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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fantastique passion tourmentée

Théophile Gautier ou la quintessence du romantisme...

"Ses yeux étaient un poème dont chaque regard formait un chant."
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Une valeureuse équipe de deux passionnés de littérature qui cherche à relever le défi de mettre à la portée de tous des textes littéraires de grande qualité, cela mérite d'être salué et encouragé.
Surfant sur la vague de Folio qui a inauguré le concept avec ses livres à 2 euros, Yakabooks va peut-être rajeunir le catalogue et donner envie aux jeunes (et aussi aux autres) de revenir aux fondamentaux de la culture occidentale.
Le petit dossier didactique qui suit le texte replace l'oeuvre dans son contexte historique et culturel et fournit des informations de base à ceux qui voudraient davantage d'informations.
Avec cette longue nouvelle issue de la plume de Théophile Gautier, on plonge dans un univers fantastique cher aux romantiques noirs du 19ème siècle, ces jeunes auteurs épris de mystère et de surnaturel , en réaction au rationalisme d'une société industrielle en plein essor. La part belle est donnée aux sentiments, au merveilleux et à l'amour interdit.
Quoi de plus romantique que cet amour entre un jeune prêtre et une courtisane de haut vol, né au premier regard et d'une puissance telle que l'un comme l'autre vont renoncer à ce qui fait tout leur être pour vivre leur passion. Lui, laissera de côté le Dieu qu'il vénère et auquel il a décidé de consacrer sa vie, pour l'amour d'une femme. Elle , reviendra des rivages de la mort, pour vivre avec celui qui restera son unique amant.
Le vampirisme, revenu furieusement à la mode depuis une dizaine d'années, faisait déjà les délices de nos ancêtres et il suffit de se plonger dans ce texte pour s'en convaincre.
Si toutefois les thèmes restent identiques, l'écriture, elle ne l'est pas, et on ne peut que savourer la plume suprêmement élégante qui trousse cette histoire à lire idéalement en cette période où les morts vont revenir toquer à la porte des vivants pour réclamer des sucreries le soir d'Halloween.
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Voici un lot de nouvelles portant sur le fantastique et toutes ses situations portant sur l'étrange, écrites par notre cher Théophile Gautier. Tout d'abord un prêtre tombe sous le charme d'une femme qui s'avère une vampire, d'un autre un certain Octave de Saville se retrouve prisonnier dans le corps du mari de celle qu'il aime (vous me suivez toujours^^) ou encore Arria Marcella qui raconte l'histoire de jeunes gens visitant Pompéi pour ensuite retrouver l'ancienne cité telle qu'elle était dans le passé! Bienvenue dans le surnaturel et le fantastique!
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SI vous êtes comme moi fan de vampire et de transgression vous adorerez l'histoire de ce jeune prêtre fou d'une femme qui a tout l'air d'un vampire. Une histoire d'amour scandaleuse, sulfureuse, interdite, mais si belle, romantique.
Theophile Gautier est le maitre.
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En lisant La Morte Amoureuse, le Lecteur plonge au coeur d'une délicieuse nouvelle fantastique, mais aussi magistralement et subliment romantique, en lui contant une histoire d'amour scandaleuse, sulfureuse, interdite et transgressive.

Romuald rencontre la mystérieuse Clarimonde ; une jeune femme d'une beauté ineffable et dont il tombe éperdument amoureux, d'un simple regard. Seulement notre jeune protagoniste est prêtre ; il ne peut donc aimer cet ange venu frapper à sa porte. Un ange qui s'avère être, en réalité, un vampire.

Cette nouvelle de Théophile Gautier est cruellement envoûtante ; certes, l'histoire est simple, et le lecteur du XXIème siècle pourra reprocher la vision misogyne des femmes, qui sont clairement des démons ayant le pouvoir de faire perdre la raison aux hommes... Mais la plume DIVINEMENT poétique de l'auteur amène le Lecteur à ressentir toutes les affres douloureuses de la passion amoureuse autour d'une ambiance divinement sombre, exquisément romantique et délicatement onirique.

Cette ensorcelante histoire d'amour fantastique, telles des notes de musique, figure parfaitement des « premiers amours » ; ceux où la raison se perd dans les bras d'un maelström d'émotions nouvelles.
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Histoire de vampire, impossible romance, pieuse mise en garde contre les ruses de Satan, La Morte amoureuse peut être interprété de bien des façons. Théophile Gautier nous conte l'aventure, à la première personne, d'un jeune prêtre, tombé follement amoureux d'une inconnue le jour de son ordination. Il la retrouve dans d'étranges circonstances, qui l'amènent à douter de la frontière entre le rêve et la réalité… Parue en 1836, cette nouvelle partage avec Dracula, qu'elle précède de 60 ans, une atmosphère sulfureuse, à la fois poétique et exotique, et une moralité ambiguë, entre fascination et condamnation.

