Ensemble, c'est tout

"Ensemble c'est tout", c'est ce Gavalda plutôt réussi d'avant le Gavalda de trop.

C'est de jolies histoires d'amitiés croisées qui font frémir les cheveux, plier le cortex, ramollir l'aorte et mouiller les yeux.

C'est bon comme un Claude François, un plaisir régressif, compulsif, un peu honteux parce que vous comprenez on est des Littérèèères nous Madame, en douce avec le casque sous la couverture, et ça fonctionne super bien, mais faut pas le dire qu'on a envie de sauter dans le livre pour prendre la place de la Clodette parce que ça ça fait belle lurette qu'on ne l'assume plus :)

Il est de ces livres qui vous accompagnent comme un ami. Vous êtes heureux de les sortir dans le métro car ils vous font oublier la grisaille alentour, vous ne pouvez les quitter qu'à regret le soir, tant leur compagnie vous charme et vous emplit, et en les lisant, vous vous sentez un peu plus vous-même... "Ensemble c'est tout" fût pour moi un de ces livres et j'ai pris beaucoup de plaisir à l'avoir près de moi pendant le temps trop court de ses 576 pages... Ma lecture remontant à plusieurs années, j'en garde, comme d'un compagnon depuis longtemps perdu, un souvenir vague mais doux et empli de tendresse!

Je n'ai pas envie de résumer ce livre. il ne se résume pas. Il se lit. il se vit.
Quand je l'ai commencé, je ne savais pas trop où il allait me mener. Premièrement parce que j'avais adoré son adaptation cinématographique et j'avais donc peur d'être déçue. Deuxièmement, parce que je m'étais déjà frottée à la gouaille de dame Gavalda et j'étais mitigée: la lecture des nouvelles de Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part ne m'avais pas laissé un souvenir impérissable mais L'échappée belle m'avais littéralement ébloui. Et enfin, six cent pages, j'en avais pour un moment...Et puis j'ai cessé d'ergoter et je l'ai entamé...et la magie a opéré. Les personnages l'histoire, les grands malheurs, les petites joies, tout m'a plu, touché. Ce livre respire la vie. La vie des petites gens, celle de tout le monde, la mienne.
Ensemble c'est tout est un roman inscrit dans son époque, Anna Gavalda est une historiographe du XXIème siècle: siècle du travailler plus, siècle de solitude mais aussi, paradoxal, siècle de solidarité. Ce roman est également un roman générationnel. L'auteure parle des trentenaires, dont je fais partie (enfin j'ai 29 ans mais on ne va pas chipoté...). Des trentenaires qui entre dix et vingt ans ont pensé, imaginé, construit leurs rêves, et qui à trente ans, prenne la mesure des rêves qu'ils n'ont pas réalisé, qu'ils ne réaliseront probablement jamais, et de leurs petits arrangements avec la réalité, le quotidien, la vie, pour le meilleur et pour le pire.
C'est un livre qui donne envie de s'y accrocher, à ses rêves, de ne pas tous les abandonner, de ne pas abandonner, de partager, aimer. On en ressort avec l'envie d'écouter Here, my dear de Marvin Gaye , de lire le destin miraculeux d'Edgar Mint de Brady Udall et les Lettres de Vincent van Gogh à son frère Théo.
Une bouffée d'air frais, une pépite. Ensemble c'est tout c'est une bande d'amis dans laquelle je me suis reconnue, qui m'a donné l'envie d'avoir envie comme dirait l'autre. Une bande d'amis que j'ai quitté à regrets. Et ces livres là, ceux que je n'ai pas envie de quitter, sont rares, donc précieux.

J'ai passé des heures magnifiques en compagnie de cet énorme pavé, des personnages hauts en couleurs qui vont me manquer. Une suite serait fort appréciée en ce qui me concerne.
De plus, j'ai découvert un sublime morceau d'Handel : Alcina 'tornami à vagheggiar', c'est un ravissement pour les oreilles et le moral !
Plus d'autres références livresques et picturales.
En deux mots, j'ai adoré !

Littérature doudou.
Vous reprendrez bien un petit sucre ou un chocolat chaud?
Mais oui, ça fait du bien de lire un roman de Gavalda. Ses petits personnages cassés, fragilisés par la vie (pas plus odieuse qu'ailleurs) qui se reconstruisent au contact de l'amitié, de la famille, de l'amour.
Surtout celui-là qui parle notamment de dessin, de cuisine, de théâtre, de jardinage ou comment l'art épaule nos vies modestes.

C'est un beau bébé de presque 600 pages que j'ai dégusté doucement, que j'ai pris le temps de lire. En effet, c'est une histoire de femmes et d'hommes abîmés par la vie qui ne croient plus en grand chose et qui se ferment à tout bonheur.

« Elle songeait à cette théorie fumeuse qui prétendait que tant qu'on était en train de couler, on ne pouvait rien tenter et qu'il fallait attendre de toucher le fond pour donner ce petit coup de talon salutaire qui, seul, permettait de remonter à la surface… »

Mais le hasard fera bien les choses puisqu'il les réunira. On pourrait peut-être penser que l'on ne peut rien tirer de bien dans la rencontre de personnes mal dans leur peau. Mais pourtant ici c'est tout le contraire qui se passe. Non sans grande facilité bien sûr, mais les relations et les sentiments finissent par se délier.

