drôles, dramatiques, caustiques, voire absurdes. Bref tout l'art de François Garde dont j'apprécie les récits.
J'ai également bien aimé celui-ci, bien qu'ayant trouvé certaines situations un peu convenues, mais je lui préfère les atmosphères plus singulières de ses autres romans notamment "Ce qu'il advint du sauvage blanc" et "Pour trois couronnes".
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Pour les points positifs, j'ai trouvé ici un sujet qui s'annonce passionnant ; un personnage principal, Sébastien Armant, très bien décrit ; une torture morale vraisemblable ; une écriture agréable, comme dans les autres livres de François Garde que j'ai lus.

Le personnage secondaire le plus travaillé est peut-être M. Magnard, via notamment cette phrase qui décrit sa situation : "Le lendemain, de retour de courses, je croisai et saluai M. Magnard, notre voisin du quatrième. Cinq ans plus tôt, alors qu'il était veuf depuis peu, la mort de son fils unique dans un accident de moto avait bouleversé tout l'immeuble. Il venait parfois goûter chez nous les dimanches de pluie. Mes efforts de pâtissier amateur l'amusaient - ou plutôt, par politesse et convention, sociale, il feignait l'amusement. Aucun sentiment d'aucune sorte ne semblait pouvoir l'atteindre, et chacune de ses réactions ne semblait dictée que par la force des usages." Et plus tard dans le texte, il est l'un des seuls qui tient des propos d'une justesse étonnante et d'une sobriété très mature face à l'événement. Il est peut-être le seul qui a le recul qu'il faut avoir face à ce qui arrive à Sébastien Armant.

Il est par contre étonnant que Sébastien Armant, homme sensé et pertinent, se laisse autant attraper par les mailles du filet médiatique, et ne cherche pas plus tôt une porte de sortie à sa situation. Il trouve un divertissement - plateaux de télévision, émissions de radio, conférences, etc. - dans une situation dont, intimement, il sait qu'elle est risquée et dont il récuse la nature. Mais peut-être que même cela est contemporain, et montre une sorte d'absence d'assomption, comme lorsqu'on aime se décrire victime d'une condition que par ailleurs on savoure.

Pour les points négatifs, je trouve que l'enchaînement des situations est peu vraisemblable, que le motif de Louis Craon est trop simpliste, et que la chute est décevante. On comprend facilement la thèse de l'auteur, certes, il met en exergue la machine infernale du monde médiatique à la recherche de ramdam, de buzz et, une fois épuisé le potentiel étonnant d'un événement, abandonne ses protagonistes. Mais le récit donne trop d'importance au geste de Louis Craon, qui, on ne le découvre qu'à la fin, n'a rien d'une conviction, n'est pas étayé par une réflexion politique ou philosophique, mais est plutôt, une sorte de petite rébellion ponctuelle supportée par un ras-le-bol sans engagement. On aurait attendu un Louis Craon intelligent et subtile qui conduise à distance les conséquences de son geste, ou un Louis Craon regrettant son acte, et se morfondant, ou encore une fin totalement ouverte. Mais on trouve au lieu de cela un Louis Craon fade, peu convainquant.

Je conseille plutôt aux lecteurs un autre texte de François Garde : Roi par effraction, qui décrit les derniers jours de Joachim Murat. Ou sa marche à Kerguelen.
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