Autour de Romuald, le narrateur, gravitent trois personnages d'importance inégale, qui pourraient faire figure d'allégories. le plus important est Clarimonde, femme sensuelle d'une beauté parfaite, que ce prêtre à peine ordonné place au-dessus de Marie et d'Ève. Vient ensuite Sérapion, abbé protecteur et pragmatique, dont le nom égyptien n'est pas sans étrangeté. Enfin je citerai Barbara, servante dont le précieux témoignage prouve que Romuald n'est pas fou. La Morte amoureuse s'avère, au fil des descriptions picturales de Gautier, pleines de couleurs et de bruit, un duel entre Clarimonde, figure du Désir, et Sérapion, représentant de la Raison.

Un combat dont l'issue n'est pas dénuée de mystère. La morale chrétienne incarnée par Sérapion remporte en effet une victoire bien faible au fil de la nouvelle. La diabolisation de l'amour entre Clarimonde et Romuald fait plutôt figure de façade, destinée à masquer la condamnation bien réelle des ecclésiastiques. Dieu exige un amour exclusif, austère et fort ennuyeux pour un jeune homme qui n'a encore rien vécu : à l'inverse, la passion vive et chatoyante entre Clarimonde et Romuald semble véritablement sincère, aussi merveilleuse qu'un conte de fée. Peut-être est-ce là la véritable lutte qui se joue dans La Morte amoureuse : de l'idéal ou du réel, de l'art ou du monde, que faut-il choisir ? Toute double vie est-elle inconciliable, et toute morale bonne à prendre ? Et si le véritable impossible, objet du doute fantastique, était l'amour lui-même ?

J'ai peu lu Théophile Gautier, mais j'adore La Morte amoureuse, la précision du style, la richesse du vocabulaire, et cette interprétation fuyante, où le doute du poète s'ajoute à celui du lecteur en proie au fantastique.

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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La femme joue un rôle clé dans la plupart des récits fantastiques de Gautier. Tantôt tentatrice, tantôt entité surnaturelle dépassant les lois logiques, elle incarne une figure de beauté pure et, tel Omphale, La Morte Amoureuse garde cette lancée en illustrant le récit halluciné et terrible d'un jeune pasteur ayant rencontré l'amour unique.

C'est au détour d'un échange intense de regard que notre jeune homme découvre la mystérieuse Clarimonde, véritable ange à la peau blanche et aux formes fines, dont s'éprend de suite notre pauvre protagoniste. Pauvre, oui, car ayant fait voeu de servir Dieu, il ressent d'abord un profond chagrin et est dévoré d'une tentation que seule le Malin aurait pu instiller dans son esprit.

Mais pourtant, c'est bien un amour dévorant qui l'envahit petit à petit, et alors que la mort de sa dulcinée qu'il n'a plus qu'entre apercevoir le prend au coeur, il n'est pourtant pas étonné de le revoir durant une nuit au pied de son lit, prête à partir à ses côtés en quête d'une vie de luxure totale. Mais rapidement, le jeune pasteur devient un preux dévot le jour mais un seigneur insatiable la nuit, et ce rythme de vie schizophrènique pourrait bien causer sa perte.

Cette nouvelle charnière dans l'oeuvre de Gautier, longue d'une trentaine de pages, dévoile une histoire d'amour à mi-chemin, comme c'est souvent le cas chez l'auteur, entre rêve et réalité. Ce qui fait la qualité majeure de ce récit, c'est encore une fois son héroïne, dont la description déstabilisante laisse imaginer une femme d'une beauté indescriptible, tentatrice et maternelle, à l'aura impalpable et au rayonnement quasi-divin, voire surnaturel.

Si le final lâche pied dans le genre vampirique et dénote avec le reste du récit, il n'en reste pas moins que cette histoire d'amour surréaliste métaphorise très bien les premiers amours incandescents et passionnés, où la raison se perd dans un flot d'émotions nouvelles.

