Théodore est un cadre quadragénaire. Il travaille pour une société qui est gérée à l'américaine. Il subit son environnement, il semble lunaire, effacé, absent tout en donnant l'air d'être présent.
Théodore, qui a juste 45 ans, vit déjà comme une personne âgée, avec ses habitudes, ses manies, sa petite vie bien rangée.
Théodore se sent proche des personnes âgées, il les aide et les aime. Il écoute les anecdotes de son vieux voisin tout en s'occupant de lui. Il est attentionné, disponible, toujours serviable et souriant.
Au décès de ce voisin, Théo sombre dans une sorte de dépression, il ne supporte plus cette vie terne, sans surprise, qui le mène inéluctablement vers la vieillesse. Il décide alors de "développer" son Alzheimer et cherche à convaincre les médecins mais c'est difficile, les cas d'Alzheimer précoces étant très rares. Théo va alors simuler la folie ou le fait de sombrer dans une perte de mémoire en évolution. Il finira par arriver "Aux Mimosas", Ehpad.
C'est l'occasion pour les auteurs de nous montrer les différents personnages évoluant dans cet établissement. Ils revisitent tous les clichés avec beaucoup d'humour et de simplicité.
Les pensionnaires nous sont présentés de manière sommaire, on ne connait pas grand chose de leur passé, seules quelques bribes. On les découvre dans leur quotidien, avec leurs confidences.
Le directeur est celui qui dirige et qui gère. Celui-ci est un peu ambigu.
Le personnel de l'Ehpad regroupe tous les clichés : l'accompagnement, la désinvolture, la lassitude, la violence mais aussi la sollicitude et la volonté de bien faire.
Les familles intéressées par la disparition de leurs anciens sont présentes.
Théo mène son enquête en cherchant à protéger ses camarades de maison de retraite.
Dans ma médiathèque préférée, j'ai choisi ce roman graphique attiré par la couverture qui m'a intriguée. J'ai feuilleté et j'ai été intéressé par le graphisme singulier, la mise en forme et la mise en couleurs.
J'ai trouvé intéressante l'idée de ne pas faire parler le héros. Il ne communique que par des regards. C'est une sorte de Pierrot lunaire rappelant Jacques Tati ou
Pierre Etaix.
Est-ce que Théo est un faussaire ? Sûrement. Mais il essaie de se rattraper en se faisant justicier, il accompagne ses camarades mais il laisse passer une possible histoire d'amour.
J'ai apprécié cette lecture sur un univers qui se développe de plus en plus, les Ehpad et cette présentation humoristique est assez intéressante.