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3,9

sur 833 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'attends toujours chaque nouveau roman de Laurent GAUDÉ avec une impatience et une joie non dissimulées ! Depuis "Le soleil des Scorta", qui m'avait bouleversée, je n'ai raté aucun de ses romans ! j'ai vibré à chacune de ses lignes, me suis laissée emporter par ses histoires, et à chaque fois, je ne suis pas déçue, je vibre à ses mots, j'en ressens la poésie, parfois le lyrisme, je suis chacun des personnages qu'il dépeint...
Ce roman ne déroge pas à la règle ! L'écriture est forte, elle impose son rythme, sa respiration, elle déroule les phrases, les met en suspens, accélère les mots. Elle restitue les vibrations de la terre en colère qui s'ouvre pour laisser sortir les morts, elle s'amuse d'une partie de domino et d'une jolie fille en jupe très courte. Les noms des personnages, des lieux cadencent le texte (je ne me lasse pas de "Fessou Verte", le nom du bordel de Port-au-Prince, tenu par le Vieux Tess !).
La sarabande est aussi folle que la terre est violente, on ne sait plus qui est mort et qui est vivant tant l'esprit vaudou, de Baron Samedi à Madame Brigitte, s'amuse à mélanger les ombres ! Les personnages s'entrecroisent, se retrouvent et se perdent (Lucine et Nine sa soeur, Pabava, le facteur Sénèque, Firmin "Matrak" l'ex-tonton makoute, Ti Sourire et Emeline, Saul, Lily et Boutra...).
Et au-delà de la catastrophe, des destins contés, j'ai surtout lu une magnifique ode au peuple haïtien, un hommage à ses révoltes, à sa liberté, à son histoire tumultueuse et à son immense courage.
C'est un roman puissant tel une déclaration d'amour ;o)
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Ce livre est une véritable ode à Haïti. Une première partie du roman pose les personnages et l'île d'Haïti. On y perçoit tout l'amour que les habitants ont pour leur île malgré la pauvreté et les difficultés de vie. Les personnages sont très réussies et nous embraquent dans leur île. La seconde partie se déroule après le séisme où les distinctions entre les habitants s'effacent pour faire place à la solidarité entre les insulaires. Enfin, la dernière partie est une réflexion sur la mort en se servant des croyances haïtiennes. Ce roman est véritablement envoûtant et il vous prend pour ne plus vous lâcher. UN REGAL.
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A la mort de sa jeune soeur, Lucine vient porter la nouvelle à Port-au-Prince, ville qu'elle a dû quitter cinq ans auparavant. Elle sait rapidement qu'elle ne repartira plus, qu'elle veut reprendre sa vie là où elle l'a abandonnée. le lendemain, tout sera bouleversé, au sens propre, par le terrible tremblement de terre.
Les personnages de Laurent Gaudé sont le coeur même d'Haïti, entre tontons macoutes et poètes de la rue, élèves infirmières et mères courage, sans compter les esprits que la terre s'ouvrant va laisser passer. Il faudra ensuite "danser les ombres" pour que tous reprennent leur place, enfin...
Un beau roman, que j'ai commencé à petites doses pour le terminer à grande vitesse et les yeux exorbités, qui rend vraiment hommage à ce peuple debout malgré tous les malheurs.
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Les ombres, les esprits, il faut les faire danser dans une sarabande où morts et vivants se rejoignent, se séparent.
Lucine, une jeune bâtarde à Haïti, est étudiante dans une école d'infirmières. Saul y fait partie du personnel enseignant, tout en n'étant pas médecin ; il n'a pas terminé ses études entamées à Cuba. Patron du bar Fessou où l'on jouit mais aussi où l'on parle de politique et de démocratie, le vieux Tess s'entoure de bons copains. A Haïti, sous les Duvalliers, il y avait Matrak, tonton macoute, devenu Firmin, taximan. Viviane, la maîtresse de maison règne comme une princesse et voit d'un oeil critique les bâtards de son mari. Et puis, tout bascule suite au séisme qui secoue l'île.
Laurent Gaudé fait voyager le lecteur dans un univers inconnu ; les personnages sont forts et dégagent en fin de compte une grande humanité. On ne peut rester insensible à ces élans de justice et de démocratie.
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(...)
Mais finalement je remercie Babelio pour ce titre que je n'aurais jamais lu de moi-même.

Laurent Gaudé nous offre un roman choral en 2 parties. Dans la première on y découvre une galerie de personnages, tous un peu boiteux dans la vie, marqués par des coups du sort, des événements tragiques, des souvenirs difficiles. Chacun en lien les uns avec les autres. La majeur partie de ses personnages se retrouvent chez Fessou, un ancien bordel de Port-au-Prince, pour parler, échanger, réfléchir sur le monde, mais aussi rire et passer du temps entre amis.
Ce point central de leur vie, tenue par le Vieux Tess, va les attirer comme un aimant pour la seconde partie du roman.
Car le 12 janvier 2010, en fin de journée, un terrible séisme de 7,3 de magnitude sur l'échelle de Richter frappe l'Ouest du pays et ravage Port-au-Prince. La terre s'ouvre, avale les bâtiments et les hommes. La terre devient une bouche qui a faim de la vie. Mais en Haïti le vaudou est encore très présent. Beaucoup ont encore les croyances de leurs ancêtres. Et quand la terre s'ouvre, quelle tue, elle recrache aussi les morts.
La seconde partie du roman est donc construite autour de la catastrophe. Juste après le tremblement de terre, les hommes se serrent les coudes, s'entraident. Il creusent les gravas pour contrer la mort et extraire des vivants des ruines. Et les morts en profitent pour sortir, profiter des heures de liberté qui leur sont accordées. Car dans le chaos qui peut dire qui sont les morts et les vivants? Alors pendant quelques jours, les ombres, les morts, vont se mêler aux vivants et les aider. Profiter pour passer encore un peu de temps avec ceux qu'ils aiment. Profiter de l'odeur, de la sueur des hommes, de la poussière, de la chaleur. Profiter de la vie.