« (…) pour la première fois et tous autant qu'ils étaient, ils eurent l'impression d'avoir une vraie famille.
Mieux qu'une vraie d'ailleurs, une choisie, une voulue, une pour laquelle ils s'étaient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en échange que d'être heureux ensemble. Même pas heureux d'ailleurs, ils n'étaient plus si exigeants. D'être ensemble, c'est tout. Et déjà, c'était inespéré. »

Nous allons les suivre au fil des chapitres, ‘voir' leur esprit évoluer doucement et donc avec lui, les situations et leur quotidien. On parle de famille, d'amitié et d'amour. On parle aussi de travail et de passions. La vie en somme. Tout est assez prévisible je dois dire, mais c'est un roman qui fait résolument du bien, qui donne envie de s'aimer les uns les autres et surtout d'aider son prochain. L'écriture d'Anna Gavalda est, de plus, très agréable, non sans oublier les touches d'humour récurrentes.

J'ai été ravie de découvrir enfin ce roman (plus de dix ans après sa sortie !) et j'ai désormais envie de voir le film avec Audrey Tautou et Guillaume Canet notamment. Cela ne m'étonne guère qu'il fut adapté à l'écran car son histoire et sa construction s'y prêtent à merveille.

Une perle d'émotion et d'humanité à découvrir absolument si ce n'est pas déjà fait !

« Ils se donnèrent la main en remontant à la surface.
La main, c'est bien.
Ça n'engage pas trop celui qui la donne et ça apaise beaucoup celui qui la reçoit… »
Lien : https://ducalmelucette.wordp..

Quand il est sorti, j'avais adoré cette histoire de gens abîmés par la vie qui se remettent à l'étrier en s'épaulant les uns les autres. le roman est épais et je m'étais plongée dedans avec délice car ce n'est pas quelque chose qui me rebute les gros pavés. Je me souviens d'avoir été triste de laisser ces personnages quand j'ai refermé le livre, ce qui est plutôt le signe qu'un roman vous a bien plu.

Quand quatre éclopés de la vie, quatre anti-héros se rencontrent et décident de vivre ensemble, cela donne ce roman d'Anna Gavalda « Ensemble, c'est tout ».
Il y a tout d'abord Camille, la jeune et frêle Camille (mais avec un sacré caractère !), virtuose du dessin qui, en guise de crayon et de pinceau, manie le balai et la brosse pour son travail de femme de ménage. Il y a ensuite Philibert, un aristocrate bègue au coeur d'or, spécialiste décalé de l'histoire de France. On trouve ensuite Franck, le cuistot du groupe, un peu bourru et du genre écorché vif. Enfin, voici Paulette, la mamie de l'histoire, qui tombe tout le temps et que ces jeunes gens vont recueillir dans leur grand appartement.
Pas de surprise dans cette histoire à la sauce Gavalda : des gens de tous les jours qui trouvent le bonheur en décidant de vivre ensemble. Des histoires d'amitié et d'amour, des malheurs et un happy end (un peu facile d'ailleurs ?). Les personnages sont lumineux et attachants. On suit leur histoire avec plaisir : on est content comme eux, on est malheureux avec eux. Les nombreux dialogues font totalement oublier la longueur du roman qui se lit très facilement grâce à une écriture fluide. Rien à redire, c'est simple et ça marche. C'est, comme on dit, un « livre qui fait du bien ».

Une merveille. Une petite parenthèse de vie. Celle de 4 personnes, de 5, de 6, de 7,… J'ai aussi fini par emménager avec eux dans cet appartement louche ou cuillère, et comme eux, j'ai essayé de me faire discrète pour être sûre de ne pas déranger mes colocataires. C'était frais et ça m'a permis de m'évader.

J'étais réfractaire à Gavalda, mais après ce petit chef-d'oeuvre, j'en lirais bien d'autres !

Une critique de plus, ou de moins, me direz-vous.. Mais pour moi, celle-ci est importante car elle porte sur un des romans qui restera sans doute l'un des plus marquants de ma vie.
L'histoire, je la résume en quelques mots : C'est la rencontre de quatre personnes fracassées par la vie. Des blessures internes, pas aussi violente que celles d'autres gens de par le monde, mais des blessures tout de même. Car une souffrance reste une souffrance.

Si on cherche le talent d'écriture de l'auteur, nous n'en trouverons pas. D'ailleurs, je ne nommerai pas ce roman comme un chef d'oeuvre littéraire, sa forme n'est pas assez travaillée pour cela. Les lignes retranscrivent beaucoup trop le discours oral, d'ailleurs les doubles négations ont disparu, un fait qui m'a toujours déplu dans un roman. Mais il y a aussi cette narration qui se coupe de nombreuses fois pour y apposer une petite onomatopée ou une phrase pensive du personnage principal. Question esthétique, ce n'est pas tout à fait ça.
Par contre, le fond, l'histoire en elle-même, la richesse d'émotion des personnages, on les retrouve.
Bien sur, Franck le rebelle au coeur meurtri n'est pas d'une originalité folle. Camille, cette petite perdue de la vie qui trimballe dans son estomac du gravier qui la tue à petit feu n'est pas l'héroïne qui éclipse toutes celles de la littérature. Paulette n'est autre qu'une femme âgée comme une autre. Et Philibert, le marginal, ne l'est pas tant que cela si l'on pousse nos recherches en profondeur. Alors pourquoi, mais pourquoi aimer ce roman ?
Parce qu'il est beau. Parce qu'il est honnête. Parce qu'il vous fait sourire. Parce qu'il vous émeut aux larmes.
Parce que finalement, ces quatre petits et tristes personnes nous ressemblent, à vous et à moi. Ce sont eux, c'est nous. Ce sont nos problèmes quotidiens, nos soucis, nos pensées, nos coeurs. Rien de plus. Rien de moins.