Citations sur Nord et Sud (202)
(...) les spectacles inhabituels (...) défilaient devant elle comme des tableaux qu'elle se souciait peu de s'entendre expliquer avant qu'ils ne disparaissent, tant elle se sentait paresseuse.
"Maman, dit-il en interrompant sa marche et en osant parler franchement, je souhaiterais que vous aimiez Miss Hale.
- Pourquoi ?" demanda-t-elle, surprise par son ton sérieux et cependant affectueux. "Tu ne songes pas à l'épouser ? Une fille sans le sou !
- Elle ne voudrait pas de moi, rétorqua-t-il avec un rire bref.
- Je ne crois pas, en effet, répondit sa mère.
plusieurs kilomètres avant d'arriver à destination, ils voyaient déjà à l'horizon, en direction de la ville, un épais nuages gris plombé qui paraissait encore plus sombre par opposition au pale gris-bleu du ciel d'hiver.
Quel vain spectacle que celui de la vie ! Dépourvu de substance, vacillant et fugitif. On eût dit que du haut de quelque beffroi dominant de loin le remue-ménage trépidant de la terre, un glas sonnait sans répit, martelant : "Tous sont des ombres ! Tous passent, tout est passé ! "
(Chapitre 21)
Dès lors, Milton devint pour elle [Margaret Hale] un lieu moins lugubre. Non pas grâce aux journées plus longues du printemps où brillait un pâle soleil ; ce ne fut pas non plus le passage du temps qui la réconcilia avec la ville où elle habitait. Non, c'était l'intérêt humain qu'elle y avait trouvé.
(Chapitre 8)
- Oh, n'y a-t-il pas moyen de faire machine arrière ?
- Non, père, dit Margaret d'une voix grave et ferme en le regardant bien en face. Il est fâcheux de vous savoir dans l'erreur. Il serait infiniment pire de vous savoir hypocrite.
Encore un mot. Vous paraissez vous croire souillée par l'amour que je vous porte. Vous ne pouvez y échap-per. D'ailleurs, même si je le voulais, je ne pourrais vous en laver. Mais je ne le voudrais pas, même si je le pouvais. Jamais encore je n'ai aimé une femme: ma vie a été trop remplie, mes pensées trop absorbées ailleurs. Maintenant j'aime et je veux continuer à aimer. Mais ne craignez pas que j'exprime trop cet amour.
Oh, Bessy, si vous saviez combien je l’aimais, ce village que nous avons quitté! Si seulement vous pouviez le voir! Il est beaucoup plus beau que les descriptions que je peux vous en faire. Imaginez tout autour de grands arbres dont les longues branches se déploient à l’horizontale, et donnent une ombre propice au repos, même à midi. Et bien que chaque feuille semble immobile, on entend un bruissement continuel partout alentour, comme un mouvement diffus. À certains endroits, l’herbe est aussi fine et délicate que du velours; à d’autres, elle est luxuriante à cause de l’humidité perpétuelle quand elle ouvre se trouve à proximité d’un petit ruisseau caché qui coule dans un murmure argentin. Ailleurs, des fougères ondulent à perte de vue : certaines tapies dans l’ombre verte, d’autres striées de la lumière du soleil. On dirait la mer.
Elle était fascinée par la dentelle ancienne et authentique qu'arborait Mrs Thornton; comme elle le dit plus tard à Dixon, "une dentelle au point anglais traditionnelle qu'on ne fait plus depuis soixante-dix ans et qu'on ne trouve plus à acheter, ce doit être une pièce de famille, ce qui montre qu'elle a des ancêtres."
Chapitre XII. Visites du matin
Bien que Margaret affichât d’ordinaire une mine trop digne et réservée pour son jeune âge, en ces moments où elle parlait à son père son expression était vive comme le matin, tout en fossettes et en regards exprimant une joie enfantine et un espoir illimité en l’avenir.