Ce roman est véritablement magnifique. Il y a un rythme musical dans l'écriture de Laurent Gaudé. Même les répétitions ont de l'importance. Comme des phrases qu'il scandent tel le refrain d'une chanson. Des mots marquants.
Et puis quand on le lit on vit Haïti. On sent la moiteur, la chaleur étouffante qui écrase les corps. On sent la poussière blanche qui entre dans les poumons après les tremblements. On a envie de danser avec les vivants pour perdre les morts en route. On voit les bidonvilles de Jalousie et les maisons Gingerbread. Alors quand on regarde les photos après avoir refermé le livre, on a une impression de déjà-vu.
Ses mots nous transportent en Haïti. Dans la misère et la douleur. Mais aussi dans la vie et la joie. Parce que de tout on peut dire "C'était magnifique..."
Lien : http://110livres.blogspot.fr..
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Un livre magnifique, où le vaudou et le réel se mélangent jusqu'à ce qu'on ne sache plus exactement ce qui existe ou pas. J'ai eu l'impression en le lisant de revenir vivre en Haïti, où j'ai travaillé un an.
Danser les ombres, accepter la mort dans la vie, vivre avec. Haïti n'est pas un pays maudit, c'est celui de la résilience et de la résistance. Ce livre lui rend un bel hommage.
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Danser les ombres est un très grand roman de Laurent Gaudé. Comme toujours, il mélange les histoires de personnages dont on se prend immédiatement d'une énorme empathie, pour leurs fêlures, leurs faiblesses, leurs espoirs, leurs combats. On sait que le pire va arriver et secouer - littéralement - ce petit monde ; la surprise n'est pas là. Elle se niche dans l'âme vaudou d'Haïti avec ses intersignes, les esprits qui rôdent, les interprétations des événements, les souvenirs et les légendes... La fin du roman est époustouflante, et nous laisse avec l'impression d'avoir embrassé un pays trop petit par rapport à l'immense malheur qui lui est arrivé.
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Laurent Gaudé a vraiment l'art de nous plonger très rapidement dans l'atmosphère haïtienne. Dès les premières pages, il y a les couleurs, le marché, la chaleur et puis ce je ne sais quoi de mystérieux, de croyances et d'interactions avec les esprits.
Ensuite, apparaissent les personnages principaux de ce roman. Lucine, qui veut vivre sa vie et ne plus la subir, Saul, qui cherche sa voie entre sa relation difficile avec sa belle-mère et son désir d'améliorer le sort des Haïtiens et toute une série de proches qui gravitent autour d'eux et nous donnent un aperçu des différentes classes sociales en Haïti.
Par un heureux hasard, Saul et Lucine vont se rencontrer et s'aimer. Mais trente-cinq secondes vont changer leur vie à tous : la terre va trembler trente-cinq secondes !
Suivent alors des pages magnifiquement écrites dont je ne raconterai rien, il faut les découvrir !
L'écriture de Laurent Gaudé m'a vraiment séduit, je me sentais à Haïti, je côtoyais les Haïtiens, je tremblais, j'espérais avec eux. C'est le premier roman de lui que je lisais, j'en lirai d'autres...
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Quel souffle! Au début avec lenteur et puis au milieu du livre il faut continuer sans plus s'interrompre. J'ai adoré!!!!
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Ouvrir un roman de Laurent GAUDE, c'est pour moi jouer à pile ou face : où j'adore, où j'abandonne.

Et comme je vais faire un article complet, j'ai adoré. Pas tout de suite au commencement de ma lecture. Il m'a fallu un peu de temps pour placer les personnages et leur histoire, la cartographie de la ville.

Et puis le charme des longues phrases envoûtantes de l'auteur a opéré.

J'ai aimé les personnages : les gentils de la villa Fessou, mais aussi le méchant Matrak qui ne trouve plus sa place depuis la fin de la dictature.

J'ai aimé Nine qui aime les hommes, sa simplicité, et j'ai pleuré de rage avec elle quand les hommes étaient violent avec elle.

J'ai aimé Lily qui ne veut pas mourir entre les murs aseptisés d'un hôpital.

J'ai aimé Mme Kénol qui reconnait son fils dans le fils bâtard de la bonniche et lui donne son nom.

J'ai aimé sa cuisinière, Dame Petite, qui fait danser les morts et les vivants afin que chacun retourne chez soi.

Un roman magnifique et juste qui m'a fait verser des larmes de tristesse et de joie.

Quelques citations :

Les gens s'énervent. Ils ont besoin de colère. Cela leur fait du bien après tant de terreur.

Ils savent qu'ils ne pourront faire autrement et c'est contre cela qu'ils s'énervent. La rage de devoir céder.

(…) pleurer encore, ce sera un profond soulagement… Il va leur ouvrir à tous pour qu'ils aitent le temps de s'assoir, de dire ce qu'ils ont vécu, de montrer leurs plaies, et ce ne sera pas rien.

Si la République avait à choisir un slogan, ce serait : « Consommation, satisfaction et tombola ! ».

L'image que je retiendrai :

Celle du personnage féminin vaudou Madame Brigitte, épouse de Baron Samedi.
Lien : https://alexmotamots.fr/dans..
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