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Une version un peu plus romantique du vampire

Alors, vous vous souvenez que je vous ai parlé de la Dame Pâle d'Alexandre Dumas qui avait enfin de compte deux connotations : la religion et les obligations sociales. Ici, on retrouvera les mêmes thèmes MAIS avec une sensibilité très différente. Car ces deux auteurs appréhendent l'écriture de deux manières différentes. Pour Théophile Gautier, on aura enfin de compte plus de romantisme. Alors qu'avons-nous là ? Un prêtre qui va se faire ordonner. Ce qu'il signifie qu'il passera une vie d'obligations, dans l'abnégation totale de soi. Il ne sera plus maître de sa maison, de ses amours, de son emploi du temps puisqu'il entre au service de Dieu. Pourtant, le jour de son ordination, une femme vient le tenter (la canaille). Cette femme représente, vous vous en doutez bien, la tentation, la sensualité, le fruit défendu, ce qu'il abandonne pour Dieu. Tout ça. Evidemment, Romuald refuse ces avances. Malheureusement pour cette femme, elle meurt, se transforme en vampire et revient hanter notre cher Romuald.

Ainsi, lorsque le prêtre rejoint cette femme, il devient un autre homme. En effet, il devient ce qu'il aurait pu être sans être prêtre, une somme de plaisirs et de volontés propre. Nous n'avons plus affaire à l'animal social représenté par la prêtrise mais à l'individu propre. (on retrouve cette analogie dans la Métamorphose de Kafka si cela vous intéresse d'ailleurs.) Ainsi, en acceptant d'aimer cette femme, il se libère de son carcan social pour être libre. Mais un individu ne peut vivre que pour lui-même aussi il garde la personnalité du prêtre qui se repend à sa place et qui combattra la vampire.

Il y a toutefois toujours cette connotation religieuse

Bien entendu ! La femme ici représente bien la tentation diabolique pour Romuald. Et ce qui la rend si terrible est qu'elle n'est pas méchante. On sent chez elle des regrets et une certaine torture lorsqu'elle doit boire le sang de Romuald. C'est lui qui la garde en vie. Et lorsqu'il cesse de l'aimer (en la découvrant dans son cercueil), elle en meurt, en lui reprochant d'ailleurs de se soumettre à ses obligations sociales.

Cette nouvelle a dû beaucoup faire parler d'elle ou du moins a dû permettre à beaucoup de personnes de s'identifier à l'époque. En effet, il ne faut pas oublier qu'avant, les personnes, surtout d'un certain rang étaient complètement étouffées par leurs obligations sociales. Et je ne parle pas seulement des prêtres mais de la totalité des personnes. Elles ne choisissaient pas leur métier, leur rang, leurs maris ou leurs épouses. Ici, le vampire incarne quelque part le choix personnel défendu. Celui qui ne sera pas admis par la Société. Et ce choix tente beaucoup évidemment (car l'on rêve tous de vivre selon ses choix propres).

Ainsi, il devient un conte initiatique. Car Romuald a toujours vécu dans la Foi. Il ne s'est jamais écarté du chemin sauf en détournant une fois le regard (qui est tombé sur la jeune dame). En ne faisant pas ses devoirs, il s'écarte de son chemin (la prêtrise), damne l'âme aimée (la vampire) et est condamné à rester pour raconter son histoire (puisqu'il nous la conte). Nous ne saurons donc pas s'il sera pardonné à son tour. Mais avec son erreur, il enseigne aux plus jeunes qu'il ne faut pas rêver à une vie personnelle mais rester fixé sur ses devoirs.

Intéressant non ?

Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Je n'ai pu trouver "Avatar" seul, donc je me conterai de ce recueil de récits fantastiques (tous excellents au demeurant).
Avatar, c'est une réflexion sur la mort, sur le désir de vivre, sur le choix de chacun.
Théophile Gautier nous livre ici un joli conte dans lequel il jouera avec le destin de trois hommes. le premier est un jeune homme qui se meurt d'amour pour une Comtesse qui n'a que faire de ce jeune prétendant. le second est justement le mari de la Comtesse, décidément fort courtisée. le troisième ? Eh bien le troisième, est l'archétype du savant fou.
A partir de ces trois personnages, Théophile Gautier élabore une histoire inspirée, non dénuée d'humour.
A nous maintenant de nous perdre avec délice dans ce jeu de miroirs ou les apparences sont plus trompeuses que jamais !
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Les nouvelles de Gautier sont à mon sens des trésors littéraires qui n'ont rien à envier à certaines nouvelles fantastiques contemporaines pas toujours nettes et correctement achevées. Un auteur à découvrir ou redécouvrir. Laissez-vous emporter par ce torrent de mots romantiques et soignes
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